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11/09 2024
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UNE ENQUÊTE ALERTE SUR LES DIFFICULTÉS D'ACCÈS AUX SOINS DANS LE LOIRET

ORLEANS, 11 septembre 2024 (APMnews) - Le conseil départemental du Loiret a réalisé une enquête révélant de nombreuses difficultés d'accès aux soins sur son territoire, selon un communiqué publié mercredi.

Cette enquête, réalisée en mars 2024, a permis de recueillir les témoignages d'environ 3.000 personnes vivant dans le Loiret. "Ces données seront présentées au futur ministre de la santé afin d'alerter sur la situation dans le Loiret et trouver des solutions nationales", est-il précisé.

En matière de santé au quotidien, la principale difficulté décrite par les personnes interrogées concerne l'attente avant de pouvoir avoir un rendez-vous pour une consultation avec un praticien (mentionnée 729 fois).

Viennent ensuite la distance des praticiens (658 fois), le départ à la retraite, annoncé ou effectif, d'un médecin (301 fois), la santé des enfants (211 fois), le coût de la santé (141 fois), et le vieillissement (87 fois), qui sont des "sources d'angoisse pour de nombreux répondants", selon l'enquête.

Face aux difficultés à trouver un rendez-vous médical, les Loirétains se tournent en premier lieu et par défaut vers les urgences (citées 169 fois), "même si la plupart des répondants s'inquiètent d'encombrer les services", est-il noté.

La téléconsultation (128 fois), notamment dans les cabines mises à disposition en pharmacie, est vue "comme une solution de dépannage efficace, mais qui crée sa part de frustration". Même chose pour les plateformes de prise de rendez-vous type Doctolib (83 fois) qui sont utilisées pour essayer de trouver un créneau faute de disponibilités ou de praticien habituel.

En réaction, sept communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont mis en plus un numéro unique de soins non programmés pour obtenir une consultation avec un médecin d'astreinte. Toutefois, moins de 40% des répondants connaissent l'existence de ce service. Parmi ceux qui y ont eu recours, 70% ont effectivement obtenu un rendez-vous, est-il souligné.

Le Samu (27 mentions) et SOS Médecins (13 mentions) font partie des solutions les moins mobilisées.

Impact sur la santé publique

S'agissant de la médecine spécialisée, l'enquête montre que le département manque principalement de dermatologues (571 mentions). Les médecins généralistes (431) et les gynécologues (300) complètent le podium des spécialistes faisant le plus défaut dans le Loiret. Dentistes, cardiologues et ophtalmologues ont été également cités plus de 200 fois.

Quelques différences démographiques apparaissent. Par exemple, les habitants des petites communes sont plus nombreux à avoir répondu que de multiples spécialités leur faisaient défaut (15% dans les communes de moins de 1.000 habitants contre 5,4% dans les communes de plus de 20.000 habitants et 3,9% à Orléans).

"Si l'absence de dermatologues se fait sentir de manière uniforme sur l'ensemble du département, l'indisponibilité des gynécologues ou des médecins généralistes est plus marquée autour d'Orléans et dans l'ouest du département", est-il décrit.

A l'inverse, le chef-lieu du Loiret est moins marqué par le manque de dentiste.

Cet accès compliqué aux soins fait courir des risques pour la santé publique, prévient le conseil départemental. Plus de 80% des répondants à l'étude reconnaissent avoir dû renoncer à un rendez-vous médical faute de disponibilité, est-il ainsi pointé.

"Face à la difficulté d'accès à des professionnels de santé, nombreux sont ceux qui ont recours à des méthodes loin de l'idéal: faire de l'automédication […], laisser traîner des symptômes jusqu'à devoir aller aux urgences […], abandonner toute prévention", selon le Département.

"Mon médecin traitant m'a conseillé un suivi par un cardiologue, mais c'est difficile d'avoir un rendez-vous, donc ce n'est toujours pas fait", témoigne ainsi un habitant de La Ferté-Saint-Aubin, cité dans l'enquête.

"Arrivés il y a deux ans dans le Loiret, notre famille de six enfants a découvert la réalité des déserts médicaux. Nous n'avons pas eu de médecin traitant pendant un an et nous avons continué à consulter notre ancien généraliste, sur Poitiers, à 200 km de notre lieu d'habitation", a déploré de son côté un habitant de Beaugency.

mg/ab/APMnews

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ORLEANS, 11 septembre 2024 (APMnews) - Le conseil départemental du Loiret a réalisé une enquête révélant de nombreuses difficultés d'accès aux soins sur son territoire, selon un communiqué publié mercredi.

Cette enquête, réalisée en mars 2024, a permis de recueillir les témoignages d'environ 3.000 personnes vivant dans le Loiret. "Ces données seront présentées au futur ministre de la santé afin d'alerter sur la situation dans le Loiret et trouver des solutions nationales", est-il précisé.

En matière de santé au quotidien, la principale difficulté décrite par les personnes interrogées concerne l'attente avant de pouvoir avoir un rendez-vous pour une consultation avec un praticien (mentionnée 729 fois).

Viennent ensuite la distance des praticiens (658 fois), le départ à la retraite, annoncé ou effectif, d'un médecin (301 fois), la santé des enfants (211 fois), le coût de la santé (141 fois), et le vieillissement (87 fois), qui sont des "sources d'angoisse pour de nombreux répondants", selon l'enquête.

Face aux difficultés à trouver un rendez-vous médical, les Loirétains se tournent en premier lieu et par défaut vers les urgences (citées 169 fois), "même si la plupart des répondants s'inquiètent d'encombrer les services", est-il noté.

La téléconsultation (128 fois), notamment dans les cabines mises à disposition en pharmacie, est vue "comme une solution de dépannage efficace, mais qui crée sa part de frustration". Même chose pour les plateformes de prise de rendez-vous type Doctolib (83 fois) qui sont utilisées pour essayer de trouver un créneau faute de disponibilités ou de praticien habituel.

En réaction, sept communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont mis en plus un numéro unique de soins non programmés pour obtenir une consultation avec un médecin d'astreinte. Toutefois, moins de 40% des répondants connaissent l'existence de ce service. Parmi ceux qui y ont eu recours, 70% ont effectivement obtenu un rendez-vous, est-il souligné.

Le Samu (27 mentions) et SOS Médecins (13 mentions) font partie des solutions les moins mobilisées.

Impact sur la santé publique

S'agissant de la médecine spécialisée, l'enquête montre que le département manque principalement de dermatologues (571 mentions). Les médecins généralistes (431) et les gynécologues (300) complètent le podium des spécialistes faisant le plus défaut dans le Loiret. Dentistes, cardiologues et ophtalmologues ont été également cités plus de 200 fois.

Quelques différences démographiques apparaissent. Par exemple, les habitants des petites communes sont plus nombreux à avoir répondu que de multiples spécialités leur faisaient défaut (15% dans les communes de moins de 1.000 habitants contre 5,4% dans les communes de plus de 20.000 habitants et 3,9% à Orléans).

"Si l'absence de dermatologues se fait sentir de manière uniforme sur l'ensemble du département, l'indisponibilité des gynécologues ou des médecins généralistes est plus marquée autour d'Orléans et dans l'ouest du département", est-il décrit.

A l'inverse, le chef-lieu du Loiret est moins marqué par le manque de dentiste.

Cet accès compliqué aux soins fait courir des risques pour la santé publique, prévient le conseil départemental. Plus de 80% des répondants à l'étude reconnaissent avoir dû renoncer à un rendez-vous médical faute de disponibilité, est-il ainsi pointé.

"Face à la difficulté d'accès à des professionnels de santé, nombreux sont ceux qui ont recours à des méthodes loin de l'idéal: faire de l'automédication […], laisser traîner des symptômes jusqu'à devoir aller aux urgences […], abandonner toute prévention", selon le Département.

"Mon médecin traitant m'a conseillé un suivi par un cardiologue, mais c'est difficile d'avoir un rendez-vous, donc ce n'est toujours pas fait", témoigne ainsi un habitant de La Ferté-Saint-Aubin, cité dans l'enquête.

"Arrivés il y a deux ans dans le Loiret, notre famille de six enfants a découvert la réalité des déserts médicaux. Nous n'avons pas eu de médecin traitant pendant un an et nous avons continué à consulter notre ancien généraliste, sur Poitiers, à 200 km de notre lieu d'habitation", a déploré de son côté un habitant de Beaugency.

mg/ab/APMnews

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