La notion de dose toxique est très ancienne. Très galvaudée et souvent utilisée à tort, elle mérite d'être discutée.
Il s'agit dans tous les cas, quand elle est connue, d'une dose
toxique théorique. Il s'agit de la dose qui peut
entraîner l'apparition de signes de toxicité chez
l'adulte sain. On ne connaît rien de la dose toxique chez
un individu en particulier.
Au mieux la dose toxique découle directement de l'expérience
clinique ; c'est le cas des médicaments les plus fréquemment
utilisés dans les intoxications, comme les psychotropes.
Mais elle peut être extrapolée, en ce qui concerne
le médicament, à partir des doses maximales (dm.) ;
sa valeur est alors moins précise.
Au pire elle est tirée des études animales et appliquée
à l'homme avec certains facteurs de correction ; sa
valeur est souvent très peu exacte sinon fausse. C'est
le cas de nombreux produits chimiques peu souvent responsables
d'intoxications.
Chez l'enfant, un facteur de correction supplémentaire
doit rapporter la dose toxique au poids corporel.
Enfin, dans de nombreux cas, la dose toxique est inconnue.
La dose toxique doit toujours être confrontée à la dose supposée ingérée, estimée au mieux d'après l'histoire de l'intoxication et qui tient compte de vomissements éventuels.
Il faut introduire ici la notion, certes un peu schématique,
de toxique fonctionnel et de toxique lésionnel.
Un toxique fonctionnel déprime une fonction de l'organisme
(cerveau, cœur, respiration par ex.) sans créer de
lésions d'organes (psychotropes par exemple).
Un toxique lésionnel entraîne une lésion d'organe
(amanite phalloïde, paracétamol, paraquat par ex.),
et ce souvent avec retardement, après une phase de plusieurs
heures à quelques jours sans signes cliniques ou biologiques.
La connaissance de la dose toxique est une aide à la décision
(hospitalisation ?, médicalisation du transport ?, antidote
?) dans 2 cas principaux