Actualités de l'Urgence - APM

REVALORISATIONS DU TRAVAIL DE NUIT ET DU WEEK-END: RÉACTIONS TRÈS PARTAGÉES DES ACTEURS
A l'occasion d'un déplacement à Rouen, la première ministre, Elisabeth Borne, le ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, et la ministre déléguée, Agnès Firmin Le Bodo, ont annoncé plusieurs mesures de revalorisation ciblant le travail de nuit et la pénibilité (cf dépêche du 31/08/2023 à 19:25):
- la majoration de 25% de la rémunération des infirmiers et aides-soignants des secteurs hospitaliers public et privé associatif, pour le travail de nuit, en référence à la rémunération horaire en journée
- l'augmentation de 20%, pour ces personnels, de l'indemnité pour travail le dimanche, "soit une indemnité portée à 60 €", selon la Fédération hospitalière de France
- la pérennisation de l'augmentation de 50% de la rémunération des gardes pour les médecins
- la convergence de la rémunération des astreintes pour les praticiens hospitaliers.
Soulignant qu'elle demandait ces mesures "de longue date", la Fédération hospitalière de France (FHF) "se félicite de ce signe fort adressé aux soignants qui permettent à l'hôpital public d'assurer sa mission au service de tous, 24h/24 et 7j/7".
"Ces mesures ne suffiront, bien entendu, pas à elles seules à répondre aux enjeux d'attractivité et de fidélisation à l'hôpital [...], mais y contribuent", commente-t-elle.
Elle ajoute qu'elle sera "particulièrement vigilante quant au financement intégral de ces mesures, dans un contexte budgétaire très difficile pour les établissements".
La conférence des directeurs généraux de CHU "se félicite également des mesures d'attractivité" annoncées jeudi.
"Depuis plusieurs mois, nous attirions l'attention des pouvoirs publics sur la très grande difficulté à recruter des personnels soignants la nuit et la fermeture de nombreux lits hospitaliers pour cette raison", souligne l'instance.
"L'absence d'attractivité des postes soignants de nuit était devenue un goulet d'étranglement majeur pour l'hôpital public dégradant ainsi l'offre de soins à la population", rappelle-t-elle.
Elle ajoute que la pérennisation de la revalorisation de gardes médicales "correspond à une attente forte et à une pénibilité avérée". "Elle doit permettre de faciliter la capacité à préserver l'activité de nuit de nombreuses activités hospitalières confrontées à des contraintes fortes de continuité", assure la conférence qui cite les urgences, la réanimation, l'obstétrique ou encore la chirurgie.
"Les mesures d'attractivité annoncées viendront utilement compléter les initiatives d'ores et déjà mises en œuvre par les établissements pour mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle", termine la conférence qui attend aussi des financements spécifiques et complémentaires pour l'exercice 2023 et dans le cadre de la LFSS pour 2024.
De son côté, la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne (Fehap) a salué dès jeudi "l'extension des mesures Braun au secteur privé solidaire".
"C'est avec beaucoup de soulagement et de reconnaissance que nous accueillons cette nouvelle", déclare Marie-Sophie Desaulle, présidente de la Fehap, citée dans le communiqué.
"Nos établissements, qui exercent des missions de service public au même titre que le secteur public, se sont massivement mobilisés pour maintenir la permanence des soins et garder ouverts les services en tension, dont les services d'accueil aux urgences", observe-t-elle.
La Fehap salue également l'annonce d'une revalorisation de 25% du travail de nuit, soulignant qu'elle intervient "dans un contexte de tensions en ressources humaines sans précédent".
Elle prévient qu'en prévision des discussions autour des modalités de mise en œuvre de ces financements, elle restera "vigilante" à ce que "les montants non perçus au titre de l'année 2023, soit 165 M€, dont 40 M€ pour les seuls services d'urgence, soient pris en compte".
La fédération Unicancer "se félicite" des "avancées" annoncées pour les centres de lutte contre le cancer (CLCC), dans un communiqué vendredi après-midi.
"L'attente était très forte dans les CLCC que ces mesures de soutien, qui améliorent les conditions de travail et prennent mieux en compte la pénibilité des soignants, bénéficient à nos salariés", déclare Sophie Beaupère, déléguée générale d'Unicancer.
Saluant "fortement" la décision prévoyant que la pérennisation de ces mesures s'applique aux médecins et au personnel paramédical des CLCC, elle estime qu'il s'agit d'une "reconnaissance de l'engagement constant de nos professionnels la nuit, le dimanche et les jours fériés au service de la prise en charge des patients atteints de cancers".
"Cette décision constitue une avancée importante en matière d'équité de traitement entre établissements exerçant des missions de service public", renchérit Jean-Yves Blay, président d'Unicancer.
La FHP dénonce une inégalité de traitement
A l'opposé de ces réactions, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) dénonce, dans un communiqué vendredi, une "inégalité de traitement entre les soignants du public et du privé", au sujet de la majoration de 25% des rémunérations des infirmiers et aides-soignants de l'hôpital public et du privé associatif et de l'augmentation de 20% de l'indemnité forfaitaire versée pour le dimanche et les jours fériés.
"Si de telles mesures en faveur des soignants sont indispensables pour provoquer un regain d'attractivité de leur métier, elles ne peuvent constituer des mesures catégorielles ciblées, lorsqu'elles excluent, comme c'est le cas aujourd'hui, un des secteurs majeurs de contribution à l'offre de soins: le secteur privé", affirme la FHP.
"Il est incompréhensible que les soignants des cliniques et hôpitaux privés ne soient pas concernés par ces mesures!", insiste son président, Lamine Gharbi.
Ces personnels "exercent les mêmes missions au service des mêmes patients que leurs collègues de l'hôpital public et, contrairement aux idées reçues, sont déjà moins bien rémunérés aujourd'hui", souligne-t-il en faisant référence à une étude de la Drees faisant état d'un différentiel de 9,4% des rémunérations entre les secteurs (cf dépêche du 25/07/2023 à 06:03).
"Notre système de santé a besoin pour mieux fonctionner d'une harmonisation des conditions salariales de l'ensemble des soignants", poursuit-il.
"Compte tenu de la contribution de l'hospitalisation privée à la santé des citoyens, dans un contexte particulièrement difficile en raison de l'inflation et de la pénurie des soignants, il est vital de renforcer et non d'affaiblir l'équité entre les acteurs", ajoute-t-il.
Le Synerpa a déploré, dans un communiqué séparé, que les acteurs privés du grand âge ne soient pas intégrés "au choc d'attractivité" annoncé jeudi, alors que les dotations publiques, qui financent la rémunération des personnels soignants dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), "ne permettent plus d'absorber l'évolution du coût des soins dans le secteur grand âge".
"En 2023, l'écart entre l'augmentation des salaires prévus par la convention collective et la revalorisation de la dotation atteint 8% au détriment de nos établissements", pointe le Synerpa qui évoque également les besoins "immenses" en recrutements des Ehpad et du secteur des soins à domicile.
"A travers cette mesure, certes souhaitable pour l'hôpital public, le gouvernement organise une véritable concurrence déloyale au détriment des établissements médico-sociaux, ce qui va amplifier nos difficultés de recrutement", insiste Jean-Christophe Amarantinis, président du Synerpa.
"Nous demandons un plan d'urgence équivalent pour notre secteur déjà fortement fragilisé par une succession de crises, mais qui est pourtant indispensable pour faire face au vieillissement de la population et peut être pourvoyeur de nombreux emplois porteurs de sens et non délocalisables", déclare-t-il.
Réactions mitigées des syndicats
La fédération des personnels des services publics et des services de santé Force ouvrière (FO) a estimé vendredi que la première ministre n'a pas annoncé de "nouvelles mesures", affirmant que celles indiquées jeudi figuraient dans le protocole du Ségur de la santé du 13 juillet 2020.
Elle dénonce aussi "l'absence de dialogue social", indiquant que les annonces ont été préparées "de manière unilatérale et parcellaire" et "sans concertation".
Sur le fond du sujet, la prise en compte de la pénibilité des métiers "doit aller au-delà d'une revalorisation financière et prendre en compte l'épuisement professionnel, directement lié à la qualité des conditions de travail et notamment à l'âge de départ en retraite", estime la fédération.
Pour cela, FO demande "l'abrogation de la loi 'Macron' portant réforme des retraites" ainsi qu'une "revalorisation générale des salaires, le respect des plannings de travail et des recrutements massifs [...] et la mise en place de ratios 'soignant' dans tous les services de soins".
Elle "revendique immédiatement une augmentation sans précédent de places dans les instituts de formation aux métiers de la santé, adossé à un engagement immédiat de mise en œuvre d'un calendrier pluriannuel visant à des recrutements massifs (+de 200.000)".
Soulignant que c'est "l'ensemble de la FPH [fonction publique hospitalière] qui est en souffrance", elle réclame aussi "l'ouverture immédiate des négociations sur l'ensemble des grilles indiciaires de rémunération".
Pour Actions praticiens hôpital (APH), les annonces faites jeudi, "découvertes par voie de presse", constituent "un premier pas vers l'égalité de traitement entre le privé et les personnels soignants", sachant que "le travail de nuit est majoré dans certaines entreprises privées a minima de 30% et jusqu'à 50% quand le travail de week-end l'est de 100% selon les conventions".
Mais APH regrette que la première ministre "ne soit pas allée au bout de sa démarche pour sortir du modèle forfaitaire qui persiste pour la valorisation des week-ends pour les soignants et qui exclut toujours la prise en compte du samedi".
Sur les praticiens hospitaliers, "nous sommes heureux de voir enfin les astreintes des praticiens revalorisées, mais nous attendons le détail des mesures", explique APH qui juge qu'elles sont "trop floues".
L'organisation "prend note de la prorogation de la majoration de l'indemnité de sujétion de 50% qui sera inscrite dans la loi à compter de janvier 2024 pour enfin cesser les mesures transitoires depuis l'été 2022", mais rappelle que la recommandation de la mission flash de François Braun était de la doubler "pour tous les praticiens hospitaliers".
Plus généralement, elle rappelle les autres demandes faites par les syndicats de médecins hospitaliers sur le statut ou le calcul de la retraite des hospitalo-universitaires.
san/ab/APMnews
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A l'occasion d'un déplacement à Rouen, la première ministre, Elisabeth Borne, le ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, et la ministre déléguée, Agnès Firmin Le Bodo, ont annoncé plusieurs mesures de revalorisation ciblant le travail de nuit et la pénibilité (cf dépêche du 31/08/2023 à 19:25):
- la majoration de 25% de la rémunération des infirmiers et aides-soignants des secteurs hospitaliers public et privé associatif, pour le travail de nuit, en référence à la rémunération horaire en journée
- l'augmentation de 20%, pour ces personnels, de l'indemnité pour travail le dimanche, "soit une indemnité portée à 60 €", selon la Fédération hospitalière de France
- la pérennisation de l'augmentation de 50% de la rémunération des gardes pour les médecins
- la convergence de la rémunération des astreintes pour les praticiens hospitaliers.
Soulignant qu'elle demandait ces mesures "de longue date", la Fédération hospitalière de France (FHF) "se félicite de ce signe fort adressé aux soignants qui permettent à l'hôpital public d'assurer sa mission au service de tous, 24h/24 et 7j/7".
"Ces mesures ne suffiront, bien entendu, pas à elles seules à répondre aux enjeux d'attractivité et de fidélisation à l'hôpital [...], mais y contribuent", commente-t-elle.
Elle ajoute qu'elle sera "particulièrement vigilante quant au financement intégral de ces mesures, dans un contexte budgétaire très difficile pour les établissements".
La conférence des directeurs généraux de CHU "se félicite également des mesures d'attractivité" annoncées jeudi.
"Depuis plusieurs mois, nous attirions l'attention des pouvoirs publics sur la très grande difficulté à recruter des personnels soignants la nuit et la fermeture de nombreux lits hospitaliers pour cette raison", souligne l'instance.
"L'absence d'attractivité des postes soignants de nuit était devenue un goulet d'étranglement majeur pour l'hôpital public dégradant ainsi l'offre de soins à la population", rappelle-t-elle.
Elle ajoute que la pérennisation de la revalorisation de gardes médicales "correspond à une attente forte et à une pénibilité avérée". "Elle doit permettre de faciliter la capacité à préserver l'activité de nuit de nombreuses activités hospitalières confrontées à des contraintes fortes de continuité", assure la conférence qui cite les urgences, la réanimation, l'obstétrique ou encore la chirurgie.
"Les mesures d'attractivité annoncées viendront utilement compléter les initiatives d'ores et déjà mises en œuvre par les établissements pour mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle", termine la conférence qui attend aussi des financements spécifiques et complémentaires pour l'exercice 2023 et dans le cadre de la LFSS pour 2024.
De son côté, la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne (Fehap) a salué dès jeudi "l'extension des mesures Braun au secteur privé solidaire".
"C'est avec beaucoup de soulagement et de reconnaissance que nous accueillons cette nouvelle", déclare Marie-Sophie Desaulle, présidente de la Fehap, citée dans le communiqué.
"Nos établissements, qui exercent des missions de service public au même titre que le secteur public, se sont massivement mobilisés pour maintenir la permanence des soins et garder ouverts les services en tension, dont les services d'accueil aux urgences", observe-t-elle.
La Fehap salue également l'annonce d'une revalorisation de 25% du travail de nuit, soulignant qu'elle intervient "dans un contexte de tensions en ressources humaines sans précédent".
Elle prévient qu'en prévision des discussions autour des modalités de mise en œuvre de ces financements, elle restera "vigilante" à ce que "les montants non perçus au titre de l'année 2023, soit 165 M€, dont 40 M€ pour les seuls services d'urgence, soient pris en compte".
La fédération Unicancer "se félicite" des "avancées" annoncées pour les centres de lutte contre le cancer (CLCC), dans un communiqué vendredi après-midi.
"L'attente était très forte dans les CLCC que ces mesures de soutien, qui améliorent les conditions de travail et prennent mieux en compte la pénibilité des soignants, bénéficient à nos salariés", déclare Sophie Beaupère, déléguée générale d'Unicancer.
Saluant "fortement" la décision prévoyant que la pérennisation de ces mesures s'applique aux médecins et au personnel paramédical des CLCC, elle estime qu'il s'agit d'une "reconnaissance de l'engagement constant de nos professionnels la nuit, le dimanche et les jours fériés au service de la prise en charge des patients atteints de cancers".
"Cette décision constitue une avancée importante en matière d'équité de traitement entre établissements exerçant des missions de service public", renchérit Jean-Yves Blay, président d'Unicancer.
La FHP dénonce une inégalité de traitement
A l'opposé de ces réactions, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) dénonce, dans un communiqué vendredi, une "inégalité de traitement entre les soignants du public et du privé", au sujet de la majoration de 25% des rémunérations des infirmiers et aides-soignants de l'hôpital public et du privé associatif et de l'augmentation de 20% de l'indemnité forfaitaire versée pour le dimanche et les jours fériés.
"Si de telles mesures en faveur des soignants sont indispensables pour provoquer un regain d'attractivité de leur métier, elles ne peuvent constituer des mesures catégorielles ciblées, lorsqu'elles excluent, comme c'est le cas aujourd'hui, un des secteurs majeurs de contribution à l'offre de soins: le secteur privé", affirme la FHP.
"Il est incompréhensible que les soignants des cliniques et hôpitaux privés ne soient pas concernés par ces mesures!", insiste son président, Lamine Gharbi.
Ces personnels "exercent les mêmes missions au service des mêmes patients que leurs collègues de l'hôpital public et, contrairement aux idées reçues, sont déjà moins bien rémunérés aujourd'hui", souligne-t-il en faisant référence à une étude de la Drees faisant état d'un différentiel de 9,4% des rémunérations entre les secteurs (cf dépêche du 25/07/2023 à 06:03).
"Notre système de santé a besoin pour mieux fonctionner d'une harmonisation des conditions salariales de l'ensemble des soignants", poursuit-il.
"Compte tenu de la contribution de l'hospitalisation privée à la santé des citoyens, dans un contexte particulièrement difficile en raison de l'inflation et de la pénurie des soignants, il est vital de renforcer et non d'affaiblir l'équité entre les acteurs", ajoute-t-il.
Le Synerpa a déploré, dans un communiqué séparé, que les acteurs privés du grand âge ne soient pas intégrés "au choc d'attractivité" annoncé jeudi, alors que les dotations publiques, qui financent la rémunération des personnels soignants dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), "ne permettent plus d'absorber l'évolution du coût des soins dans le secteur grand âge".
"En 2023, l'écart entre l'augmentation des salaires prévus par la convention collective et la revalorisation de la dotation atteint 8% au détriment de nos établissements", pointe le Synerpa qui évoque également les besoins "immenses" en recrutements des Ehpad et du secteur des soins à domicile.
"A travers cette mesure, certes souhaitable pour l'hôpital public, le gouvernement organise une véritable concurrence déloyale au détriment des établissements médico-sociaux, ce qui va amplifier nos difficultés de recrutement", insiste Jean-Christophe Amarantinis, président du Synerpa.
"Nous demandons un plan d'urgence équivalent pour notre secteur déjà fortement fragilisé par une succession de crises, mais qui est pourtant indispensable pour faire face au vieillissement de la population et peut être pourvoyeur de nombreux emplois porteurs de sens et non délocalisables", déclare-t-il.
Réactions mitigées des syndicats
La fédération des personnels des services publics et des services de santé Force ouvrière (FO) a estimé vendredi que la première ministre n'a pas annoncé de "nouvelles mesures", affirmant que celles indiquées jeudi figuraient dans le protocole du Ségur de la santé du 13 juillet 2020.
Elle dénonce aussi "l'absence de dialogue social", indiquant que les annonces ont été préparées "de manière unilatérale et parcellaire" et "sans concertation".
Sur le fond du sujet, la prise en compte de la pénibilité des métiers "doit aller au-delà d'une revalorisation financière et prendre en compte l'épuisement professionnel, directement lié à la qualité des conditions de travail et notamment à l'âge de départ en retraite", estime la fédération.
Pour cela, FO demande "l'abrogation de la loi 'Macron' portant réforme des retraites" ainsi qu'une "revalorisation générale des salaires, le respect des plannings de travail et des recrutements massifs [...] et la mise en place de ratios 'soignant' dans tous les services de soins".
Elle "revendique immédiatement une augmentation sans précédent de places dans les instituts de formation aux métiers de la santé, adossé à un engagement immédiat de mise en œuvre d'un calendrier pluriannuel visant à des recrutements massifs (+de 200.000)".
Soulignant que c'est "l'ensemble de la FPH [fonction publique hospitalière] qui est en souffrance", elle réclame aussi "l'ouverture immédiate des négociations sur l'ensemble des grilles indiciaires de rémunération".
Pour Actions praticiens hôpital (APH), les annonces faites jeudi, "découvertes par voie de presse", constituent "un premier pas vers l'égalité de traitement entre le privé et les personnels soignants", sachant que "le travail de nuit est majoré dans certaines entreprises privées a minima de 30% et jusqu'à 50% quand le travail de week-end l'est de 100% selon les conventions".
Mais APH regrette que la première ministre "ne soit pas allée au bout de sa démarche pour sortir du modèle forfaitaire qui persiste pour la valorisation des week-ends pour les soignants et qui exclut toujours la prise en compte du samedi".
Sur les praticiens hospitaliers, "nous sommes heureux de voir enfin les astreintes des praticiens revalorisées, mais nous attendons le détail des mesures", explique APH qui juge qu'elles sont "trop floues".
L'organisation "prend note de la prorogation de la majoration de l'indemnité de sujétion de 50% qui sera inscrite dans la loi à compter de janvier 2024 pour enfin cesser les mesures transitoires depuis l'été 2022", mais rappelle que la recommandation de la mission flash de François Braun était de la doubler "pour tous les praticiens hospitaliers".
Plus généralement, elle rappelle les autres demandes faites par les syndicats de médecins hospitaliers sur le statut ou le calcul de la retraite des hospitalo-universitaires.
san/ab/APMnews