Actualités de l'Urgence - APM
PREMIÈRES RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES SUR LE SYNDROME DES OVAIRES POLYKYSTIQUES
Publiées en fin de semaine dernière, ces recommandations internationales ont impliqué quelque 3.000 professionnels de santé et représentants des consommateurs. Coordonnées par le National Health and Medical Research Council (NHMRC) Centre for Research Excellence in PCOS (CRESPCOS) australien, ces recommandations ont été élaborées en partenariat avec l'European Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE) et l'American Society for Reproductive Medicine (ASRM).
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche entre 8% et 13% des femmes en âge de procréer, selon la population étudiée et la définition utilisée. Il s'agit d'une maladie complexe avec des caractéristiques reproductives, métaboliques et psychologiques. La pratique clinique actuelle pour l'évaluation et la prise en charge du SOPK est hétérogène, avec des diagnostics tardifs et une insatisfaction des femmes vis-à-vis de la prise en charge, soulignent les auteurs.
Les recommandations disponibles jusqu'à présent étaient insuffisantes et incohérentes pour les médecins et les patientes. Ces nouvelles recommandations, impliquant un consensus international, ont été élaborées sur la base des meilleures pratiques existantes pour l'élaboration de recommandations, et ont impliqué les consommateurs. Elles fournissent une source unique de recommandations pour guider la pratique clinique, avec la possibilité d'une adaptation au contexte local le cas échéant.
Pour le diagnostic du SOPK, les nouvelles recommandations approuvent les critères diagnostiques de Rotterdam chez l'adulte, à savoir la présence de 2 critères parmi oligo- ou anovulation, hyperandrogénie clinique et/ou biochimique, ovaires polykystiques à l'échographie, après avoir écarté d'éventuels autres troubles. Si les 2 premiers critères sont présents, une échographie est inutile pour poser le diagnostic.
Chez les adolescentes, la présence à la fois d'une oligo- ou anovulation et d'une hyperandrogénie sont requises. Dans ce cas non plus, l'échographie n'est pas recommandée pour le diagnostic.
Les critères échographiques ont été affinés afin de prendre en compte les progrès technologiques.
Ni le dosage de l'hormone anti-müllérienne (AMH), ni la résistance à l'insuline, même si elle est reconnue comme une caractéristique clé du SOPK, ne sont recommandées pour le diagnostic pour le moment.
Concernant la prise en charge, elle doit comporter en priorité des interventions d'éducation des patientes et sur le style de vie, et doit être multidisciplinaire, en vue de prévenir ou gérer l'excès de poids.
Un dépistage des symptômes de dépression et d'anxiété est préconisé, et les professionnels de santé doivent s'enquérir des autres impacts de la maladie sur le bien-être émotionnel et la qualité de vie.
Les facteurs de risque cardiovasculaire doivent également être dépistés
Pilule estroprogestative en première ligne
Le traitement pharmacologique de première ligne doit être une pilule contraceptive estroprogestative, pour traiter les règles irrégulières et l'hyperandrogénie. Aucune formulation spécifique n'est recommandée, mais les préparations faiblement dosées sont à privilégier.
La metformine seule ou en association à la pilule est recommandée, principalement pour le traitement des troubles métaboliques. Les anti-androgènes peuvent être envisagés en plus de la pilule, uniquement contre l'hirsutisme après une réponse insuffisante à la pilule et aux mesures cosmétiques, et contre l'alopécie.
Du côté de l'infertilité associée au SOPK, le létrozole est le traitement pharmacologique de première ligne. Le clomifène et la metformine ont aussi un rôle à jouer, seuls ou associés.
En cas d'infertilité anovulatoire, les gonadotrophines sont recommandées en deuxième ligne.
En l'absence d'indication absolue de fécondation in vitro (FIV), celle-ci n'arrive qu'en troisième ligne chez les patients ayant un SOPK et une infertilité anovulatoire, lorsque les autres traitements d'induction de l'ovulation ont échoué.
(Human Reproduction, publication en ligne du 19 juillet)
cd/nc/APMnews
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PREMIÈRES RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES SUR LE SYNDROME DES OVAIRES POLYKYSTIQUES
Publiées en fin de semaine dernière, ces recommandations internationales ont impliqué quelque 3.000 professionnels de santé et représentants des consommateurs. Coordonnées par le National Health and Medical Research Council (NHMRC) Centre for Research Excellence in PCOS (CRESPCOS) australien, ces recommandations ont été élaborées en partenariat avec l'European Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE) et l'American Society for Reproductive Medicine (ASRM).
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche entre 8% et 13% des femmes en âge de procréer, selon la population étudiée et la définition utilisée. Il s'agit d'une maladie complexe avec des caractéristiques reproductives, métaboliques et psychologiques. La pratique clinique actuelle pour l'évaluation et la prise en charge du SOPK est hétérogène, avec des diagnostics tardifs et une insatisfaction des femmes vis-à-vis de la prise en charge, soulignent les auteurs.
Les recommandations disponibles jusqu'à présent étaient insuffisantes et incohérentes pour les médecins et les patientes. Ces nouvelles recommandations, impliquant un consensus international, ont été élaborées sur la base des meilleures pratiques existantes pour l'élaboration de recommandations, et ont impliqué les consommateurs. Elles fournissent une source unique de recommandations pour guider la pratique clinique, avec la possibilité d'une adaptation au contexte local le cas échéant.
Pour le diagnostic du SOPK, les nouvelles recommandations approuvent les critères diagnostiques de Rotterdam chez l'adulte, à savoir la présence de 2 critères parmi oligo- ou anovulation, hyperandrogénie clinique et/ou biochimique, ovaires polykystiques à l'échographie, après avoir écarté d'éventuels autres troubles. Si les 2 premiers critères sont présents, une échographie est inutile pour poser le diagnostic.
Chez les adolescentes, la présence à la fois d'une oligo- ou anovulation et d'une hyperandrogénie sont requises. Dans ce cas non plus, l'échographie n'est pas recommandée pour le diagnostic.
Les critères échographiques ont été affinés afin de prendre en compte les progrès technologiques.
Ni le dosage de l'hormone anti-müllérienne (AMH), ni la résistance à l'insuline, même si elle est reconnue comme une caractéristique clé du SOPK, ne sont recommandées pour le diagnostic pour le moment.
Concernant la prise en charge, elle doit comporter en priorité des interventions d'éducation des patientes et sur le style de vie, et doit être multidisciplinaire, en vue de prévenir ou gérer l'excès de poids.
Un dépistage des symptômes de dépression et d'anxiété est préconisé, et les professionnels de santé doivent s'enquérir des autres impacts de la maladie sur le bien-être émotionnel et la qualité de vie.
Les facteurs de risque cardiovasculaire doivent également être dépistés
Pilule estroprogestative en première ligne
Le traitement pharmacologique de première ligne doit être une pilule contraceptive estroprogestative, pour traiter les règles irrégulières et l'hyperandrogénie. Aucune formulation spécifique n'est recommandée, mais les préparations faiblement dosées sont à privilégier.
La metformine seule ou en association à la pilule est recommandée, principalement pour le traitement des troubles métaboliques. Les anti-androgènes peuvent être envisagés en plus de la pilule, uniquement contre l'hirsutisme après une réponse insuffisante à la pilule et aux mesures cosmétiques, et contre l'alopécie.
Du côté de l'infertilité associée au SOPK, le létrozole est le traitement pharmacologique de première ligne. Le clomifène et la metformine ont aussi un rôle à jouer, seuls ou associés.
En cas d'infertilité anovulatoire, les gonadotrophines sont recommandées en deuxième ligne.
En l'absence d'indication absolue de fécondation in vitro (FIV), celle-ci n'arrive qu'en troisième ligne chez les patients ayant un SOPK et une infertilité anovulatoire, lorsque les autres traitements d'induction de l'ovulation ont échoué.
(Human Reproduction, publication en ligne du 19 juillet)
cd/nc/APMnews