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21/06 2024
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PSYCHIATRIE: L'EPSM DE LA SARTHE NON CERTIFIÉ PAR LA HAS

ALLONNES (Sarthe), 21 juin 2024 (APMnews) - La Haute autorité de santé (HAS) a refusé de certifier l'établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, selon un rapport mis en ligne la semaine dernière.

Dans le chapitre I (le patient), la HAS évoque l'observation de "pratiques" qui ne permettent pas de "garantir totalement le respect" de la dignité et de la confidentialité.

Elle note ainsi le port systématique du "pyjama dès l'admission dans une unité" ainsi que le "tutoiement des patients".

Elle alerte également sur les conditions d'accueil des patients mineurs, qui ne bénéficient pas, selon elle "d'un environnement adapté". "De façon régulière, voire quotidienne, durant la visite, des mineurs 16-18 sont admis dans les unités d'hospitalisation complète pour adulte", souligne le rapport.

La HAS épingle également une prise en charge de la douleur "non conforme aux bonnes pratiques". Elle relève une prise en charge "pas toujours maîtrisée" de la douleur avec un usage "pas toujours effectif" "d'échelles de mesure, de traçabilité et de réévaluation de la douleur".

Concernant le chapitre 2 (les équipes de soins), la HAS souligne que les restrictions de libertés des patients "ne sont pas toujours motivées". "A ce jour, la quasi-totalité des unités d'hospitalisation complète étaient fermées et ne permettent pas aux patients en soins libres notamment d'aller et venir comme le permet leur statut", observe l'autorité dans le rapport.

Elle déplore également que "certains centres médico-psychologiques (CMP) fonctionnent sans références médicales", reportant ainsi les décisions d'orientation sur les infirmiers en pratique avancée (IPA).

Malgré la mise en œuvre d'une politique d'attractivité et de fidélisation, l'établissement rencontre d'importantes difficultés de recrutement du personnel médical (cf dépêche du 25/01/2024 à 10:09). Alors qu'il comptait une soixantaine d'ETP [équivalent temps plein] de psychiatres en 2014, il n'en compte aujourd'hui que 26 en 2024, selon sa directrice Céline Lagrais, qui rappelait lors d'une interview accordée à APMnews en janvier "avoir été contrainte de fermer une quarantaine de lits ces derniers mois, faute de médecins".

La HAS juge par ailleurs que la "prise en charge médicamenteuse en matière d'administration" n'est pas "conforme aux bonnes pratiques", évoquant notamment "l'administration des médicaments en salle à manger dans les unités de soins, le non-respect de la confidentialité et la non-délivrance d'une information délivrée aux patients".

Dans le troisième chapitre (l'établissement), la HAS évoque notamment une insuffisance analyse des pratiques professionnelles par les équipes.

Ainsi elle encourage "prioritairement" l'établissement à:

  • formaliser l'accueil des mineurs en secteur adultes
  • maîtriser la prise en charge de la douleur
  • maîtriser les bonnes pratiques de prise en charge médicamenteuse
  • garantir le respect des libertés individuelles pour les patients hospitalisés en soins libres
  • garantir le respect de la dignité des patients (tutoiement, port du pyjama)
  • sécuriser les chambres d'isolement (appel malade inaccessible)
  • maîtriser la gestion des urgences vitales
  • maîtriser le dépistage du risque suicidaire et prévenir les épisodes de violence
  • poursuivre l'analyse des EIG et suivre l'amélioration des pratiques
  • impliquer les professionnels de terrain dans la démarche qualité et l'analyse des indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS)
  • développer une culture d'évaluation des pratiques (EPP, analyses cliniques, revues de pertinence).

L'établissement dispose d'un délai de deux ans pour demander une nouvelle visite.

Sollicitée par APMnews, la direction de l'établissement n'a pas répondu.

HAS, rapport de non-certification de l'EPSM de la Sarthe

jr/nc/APMnews

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ALLONNES (Sarthe), 21 juin 2024 (APMnews) - La Haute autorité de santé (HAS) a refusé de certifier l'établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, selon un rapport mis en ligne la semaine dernière.

Dans le chapitre I (le patient), la HAS évoque l'observation de "pratiques" qui ne permettent pas de "garantir totalement le respect" de la dignité et de la confidentialité.

Elle note ainsi le port systématique du "pyjama dès l'admission dans une unité" ainsi que le "tutoiement des patients".

Elle alerte également sur les conditions d'accueil des patients mineurs, qui ne bénéficient pas, selon elle "d'un environnement adapté". "De façon régulière, voire quotidienne, durant la visite, des mineurs 16-18 sont admis dans les unités d'hospitalisation complète pour adulte", souligne le rapport.

La HAS épingle également une prise en charge de la douleur "non conforme aux bonnes pratiques". Elle relève une prise en charge "pas toujours maîtrisée" de la douleur avec un usage "pas toujours effectif" "d'échelles de mesure, de traçabilité et de réévaluation de la douleur".

Concernant le chapitre 2 (les équipes de soins), la HAS souligne que les restrictions de libertés des patients "ne sont pas toujours motivées". "A ce jour, la quasi-totalité des unités d'hospitalisation complète étaient fermées et ne permettent pas aux patients en soins libres notamment d'aller et venir comme le permet leur statut", observe l'autorité dans le rapport.

Elle déplore également que "certains centres médico-psychologiques (CMP) fonctionnent sans références médicales", reportant ainsi les décisions d'orientation sur les infirmiers en pratique avancée (IPA).

Malgré la mise en œuvre d'une politique d'attractivité et de fidélisation, l'établissement rencontre d'importantes difficultés de recrutement du personnel médical (cf dépêche du 25/01/2024 à 10:09). Alors qu'il comptait une soixantaine d'ETP [équivalent temps plein] de psychiatres en 2014, il n'en compte aujourd'hui que 26 en 2024, selon sa directrice Céline Lagrais, qui rappelait lors d'une interview accordée à APMnews en janvier "avoir été contrainte de fermer une quarantaine de lits ces derniers mois, faute de médecins".

La HAS juge par ailleurs que la "prise en charge médicamenteuse en matière d'administration" n'est pas "conforme aux bonnes pratiques", évoquant notamment "l'administration des médicaments en salle à manger dans les unités de soins, le non-respect de la confidentialité et la non-délivrance d'une information délivrée aux patients".

Dans le troisième chapitre (l'établissement), la HAS évoque notamment une insuffisance analyse des pratiques professionnelles par les équipes.

Ainsi elle encourage "prioritairement" l'établissement à:

  • formaliser l'accueil des mineurs en secteur adultes
  • maîtriser la prise en charge de la douleur
  • maîtriser les bonnes pratiques de prise en charge médicamenteuse
  • garantir le respect des libertés individuelles pour les patients hospitalisés en soins libres
  • garantir le respect de la dignité des patients (tutoiement, port du pyjama)
  • sécuriser les chambres d'isolement (appel malade inaccessible)
  • maîtriser la gestion des urgences vitales
  • maîtriser le dépistage du risque suicidaire et prévenir les épisodes de violence
  • poursuivre l'analyse des EIG et suivre l'amélioration des pratiques
  • impliquer les professionnels de terrain dans la démarche qualité et l'analyse des indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS)
  • développer une culture d'évaluation des pratiques (EPP, analyses cliniques, revues de pertinence).

L'établissement dispose d'un délai de deux ans pour demander une nouvelle visite.

Sollicitée par APMnews, la direction de l'établissement n'a pas répondu.

HAS, rapport de non-certification de l'EPSM de la Sarthe

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