Actualités de l'Urgence - APM

11/07 2024
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UN SERVICE D'URGENCE SUR CINQ A MIS EN PLACE UN ACCÈS RÉGULÉ (DREES)

PARIS, 11 juillet 2024 (APMnews) - Un service d'urgence sur cinq a mis en place un accès régulé et 8% ont dû fermer au moins une fois entre mi-mars et mi-juin 2023, selon l'enquête de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) sur les urgences hospitalières publiée jeudi.

Les premiers résultats de cette enquête conduite le 13 juin 2023, de 8h le matin au lendemain 8h, auprès de tous les points d'accueil des structures des urgences générales et pédiatriques (hors urgences spécialisées comme SOS mains, urgences dentaires, psychiatriques, ophtalmologiques, ou gynécologiques, etc.) ont été publiés jeudi sur le site du ministère de la santé et de la prévention.

La France compte 719 points d'accueil des urgences hospitalières en 2023, très majoritairement situés dans des établissements de santé publics.

Près de sept points d'accueil sur 10 sont des urgences générales, 17% des urgences pédiatriques et 15% des urgences adultes, couplées avec un point d'accueil pédiatrique.

Dix ans après une enquête analogue de la Drees en 2013, ces premiers résultats font apparaître que l'activité des services d'urgence a augmenté entre ces deux panoramas, avec 58.400 passages enregistrés en 24h en 2023, contre 51.800 10 ans plus tôt.

Le jour de l'enquête, un service d'urgence sur cinq a reçu 40 patients ou moins en 24 heures, et un sur cinq plus de 120 patients; le niveau d'activité de ces services au cours de l'enquête étant compris entre 10 patients pour les plus petits et 290 pour les plus importants.

Dans un contexte de manque récurrent de personnel par rapport à l'afflux des patients, "8% des points d'accueil [soit 54 services d'urgence] ont dû fermer complètement au moins une fois, en permanence ou seulement sur certains créneaux horaires", note la Drees. "Parmi eux, presque tous (52) ont fermé au moins une nuit et 23 au moins une fois en journée."

L'enquête indique que "la moitié de ces fermetures concernent les plus petits points d'accueil" connaissant 40 passages ou moins, "ce qui signifie que 18% d'entre eux indiquent avoir fermé au moins une fois" au cours des trois mois précédant l'enquête.

Avec entre 9 et 11 points d'accueil ayant fermé au moins une fois, les régions Pays de la Loire, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes sont les plus concernées par ces épisodes de fermetures.

Un accès régulé plus répandu dans les petits services d'urgence

Sur la même période, 23% des points d'accueil ont mis en place un accès régulé au service, en permanence ou seulement sur certains créneaux horaires (en journée, la nuit, le week-end). "13% de ceux qui accueillent plus de 120 patients l'ont mis en place, contre 24% des plus petits." Cependant la Drees souligne que "l'accès régulé aux points d'accueil les plus importants (plus de 120 passages) peut avoir un impact plus fort dans la mesure où ils concentrent, à eux seuls, 38% des passages aux urgences le jour de l'enquête".

L'enquête de la Drees permet par ailleurs d'objectiver le manque de ressources médicales conduisant à ces adaptations alors que 19% des répondants ont indiqué avoir "un manque de médecin pour remplir les plannings" au cours d'une semaine donnée et que 17% faisaient partie d'un établissement "qui a déclenché au moins une fois le 'plan hôpital en tension' [HET] durant la semaine de l'enquête".

Elle met aussi en exergue que la moitié des répondants estiment que "le nombre et la taille" des espaces de tri de patients sont "suffisants en mode de fonctionnement courant (hors pic d'activité exceptionnel)".

Seulement la moitié des établissements ont déployé le BJML

Après avoir rappelé que la difficulté de trouver des lits d'aval dans d'autres services pour les patients devant être hospitalisés constituait "l'une des raisons de l'engorgement des services des urgences", la Drees note que 54% des points d'accueil indiquent que le besoin journalier minimum en lits (BJML), un indicateur pour quantifier le besoin en lits d'aval, est identifié dans leur établissement, "mais seuls 28% […] précisent qu'il est utilisé".

Une table ronde organisée début avril lors de la journée nationale de la Fédération nationale des observatoires régionaux des urgences (Fedoru) avait déjà mis en exergue la diffusion encore très partielle de la culture du "bed management" en France, rappelle-t-on (cf dépêche du 04/04/2024 à 17:26).

"En 10 ans, la présence de personnel dédié à l'affectation des lits aux patients s'est largement diffusée", nuance l'enquête alors que "56% des points d'accueil sont situés dans un établissement qui en est doté, contre 22% en 2013".

"Ces personnels dédiés sont plus souvent postés en dehors du service des urgences (47% de l'ensemble des points d'accueil) qu'au sein de celui-ci (19%)", développe la Drees. "La hausse de la présence de ces personnels est particulièrement notable dans le secteur public, où 51% des points d'accueil indiquent la présence de gestionnaires de lits dans l'établissement en 2023, contre 1% en 2013 (66% pour ceux des CHU contre 22% en 2013, et 47% pour ceux des CH contre 9% en 2013)."

Depuis l'enquête de 2013, la présence d'un poste d'accueil et d'orientation s'est généralisée en 10 ans pour être mise en œuvre dans 95% des services d'urgence en 2023.

La généralisation des parcours dédiés aux personnes âgées afin d'éviter leur passage aux urgences, inscrite dans le "pacte de refondation des urgences" depuis 2019 (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13), "est prévue de manière organisée dans les établissements de 52% des points d'accueil des urgences générales et adultes", et seulement de manière épisodique dans les établissements de 38% d'entre eux.

"Pour les 11% restants, les patients âgés nécessitant une hospitalisation non programmée passent toujours par les urgences", ajoute la Drees.

Encore peu de spécialistes aux urgences

"Comme en 2013, la présence d'un gériatre aux urgences est rare", fait remarquer la Drees: "Il n'y en a quasiment jamais dans les points d'accueil ayant reçu 80 patients ou moins durant les 24 heures de l'enquête, et 13% des points d'accueil non pédiatriques ayant reçu plus de 120 patients en comptent au moins un."

Cette absence est pour partie compensée dans 54% des services d'urgence non pédiatriques par le recours à une équipe mobile gériatrique (EMG) à défaut d'un gériatre aux urgences, tandis que 76% des répondants indiquent "pouvoir faire appel à un gériatre de l'établissement en cas de besoin".

Seuls 6% des services d'urgences générales comptent un pédiatre posté dans le service, 17% un psychiatre, tandis qu'un quart des points d'accueil des urgences générales et adultes disposent au sein de l'établissement d'une unité neuromusculaire (UNV) pour la prise en charge des AVC.

Seul un tiers des points d'accueil (32%) autorisent toujours les accompagnants des patients à l'intérieur des urgences (box, salles de consultations, etc.), tandis que "dans 64% des points d'accueil, cette présence est possible seulement dans des cas très particuliers, et 4% d'entre eux n'autorisent jamais la présence d'un accompagnant".

"Les points d'accueil des urgences pédiatriques font exception et quasiment tous acceptent toujours les accompagnants des enfants à l'intérieur du service", ajoute cependant la Drees.

"Urgences hospitalières en 2023: quelles organisations pour la prise en charge des patients?" (Drees)

gl/ab/APMnews

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PARIS, 11 juillet 2024 (APMnews) - Un service d'urgence sur cinq a mis en place un accès régulé et 8% ont dû fermer au moins une fois entre mi-mars et mi-juin 2023, selon l'enquête de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) sur les urgences hospitalières publiée jeudi.

Les premiers résultats de cette enquête conduite le 13 juin 2023, de 8h le matin au lendemain 8h, auprès de tous les points d'accueil des structures des urgences générales et pédiatriques (hors urgences spécialisées comme SOS mains, urgences dentaires, psychiatriques, ophtalmologiques, ou gynécologiques, etc.) ont été publiés jeudi sur le site du ministère de la santé et de la prévention.

La France compte 719 points d'accueil des urgences hospitalières en 2023, très majoritairement situés dans des établissements de santé publics.

Près de sept points d'accueil sur 10 sont des urgences générales, 17% des urgences pédiatriques et 15% des urgences adultes, couplées avec un point d'accueil pédiatrique.

Dix ans après une enquête analogue de la Drees en 2013, ces premiers résultats font apparaître que l'activité des services d'urgence a augmenté entre ces deux panoramas, avec 58.400 passages enregistrés en 24h en 2023, contre 51.800 10 ans plus tôt.

Le jour de l'enquête, un service d'urgence sur cinq a reçu 40 patients ou moins en 24 heures, et un sur cinq plus de 120 patients; le niveau d'activité de ces services au cours de l'enquête étant compris entre 10 patients pour les plus petits et 290 pour les plus importants.

Dans un contexte de manque récurrent de personnel par rapport à l'afflux des patients, "8% des points d'accueil [soit 54 services d'urgence] ont dû fermer complètement au moins une fois, en permanence ou seulement sur certains créneaux horaires", note la Drees. "Parmi eux, presque tous (52) ont fermé au moins une nuit et 23 au moins une fois en journée."

L'enquête indique que "la moitié de ces fermetures concernent les plus petits points d'accueil" connaissant 40 passages ou moins, "ce qui signifie que 18% d'entre eux indiquent avoir fermé au moins une fois" au cours des trois mois précédant l'enquête.

Avec entre 9 et 11 points d'accueil ayant fermé au moins une fois, les régions Pays de la Loire, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes sont les plus concernées par ces épisodes de fermetures.

Un accès régulé plus répandu dans les petits services d'urgence

Sur la même période, 23% des points d'accueil ont mis en place un accès régulé au service, en permanence ou seulement sur certains créneaux horaires (en journée, la nuit, le week-end). "13% de ceux qui accueillent plus de 120 patients l'ont mis en place, contre 24% des plus petits." Cependant la Drees souligne que "l'accès régulé aux points d'accueil les plus importants (plus de 120 passages) peut avoir un impact plus fort dans la mesure où ils concentrent, à eux seuls, 38% des passages aux urgences le jour de l'enquête".

L'enquête de la Drees permet par ailleurs d'objectiver le manque de ressources médicales conduisant à ces adaptations alors que 19% des répondants ont indiqué avoir "un manque de médecin pour remplir les plannings" au cours d'une semaine donnée et que 17% faisaient partie d'un établissement "qui a déclenché au moins une fois le 'plan hôpital en tension' [HET] durant la semaine de l'enquête".

Elle met aussi en exergue que la moitié des répondants estiment que "le nombre et la taille" des espaces de tri de patients sont "suffisants en mode de fonctionnement courant (hors pic d'activité exceptionnel)".

Seulement la moitié des établissements ont déployé le BJML

Après avoir rappelé que la difficulté de trouver des lits d'aval dans d'autres services pour les patients devant être hospitalisés constituait "l'une des raisons de l'engorgement des services des urgences", la Drees note que 54% des points d'accueil indiquent que le besoin journalier minimum en lits (BJML), un indicateur pour quantifier le besoin en lits d'aval, est identifié dans leur établissement, "mais seuls 28% […] précisent qu'il est utilisé".

Une table ronde organisée début avril lors de la journée nationale de la Fédération nationale des observatoires régionaux des urgences (Fedoru) avait déjà mis en exergue la diffusion encore très partielle de la culture du "bed management" en France, rappelle-t-on (cf dépêche du 04/04/2024 à 17:26).

"En 10 ans, la présence de personnel dédié à l'affectation des lits aux patients s'est largement diffusée", nuance l'enquête alors que "56% des points d'accueil sont situés dans un établissement qui en est doté, contre 22% en 2013".

"Ces personnels dédiés sont plus souvent postés en dehors du service des urgences (47% de l'ensemble des points d'accueil) qu'au sein de celui-ci (19%)", développe la Drees. "La hausse de la présence de ces personnels est particulièrement notable dans le secteur public, où 51% des points d'accueil indiquent la présence de gestionnaires de lits dans l'établissement en 2023, contre 1% en 2013 (66% pour ceux des CHU contre 22% en 2013, et 47% pour ceux des CH contre 9% en 2013)."

Depuis l'enquête de 2013, la présence d'un poste d'accueil et d'orientation s'est généralisée en 10 ans pour être mise en œuvre dans 95% des services d'urgence en 2023.

La généralisation des parcours dédiés aux personnes âgées afin d'éviter leur passage aux urgences, inscrite dans le "pacte de refondation des urgences" depuis 2019 (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13), "est prévue de manière organisée dans les établissements de 52% des points d'accueil des urgences générales et adultes", et seulement de manière épisodique dans les établissements de 38% d'entre eux.

"Pour les 11% restants, les patients âgés nécessitant une hospitalisation non programmée passent toujours par les urgences", ajoute la Drees.

Encore peu de spécialistes aux urgences

"Comme en 2013, la présence d'un gériatre aux urgences est rare", fait remarquer la Drees: "Il n'y en a quasiment jamais dans les points d'accueil ayant reçu 80 patients ou moins durant les 24 heures de l'enquête, et 13% des points d'accueil non pédiatriques ayant reçu plus de 120 patients en comptent au moins un."

Cette absence est pour partie compensée dans 54% des services d'urgence non pédiatriques par le recours à une équipe mobile gériatrique (EMG) à défaut d'un gériatre aux urgences, tandis que 76% des répondants indiquent "pouvoir faire appel à un gériatre de l'établissement en cas de besoin".

Seuls 6% des services d'urgences générales comptent un pédiatre posté dans le service, 17% un psychiatre, tandis qu'un quart des points d'accueil des urgences générales et adultes disposent au sein de l'établissement d'une unité neuromusculaire (UNV) pour la prise en charge des AVC.

Seul un tiers des points d'accueil (32%) autorisent toujours les accompagnants des patients à l'intérieur des urgences (box, salles de consultations, etc.), tandis que "dans 64% des points d'accueil, cette présence est possible seulement dans des cas très particuliers, et 4% d'entre eux n'autorisent jamais la présence d'un accompagnant".

"Les points d'accueil des urgences pédiatriques font exception et quasiment tous acceptent toujours les accompagnants des enfants à l'intérieur du service", ajoute cependant la Drees.

"Urgences hospitalières en 2023: quelles organisations pour la prise en charge des patients?" (Drees)

gl/ab/APMnews

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