Phyto-photodermatose
Définition
Réaction cutanée anormale ou exagérée
lors de l'exposition au rayonnement solaire, après contact
avec une plante.
Elle est due le plus souvent à la présence de furocoumarines
(bergaptènes, psoralènes, xanthotoxines) dans la
plante.
Mécanisme
Contact de la peau avec une substance végétale
ayant acquis un pouvoir toxique après irradiation par les
rayons ultraviolets.
Deux types de photosensibilisation cutanée
- Réaction phototoxique
- Mécanisme non immunologique, correspondant à
une réaction physiologique (transfert d'énergie,
ou transfert de charge)
- Favorisée par l'humidité
- Touche un grand nombre d'individus (effet collectif)
- Survient dès le premier contact
- Reste strictement localisée à la zone cutanée
en contact avec la plante et ayant été exposée
à la lumière
- Réaction photoallergique
- Semble exceptionnelle
- Réaction immuno-allergique (type IV de la classification
de Gell et Coombs) à un antigène formé au
niveau de la peau : l'antigène correspond à la
transformation de la substance végétale en cause,
par irradiation lumineuse, en photoallergène
- Ne touche qu'un nombre restreint d'individus (effet individuel)
- Nécessité d'un contact préalable avec
le photoallergène
- N'apparaît qu'après un temps de latence plus
ou moins long
- La concentration de la substance et la dose du rayonnement
n'interviennent pas dans le déclenchement de cette réaction
- Concerne les dermites de contact à l'ambrette et au
6 méthyl-coumarine
Clinique
- Réaction phototoxique
- Aspect : éruption érythémateuse, vésiculo-bulleuse,
voire phlyctènulaire
- Eruption superposable aux contours de la plante incriminée
- Localisation en regard des zones exposées
- Délai d'apparition : de quelques heures à 24
- 72 heures après contact et exposition solaire
- Evolution vers une pigmentation résiduelle (plus ou
moins persistante)
- Exemples : dermite des prés d'Oppenheim, dermite pigmentaire
en breloque, photo-onycholyse
- Réaction photoallergique
- Aspect polymorphe : urticaire, eczéma, aspect lichénifié,
purpurique, etc...
- Localisation : lésions initialement limitées
aux parties découvertes, avec possibilité d'extension
aux zones couvertes
- Délai d'apparition : environ 48 heures après
l'exposition
Evolution
- Réaction phototoxique
- Evolution vers la desquamation, pouvant laisser place dans
un second temps à une pigmentation résiduelle,
régressant spontanément en quelques semaines
- Une certaine photosensibilité, même en l'absence
de nouveau contact, peut être présente pendant quelques
jours à quelques semaines
- Réaction photoallergique
- Evolution parfois prolongée, des lésions pouvant
persister longtemps après la fin de l'exposition (photoallergène
encore présent dans les téguments, malgré
l'éviction de la substance photosensibilisante)
Diagnostic
- Interrogatoire : établir le lien entre, chronologiquement,
le contact cutané avec la plante, l'exposition lumineuse,
et l'apparition de la dermatose
- Aspect clinique
- Enquête étiologique
Traitement
- Préventif
- Photoprotection externe (vestimentaire, port de gants) :
prévenir la rencontre photosensibilisant-exposition solaire
- Elle devra être systématiquement conseillée
aux sujets exposés
- Curatif
- Mesures générales
- Décontamination immédiate des zones concernées
par lavage précoce, abondant et prolongé à
l'eau savonneuse
- Change des vêtements qui seront lavés
- Traitement local
- Dermocorticoïdes en cas de lésions modérées
(niveau 2 sur les membres, niveau 3 ou 4 sur le visage)
- Crèmes ou pommades apaisantes et émollientes,
hydratantes en cas de sécheresse cutanée
- Traitement systémique
- Corticothérapie par voie orale dans les formes sévères
(Prednisone, Prednisolone)
- Antihistaminiques H1 par voie orale à visée
anti-prurigineuse et/ou sédative
- Antibiothérapie par voie orale (Erythromycine) indiquée
en cas de surinfection bactérienne
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Réalisé
sous la direction du Pr Vincent Danel, Université Grenoble
Alpes
Dernière révision : Décembre 2019