Actualités de l'Urgence - APM

06/06 2024
Retour

URGENCES: 100 NOUVELLES INFIRMIÈRES EN PRATIQUE AVANCÉE (IPA) PROCHAINEMENT DIPLÔMÉES (SFMU)

(Par Caroline BESNIER, au congrès Urgences 2024)

PARIS, 6 juin 2024 (APMnews) - Cent nouvelles infirmières en pratique avancée (IPA) mention urgences seront prochainement diplômées et pourront travailler dans les structures des urgences, a indiqué jeudi Youri Yordanov, administrateur de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), lors d'une conférence de presse organisée avec Samu-Urgences de France (SUDF), dans le cadre du congrès Urgences 2024 à Paris.

Outre les problèmes d'aval et de lits brancards (cf dépêche du 06/06/2024 à 19:07), cette conférence de presse a été l'occasion d'aborder le sujet de la nouvelle place des infirmiers aux urgences. La SFMU et SUDF s'étaient vu confier il y a un an une mission sur la paramédicalisation et l'organisation des services d'urgence, rappelle-t-on (cf dépêche du 28/07/2023 à 19:08).

Youri Yordanov a rapporté que 100 IPA mention urgences seraient diplômées dans 15 jours, dans une quinzaine de facultés.

"L'offre de formation est assez bien répartie" car, "dans toutes les régions, il y a au moins une ou deux facultés qui proposent cette formation", a-t-il observé. Cette offre n'est pas saturée et "on a encore la capacité de former sur les différentes facultés qui ont déployé la mention et le diplôme", a-t-il observé.

Avec les premières IPA ayant déjà commencé à exercer (cf dépêche du 18/01/2023 à 17:19), "au total, on aura un pool de 110 personnes qui travaillent et travailleront dans nos structures en tant qu'IPA mention urgences", a-t-il observé.

Les premiers retours des IPA déjà dans les structures d'urgences font apparaître de "très bons points, surtout dans l'organisation des parcours des patients" et en particulier ceux "des patients les plus complexes et les plus fragiles aux urgences", a constaté Youri Yordanov.

Les protocoles d'organisation mis en place pour ces IPA ont été adaptés au fur et à mesure dans les différents services en fonction des besoins, a-t-il ajouté.

Pour lui, le premier bilan est positif, avec "une courbe d'adoption par les professionnels, que ce soient les médecins ou les infirmiers, qui a été très rapide et très forte", et également de la part des patients.

S'agissant des infirmiers correspondants de Samu, Dominique Savary, vice-président de la SFMU, a indiqué que les professionnels attendaient les détails sur "l'organisation des formations, du matériel, etc.". Un arrêté est attendu en septembre "pour finaliser le dispositif", notamment le financement, a observé le président de SUDF, Marc Noizet.

"On pense que c'est quelque chose qui va prendre", a souligné Dominique Savary.

Un projet de décret est également travaillé avec la direction générale de l'offre de soins (DGOS) afin que les unités mobiles hospitalières paramédicalisées (UMH-P) fassent partie de l'arsenal de la gradation des soins (cf dépêche du 08/04/2024 à 15:00), a observé la présidente de la SFMU, Sandrine Charpentier.

Pour Marc Noizet, ces nouvelles places données aux infirmiers permettent une gradation d'engagement car il n'y a pas toujours besoin d'un médecin hospitalier.

Il a par ailleurs observé que dans les services connaissant des tensions aux urgences, la présence d'une infirmière dans un premier temps peut éviter des morts ou des complications pour certains patients. Même si cela n'est pas "la cible", cette infirmière renforcée par un médecin d'un autre site peut permettre de s'adapter à la réalité, a-t-il souligné.

Parmi les pistes pour améliorer la qualité de vie au travail des professionnels de l'urgence, Catherine Caplette, présidente de la commission Rissq (risque incident sécurité sûreté qualité) de la SFMU, a estimé qu'il fallait encourager le développement d'activités partagées, dans les différents domaines de l'urgence ou sur différents sites. "Il semble très important de leur ouvrir ces portes-là", comme pour les médecins, a-t-elle insisté.

Catherine Caplette a aussi souligné l'impact de la charge de travail et du nombre de "patients brancards" sur les professionnels. Pour elle, en attendant de résoudre ce problème, il faut adapter le nombre de soignants en tenant compte de ces patients brancards.

Interrogé sur la préparation de l'été 2024, Marc Noizet a observé que la situation n'a pas évolué depuis l'été 2023 et que les "carences" en ressources humaines sont à peu près les mêmes, même si dans certains endroits, des organisations un peu différentes ont été mises en place, par exemple en Vendée.

Un référentiel sur les ratios en préparation

Interrogé sur la proposition de loi instaurant des ratios patients-soignants à l'hôpital public (cf dépêche du 01/02/2023 à 19:12 et dépêche du 19/01/2023 à 18:39), Marc Noizet a relaté que le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention, Frédéric Valletoux, ne souhaitait pas aujourd'hui statuer sur la problématique des ratios, pour des raisons de ressources humaines et de finances.

"Pour autant, nous y travaillons" pour actualiser un référentiel de SUDF, qui date de 2011, et l'adapter au système actuel, a-t-il expliqué. Le nouveau référentiel, qui tiendra compte des différences d'organisation et pas seulement du niveau d'activité, devrait être finalisé avant la fin 2024, a observé Dominique Savary.

Une trêve des TTA en juillet et août

Pour Jean-François Cibien, vice-président de SUDF et président d'Action praticiens hôpital (APH), ces ratios permettraient de planifier les besoins de formation en soignants et en praticiens pour améliorer la qualité des soins.

Pour les urgentistes, il a regretté que le temps de travail additionnel (TTA), effectué au-delà de 48 heures hebdomadaires, soit toujours payé 33,76 € brut de l'heure, ce qui est inférieur au taux horaire du premier échelon.

A l'approche des Jeux olympiques, "on n'est pas pour la grève sur ce dossier-là, […] on va proposer la trêve olympique du TTA", c’est-à-dire en juillet-août, on va proposer aux professionnels de s'arrêter à leur obligation de 48 heures hebdomadaires, a-t-il expliqué. "On va voir comment on va remplir les tableaux", "ça risque d'être un peu compliqué" car ce "ne sera pas une ligne qui sera fermée" mais peut-être "des pans entiers d'accueil".

"L'Etat va avoir du mal à nous réquisitionner car on aura dépassé notre temps de travail, très largement", a-t-il poursuivi.

Travaux en cours sur les antennes de médecine d'urgence

Par rapport aux nouveaux textes sur les conditions d'implantation et de fonctionnement de l'activité de médecine d'urgence publiés fin décembre 2023 (cf dépêche du 02/01/2024 à 19:27), Sandrine Charpentier a observé que les travaux étaient en cours.

Sur les antennes de médecine d'urgence, nouveau type de structure, elle a observé que cela ne concernerait que des structures publiques ou privées recensant moins de 25.000 passages par an et non isolées.

Pour elle, la réflexion territoriale est importante tout comme l'adossement à un Smur, pour lequel elle considère que les dérogations ne devraient pas être la règle. "Ce n'est pas une dégradation des soins, c'est une adaptation des soins", a-t-elle insisté.

Interrogée sur le nombre de services qui pourraient se transformer en antennes, elle a répondu ne pas être en mesure pour le moment de donner de chiffres. Cela s'inscrira dans les projets régionaux de santé, avec un travail au niveau des territoires, qui doit durer jusqu'à fin 2025.

En attendant la nouvelle organisation, il y aura des systèmes dérogatoires, a-t-elle observé.

Mais ces antennes ne visent pas à répondre à une "problématique de carence", il s'agit d'une "organisation pérenne", a appuyé Marc Noizet. "On est sur une organisation territoriale différente."

cb/ab/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

06/06 2024
Retour

URGENCES: 100 NOUVELLES INFIRMIÈRES EN PRATIQUE AVANCÉE (IPA) PROCHAINEMENT DIPLÔMÉES (SFMU)

(Par Caroline BESNIER, au congrès Urgences 2024)

PARIS, 6 juin 2024 (APMnews) - Cent nouvelles infirmières en pratique avancée (IPA) mention urgences seront prochainement diplômées et pourront travailler dans les structures des urgences, a indiqué jeudi Youri Yordanov, administrateur de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), lors d'une conférence de presse organisée avec Samu-Urgences de France (SUDF), dans le cadre du congrès Urgences 2024 à Paris.

Outre les problèmes d'aval et de lits brancards (cf dépêche du 06/06/2024 à 19:07), cette conférence de presse a été l'occasion d'aborder le sujet de la nouvelle place des infirmiers aux urgences. La SFMU et SUDF s'étaient vu confier il y a un an une mission sur la paramédicalisation et l'organisation des services d'urgence, rappelle-t-on (cf dépêche du 28/07/2023 à 19:08).

Youri Yordanov a rapporté que 100 IPA mention urgences seraient diplômées dans 15 jours, dans une quinzaine de facultés.

"L'offre de formation est assez bien répartie" car, "dans toutes les régions, il y a au moins une ou deux facultés qui proposent cette formation", a-t-il observé. Cette offre n'est pas saturée et "on a encore la capacité de former sur les différentes facultés qui ont déployé la mention et le diplôme", a-t-il observé.

Avec les premières IPA ayant déjà commencé à exercer (cf dépêche du 18/01/2023 à 17:19), "au total, on aura un pool de 110 personnes qui travaillent et travailleront dans nos structures en tant qu'IPA mention urgences", a-t-il observé.

Les premiers retours des IPA déjà dans les structures d'urgences font apparaître de "très bons points, surtout dans l'organisation des parcours des patients" et en particulier ceux "des patients les plus complexes et les plus fragiles aux urgences", a constaté Youri Yordanov.

Les protocoles d'organisation mis en place pour ces IPA ont été adaptés au fur et à mesure dans les différents services en fonction des besoins, a-t-il ajouté.

Pour lui, le premier bilan est positif, avec "une courbe d'adoption par les professionnels, que ce soient les médecins ou les infirmiers, qui a été très rapide et très forte", et également de la part des patients.

S'agissant des infirmiers correspondants de Samu, Dominique Savary, vice-président de la SFMU, a indiqué que les professionnels attendaient les détails sur "l'organisation des formations, du matériel, etc.". Un arrêté est attendu en septembre "pour finaliser le dispositif", notamment le financement, a observé le président de SUDF, Marc Noizet.

"On pense que c'est quelque chose qui va prendre", a souligné Dominique Savary.

Un projet de décret est également travaillé avec la direction générale de l'offre de soins (DGOS) afin que les unités mobiles hospitalières paramédicalisées (UMH-P) fassent partie de l'arsenal de la gradation des soins (cf dépêche du 08/04/2024 à 15:00), a observé la présidente de la SFMU, Sandrine Charpentier.

Pour Marc Noizet, ces nouvelles places données aux infirmiers permettent une gradation d'engagement car il n'y a pas toujours besoin d'un médecin hospitalier.

Il a par ailleurs observé que dans les services connaissant des tensions aux urgences, la présence d'une infirmière dans un premier temps peut éviter des morts ou des complications pour certains patients. Même si cela n'est pas "la cible", cette infirmière renforcée par un médecin d'un autre site peut permettre de s'adapter à la réalité, a-t-il souligné.

Parmi les pistes pour améliorer la qualité de vie au travail des professionnels de l'urgence, Catherine Caplette, présidente de la commission Rissq (risque incident sécurité sûreté qualité) de la SFMU, a estimé qu'il fallait encourager le développement d'activités partagées, dans les différents domaines de l'urgence ou sur différents sites. "Il semble très important de leur ouvrir ces portes-là", comme pour les médecins, a-t-elle insisté.

Catherine Caplette a aussi souligné l'impact de la charge de travail et du nombre de "patients brancards" sur les professionnels. Pour elle, en attendant de résoudre ce problème, il faut adapter le nombre de soignants en tenant compte de ces patients brancards.

Interrogé sur la préparation de l'été 2024, Marc Noizet a observé que la situation n'a pas évolué depuis l'été 2023 et que les "carences" en ressources humaines sont à peu près les mêmes, même si dans certains endroits, des organisations un peu différentes ont été mises en place, par exemple en Vendée.

Un référentiel sur les ratios en préparation

Interrogé sur la proposition de loi instaurant des ratios patients-soignants à l'hôpital public (cf dépêche du 01/02/2023 à 19:12 et dépêche du 19/01/2023 à 18:39), Marc Noizet a relaté que le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention, Frédéric Valletoux, ne souhaitait pas aujourd'hui statuer sur la problématique des ratios, pour des raisons de ressources humaines et de finances.

"Pour autant, nous y travaillons" pour actualiser un référentiel de SUDF, qui date de 2011, et l'adapter au système actuel, a-t-il expliqué. Le nouveau référentiel, qui tiendra compte des différences d'organisation et pas seulement du niveau d'activité, devrait être finalisé avant la fin 2024, a observé Dominique Savary.

Une trêve des TTA en juillet et août

Pour Jean-François Cibien, vice-président de SUDF et président d'Action praticiens hôpital (APH), ces ratios permettraient de planifier les besoins de formation en soignants et en praticiens pour améliorer la qualité des soins.

Pour les urgentistes, il a regretté que le temps de travail additionnel (TTA), effectué au-delà de 48 heures hebdomadaires, soit toujours payé 33,76 € brut de l'heure, ce qui est inférieur au taux horaire du premier échelon.

A l'approche des Jeux olympiques, "on n'est pas pour la grève sur ce dossier-là, […] on va proposer la trêve olympique du TTA", c’est-à-dire en juillet-août, on va proposer aux professionnels de s'arrêter à leur obligation de 48 heures hebdomadaires, a-t-il expliqué. "On va voir comment on va remplir les tableaux", "ça risque d'être un peu compliqué" car ce "ne sera pas une ligne qui sera fermée" mais peut-être "des pans entiers d'accueil".

"L'Etat va avoir du mal à nous réquisitionner car on aura dépassé notre temps de travail, très largement", a-t-il poursuivi.

Travaux en cours sur les antennes de médecine d'urgence

Par rapport aux nouveaux textes sur les conditions d'implantation et de fonctionnement de l'activité de médecine d'urgence publiés fin décembre 2023 (cf dépêche du 02/01/2024 à 19:27), Sandrine Charpentier a observé que les travaux étaient en cours.

Sur les antennes de médecine d'urgence, nouveau type de structure, elle a observé que cela ne concernerait que des structures publiques ou privées recensant moins de 25.000 passages par an et non isolées.

Pour elle, la réflexion territoriale est importante tout comme l'adossement à un Smur, pour lequel elle considère que les dérogations ne devraient pas être la règle. "Ce n'est pas une dégradation des soins, c'est une adaptation des soins", a-t-elle insisté.

Interrogée sur le nombre de services qui pourraient se transformer en antennes, elle a répondu ne pas être en mesure pour le moment de donner de chiffres. Cela s'inscrira dans les projets régionaux de santé, avec un travail au niveau des territoires, qui doit durer jusqu'à fin 2025.

En attendant la nouvelle organisation, il y aura des systèmes dérogatoires, a-t-elle observé.

Mais ces antennes ne visent pas à répondre à une "problématique de carence", il s'agit d'une "organisation pérenne", a appuyé Marc Noizet. "On est sur une organisation territoriale différente."

cb/ab/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.