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30/07 2016
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ROUSSILLON (ISÈRE): LE GROUPE NOALYS RACHÈTE LA CLINIQUE SAINT-CHARLES

LYON, 29 juillet 2016 (APM) - Le tribunal de commerce de Vienne (Isère) s'est prononcé mardi en faveur du rachat par le groupe Noalys de la clinique Saint-Charles de Roussillon (Isère), a indiqué vendredi à l'APM le PDG de Noalys, Jean-Loup Durousset.

La clinique Saint-Charles, jusque-là propriété du groupe Clinicé, était en proie à des difficultés depuis 2014, en raison, notamment, de la vétusté de ses locaux et d'un désaccord entre son propriétaire et l'agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes sur l'avenir de l'établissement, rappelle-t-on.

Ce désaccord portait principalement sur les 30 lits de chirurgie en hospitalisation complète de la clinique, que Clinicé voulait maintenir mais que l'ARS jugeait injustifiés au regard des "besoins de proximité du secteur".

En juillet 2015, l'ARS avait rendu public un cahier des charges relatif à l'avenir de la clinique, puis annoncé, début octobre 2015, qu'elle retenait le projet de reprise de l'établissement par le groupe Clinifutur.

A peine un mois plus tard, Clinifutur avait retiré son offre de reprise.

Joint vendredi par l'APM, Jean-Loup Durousset, par ailleurs président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), a souligné combien la reprise de la clinique Saint-Charles par Noalys "a[vait] effectivement été un projet compliqué", en raison "de l'historique de l'établissement" et d'un rachat opéré "à la barre du tribunal".

Le placement en redressement judiciaire de la clinique "à la fin du mois de juin" permet au groupe Noalys de "repartir à zéro", sans reprendre à son compte "les quelques trois millions de dettes cumulées par l'établissement", a-t-il ajouté.

Jean-Loup Durousset s'est par ailleurs félicité d'avoir pu bénéficier pour ce rachat "du dispositif de pré-pack, inscrit dans la loi Macron", un instrument permettant de préparer la cession d'une société en amont de son redressement judiciaire ou de sa liquidation, et "d'accélérer la reprise"."Nous sommes un des premiers établissements de santé à l'utiliser", a-t-il fait remarquer.

===Chirurgie: une activité 100% ambulatoire à horizon mi-2017

Les projets du groupe Noalys pour la clinique de Roussillon ont été définis en partenariat avec l'ARS, sur la base du "cahier des charges défini par l'agence en 2015", a indiqué Jean-Loup Durousset.

"L'existence d'un cahier des charges n'est pas choquant", a-t-il ajouté, précisant que quelques éléments faisaient toujours l'objet de discussions, "en matière de délais notamment".

Le PDG de Noalys en a détaillé les grands axes:

- concernant la chirurgie, "l'objectif fixé par l'ARS est celui d'un passage d'une activité mêlant chirurgie en hospitalisation complète et chirurgie ambulatoire à une activité 100% ambulatoire" a -t-il indiqué.

"C'est un bon projet même si, selon moi, il ne faut pas faire de l'ambulatoire à tout crin mais bien inventer une chirurgie ambulatoire qui corresponde pleinement aux besoins d'un territoire", a estimé le PDG de Noalys, qui a évoqué, comme pistes complémentaires, la possible création d'un "hôtel hospitalier", ou "le travail avec les établissements de soins de suite voisins".

"L'ARS a posé un délai pour ce passage au 100% ambulatoire: mi-2017", a-t-il précisé, indiquant qu'il ne s'agissait "pas une date couperet".

Pour le moment, a-t-il ajouté, "la clinique dispose de 30 lits en chirurgie d'hospitalisation complète et de 20 places en chirurgie ambulatoire".

- "autre objectif fixé l'ARS: le développement des urgences", a relaté Jean-Loup Durousset, sachant que "la clinique comptabilise déjà quelque 20.000 passages par an dans son service d'urgences".

"En la matière, la discussion est toujours en cours car l'ARS voudrait a priori alléger la structure, ce qui me laisse quelque peu dubitatif, en termes de réponse aux besoins de soins tout au moins", a-t-il ajouté.

"Une étude courant sur tout l'année 2017 est prévue, avant toute prise de décision, afin de déterminer avec précision quels sont les types d'urgences que reçoit la clinique, le nombre de patients accueillis, ou encore pour distinguer ce qui relèverait de consultations non programmées et les passages correspondant à de réelles urgences", a-t-il indiqué.

- concernant les activités de médecine, "pour lesquelles la clinique dispose actuellement de 20 places", l'ARS "demande à ce que l'établissement ait un rôle moteur dans le tissu local, afin de favoriser, notamment, l'installation de médecins libéraux. L'idée est de faire de la clinique un animateur de territoire, et Noalys va d'ailleurs en recruter un pour cela", a indiqué Jean-Loup Durousset.

"Nous avons pour projet le développement de certaines activités, telles que la cardiologie ou la pneumologie", a-t-il ajouté, "et le recrutement de nouveaux médecins, une vingtaine de professionnels ayant actuellement un contrat d'exercice avec l'établissement".

===Un accompagnement par l'ARS à hauteur de 2 millions d'euros

Jean-Loup Durousset a par ailleurs fait part d'un "projet de construction de nouveaux bâtiments pour la clinique, le bâtiment actuel, datant des années 1960, étant vétuste, et surdimensionné -il fait près de 8.000 m2, quand 4.000 à 5.000 m2 seraient suffisants".

"La reconstruction se fera à Roussillon même, à la demande de l'ARS et des élus, sur un terrain adjacent à celui de la clinique actuelle. Nous espérons pour débuter les travaux mi-2017", a-t-il précisé.

"Le groupe Noalys compte investir 8 à 9 millions d'euros sur ce projet" a-t-il indiqué.

"La clinique bénéficiera d'un accompagnement de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, par le biais du Fonds d'intervention régional (FIR), à hauteur de 2 millions d'euros", a-t-il ajouté.

"Cette aide, globale, est notamment destinée à accompagner le changement de rythmes pour les salariés consécutive au passage à 100% de chirurgie ambulatoire, les nouveaux métiers à mettre en oeuvre, et la construction d'un nouveau bâtiment", a-t-il précisé.

Interrogé sur la demande de "maintien de l'emploi sur zone", inscrite dans le cahier des charges de l'ARS, Jean-Loup Durousset a estimé que son groupe "avait répondu aux efforts en la matière demandés par l'agence": "la clinique comptait 90 salariés, nous avons souhaité reprendre l'essentiel des emplois... mais 83 seulement"

"Les sept personnes qui ne seront pas reprises sont des agents de service (ASH)", a-t-il précisé. Contactée par l'APM vendredi, l'ARS Auvergne-Rhône Alpes a indiqué que la mention du "maintien de l'emploi sur zone" inscrite dans son cahier des charges était à entendre comme une demande de "préservation du maximum d'emplois", et ajouté qu'elle "se félicit[ait] de la reprise de la clinique de Roussillon par un repreneur solide."

Jean-Loup Durousset a par ailleurs ajouté que la clinique Saint-Charles "allait changer de nom, pour devenir 'clinique des Côtes du Rhône'"-une nouvelle dénomination présentée comme "un moyen d'éviter les confusions au vu du nombre d'établissements portant le nom de 'Saint-Charles'", et comme un biais permettant de "redresser" l'image de de la clinique.

Basé en banlieue lyonnaise, le groupe Noalys a réalisé en 2015 "un chiffre d'affaires de près de 50 millions d'euros", a indiqué son PDG.

Outre la clinique Saint-Charles/future clinique des Côtes du Rhône, le groupe compte quatre autres établissements de santé.

ed/eh/APM polsan

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ROUSSILLON (ISÈRE): LE GROUPE NOALYS RACHÈTE LA CLINIQUE SAINT-CHARLES

LYON, 29 juillet 2016 (APM) - Le tribunal de commerce de Vienne (Isère) s'est prononcé mardi en faveur du rachat par le groupe Noalys de la clinique Saint-Charles de Roussillon (Isère), a indiqué vendredi à l'APM le PDG de Noalys, Jean-Loup Durousset.

La clinique Saint-Charles, jusque-là propriété du groupe Clinicé, était en proie à des difficultés depuis 2014, en raison, notamment, de la vétusté de ses locaux et d'un désaccord entre son propriétaire et l'agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes sur l'avenir de l'établissement, rappelle-t-on.

Ce désaccord portait principalement sur les 30 lits de chirurgie en hospitalisation complète de la clinique, que Clinicé voulait maintenir mais que l'ARS jugeait injustifiés au regard des "besoins de proximité du secteur".

En juillet 2015, l'ARS avait rendu public un cahier des charges relatif à l'avenir de la clinique, puis annoncé, début octobre 2015, qu'elle retenait le projet de reprise de l'établissement par le groupe Clinifutur.

A peine un mois plus tard, Clinifutur avait retiré son offre de reprise.

Joint vendredi par l'APM, Jean-Loup Durousset, par ailleurs président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), a souligné combien la reprise de la clinique Saint-Charles par Noalys "a[vait] effectivement été un projet compliqué", en raison "de l'historique de l'établissement" et d'un rachat opéré "à la barre du tribunal".

Le placement en redressement judiciaire de la clinique "à la fin du mois de juin" permet au groupe Noalys de "repartir à zéro", sans reprendre à son compte "les quelques trois millions de dettes cumulées par l'établissement", a-t-il ajouté.

Jean-Loup Durousset s'est par ailleurs félicité d'avoir pu bénéficier pour ce rachat "du dispositif de pré-pack, inscrit dans la loi Macron", un instrument permettant de préparer la cession d'une société en amont de son redressement judiciaire ou de sa liquidation, et "d'accélérer la reprise"."Nous sommes un des premiers établissements de santé à l'utiliser", a-t-il fait remarquer.

===Chirurgie: une activité 100% ambulatoire à horizon mi-2017

Les projets du groupe Noalys pour la clinique de Roussillon ont été définis en partenariat avec l'ARS, sur la base du "cahier des charges défini par l'agence en 2015", a indiqué Jean-Loup Durousset.

"L'existence d'un cahier des charges n'est pas choquant", a-t-il ajouté, précisant que quelques éléments faisaient toujours l'objet de discussions, "en matière de délais notamment".

Le PDG de Noalys en a détaillé les grands axes:

- concernant la chirurgie, "l'objectif fixé par l'ARS est celui d'un passage d'une activité mêlant chirurgie en hospitalisation complète et chirurgie ambulatoire à une activité 100% ambulatoire" a -t-il indiqué.

"C'est un bon projet même si, selon moi, il ne faut pas faire de l'ambulatoire à tout crin mais bien inventer une chirurgie ambulatoire qui corresponde pleinement aux besoins d'un territoire", a estimé le PDG de Noalys, qui a évoqué, comme pistes complémentaires, la possible création d'un "hôtel hospitalier", ou "le travail avec les établissements de soins de suite voisins".

"L'ARS a posé un délai pour ce passage au 100% ambulatoire: mi-2017", a-t-il précisé, indiquant qu'il ne s'agissait "pas une date couperet".

Pour le moment, a-t-il ajouté, "la clinique dispose de 30 lits en chirurgie d'hospitalisation complète et de 20 places en chirurgie ambulatoire".

- "autre objectif fixé l'ARS: le développement des urgences", a relaté Jean-Loup Durousset, sachant que "la clinique comptabilise déjà quelque 20.000 passages par an dans son service d'urgences".

"En la matière, la discussion est toujours en cours car l'ARS voudrait a priori alléger la structure, ce qui me laisse quelque peu dubitatif, en termes de réponse aux besoins de soins tout au moins", a-t-il ajouté.

"Une étude courant sur tout l'année 2017 est prévue, avant toute prise de décision, afin de déterminer avec précision quels sont les types d'urgences que reçoit la clinique, le nombre de patients accueillis, ou encore pour distinguer ce qui relèverait de consultations non programmées et les passages correspondant à de réelles urgences", a-t-il indiqué.

- concernant les activités de médecine, "pour lesquelles la clinique dispose actuellement de 20 places", l'ARS "demande à ce que l'établissement ait un rôle moteur dans le tissu local, afin de favoriser, notamment, l'installation de médecins libéraux. L'idée est de faire de la clinique un animateur de territoire, et Noalys va d'ailleurs en recruter un pour cela", a indiqué Jean-Loup Durousset.

"Nous avons pour projet le développement de certaines activités, telles que la cardiologie ou la pneumologie", a-t-il ajouté, "et le recrutement de nouveaux médecins, une vingtaine de professionnels ayant actuellement un contrat d'exercice avec l'établissement".

===Un accompagnement par l'ARS à hauteur de 2 millions d'euros

Jean-Loup Durousset a par ailleurs fait part d'un "projet de construction de nouveaux bâtiments pour la clinique, le bâtiment actuel, datant des années 1960, étant vétuste, et surdimensionné -il fait près de 8.000 m2, quand 4.000 à 5.000 m2 seraient suffisants".

"La reconstruction se fera à Roussillon même, à la demande de l'ARS et des élus, sur un terrain adjacent à celui de la clinique actuelle. Nous espérons pour débuter les travaux mi-2017", a-t-il précisé.

"Le groupe Noalys compte investir 8 à 9 millions d'euros sur ce projet" a-t-il indiqué.

"La clinique bénéficiera d'un accompagnement de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, par le biais du Fonds d'intervention régional (FIR), à hauteur de 2 millions d'euros", a-t-il ajouté.

"Cette aide, globale, est notamment destinée à accompagner le changement de rythmes pour les salariés consécutive au passage à 100% de chirurgie ambulatoire, les nouveaux métiers à mettre en oeuvre, et la construction d'un nouveau bâtiment", a-t-il précisé.

Interrogé sur la demande de "maintien de l'emploi sur zone", inscrite dans le cahier des charges de l'ARS, Jean-Loup Durousset a estimé que son groupe "avait répondu aux efforts en la matière demandés par l'agence": "la clinique comptait 90 salariés, nous avons souhaité reprendre l'essentiel des emplois... mais 83 seulement"

"Les sept personnes qui ne seront pas reprises sont des agents de service (ASH)", a-t-il précisé. Contactée par l'APM vendredi, l'ARS Auvergne-Rhône Alpes a indiqué que la mention du "maintien de l'emploi sur zone" inscrite dans son cahier des charges était à entendre comme une demande de "préservation du maximum d'emplois", et ajouté qu'elle "se félicit[ait] de la reprise de la clinique de Roussillon par un repreneur solide."

Jean-Loup Durousset a par ailleurs ajouté que la clinique Saint-Charles "allait changer de nom, pour devenir 'clinique des Côtes du Rhône'"-une nouvelle dénomination présentée comme "un moyen d'éviter les confusions au vu du nombre d'établissements portant le nom de 'Saint-Charles'", et comme un biais permettant de "redresser" l'image de de la clinique.

Basé en banlieue lyonnaise, le groupe Noalys a réalisé en 2015 "un chiffre d'affaires de près de 50 millions d'euros", a indiqué son PDG.

Outre la clinique Saint-Charles/future clinique des Côtes du Rhône, le groupe compte quatre autres établissements de santé.

ed/eh/APM polsan

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