Microcystine-LR
Nature/Origines des contaminations
- Toxine issue de cyanobactéries
la plus répandue, hydrosoluble, non volatile, hépatotoxique
- Métabolite secondaire produit par une cyanobactérie
(Microcystis aeruginosa)
- Présent sous forme libre ou liée aux cellules
- Persiste dans l'eau même si les algues disparaissent
- Voie d'exposition principale : consommation d'eau potable
- 80% de l'apport quotidien total
- Autres voies d'exposition : lors d'activités récréatives
dans des lacs et des rivières, consommation de suppléments
à base d'algues ou de poissons, inhalation au cours de
douches
Risque sanitaire/Nuisances
- Risque pour la santé humaine difficile à évaluer
- Bioaccumulation dans la chaîne alimentaire et accumulation
hépatique vraisemblable
- Données pertinentes
- Cas signalés chez l'homme ayant consommé une
eau provenant de sources contaminées (gastro-entérites,
atteintes hépatiques)
- Etudes limitées chez l'animal révélant
une hépatotoxicité et un rôle de promotion
des tumeurs par inhibition des phosphatases
- Mutagène ?
- Cancérigène ?
- Groupe 3 du CIRC (données inadéquates chez
l'humain, preuves limitées chez l'animal)
- Organe cible : foie
- Répercussions d'une exposition chronique à
faible concentration chez l'homme inconnues
- Risque des expositions répétées cumulatives
élevé car réapparition régulière
de fleurs d'eau (colonies de cyanobactéries) dans les
mêmes approvisionnements d'eau
Normes
Norme française |
Norme européenne |
Valeur indicative OMS |
1 µg/L* |
- |
1 µg/L* |
* Microcystine-LR totale : libre et liée
aux cellules, valeur provisoire ; les informations concernant
les risques pour la santé étant incomplètes,
des études supplémentaires s'imposent.
- Limites de qualité
- Nouveau paramètre
- Concerne uniquement la microcystine-LR
- Parmi les plus toxiques des microcystines et les plus difficiles
à éliminer : bon marqueur sanitaire, son absence
signe l'absence d'autres toxines
- Valeur très sévère, conservatrice établie
selon le principe de précaution
- Pour protéger les consommateurs même
en cas d'absorption vie entière
- Pour permettre de réagir dans le cas d'un dépassement
sans risque pour la santé
- Dérivée de la consommation moyenne de microcystine-LR
pendant 1 an pour prendre en compte les variations saisonnières
et la présence possible d'autres microcystines
- Sensée protéger la santé humaine contre
l'exposition à d'autres microcystines
Traitements/Recommandations
- Gestion experte, encore à l'étude
- Techniques de contrôle des cyanobactéries et
de leurs toxines reposent sur :
- Connaissances écologiques des algues bleues
- Gestion adaptée du bassin hydrographique et des réservoirs
pour prévenir/éliminer la croissance des algues
- Limitation de l'apport de nutriments par contrôle du
bassin hydrographique (éviction des effluents d'eaux usées,
agricoles, riches en phosphore) ou ajout de produits chimiques
à la source, diminuant leur disponibilité (sulfate
ferrique qui précipite le phosphore)
- Exclusion de la lumière, déstratification du
réservoir
- Attention aux algicides entraînant la mort des algues
et la libération des toxines
- Programme de surveillance
- Contrôles réguliers en divers points du réseau
et de la source, renforcés en présence de fleur
d'eau
- Suivi des conditions météorologiques pour anticiper
la croissance des algues
- Techniques de traitement pour lutter contre la contamination
- Traitements conventionnels éliminent en partie les
toxines
- Technique de choix : oxydant (ozone, chlore ou permanganate
de potassium) associé à du charbon actif granulaire
biologiquement activé
- Complexes, coûteuses et peu généralisables
aux petites usines de traitement des eaux
- Recherches en cours pour une simplification et un perfectionnement
Accueil Eau
Liste des paramètres
Tableaux récapitulatifs
des normes Liste des abréviations
Réalisé sous la direction
du Pr Vincent Danel, Université Grenoble Alpes
Dernière révision : Décembre 2019