Cocaïne
Risques principaux
- Ischémie myocardique, insuffisance cardiaque, troubles
du rythme, accident vasculaire cérébral
- Convulsions
- Troubles respiratoires
- Pouvant être liés à la présence
d'adultérants
Erythroxylum coca, famille des érythroxylées.
Peut être administré sous plusieurs formes
- Feuille de coca, mastiquée
- Pâte de coca, fumée
- Cocaïne pure
- La forme chlorhydrate "sniffée" ou dissoute
dans l'eau et injectée par voie intraveineuse
- La forme base libre ("crack" ou "free base"),
fumée
- Mécanisme d'action
- Blocage de la recapture de la dopamine (agoniste indirect
des récepteurs dopaminergiques)
- Blocage de la recapture de la noradrénaline et augmentation
de sa synthèse (action sympathomimétique indirecte)
- Inhibition de la recapture de la sérotonine
- Cinétique
- La vitesse d'absorption dépend de la voie d'administration
: instantanée pour la voie intraveineuse, 10-15 secondes
pour la voie pulmonaire (crack), 30 à 60 minutes pour
les voies orale (pâte à coca) et nasale (chlorhydrate)
- Voie orale
- Résorption par la muqueuse buccale et gastro-intestinale
- Apparaît dans le sang 30 à 60 minutes après
la prise
- Voie nasale
- Forme chlorhydrate
- Résorption très rapide par la muqueuse nasale
- Pic plasmatique en 30 à 60 minutes
- Voie pulmonaire
- Pâte de coca et "crack"
- Résorption rapide (10 à 15 secondes pour le
"crack")
- Dégradation par des estérases plasmatiques
et hépatiques
- La benzoylecgonine est le principal métabolite
- Retrouvée dans les urines 5 minutes après une
injection intraveineuse
- Détectable jusqu'à 6 jours après une
inhalation
- Demi-vie plasmatique d'élimination 60 à 90
minutes
- Tolérance modérée
- Dépendance psychique importante et physique modérée
Dépistage urinaire de routine par réaction immunologique
: détection de la benzoylecgonine (seuil de détection
100 ng/mL).
Symptomatologie extrêmement variable
- Signes cardiovasculaires
- Hypertension artérielle, tachycardie sinusale, troubles
du rythme (arythmie ventriculaire)
- Ischémie myocardique ou viscérale (infarctus
rénal, intestinal, pulmonaire)
- Myocardite
- Signes respiratoires
- Oedème aigu du poumon
- Hémorragie alvéolaire diffuse avec hémoptysies,
arrêt respiratoire
- Bronchospasme
- Signes neurologiques
- Céphalées, mydriase, convulsions, coma
- Accident vasculaire cérébral (surtout ischémique
mais aussi hémorragique)
- Signes biologiques (hypokaliémie) en lien avec le
syndrome adrénergique
- Toxicité hépatique et rénale
- Rhabdomyolyse,
troubles digestifs, hyperthermie centrale
- Complications liées au "sniffing" : perte
de l'odorat, atrophie de la muqueuse nasale et perforation du
septum nasal
Conduite à tenir
- Sur place
- Si convulsions
: injection de clonazépam
- Si hypertension artérielle : administration sublinguale
de trinitrine (répétée au besoin 5 minutes
après)
- Si hyperthermie menaçante : déshabiller le
patient et l'asperger d'eau froide
- Hospitalisation
- Oxygénothérapie, voire intubation avec ventilation
mécanique
- Pose d'un abord veineux périphérique
- Si hypotension artérielle : remplissage vasculaire
- Si hypertension artérielle sévère :
nicardipine IV + benzodiazépine
- Si tachycardie ou troubles du rythme : diltiazem injectable
(0,3 mg/Kg IVL), amiodarone (150 mg IVL +/- relais
par 300 mg/24h), voire choc électrique externe
- Le cas des porteurs intra digestifs (body-packer) réclame
une attention particulière : intoxication gravissime,
usage de laxatif doux, nécessité d'intervention
(prudente) pour évacuer les sachets
- Si infarctus : aspirine + trinitrine sublingual +/- nicardipine
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Dernière révision : Décembre 2019