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SÉCURITÉ DES SOINS OBSTÉTRICAUX: 96% DES MATERNITÉS FRANÇAISES AFFECTÉES PAR UN INDICATEUR ORGANISATIONNEL NÉGATIF

NANCY, 17 octobre 2024 (APMnews) - Des problématiques organisationnelles autour de la sécurité des soins à la naissance, relatives à la permanence des soins, la stabilité et la solidité des équipes, affectent 96% des maternités en France, selon une étude présentée jeudi au congrès de la Société française de médecine périnatale (SFMP) à Nancy.

La sécurité des soins obstétricaux repose sur l'organisation des soins, aussi bien les aspects de permanence des soins que de stabilité et solidité des équipes. Mais peu de données sont disponibles concernant l'organisation des maternités en France, à l'exception de la taille des établissements, rappellent Salomé Dumeil et ses collègues de l'équipe de recherche en épidémiologie obstétricale périnatale et pédiatrique (EPOPé) de l'Inserm à Paris, dans le résumé de la communication.

A partir des données des enquêtes nationales périnatales (ENP) de 2016 et 2021, et de la Statistique annuelle des établissements (SAE), ils ont cherché à décrire l'organisation des soins dans les maternités de France métropolitaine.

Ils ont pour cela défini quatre indicateurs pertinents: la triple permanence des soins (présence d'un obstétricien, d'un anesthésiste et d'un pédiatre 24/7), les équipes en tension (moins de 7 équivalents temps plein d'obstétriciens), la charge de travail des sages-femmes et le recours aux intérimaires.

Le nombre de maternités est passé de 497 en 2016 à 456 en 2021 (-8%), et le nombre d'accouchements pratiqués de 752.795 à 685.310 (-9%). Plus de quatre maternités sur 10 (42,5%) effectuaient moins de 1.000 accouchements par an, leur activité représentant 18,2% des accouchements de la France métropolitaine.

Les auteurs ont constaté qu'en 2021, au moins un des quatre indicateurs examinés était affecté négativement dans 96% des maternités.

Ainsi, plus de la moitié (55,4%) des établissements n'assuraient pas la triple permanence des soins; près des deux tiers (63%) des équipes obstétricales étaient en tension; 21,1% des équipes de sages-femmes avaient une charge de travail très élevée; et plus des deux tiers (67,5%) des maternités recouraient aux intérimaires sages-femmes et/ou obstétriciens et/ou anesthésistes et/ou pédiatres au moins une fois par mois.

"Ces caractéristiques ont peu évolué sur la période 2016-2021. En revanche, des variations régionales, par type et taille d'établissement, sont observées", notent les auteurs.

Le recours à des intérimaires au moins une fois par mois concernait ainsi près des trois quarts (73,7%) des maternités pratiquant moins de 1.000 accouchements par an, tandis que moins de la moitié (45,8%) des maternités réalisant plus de 3.000 accouchements par an y avaient recours.

La triple permanence des soins était assurée dans plus d'une maternité sur deux dans seulement quatre régions: Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Normandie et Pays de la Loire.

La plupart des établissements sont donc concernés par des problématiques organisationnelles, et l'impact de ces problèmes sur la santé des nouveau-nés doit être étudié afin de progresser dans la réflexion sur la responsabilité de l'organisation des soins à la naissance dans la hausse de la mortalité infantile en France, concluent les auteurs.

cd/ab/APMnews

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SÉCURITÉ DES SOINS OBSTÉTRICAUX: 96% DES MATERNITÉS FRANÇAISES AFFECTÉES PAR UN INDICATEUR ORGANISATIONNEL NÉGATIF

NANCY, 17 octobre 2024 (APMnews) - Des problématiques organisationnelles autour de la sécurité des soins à la naissance, relatives à la permanence des soins, la stabilité et la solidité des équipes, affectent 96% des maternités en France, selon une étude présentée jeudi au congrès de la Société française de médecine périnatale (SFMP) à Nancy.

La sécurité des soins obstétricaux repose sur l'organisation des soins, aussi bien les aspects de permanence des soins que de stabilité et solidité des équipes. Mais peu de données sont disponibles concernant l'organisation des maternités en France, à l'exception de la taille des établissements, rappellent Salomé Dumeil et ses collègues de l'équipe de recherche en épidémiologie obstétricale périnatale et pédiatrique (EPOPé) de l'Inserm à Paris, dans le résumé de la communication.

A partir des données des enquêtes nationales périnatales (ENP) de 2016 et 2021, et de la Statistique annuelle des établissements (SAE), ils ont cherché à décrire l'organisation des soins dans les maternités de France métropolitaine.

Ils ont pour cela défini quatre indicateurs pertinents: la triple permanence des soins (présence d'un obstétricien, d'un anesthésiste et d'un pédiatre 24/7), les équipes en tension (moins de 7 équivalents temps plein d'obstétriciens), la charge de travail des sages-femmes et le recours aux intérimaires.

Le nombre de maternités est passé de 497 en 2016 à 456 en 2021 (-8%), et le nombre d'accouchements pratiqués de 752.795 à 685.310 (-9%). Plus de quatre maternités sur 10 (42,5%) effectuaient moins de 1.000 accouchements par an, leur activité représentant 18,2% des accouchements de la France métropolitaine.

Les auteurs ont constaté qu'en 2021, au moins un des quatre indicateurs examinés était affecté négativement dans 96% des maternités.

Ainsi, plus de la moitié (55,4%) des établissements n'assuraient pas la triple permanence des soins; près des deux tiers (63%) des équipes obstétricales étaient en tension; 21,1% des équipes de sages-femmes avaient une charge de travail très élevée; et plus des deux tiers (67,5%) des maternités recouraient aux intérimaires sages-femmes et/ou obstétriciens et/ou anesthésistes et/ou pédiatres au moins une fois par mois.

"Ces caractéristiques ont peu évolué sur la période 2016-2021. En revanche, des variations régionales, par type et taille d'établissement, sont observées", notent les auteurs.

Le recours à des intérimaires au moins une fois par mois concernait ainsi près des trois quarts (73,7%) des maternités pratiquant moins de 1.000 accouchements par an, tandis que moins de la moitié (45,8%) des maternités réalisant plus de 3.000 accouchements par an y avaient recours.

La triple permanence des soins était assurée dans plus d'une maternité sur deux dans seulement quatre régions: Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Normandie et Pays de la Loire.

La plupart des établissements sont donc concernés par des problématiques organisationnelles, et l'impact de ces problèmes sur la santé des nouveau-nés doit être étudié afin de progresser dans la réflexion sur la responsabilité de l'organisation des soins à la naissance dans la hausse de la mortalité infantile en France, concluent les auteurs.

cd/ab/APMnews

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