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SEP: LES INJECTIONS DE GADOLINIUM POUR L'IRM DOIVENT ÊTRE LIMITÉES

PARIS, 28 mars 2019 (APMnews) - Les injections de l'agent de contraste gadolinium ne doivent plus être systématiques pour réaliser les examens d'imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP), selon de nouvelles recommandations de l'Observatoire française de la SEP (Ofsep) présentées mercredi au congrès de la Société française de neuroradiologie (SFNR) à Paris.

Dans la SEP, l'IRM est nécessaire au diagnostic et les progrès techniques permettent désormais d'assurer le suivi des patients pour notamment vérifier l'efficacité d'un traitement sur les lésions, a rappelé, lors d'une conférence de presse, le Pr François Cotton des Hospices civils (HCL) de Lyon, qui coordonne notamment le groupe imagerie de l'Ofsep.

Cet observatoire, qui contient les données de plus de 68.000 patients inclus dans 41 centres, a développé un protocole IRM en 2015 et l'a actualisé dans un objectif d'harmoniser les pratiques.

L'Ofsep recommande notamment de réaliser un examen d'IRM de suivi par an pour objectiver l'effet des médicaments chez les patients avec une SEP récidivante, ce qui permet d'éviter des dépenses inutiles, a indiqué le Pr Cotton, rappelant que le coût d'un traitement de fond est de l'ordre de 2.500 euros par mois. L'IRM permet aussi de suivre les complications potentielles.

Mais l'Ofsep veut aussi limiter les injections de gadolinium par précaution car "cet agent de contraste tend à s'accumuler dans le cerveau mais sans que l'on connaisse les conséquences", a souligné le spécialiste.

Il est donc préconisé de ne plus l'utiliser systématiquement. La standardisation de l'imagerie permet de mieux apprécier l'évolution des lésions, sans recourir à l'injection de l'agent de contraste, en comparant les examens d'IRM les uns aux autres pour un patient, a-t-il expliqué.

Le Pr Cotton a ajouté que les bases de données de l'observatoire et l'intelligence artificielle doivent permettre d'analyser les images IRM prises sans gadolinium par "soustraction" pour détecter les différences dans les lésions, leur stabilité ou leur évolution. Dans Ofsep, 4.000 images sont utilisables pour la recherche dans le cadre du projet européen Edmus, qui vise 60.000 images, a-t-il précisé à APMnews. Des algorithmes sont en cours de test pour l'analyse d'images.

Les situations dans lesquelles il peut être nécessaire d'utiliser du gadolinium sont décrites dans ces recommandations qui feront l'objet d'une publication dans une revue scientifique: le diagnostic initial, l'initiation d'une nouvelle immunothérapie et à 6 mois, en cas de suspicion d'une leuco-encéphalopathie multiple progressive (Lemp), effet indésirable rare mais grave de certains traitements, ou d'une pathologie intercurrente.

Et il s'agit d'utiliser du gadolinium de structure macrocyclique à moindre risque d'accumulation tandis que les produits à base de gadolinium de structure linéaire ont déjà été suspendus en France (cf dépêche du 15/01/2018 à 10:49 et dépêche du 13/10/2017 à 16:48).

Le Pr Cotton a par ailleurs pointé les difficultés d'accès à l'IRM alors que la demande est croissante pour la SEP. "Le délai d'accès est en moyenne de 31 jours en raison d'un parc insuffisant, de quelque 900 appareils, soit environ 13 par million d'habitants contre 20 en Allemagne par exemple. Dans certains établissements, il est difficile de pouvoir assurer l'examen pour tous les patients."

ld/nc/APMnews

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SEP: LES INJECTIONS DE GADOLINIUM POUR L'IRM DOIVENT ÊTRE LIMITÉES

PARIS, 28 mars 2019 (APMnews) - Les injections de l'agent de contraste gadolinium ne doivent plus être systématiques pour réaliser les examens d'imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP), selon de nouvelles recommandations de l'Observatoire française de la SEP (Ofsep) présentées mercredi au congrès de la Société française de neuroradiologie (SFNR) à Paris.

Dans la SEP, l'IRM est nécessaire au diagnostic et les progrès techniques permettent désormais d'assurer le suivi des patients pour notamment vérifier l'efficacité d'un traitement sur les lésions, a rappelé, lors d'une conférence de presse, le Pr François Cotton des Hospices civils (HCL) de Lyon, qui coordonne notamment le groupe imagerie de l'Ofsep.

Cet observatoire, qui contient les données de plus de 68.000 patients inclus dans 41 centres, a développé un protocole IRM en 2015 et l'a actualisé dans un objectif d'harmoniser les pratiques.

L'Ofsep recommande notamment de réaliser un examen d'IRM de suivi par an pour objectiver l'effet des médicaments chez les patients avec une SEP récidivante, ce qui permet d'éviter des dépenses inutiles, a indiqué le Pr Cotton, rappelant que le coût d'un traitement de fond est de l'ordre de 2.500 euros par mois. L'IRM permet aussi de suivre les complications potentielles.

Mais l'Ofsep veut aussi limiter les injections de gadolinium par précaution car "cet agent de contraste tend à s'accumuler dans le cerveau mais sans que l'on connaisse les conséquences", a souligné le spécialiste.

Il est donc préconisé de ne plus l'utiliser systématiquement. La standardisation de l'imagerie permet de mieux apprécier l'évolution des lésions, sans recourir à l'injection de l'agent de contraste, en comparant les examens d'IRM les uns aux autres pour un patient, a-t-il expliqué.

Le Pr Cotton a ajouté que les bases de données de l'observatoire et l'intelligence artificielle doivent permettre d'analyser les images IRM prises sans gadolinium par "soustraction" pour détecter les différences dans les lésions, leur stabilité ou leur évolution. Dans Ofsep, 4.000 images sont utilisables pour la recherche dans le cadre du projet européen Edmus, qui vise 60.000 images, a-t-il précisé à APMnews. Des algorithmes sont en cours de test pour l'analyse d'images.

Les situations dans lesquelles il peut être nécessaire d'utiliser du gadolinium sont décrites dans ces recommandations qui feront l'objet d'une publication dans une revue scientifique: le diagnostic initial, l'initiation d'une nouvelle immunothérapie et à 6 mois, en cas de suspicion d'une leuco-encéphalopathie multiple progressive (Lemp), effet indésirable rare mais grave de certains traitements, ou d'une pathologie intercurrente.

Et il s'agit d'utiliser du gadolinium de structure macrocyclique à moindre risque d'accumulation tandis que les produits à base de gadolinium de structure linéaire ont déjà été suspendus en France (cf dépêche du 15/01/2018 à 10:49 et dépêche du 13/10/2017 à 16:48).

Le Pr Cotton a par ailleurs pointé les difficultés d'accès à l'IRM alors que la demande est croissante pour la SEP. "Le délai d'accès est en moyenne de 31 jours en raison d'un parc insuffisant, de quelque 900 appareils, soit environ 13 par million d'habitants contre 20 en Allemagne par exemple. Dans certains établissements, il est difficile de pouvoir assurer l'examen pour tous les patients."

ld/nc/APMnews

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