Raie armée
Risques principaux
- Douleur forte, syncopale
- Dommages tissulaires importants
- Le plus fréquent des poissons venimeux
dans le monde. Sept espèces dans l'océan atlantique
- En France, deux espèces essentiellement
: l'Aigle de mer (Myliobatis aquila) et la Pastenague
(Dasyatis pastinaca)
- Seules les raies possédant un aiguillon
(raies armées) sont dangeureuses pour l'homme
Dasyatis pastinaca (pastenague)
Photo R. Patzner
Notions générales
- La marche sur le corps de l'animal, dans
une eau peu profonde, déclenche une réaction de
défense du poisson qui donne un coup de fouet de sa queue
et enfonce violemment le dard dans le corps de l'agresseur (pied,
membre inférieur, abdomen ou thorax chez les enfants)
- Le pêcheur est blessé par l'animal
agité dans les filets, qui fouette de sa queue (blessures
aux membres)
- Poisson non agressif, mais qui peut attaquer
un plongeur qui l'accule
Mécanisme toxique et toxines
- Rôle défensif uniquement
1 ou plusieurs dards barbelés fixés à la
base de la queue, mesurant jusqu'à 30 cm, creusés
de 2 sillons dans la face ventrale où sont logées
les glandes à venin.
- Dards aplatis et tranchants, ayant la consistance
de l'os.
- Le dard est souvent endommagé lors
de l'attaque : des morceaux restent enchâssés dans
la plaie. Les dards cassés se régénèrent
- Inoculation du venin par la déchirure
du feuillet tégumentaire entourant le dard, le tissu glandulaire
est alors exposé et reste dans les tissus meurtris de
la victime
- Venin composé de protéines
toxiques thermolabiles (5'-nucléotidases, phosphodiestérases)
et de sérotonine. Action neurotoxique et cardiotoxique.
- DL50 = 28 mg/kg chez le rongeur
Photo C. Coudre et Photo R. Patzner
Venin thermolabile composé d'une dizaine
d'acides aminés et de fractions toxiques (sérotonine,
5'-nucléotidases, phosphodiestérases) de nature
assez mal connue.
Eléments diagnostiques
- Le réflexe de fouettage de la raie
entraîne une blessure extensive, lacérée
par les barbelures et profonde de 2 à 3 centimètres
- Douleur intense immédiate et syncopale
(risque de noyade) qui peut durer plusieurs heures, suivie par
des engourdissements et des élancements disparaissant
en 48 heures
- Oedème en quelques minutes, s'étendant
à tout le membre
- Signes généraux habituels :
angoisse, vomissements, malaise
- Surinfections fréquentes
- Séquelles fonctionnelles si atteintes
des muscles ou des tendons
- Traumatisme interne sévère
pouvant être fatal si pénétration du dard
dans la cavité abdominale ou le thorax
Remarque : une blessure sans douleur significative
peut être sans envenimation, mais n'exclut pas le risque
d'infections secondaires si des fragments d'aiguillons restent
dans la plaie.
Conduite à tenir
- Sortir la victime de l'eau
- Retirer le dard sauf s'il est profondément
enfoncé
- Rincer la plaie, vérifier l'absence
de débris dans les tissus et désinfecter
- "Choc thermique" par immersion
du membre atteint dans l'eau chaude (immersion du membre sain
pour contrôler la température, immersion pendant
15 minutes, à cesser au bout de 5 minutes si aucun soulagement).
A éviter si hémorragie persistante. L'efficacité
du choc thermique est contestée à cause de la profondeur
de la blessure
- Antalgiques par voie générale
- Vérification de la vaccination antitétanique
- Antibiothérapie en cas d'infection
- Hospitalisation si blessure à l'abdomen
ou au thorax, ou plaie perforante. Exploration et réparation
chirurgicale si nécessaire (débris osseux radio-opaques,
mais pas la gaine qui entoure le dard)
- Suivi de la cicatrisation
Prévention
- Battre l'eau pour faire fuir les raies lors
de marche ou nage en eaux peu profondes
- Maintenir une distance de sécurité
avec les raies et ne pas provoquer de rencontres : coup de queue
trop vif pour être évité
- Les vêtements de plongée et
les bottes n'offrent aucune protection !
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Dernière révision : Décembre 2019