Actualités de l'Urgence - APM
LE PLAN EN 11 ACTES DU CHU DE NANTES POUR DÉSENGORGER SES URGENCES
"Face aux situations de tensions régulières du service d'accueil des urgences adultes, le CHU de Nantes se mobilise et déploie un plan d'action pour agir à toutes les étapes du parcours des patients", écrit l'établissement.
Ce plan se découpe en 11 actions, actées par l'établissement, et dont la mise en œuvre se veut "rapide".
Une hausse programmée du nombre de lits et des effectifs
Le CHU annonce pérenniser une unité médico-chirurgicale de 12 lits afin de "mieux répondre aux besoins d'hospitalisation non programmée des patients des urgences". Cette unité était ouverte jusqu'ici aux seules périodes de tensions saisonnières.
Il augmente aussi de 12 lits son unité de parcours social et médical, à partir du 1er avril 2025. L'unité comptera au total 42 lits.
Le CHU dit vouloir créer "plusieurs postes", parmi lesquels:
- des postes paramédicaux (infirmières et aides-soignantes), en renfort "la nuit et l'après-midi"
- des postes d'infirmières en pratique avancée (IPA), afin de "prendre en charge en autonomie certains patients"
- des postes médicaux afin "d'organiser le renfort en soirée et le week-end".
La commission des gardes et astreintes du CHU doit se prononcer "début décembre" sur cette réorganisation.
L'établissement entend également "mutualiser" des équipes d'accueil des urgences et du Smur, "afin de renforcer la présence médicale de jour".
Il étudie la possibilité, à plus long terme, d'ouvrir "de nouveaux lits" en médecine polyvalente, ainsi qu'en soins médicaux et de réadaptation (SMR).
Il cherche en outre à développer des "indications d'hospitalisation à domicile, notamment depuis le Samu", dans le but de prendre en charge des patients en soins palliatifs à domicile ou en Ehpad et leur éviter de venir "par défaut" aux urgences.
Le CHU de Nantes déclare enfin sa volonté d'ouvrir des "plages supplémentaires" de scanner réservées aux urgences, et d'optimiser le transfert de ses patients vers les services d'hospitalisation.
Deux heures d'attente en plus en moyenne depuis 2019
Depuis 2019, le temps moyen de durée de passage aux urgences est passé de "6,3 heures à 8,3 heures, soit une augmentation de 33%", communique le CHU.
Il attribue en partie ce phénomène à sa difficulté "à transférer les patients des urgences vers les services d'hospitalisation du CHU ou au sein d'autres structures".
"Près de 10% des lits d'hospitalisation en médecine" sont occupés par des patients "médicalement sortants, destinés à se rendre dans une structure d'aval ou à leur domicile", note-t-il.
Ces derniers sont toutefois confrontés "à des difficultés sociales ou administratives" empêchant leur sortie. "Ce sont autant de lits qui ne peuvent être utilisés pour les patients en sortie des urgences dont l'état de santé nécessite une hospitalisation", regrette le CHU.
L'établissement observe aussi une hausse de la part des personnes âgées parmi les patients des urgences, ainsi qu'une "précarisation" des profils.
Il estime que cette patientèle est confrontée à une offre d'établissements (Ehpad, établissements SMR) "insuffisante ou en inadéquation avec les capacités financières des personnes". Ce problème d'offre "freine la capacité à transférer les patients", insiste le CHU.
L'établissement regrette enfin les "difficultés de recrutement des structures d'aide et de soins à domicile".
La stagnation des patients au sein du service des urgences et la multiplication des pics de fréquentation ont des répercussions sur la qualité voire sur la sécurité des prises en charge des patients, ainsi que sur les conditions de travail des professionnels, reconnaît le CHU.
Début 2024, une patiente était décédée sur un brancard en attente aux urgences en plein pic d'activité (cf dépêche du 11/01/2024 à 17:22). Un autre décès similaire a été rapporté en août (cf dépêche du 16/08/2024 à 17:48), rappelle-t-on.
Des protocoles jusqu'ici insuffisants pour fluidifier les urgences
Le CHU de Nantes rappelle avoir mené plusieurs actions préalables visant à fluidifier les urgences, mais qui n'ont pas suffi.
Parmi elles, la mise en place de l'outil besoin journalier minimal en lits (BJML), qui permet de réserver chaque jour au sein de chaque service d'hospitalisation du CHU un nombre de lits correspondant aux besoins d'hospitalisation des patients des urgences.
L'établissement rappelle aussi qu'il avait créé une unité de 30 lits de parcours social et médical (cf dépêche du 06/10/2023 à 18:42) en 2023. Cette unité lui a déjà permis de réduire les délais de sortie des patients complexes et de libérer les lits concernés.
Il évoque la mise en place de partenariats visant à "fluidifier le parcours des patients du CHU en aval des urgences", avec le centre communal d'action sociale (CCAS) de la Ville de Nantes, le service de soins infirmiers à domicile (Ssiad) Nantes soins à domicile, et le service d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad) ADAR44.
Un protocole de réorientation vers la médecine de ville validé par l'agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire a aussi été mis en place pour les patients se présentant aux urgences "alors que leur état ne nécessite pas le recours au plateau technique des urgences".
L'établissement cite enfin un protocole de prise en charge différée la nuit pour la petite traumatologie et certains actes d'imagerie (scanner), "afin d'éviter les temps d'attente inutiles". Les patients sont invités dans ce cas à se présenter le lendemain aux urgences.
al/sl/APMnews
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LE PLAN EN 11 ACTES DU CHU DE NANTES POUR DÉSENGORGER SES URGENCES
"Face aux situations de tensions régulières du service d'accueil des urgences adultes, le CHU de Nantes se mobilise et déploie un plan d'action pour agir à toutes les étapes du parcours des patients", écrit l'établissement.
Ce plan se découpe en 11 actions, actées par l'établissement, et dont la mise en œuvre se veut "rapide".
Une hausse programmée du nombre de lits et des effectifs
Le CHU annonce pérenniser une unité médico-chirurgicale de 12 lits afin de "mieux répondre aux besoins d'hospitalisation non programmée des patients des urgences". Cette unité était ouverte jusqu'ici aux seules périodes de tensions saisonnières.
Il augmente aussi de 12 lits son unité de parcours social et médical, à partir du 1er avril 2025. L'unité comptera au total 42 lits.
Le CHU dit vouloir créer "plusieurs postes", parmi lesquels:
- des postes paramédicaux (infirmières et aides-soignantes), en renfort "la nuit et l'après-midi"
- des postes d'infirmières en pratique avancée (IPA), afin de "prendre en charge en autonomie certains patients"
- des postes médicaux afin "d'organiser le renfort en soirée et le week-end".
La commission des gardes et astreintes du CHU doit se prononcer "début décembre" sur cette réorganisation.
L'établissement entend également "mutualiser" des équipes d'accueil des urgences et du Smur, "afin de renforcer la présence médicale de jour".
Il étudie la possibilité, à plus long terme, d'ouvrir "de nouveaux lits" en médecine polyvalente, ainsi qu'en soins médicaux et de réadaptation (SMR).
Il cherche en outre à développer des "indications d'hospitalisation à domicile, notamment depuis le Samu", dans le but de prendre en charge des patients en soins palliatifs à domicile ou en Ehpad et leur éviter de venir "par défaut" aux urgences.
Le CHU de Nantes déclare enfin sa volonté d'ouvrir des "plages supplémentaires" de scanner réservées aux urgences, et d'optimiser le transfert de ses patients vers les services d'hospitalisation.
Deux heures d'attente en plus en moyenne depuis 2019
Depuis 2019, le temps moyen de durée de passage aux urgences est passé de "6,3 heures à 8,3 heures, soit une augmentation de 33%", communique le CHU.
Il attribue en partie ce phénomène à sa difficulté "à transférer les patients des urgences vers les services d'hospitalisation du CHU ou au sein d'autres structures".
"Près de 10% des lits d'hospitalisation en médecine" sont occupés par des patients "médicalement sortants, destinés à se rendre dans une structure d'aval ou à leur domicile", note-t-il.
Ces derniers sont toutefois confrontés "à des difficultés sociales ou administratives" empêchant leur sortie. "Ce sont autant de lits qui ne peuvent être utilisés pour les patients en sortie des urgences dont l'état de santé nécessite une hospitalisation", regrette le CHU.
L'établissement observe aussi une hausse de la part des personnes âgées parmi les patients des urgences, ainsi qu'une "précarisation" des profils.
Il estime que cette patientèle est confrontée à une offre d'établissements (Ehpad, établissements SMR) "insuffisante ou en inadéquation avec les capacités financières des personnes". Ce problème d'offre "freine la capacité à transférer les patients", insiste le CHU.
L'établissement regrette enfin les "difficultés de recrutement des structures d'aide et de soins à domicile".
La stagnation des patients au sein du service des urgences et la multiplication des pics de fréquentation ont des répercussions sur la qualité voire sur la sécurité des prises en charge des patients, ainsi que sur les conditions de travail des professionnels, reconnaît le CHU.
Début 2024, une patiente était décédée sur un brancard en attente aux urgences en plein pic d'activité (cf dépêche du 11/01/2024 à 17:22). Un autre décès similaire a été rapporté en août (cf dépêche du 16/08/2024 à 17:48), rappelle-t-on.
Des protocoles jusqu'ici insuffisants pour fluidifier les urgences
Le CHU de Nantes rappelle avoir mené plusieurs actions préalables visant à fluidifier les urgences, mais qui n'ont pas suffi.
Parmi elles, la mise en place de l'outil besoin journalier minimal en lits (BJML), qui permet de réserver chaque jour au sein de chaque service d'hospitalisation du CHU un nombre de lits correspondant aux besoins d'hospitalisation des patients des urgences.
L'établissement rappelle aussi qu'il avait créé une unité de 30 lits de parcours social et médical (cf dépêche du 06/10/2023 à 18:42) en 2023. Cette unité lui a déjà permis de réduire les délais de sortie des patients complexes et de libérer les lits concernés.
Il évoque la mise en place de partenariats visant à "fluidifier le parcours des patients du CHU en aval des urgences", avec le centre communal d'action sociale (CCAS) de la Ville de Nantes, le service de soins infirmiers à domicile (Ssiad) Nantes soins à domicile, et le service d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad) ADAR44.
Un protocole de réorientation vers la médecine de ville validé par l'agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire a aussi été mis en place pour les patients se présentant aux urgences "alors que leur état ne nécessite pas le recours au plateau technique des urgences".
L'établissement cite enfin un protocole de prise en charge différée la nuit pour la petite traumatologie et certains actes d'imagerie (scanner), "afin d'éviter les temps d'attente inutiles". Les patients sont invités dans ce cas à se présenter le lendemain aux urgences.
al/sl/APMnews