Plomb (Pb)
Nature/Origines des contaminations
- Métal lourd largement présent dans l'écorce
terrestre
- Forme hydrique majoritaire : Pb2+
- Origine dans l'eau
- Naturelle : érosion des sols, lessivage des terrains,
dissolution des minerais (galène ou sulfure de plomb)
- Anthropique
- Effluents industriels (métallurgie, mines et fonderies,
pigments, essence, accumulateurs...)
- Contamination par les dépôts de combustion des
carburants
- Corrosion des canalisations en plomb+++ fonction du temps
de contact entre l'eau et les tuyauteries, de la dureté,
l'acidité de l'eau (en aval des stations de traitement
et d'analyse)
- Voie d'exposition principale : alimentation
- Eau de boisson : 37% de l'apport quotidien ingéré
- L'inhalation de l'air et de poussières (30% de l'apport
quotidien total), l'ingestion d'éclats de peinture (pica),
l'utilisation d'ustensiles de cuisine plombés (poterie)
constituent d'autres voies d'exposition, particulièrement
importantes pour les enfants
- Le tabagisme augmente l'apport quotidien en plomb
Risque sanitaire/Nuisances
- Toxique cumulatif à effet systémique
- Principaux organes cibles : système nerveux central
et périphérique, système sanguin et rénal
- Cinétique
- Par voie intestinale, 10% du plomb aqueux est résorbé
chez l'adulte et 50% chez l'enfant de moins de 5 ans
- 90% est stocké dans le tissu osseux permettant ensuite
un relargage progressif à très long terme
- Population sensible : nouveau-né, nourrisson,
enfant de moins de 6 ans, fœtus et femme enceinte
- Intoxication chronique : saturnisme
- Encéphalopathie, retard de développement intellectuel,
troubles comportementaux chez l'enfant
- Anémie, hypertension, troubles digestifs et neurologiques,
néphropathies chroniques... chez l'adulte
- Apparition des premiers symptômes pour une plombémie
dépassant 100 µg/L de sang chez l'enfant, 350 à
450 µg/L chez l'adulte et 200 µg/L chez le sujet
âgé
- Mutagène ? (données insuffisantes, contradictoires)
- Cancérogénicité
- Métal : cancérogène possible (groupe
2B du CIRC)
- Dérivés inorganiques du plomb : probablement
cancérogènes pour l'homme (groupe 2A du CIRC)
- Dérivés organiques : substances non classables,
données insuffisantes chez l'homme et preuves limitées
chez l'animal (groupe 3 du CIRC)
- Reprotoxique
Normes
Norme française |
Norme européenne |
Valeur indicative OMS |
10 µg/L* |
10 µg/L* |
10 µg/L |
* Valeur s'appliquant à un échantillon
d'eau prélevée au robinet représentatif d'une
valeur moyenne hebdomadaire ingérée par le consommateur.
- Limites de qualité
- Norme plus sévère
- Norme antérieure (décret 89-3) : 50 µg/L
- Logique de diminution globale de l'exposition au plomb et
de protection des populations les plus sensibles
- Objectif sanitaire : absence dans l'eau
pour une protection totale du consommateur
- Apport quotidien acceptable défini par l'OMS pour
l'enfant : 3,5 µg/j soit une CMA pour l'eau de 8 µg/L
s'appliquant à des concentrations moyennes dans l'eau
consommée pendant des périodes prolongées
- Consommer pour une courte durée une eau renfermant
une concentration supérieure à la CMA n'entraîne
pas forcément de risques pour la santé
- Norme qui intègre le seuil pratique d'évaluation
quantitative pour l'analyse d'où le choix de 10 µg/L
- Disposition transitoire compte tenu de la difficulté,
du coût et de l'importance des travaux et techniques à
mettre en œuvre pour atteindre la valeur fixée
- 25 µg/L au 25/12/2003
- 10 µg/L à compter du 25/12/2013
- Lors de la mise en œuvre des mesures destinées
à atteindre ces valeurs, la priorité est donnée
aux cas où les concentrations en plomb des eaux sont les
plus élevées (où l'eau est agressive)
Traitements/Recommandations
2 types d'actions
- Préventives
- Objectif : limiter le risque de saturnisme hydrique
- A terme, remplacement de toutes les tuyauteries et branchements
en plomb ou contenant du plomb dans les réseaux de distribution
publics ou privés
- Provisoirement, en cas de canalisations ou branchements en
plomb
- Purge des canalisations avant consommation et après
tout séjour prolongé de l'eau (éviter la
consommation d'eau ayant stagné dans les canalisations
en la laissant s'écouler quelques secondes avant utilisation)
- Utilisation préférentielle d'eau froide pour
toutes préparations de boissons ou de plats
- Diminution du caractère corrosif des eaux en augmentant
le pH (8-9) ou l'alcalinité (> 30 mg/L mesurée
en carbonates)
- Traitement anti-corrosion (dépôts protecteurs
de sels de phosphate)
- Ne pas adoucir trop l'eau dans les régions où
l'eau est dure et régler correctement son adoucisseur
- Curatives
- Objectif : élimination du plomb
- Echange d'ions sur résines cationiques, coagulation
(sels de Fe ou d'Al) ou filtres à sable : 95% d'efficacité
- Charbon actif sous forme de filtre ou osmose inverse (efficacité
moindre)
- Méthode basée sur le principe de l'électrolyse
pour provoquer l'agglomération des particules chargées
type métaux lourds sur la cathode
- Préchloration : améliore l'élimination
de tous les métaux lourds, permet la décomposition
des complexes organiques qui maintiennent les métaux lourds
en solution
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du Pr Vincent Danel, Université Grenoble Alpes
Dernière révision : Décembre 2019