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15/05 2020
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PRÈS DE LA MOITIÉ DES INFIRMIERS DÉCLARENT TOUJOURS "NE PAS DISPOSER DE PROTECTIONS ADAPTÉES EN QUANTITÉ SUFFISANTE" (ORDRE)

PARIS, 15 mai 2020 (APMnews) - Près de la moitié des infirmiers déclarent toujours "ne pas disposer de protections adaptées en quantité suffisante", relève l'ordre national des infirmiers (ONI), dans un communiqué diffusé jeudi, présentant les données de la nouvelle consultation menée auprès des infirmiers, début mai.

L'ordre avait mené une première consultation, début avril, et avait constaté que près des trois quarts (74%) des infirmiers déclaraient, "avec la même méthode de consultation", manquer d'équipements de protection, rappelle-t-on (cf dépêche du 08/04/2020 à 18:38).

Cette seconde consultation, présentée dans le communiqué diffusé jeudi, a été menée en ligne entre le 7 et le 12 mai. De même que début avril, "plus de 70.000 infirmiers ont répondu" aux questions, relève l'ordre.

Selon lui, "les infirmiers plébiscitent trois actions prioritaires pour la phase de déconfinement" que sont "la prescription des tests de dépistage", "le développement du télésoin infirmier" et "la fourniture d’équipements de protection".

Concernant ces derniers, les infirmiers libéraux semblent plus "touchés". Près des deux tiers (63%) d'entre eux assurent manquer "encore de matériel de protection".

L'ordre relève une "situation [...] alarmante" dans les territoires d'outre-mer, en Ile-de-France ou en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

"Les surblouses manquent toujours cruellement: 86% des infirmiers consultés déclarant manquer de matériel de protection indiquent ne pas disposer de surblouses en quantité suffisante (+3 points par rapport à la consultation du mois d’avril)", est-il indiqué. Pour les masques, cela concerne plus de la moitié des infirmiers (54%).

"En dépit d’améliorations notables, l’approvisionnement reste encore très hétérogène et insuffisant", tranche ainsi l'ordre.

A propos des tests de dépistage, l'ordre des infirmiers estime qu'"un renfort des infirmiers, présents partout en France, et intervenant notamment au domicile des patients, pourrait considérablement changer la donne".

Contacté par APMnews vendredi, l'ordre précise que 67% des infirmiers ont assuré "souhaite[r] être autorisés à prescrire ces tests".

L'ordre note dans son communiqué que cette disposition "a été portée par plusieurs députés sous forme de proposition d’amendement à la loi sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire" (cf dépêche du 12/05/2020 à 10:16) mais n'a "toutefois pas été adoptée".

L'ordre demande de "faciliter" et d'"étendre la mise en oeuvre du télésoin"

S'agissant du développement du télésoin infirmier, un décret publié fin mars au Journal officiel a assoupli jusqu'au 31 mai les conditions de prise en charge des activités de télésoin réalisées à domicile par les infirmiers libéraux conventionnés, afin de prendre en charge les personnes atteintes par le Covid-19, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/03/2020 à 12:08).

Cela permet "aux patients atteints du Covid-19 de bénéficier sur prescription médicale d’une surveillance à distance (via vidéo ou téléphone) réalisée par un infirmier", résume l'ordre.

Début avril, 65% des infirmiers déclaraient "souhait[er] inclure le télésoin dans leur pratique". Or "cinq semaines plus tard, 20% d’entre eux déclarent l’avoir mis en place".

L'ordre assure que "toutes les conditions ne sont pas réunies pour mettre en place le télésoin infirmier". Près de la moitié des infirmiers (46%) sont d'accord avec cette affirmation.

L'instance demande ainsi "aux pouvoirs publics" de "faciliter et étendre la mise en oeuvre du télésoin" en "informant davantage la population" et en "permettant aux infirmiers de prescrire eux-mêmes le télésoin pour leurs patients".

Il veut également que soient "publi[és] les décrets d'application relatifs au télésoin infirmier pour tous les patients (et pas exclusivement pour les patients atteints du Covid) comme le prévoit la loi santé promulguée en juillet 2019".

La loi "Ma santé 2022" promulguée le 24 juillet 2019 définit et encadre la notion de "télésoin", qui met en relation un patient avec un pharmacien d'officine ou un professionnel de santé paramédical, rappelle-t-on (cf dépêche du 25/03/2019 à 11:30).

Infirmiers, "derniers professionnels de santé" à se déplacer au domicile

L'instance a également réitéré dans ce communiqué sa proposition de "reconnaître comme pupilles de la nation les enfants des professionnels de santé décédés des suites du Covid-19" (cf dépêche du 23/04/2020 à 17:47). Dans la consultation, 86% des infirmiers s'y sont déclarés favorables.

Fin avril, Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des armées, avait déclaré que le gouvernement n'exclut pas de leur accorder ce statut, rappelle-t-on (cf dépêche du 29/04/2020 à 15:30).

L'ordre s'est enfin attaché à tirer les premiers "enseignements de la crise", pointant que les infirmiers, "derniers professionnels de santé à continuer à se déplacer au domicile de leurs patients" (constat partagé par 80% des infirmiers libéraux), "doivent pouvoir constituer demain la pierre angulaire du système de santé à domicile".

Il constate également que "53% des infirmiers déclarent avoir pu observer des difficultés dans l’orientation ou l’accès aux soins des patients atteints de maladie chronique".

Seul un peu plus d'un tiers (35%) estiment néanmoins que "l’absence de prescription a parfois pu être un frein pour l’accès aux soins, par exemple en cas d’absence de médecin, de difficulté à se déplacer faute de transports, etc.".

"Les trois quarts des infirmiers estiment que leur champ de compétences doit être élargi", relève l'ordre. Il appelle "les pouvoirs publics à engager dans les plus brefs délais la révision des textes qui encadrent l’exercice de la profession infirmière".

af/ab/APMnews

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PARIS, 15 mai 2020 (APMnews) - Près de la moitié des infirmiers déclarent toujours "ne pas disposer de protections adaptées en quantité suffisante", relève l'ordre national des infirmiers (ONI), dans un communiqué diffusé jeudi, présentant les données de la nouvelle consultation menée auprès des infirmiers, début mai.

L'ordre avait mené une première consultation, début avril, et avait constaté que près des trois quarts (74%) des infirmiers déclaraient, "avec la même méthode de consultation", manquer d'équipements de protection, rappelle-t-on (cf dépêche du 08/04/2020 à 18:38).

Cette seconde consultation, présentée dans le communiqué diffusé jeudi, a été menée en ligne entre le 7 et le 12 mai. De même que début avril, "plus de 70.000 infirmiers ont répondu" aux questions, relève l'ordre.

Selon lui, "les infirmiers plébiscitent trois actions prioritaires pour la phase de déconfinement" que sont "la prescription des tests de dépistage", "le développement du télésoin infirmier" et "la fourniture d’équipements de protection".

Concernant ces derniers, les infirmiers libéraux semblent plus "touchés". Près des deux tiers (63%) d'entre eux assurent manquer "encore de matériel de protection".

L'ordre relève une "situation [...] alarmante" dans les territoires d'outre-mer, en Ile-de-France ou en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

"Les surblouses manquent toujours cruellement: 86% des infirmiers consultés déclarant manquer de matériel de protection indiquent ne pas disposer de surblouses en quantité suffisante (+3 points par rapport à la consultation du mois d’avril)", est-il indiqué. Pour les masques, cela concerne plus de la moitié des infirmiers (54%).

"En dépit d’améliorations notables, l’approvisionnement reste encore très hétérogène et insuffisant", tranche ainsi l'ordre.

A propos des tests de dépistage, l'ordre des infirmiers estime qu'"un renfort des infirmiers, présents partout en France, et intervenant notamment au domicile des patients, pourrait considérablement changer la donne".

Contacté par APMnews vendredi, l'ordre précise que 67% des infirmiers ont assuré "souhaite[r] être autorisés à prescrire ces tests".

L'ordre note dans son communiqué que cette disposition "a été portée par plusieurs députés sous forme de proposition d’amendement à la loi sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire" (cf dépêche du 12/05/2020 à 10:16) mais n'a "toutefois pas été adoptée".

L'ordre demande de "faciliter" et d'"étendre la mise en oeuvre du télésoin"

S'agissant du développement du télésoin infirmier, un décret publié fin mars au Journal officiel a assoupli jusqu'au 31 mai les conditions de prise en charge des activités de télésoin réalisées à domicile par les infirmiers libéraux conventionnés, afin de prendre en charge les personnes atteintes par le Covid-19, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/03/2020 à 12:08).

Cela permet "aux patients atteints du Covid-19 de bénéficier sur prescription médicale d’une surveillance à distance (via vidéo ou téléphone) réalisée par un infirmier", résume l'ordre.

Début avril, 65% des infirmiers déclaraient "souhait[er] inclure le télésoin dans leur pratique". Or "cinq semaines plus tard, 20% d’entre eux déclarent l’avoir mis en place".

L'ordre assure que "toutes les conditions ne sont pas réunies pour mettre en place le télésoin infirmier". Près de la moitié des infirmiers (46%) sont d'accord avec cette affirmation.

L'instance demande ainsi "aux pouvoirs publics" de "faciliter et étendre la mise en oeuvre du télésoin" en "informant davantage la population" et en "permettant aux infirmiers de prescrire eux-mêmes le télésoin pour leurs patients".

Il veut également que soient "publi[és] les décrets d'application relatifs au télésoin infirmier pour tous les patients (et pas exclusivement pour les patients atteints du Covid) comme le prévoit la loi santé promulguée en juillet 2019".

La loi "Ma santé 2022" promulguée le 24 juillet 2019 définit et encadre la notion de "télésoin", qui met en relation un patient avec un pharmacien d'officine ou un professionnel de santé paramédical, rappelle-t-on (cf dépêche du 25/03/2019 à 11:30).

Infirmiers, "derniers professionnels de santé" à se déplacer au domicile

L'instance a également réitéré dans ce communiqué sa proposition de "reconnaître comme pupilles de la nation les enfants des professionnels de santé décédés des suites du Covid-19" (cf dépêche du 23/04/2020 à 17:47). Dans la consultation, 86% des infirmiers s'y sont déclarés favorables.

Fin avril, Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des armées, avait déclaré que le gouvernement n'exclut pas de leur accorder ce statut, rappelle-t-on (cf dépêche du 29/04/2020 à 15:30).

L'ordre s'est enfin attaché à tirer les premiers "enseignements de la crise", pointant que les infirmiers, "derniers professionnels de santé à continuer à se déplacer au domicile de leurs patients" (constat partagé par 80% des infirmiers libéraux), "doivent pouvoir constituer demain la pierre angulaire du système de santé à domicile".

Il constate également que "53% des infirmiers déclarent avoir pu observer des difficultés dans l’orientation ou l’accès aux soins des patients atteints de maladie chronique".

Seul un peu plus d'un tiers (35%) estiment néanmoins que "l’absence de prescription a parfois pu être un frein pour l’accès aux soins, par exemple en cas d’absence de médecin, de difficulté à se déplacer faute de transports, etc.".

"Les trois quarts des infirmiers estiment que leur champ de compétences doit être élargi", relève l'ordre. Il appelle "les pouvoirs publics à engager dans les plus brefs délais la révision des textes qui encadrent l’exercice de la profession infirmière".

af/ab/APMnews

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