Enquête sur le questionnement éthique en médecine d'urgence en période épidémique
Diffusé le 16/10/2020Vanessa Meynier (1), Aurore Armand (2), Marion Douplat (3), Mohamed El Khebir (4)
1. Département de Médecine d'Urgence, APHM Hôpital Nord, Marseille, France
2. Département de Médecine d'Urgence - PASS, CHU d'Angers, Angers, France
3. Département de Médecine d'Urgence, HCL Groupement Hospitalier du Sud - Centre hospitalier Lyon-Sud, Lyon, France
4. SAMU 60, CH de Beauvais, Beauvais, France
Introduction : La France affronte une situation sanitaire exceptionnelle : l'épidémie de COVID-19. L'inquiétude de certains établissements de voir leurs moyens dépassés a mis l'accent sur le rôle des urgences et la réflexion éthique autour des notions de « tri », de « limitation » et « d'accès aux soins intensifs ». L'objectif de l'étude était de dresser un état des lieux national du questionnement éthique en médecine d'urgence, avant puis pendant la situation épidémique de COVID-19.
Matériel et Méthode : Il s'agissait d'une étude observationnelle descriptive mixte, multicentrique par le biais d'un questionnaire envoyé entre le 18 mai et le 30 juin 2020. La population incluse était les soignants des services d'urgence et des SAMU de France. Quatre centres étaient sélectionnés par région : un CHU, un CHG, une Clinique privée et un SAMU.
Résultats : Nous avons inclus 912 soignants issus de 49 centres sur la période de l'étude. La répartition était homogène sur la catégorie professionnelle, l'ancienneté, le secteur d'activité et la formation. 10,6% des soignants avaient sollicité un comité éthique d'établissement avant l'épidémie contre 8,5% pendant. 30,8% des répondants avaient eu connaissance de textes relatifs à la réflexion éthique spécifique au COViD-19. 66% des soignants ont été confrontés à une situation de LAT ou de tri jugé éthiquement difficile pendant l'épidémie. 1/3 d'entre eux ont ressenti une difficulté : autour de la collégialité, de l'incertitude sur un plan médical, dans la relation avec les proches ou dans le respect des souhaits du patient. Au-delà de ces situation, d'autres questionnements éthiques sont apparus pour 283 soignants (31%) : rupture du secret médical, perte de chance des patients non-COVID, balance bénéfice/risque centrée sur le collectif au détriment de l'individu?
Discussion : Les comités éthiques d'établissement restent très peu connus donc peu sollicités. Plusieurs travaux de réflexion seraient souhaitables pour améliorer le raisonnement éthique dans les services d'urgence : protocoles d'aide pour uniformisation des pratiques et formation à l'éthique médicale prioritairement.
Conclusion : L'épidémie de COVID-19 a souligné les problématiques quotidiennes rencontrées dans nos services d'urgence autour du tri, de l'accès aux soins, de situations de LAT et de fin de vie. Elle a aussi mis en avant des problématiques propres comme, par exemple, la modification des pratiques, la transmission de l'information ou la place des proches.
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