Actualités de l'Urgence - APM

PLUS DE 20% DES PATIENTS SE RENDENT AUX URGENCES FAUTE D'OFFRE MÉDICALE EN VILLE (DREES)
Ces nouveaux résultats concernant cette enquête conduite le 13 juin 2023, de 8h le matin au lendemain 8h, auprès de tous les points d'accueil des structures des urgences générales et pédiatriques (hors urgences spécialisées comme SOS mains, urgences dentaires, psychiatriques, ophtalmologiques, ou gynécologiques, etc.) ont été publiés mercredi sur le site du ministère de la santé et de l'accès aux soins.
"Comme [lors d'une enquête analogue] en 2013, le jour de collecte a été choisi pour éviter les périodes de forte affluence", a précisé la Drees, à propos de l'enquête conduite en partenariat avec la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et le Groupe francophone de réanimation et d'urgences pédiatriques (GFRUP), et en collaboration avec Samu-Urgences de France (SUdF), l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), la Fédération des observatoires régionaux des urgences (Fedoru) et le Syndicat national des urgentistes de l'hospitalisation privée (SNUHP).
"De ce fait, les données ne sont pas représentatives de l'activité globale annuelle ni hebdomadaire des urgences, notamment des pics d'activité générés par les épidémies hivernales ou constatés les lundis", a ajouté la Drees.
Après une première salve en juillet (cf dépêche du 11/07/2024 à 06:00), ces nouveaux résultats font apparaître que 21% des patients interrogés sur les raisons de leur venue aux urgences plutôt qu'ailleurs ont mentionné "un problème pour obtenir un rendez-vous médical par ailleurs", que ce soit du fait de l'absence de médecin traitant ou de l'impossibilité de trouver un rendez-vous médical y compris en cas de besoin d'un examen rapide. Ce motif n'était invoqué que par 14% des patients en 2013.
Près de la moitié des patients interrogés ont répondu qu'ils avaient été adressés directement par un médecin ou transportés par un véhicule de secours et 62% ont motivé leur venue par une raison liée à la spécificité de prise en charge du service des urgences, dont 35% estimant que "seules les urgences sont médicalement adaptées pour prendre en charge le problème de santé".
La Drees note que 16% des patients interrogés sont venus aux urgences sur conseil des Samu-SAS (services d'accès aux soins), contre 7% en 2013.
"Au cours de la période 2013-2023, le taux de recours au Samu a augmenté régulièrement, et plus nettement encore depuis l'été 2022 où les pouvoirs publics ont incité la population à appeler le 15 avant de se rendre aux urgences", ajoute la Drees.
Dans la majorité des cas (53%), les patients se rendent cependant aux urgences de leur propre initiative ou conseillés par un proche, bien que cette tendance diminue par rapport à 2013 (59%).
Une attente qui s'allonge en moyenne de 45 minutes
La durée passée aux urgences varie fortement selon les parcours des patients, le volume d'activité du service et, dans une moindre mesure, selon l'âge des patients, mais la hausse est générale.
Pour les patients qui rentrent à domicile à l'issue de leur passage aux urgences sans être hospitalisés ni placés en observation en unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD), soit 80% des patients, la moitié d'entre eux ont passé plus de 2h30 aux urgences, contre 1h50 en 2013.
"Pour ceux hospitalisés dans un autre service à la sortie des urgences sans être passés par l'UHCD (11%), la durée médiane a augmenté de 3h55 en 2013 à 5h20 en 2023; et pour ceux passés en UHCD sans être hospitalisés dans un autre service ensuite (5%), de 12h30 à 14h50", ajoute la Drees.
"La durée de passage augmente avec la taille du service", poursuit-elle: "la moitié des patients passent moins de 2h dans les points d'accueil qui reçoivent 40 patients ou moins en 24h, contre 3h50 dans ceux avec plus de 120 passages."
L'étude note que 15% des patients passent plus de 8h aux urgences, contre 9% en 2013; ces temps de passage longs concernent 36% des personnes de 75 ans ou plus (contre 24% en 2013), notamment en raison des examens médicaux et de séjours en UHCD plus importants chez les patients âgés que chez les plus jeunes.
Une baisse des hospitalisations post-urgences
"En dix ans, l'hospitalisation à la sortie des urgences a baissé, en nombre et en proportion des patients", fait apparaître cette étude. Ainsi, 15% des patients des urgences sont hospitalisés dans un autre service à leur sortie contre 20% en 2013.
"Même en additionnant les admissions en UHCD aux urgences et les hospitalisations en dehors des urgences, la part des patients concernés est moindre", développe la Drees: 20% des patients sont passés en UHCD ou ont été hospitalisés dans un autre service en 2023, contre 23% en 2013.
Cette baisse s'observe "à tous les âges, dans tous les types d'établissement et quelle que soit la catégorie de diagnostic à l'issue du passage", ajoute-t-elle.
Parmi les facteurs d'explication à cette tendance baissière, l'étude mentionne "des modifications des pratiques médicales, des différences de l'état de santé des patients, la moindre disponibilité de lits à la suite de la baisse continue de la capacité d'hospitalisation complète des établissements de santé".
Alors que le nombre de lits d'hospitalisation complète a baissé de 11% entre 2013 et 2023 (soit 43.000 lits en moins), l'étude démontre que la recherche d'un lit pour hospitaliser un patient en provenance des urgences "nécessite moins de 15 minutes pour la moitié des patients hospitalisés, une durée semblable à celle observée en 2013", mais cette durée monte à plus de 6h10 pour 10% des patients, contre 3h45 en 2013.
gl/lb/nc/APMnews
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PLUS DE 20% DES PATIENTS SE RENDENT AUX URGENCES FAUTE D'OFFRE MÉDICALE EN VILLE (DREES)
Ces nouveaux résultats concernant cette enquête conduite le 13 juin 2023, de 8h le matin au lendemain 8h, auprès de tous les points d'accueil des structures des urgences générales et pédiatriques (hors urgences spécialisées comme SOS mains, urgences dentaires, psychiatriques, ophtalmologiques, ou gynécologiques, etc.) ont été publiés mercredi sur le site du ministère de la santé et de l'accès aux soins.
"Comme [lors d'une enquête analogue] en 2013, le jour de collecte a été choisi pour éviter les périodes de forte affluence", a précisé la Drees, à propos de l'enquête conduite en partenariat avec la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et le Groupe francophone de réanimation et d'urgences pédiatriques (GFRUP), et en collaboration avec Samu-Urgences de France (SUdF), l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), la Fédération des observatoires régionaux des urgences (Fedoru) et le Syndicat national des urgentistes de l'hospitalisation privée (SNUHP).
"De ce fait, les données ne sont pas représentatives de l'activité globale annuelle ni hebdomadaire des urgences, notamment des pics d'activité générés par les épidémies hivernales ou constatés les lundis", a ajouté la Drees.
Après une première salve en juillet (cf dépêche du 11/07/2024 à 06:00), ces nouveaux résultats font apparaître que 21% des patients interrogés sur les raisons de leur venue aux urgences plutôt qu'ailleurs ont mentionné "un problème pour obtenir un rendez-vous médical par ailleurs", que ce soit du fait de l'absence de médecin traitant ou de l'impossibilité de trouver un rendez-vous médical y compris en cas de besoin d'un examen rapide. Ce motif n'était invoqué que par 14% des patients en 2013.
Près de la moitié des patients interrogés ont répondu qu'ils avaient été adressés directement par un médecin ou transportés par un véhicule de secours et 62% ont motivé leur venue par une raison liée à la spécificité de prise en charge du service des urgences, dont 35% estimant que "seules les urgences sont médicalement adaptées pour prendre en charge le problème de santé".
La Drees note que 16% des patients interrogés sont venus aux urgences sur conseil des Samu-SAS (services d'accès aux soins), contre 7% en 2013.
"Au cours de la période 2013-2023, le taux de recours au Samu a augmenté régulièrement, et plus nettement encore depuis l'été 2022 où les pouvoirs publics ont incité la population à appeler le 15 avant de se rendre aux urgences", ajoute la Drees.
Dans la majorité des cas (53%), les patients se rendent cependant aux urgences de leur propre initiative ou conseillés par un proche, bien que cette tendance diminue par rapport à 2013 (59%).
Une attente qui s'allonge en moyenne de 45 minutes
La durée passée aux urgences varie fortement selon les parcours des patients, le volume d'activité du service et, dans une moindre mesure, selon l'âge des patients, mais la hausse est générale.
Pour les patients qui rentrent à domicile à l'issue de leur passage aux urgences sans être hospitalisés ni placés en observation en unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD), soit 80% des patients, la moitié d'entre eux ont passé plus de 2h30 aux urgences, contre 1h50 en 2013.
"Pour ceux hospitalisés dans un autre service à la sortie des urgences sans être passés par l'UHCD (11%), la durée médiane a augmenté de 3h55 en 2013 à 5h20 en 2023; et pour ceux passés en UHCD sans être hospitalisés dans un autre service ensuite (5%), de 12h30 à 14h50", ajoute la Drees.
"La durée de passage augmente avec la taille du service", poursuit-elle: "la moitié des patients passent moins de 2h dans les points d'accueil qui reçoivent 40 patients ou moins en 24h, contre 3h50 dans ceux avec plus de 120 passages."
L'étude note que 15% des patients passent plus de 8h aux urgences, contre 9% en 2013; ces temps de passage longs concernent 36% des personnes de 75 ans ou plus (contre 24% en 2013), notamment en raison des examens médicaux et de séjours en UHCD plus importants chez les patients âgés que chez les plus jeunes.
Une baisse des hospitalisations post-urgences
"En dix ans, l'hospitalisation à la sortie des urgences a baissé, en nombre et en proportion des patients", fait apparaître cette étude. Ainsi, 15% des patients des urgences sont hospitalisés dans un autre service à leur sortie contre 20% en 2013.
"Même en additionnant les admissions en UHCD aux urgences et les hospitalisations en dehors des urgences, la part des patients concernés est moindre", développe la Drees: 20% des patients sont passés en UHCD ou ont été hospitalisés dans un autre service en 2023, contre 23% en 2013.
Cette baisse s'observe "à tous les âges, dans tous les types d'établissement et quelle que soit la catégorie de diagnostic à l'issue du passage", ajoute-t-elle.
Parmi les facteurs d'explication à cette tendance baissière, l'étude mentionne "des modifications des pratiques médicales, des différences de l'état de santé des patients, la moindre disponibilité de lits à la suite de la baisse continue de la capacité d'hospitalisation complète des établissements de santé".
Alors que le nombre de lits d'hospitalisation complète a baissé de 11% entre 2013 et 2023 (soit 43.000 lits en moins), l'étude démontre que la recherche d'un lit pour hospitaliser un patient en provenance des urgences "nécessite moins de 15 minutes pour la moitié des patients hospitalisés, une durée semblable à celle observée en 2013", mais cette durée monte à plus de 6h10 pour 10% des patients, contre 3h45 en 2013.
gl/lb/nc/APMnews