Actualités de l'Urgence - APM

URGENCES: DIMINUTION SIGNIFICATIVE DU NOMBRE DE PASSAGES EN 2023 (DREES)
La Drees s'est appuyée sur les données des résumés de passages aux urgences (RPU), de la statistique annuelle des établissements (SAE) et du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI).
Entre 2021 et 2022, le nombre de passages avait crû d'environ 5,9% à 21,634 millions, calcule-t-on selon les chiffres de la Drees.
En 2020, le nombre de passages avait fortement reculé à 18,1 millions, en raison de la crise sanitaire et en particulier des confinements de mars-avril et novembre. Il avait ensuite bondi de 12,1% à 20,42 millions en 2021.
La Drees rappelle que le nombre de passages aux urgences avait "plus que doublé" entre 1996 et 2019, de 10,1 millions à plus de 22 millions. Cela représentait une progression de 3,3% par an en moyenne.
Dans les "départements peu peuplés comme Mayotte, le Cantal et, dans une moindre mesure, l'Allier et la Creuse", la tendance aux urgences est néanmoins contraire à celle au niveau national. Ainsi, le nombre de passages y est "plus dynamique en 2023 qu'en 2022".
Les passages aux urgences sont "au-dessus de leur niveau d'avant la crise sanitaire [2017-2019] dans un quart des départements" en 2022-2023, poursuit la Drees. Cette dernière constate même que cela est le cas "chaque mois de ces deux années" dans le Gard, la Haute-Garonne et la Haute-Saône.
Par ailleurs, la Drees explique que la fermeture "d'au moins un point d'accueil des urgences a concerné 35 départements".
L'impact de ces fermetures a été particulièrement important dans l'Ardèche, les Alpes-de-Haute-Provence et la Vendée où les services concernés "totalisaient plus de 40% des passages".
Toutefois, dans "plus des trois quarts" des cas de fermeture, les services "représentaient moins de 18% des passages départementaux de 2022".
La Drees note qu'"au printemps 2023, plus des deux tiers des départements [avaient] au moins un point d'accueil qui a mis en place, à un moment donné, un accès régulé".
Des écarts importants selon les périodes d'activité
Globalement, dans un "même département, le nombre de passages quotidiens aux périodes d'activité haute est supérieur d'au moins 34% à celui des périodes d'activité basse" en 2023.
Cet écart dépasse même les 50% dans cinq départements: les Hautes-Alpes, les départements corses, à Mayotte et en Lozère. Il est en outre compris entre 40 et 50% dans 12 autres départements.
"En 2023, au niveau national, les passages aux urgences les jours de haute activité", c'est-à-dire "les 10% de jours où les passages aux urgences sont les plus nombreux, […] sont supérieurs d'au moins 19% aux passages les jours de basse activité [les 10% de jours avec le moins de passages]", complète la Drees.
Le lundi est le "jour de pointe aux urgences" dans 92 départements en 2023, ajoute la Drees. Pour sept autres départements (le Var, les Hautes-Pyrénées, les Landes, Mayotte, la Corse-du-Sud, le Gers et les Hautes-Alpes), les passages sont en moyenne plus nombreux le week-end.
Mais dans la moyenne nationale, "le samedi et le dimanche restent globalement les jours les moins actifs".
Dans l'ensemble des structures, le nombre de passages journaliers "est 11% plus élevé le lundi que les autres jours de la semaine".
La Drees ajoute qu'au niveau national, "la saisonnalité globale des passages aux urgences est peu marquée".
Toutefois, "la comparaison du nombre de passages aux urgences lors des périodes hivernales [octobre à février] indique […] qu'il y a, tous les ans, un pic hivernal plus ou moins précoce".
"Quand le pic hivernal est particulièrement précoce, il peut être suivi d'un second quelques mois plus tard, comme en fin de période. Il se produit au passage du Nouvel an entre 2017 et 2018, en fin d'hiver en 2019 et 2020, dès octobre en 2022, et avec un double pic hivernal en 2022 comme en 2023", poursuit la Drees.
Enfin, "le mois de septembre est le plus souvent une période d'activité basse". L'année 2020 fait néanmoins figure d'exception.
Des situations contrastées dans les départements comptant un SAS
La Drees constate que "la Haute-Garonne, l'Isère et La Réunion connaissent toujours un niveau de passages en 2023 supérieur à son niveau d'avant la crise", malgré la mise en place du service d'accès aux soins (SAS).
Elle a estimé qu'il n'est malgré tout "pas possible de conclure à une absence d'effet du dispositif sur les passages aux urgences [la situation contrefactuelle ayant pu être encore plus dégradée]", note la Drees.
La situation diffère dans les Yvelines, la Manche et la Moselle, qui sont d'autres départements avec un SAS pilote. Les passages aux urgences en 2023 y ont "nettement reculé par rapport au niveau d'avant crise".
"Que cela soit imputable pour tout ou partie au dispositif reste à établir, notamment parce que d'autres mesures, comme la régulation à l'entrée des urgences en imposant aux patients un passage préalable par le 15, ont pu aussi être appliquées en parallèle sur la même période, par exemple à l'été 2023 dans la Manche", fait valoir la Drees.
En principe, "la mise en place du SAS tend à diminuer les passages par les structures des urgences pour les recentrer vers les soins relevant de la médecine d'urgence, en développant le réflexe dans la population d'appeler le 15 avant de s'y déplacer", rappelle la Drees.
Cette dernière note que les départements où le SAS "a été déployé en priorité faisaient face à des tensions en moyenne un peu plus fortes que les autres".
Ainsi, la Drees juge que "le déploiement du dispositif vers des départements pilotes, présentant des risques de tensions plus importants, empêche de l'évaluer en comparant simplement les évolutions des passages après 2021 entre les départements concernés et les autres, puisqu'ils ne suivaient pas de tendance similaire avant 2021, notamment en ce qui concerne les effectifs de personnel".
Passages aux urgences entre 2017 et 2023: des dynamiques contrastées selon les départements
jyp/ab/APMnews
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URGENCES: DIMINUTION SIGNIFICATIVE DU NOMBRE DE PASSAGES EN 2023 (DREES)
La Drees s'est appuyée sur les données des résumés de passages aux urgences (RPU), de la statistique annuelle des établissements (SAE) et du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI).
Entre 2021 et 2022, le nombre de passages avait crû d'environ 5,9% à 21,634 millions, calcule-t-on selon les chiffres de la Drees.
En 2020, le nombre de passages avait fortement reculé à 18,1 millions, en raison de la crise sanitaire et en particulier des confinements de mars-avril et novembre. Il avait ensuite bondi de 12,1% à 20,42 millions en 2021.
La Drees rappelle que le nombre de passages aux urgences avait "plus que doublé" entre 1996 et 2019, de 10,1 millions à plus de 22 millions. Cela représentait une progression de 3,3% par an en moyenne.
Dans les "départements peu peuplés comme Mayotte, le Cantal et, dans une moindre mesure, l'Allier et la Creuse", la tendance aux urgences est néanmoins contraire à celle au niveau national. Ainsi, le nombre de passages y est "plus dynamique en 2023 qu'en 2022".
Les passages aux urgences sont "au-dessus de leur niveau d'avant la crise sanitaire [2017-2019] dans un quart des départements" en 2022-2023, poursuit la Drees. Cette dernière constate même que cela est le cas "chaque mois de ces deux années" dans le Gard, la Haute-Garonne et la Haute-Saône.
Par ailleurs, la Drees explique que la fermeture "d'au moins un point d'accueil des urgences a concerné 35 départements".
L'impact de ces fermetures a été particulièrement important dans l'Ardèche, les Alpes-de-Haute-Provence et la Vendée où les services concernés "totalisaient plus de 40% des passages".
Toutefois, dans "plus des trois quarts" des cas de fermeture, les services "représentaient moins de 18% des passages départementaux de 2022".
La Drees note qu'"au printemps 2023, plus des deux tiers des départements [avaient] au moins un point d'accueil qui a mis en place, à un moment donné, un accès régulé".
Des écarts importants selon les périodes d'activité
Globalement, dans un "même département, le nombre de passages quotidiens aux périodes d'activité haute est supérieur d'au moins 34% à celui des périodes d'activité basse" en 2023.
Cet écart dépasse même les 50% dans cinq départements: les Hautes-Alpes, les départements corses, à Mayotte et en Lozère. Il est en outre compris entre 40 et 50% dans 12 autres départements.
"En 2023, au niveau national, les passages aux urgences les jours de haute activité", c'est-à-dire "les 10% de jours où les passages aux urgences sont les plus nombreux, […] sont supérieurs d'au moins 19% aux passages les jours de basse activité [les 10% de jours avec le moins de passages]", complète la Drees.
Le lundi est le "jour de pointe aux urgences" dans 92 départements en 2023, ajoute la Drees. Pour sept autres départements (le Var, les Hautes-Pyrénées, les Landes, Mayotte, la Corse-du-Sud, le Gers et les Hautes-Alpes), les passages sont en moyenne plus nombreux le week-end.
Mais dans la moyenne nationale, "le samedi et le dimanche restent globalement les jours les moins actifs".
Dans l'ensemble des structures, le nombre de passages journaliers "est 11% plus élevé le lundi que les autres jours de la semaine".
La Drees ajoute qu'au niveau national, "la saisonnalité globale des passages aux urgences est peu marquée".
Toutefois, "la comparaison du nombre de passages aux urgences lors des périodes hivernales [octobre à février] indique […] qu'il y a, tous les ans, un pic hivernal plus ou moins précoce".
"Quand le pic hivernal est particulièrement précoce, il peut être suivi d'un second quelques mois plus tard, comme en fin de période. Il se produit au passage du Nouvel an entre 2017 et 2018, en fin d'hiver en 2019 et 2020, dès octobre en 2022, et avec un double pic hivernal en 2022 comme en 2023", poursuit la Drees.
Enfin, "le mois de septembre est le plus souvent une période d'activité basse". L'année 2020 fait néanmoins figure d'exception.
Des situations contrastées dans les départements comptant un SAS
La Drees constate que "la Haute-Garonne, l'Isère et La Réunion connaissent toujours un niveau de passages en 2023 supérieur à son niveau d'avant la crise", malgré la mise en place du service d'accès aux soins (SAS).
Elle a estimé qu'il n'est malgré tout "pas possible de conclure à une absence d'effet du dispositif sur les passages aux urgences [la situation contrefactuelle ayant pu être encore plus dégradée]", note la Drees.
La situation diffère dans les Yvelines, la Manche et la Moselle, qui sont d'autres départements avec un SAS pilote. Les passages aux urgences en 2023 y ont "nettement reculé par rapport au niveau d'avant crise".
"Que cela soit imputable pour tout ou partie au dispositif reste à établir, notamment parce que d'autres mesures, comme la régulation à l'entrée des urgences en imposant aux patients un passage préalable par le 15, ont pu aussi être appliquées en parallèle sur la même période, par exemple à l'été 2023 dans la Manche", fait valoir la Drees.
En principe, "la mise en place du SAS tend à diminuer les passages par les structures des urgences pour les recentrer vers les soins relevant de la médecine d'urgence, en développant le réflexe dans la population d'appeler le 15 avant de s'y déplacer", rappelle la Drees.
Cette dernière note que les départements où le SAS "a été déployé en priorité faisaient face à des tensions en moyenne un peu plus fortes que les autres".
Ainsi, la Drees juge que "le déploiement du dispositif vers des départements pilotes, présentant des risques de tensions plus importants, empêche de l'évaluer en comparant simplement les évolutions des passages après 2021 entre les départements concernés et les autres, puisqu'ils ne suivaient pas de tendance similaire avant 2021, notamment en ce qui concerne les effectifs de personnel".
Passages aux urgences entre 2017 et 2023: des dynamiques contrastées selon les départements
jyp/ab/APMnews