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19/09 2024
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PLUS D'UN TIERS DES MÉDECINS LIBÉRAUX D'ILE-DE-FRANCE PENSENT ARRÊTER LES VISITES À DOMICILE (URPS)

PARIS, 19 septembre 2024 (APMnews) - Plus d'un tiers des médecins libéraux d'Ile-de-France estiment arrêter dans un "avenir proche" les visites à domicile à cause d'une trop faible rémunération au regard des contraintes, d'après une enquête publiée jeudi par l'union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux d'Ile-de-France.

L'enquête a été réalisée par courriel au cours du premier trimestre 2024 auprès des 8.000 médecins généralistes et gériatres libéraux franciliens. Le taux de réponse est de 12,5% soit 974 répondants.

La démarche a été complétée par des entretiens d'associations de visite et les associations qui participent à la permanence des soins ambulatoire (PDSA) et au service d'accès aux soins (SAS).

Parmi les médecins généralistes installés en cabinet qui ont répondu à l'enquête, 72% déclarent faire des visites régulièrement et suivent en moyenne 32 patients à domicile dans leur patientèle.

"Seuls" 23% d'entre eux déclarent être en situation de prendre de nouveaux patients à domicile, explique l'URPS médecins d'Ile-de-France qui représente 21.000 médecins libéraux.

Dans 68% des cas, le médecin réalise entre une et cinq visites hebdomadaires pour des patients qui sont plus fréquemment des personnes âgées de plus de 80 ans.

Les visites à domicile se font "très majoritairement" au domicile des patients ou en Ehpad et les médecins les réalisent en journée essentiellement sur leur temps de déjeuner (54% des visites des répondants ont lieu entre 12h et 14h).

La fréquence des visites à domicile aux patients chroniques est d'une fois par trimestre pour 72% des répondants, à tous les mois pour 14% des répondants.

Un déplacement moyen d'environ 5 km

La distance moyenne entre le cabinet et le domicile des patients est de 4,6 km avec un temps de déplacement de 30 minutes et un temps de consultation d'environ 45 minutes, précise l'URPS Ile-de-France dans son enquête.

Les déplacements se font majoritairement en voiture (pour 65% des médecins) mais aussi à pied (pour 20%) et à vélo (pour 12%).

Lorsque les médecins traitants sont en incapacité de répondre à une visite à domicile, ils orientent vers les associations de visites à domicile dans 39% des cas, vers le centre 15 dans 37% des cas, ou vers les urgences dans 15% des cas.

"Très rares" (7%) sont les médecins qui font des visites à domicile pour un patient en dehors de leur patientèle. "Encore moins nombreux" sont ceux qui répondent à une demande de visite régulée par le 15 (3,4%).

Parmi les médecins interrogés, 92% estiment que les visites à domicile peuvent permettre le maintien à domicile des personnes âgées ou des personnes dépendantes et 91% considèrent qu'elles peuvent éviter des recours aux urgences.

37% des médecins pensent arrêter les visites

Cependant, 37% des médecins traitants installés en cabinet envisagent d'arrêter de faire des visites à domicile dans un "avenir proche".

Les principales raisons évoquées sont le "manque de valorisation de cette pratique" ainsi que les "difficultés de circulation et de stationnement". En outre, 96% des médecins répondants considèrent que la visite à domicile n'est "pas correctement rémunérée".

Pour les médecins qui exercent en association de visite, la visite à domicile reste leur activité principale ou exclusive pour 50% d'entre eux.

"La prise en charge des patients en centre de soins non programmés et en téléconsultation se développe au détriment de la visite qui pourrait disparaître à terme, dans un contexte de vieillissement des médecins, d'insécurité et de dévalorisation de l'exercice de la visite", note l'URPS.

Pour ceux qui pratiquent des visites à domicile, 34% des médecins répondants en font plus de 50 par semaine et 42% entre 20 et 50. La pédiatrie est souvent le premier motif de recours à la visite pour ces médecins, le reste des visites étant assez "bien réparti" dans les âges adultes.

Les médecins qui exercent en association de visite sont les seuls à réaliser des visites à domicile dans le cadre de la permanence des soins à la demande du centre 15, entre 20h00 et 8h00 et le week-end. "Ils sont le seul recours libéral en 'effection' en nuit profonde", commente l'URPS.

Ils interviennent aussi sur demande du centre 15 en journée dans certains départements, "ce qui selon leur expérience et celle des médecins régulateurs du centre 15 évite un grand nombre de recours aux urgences".

Cependant, 35% des médecins exerçant en association de visite déclarent également vouloir arrêter de faire des visites dans un "avenir proche".

Malgré les difficultés rencontrées, l'enquête montre que les médecins libéraux expriment un "profond attachement" à la visite à domicile qui "permet d'évaluer la situation médico-sociale des patients et de limiter le recours aux services d'urgences et à certaines hospitalisations", conclut l'URPS.

Une nécessaire "majoration" des tarifs des visites

L'URPS Ile-de-France formule plusieurs solutions pour "sauver la visite à domicile".

Elle demande tout d'abord une revalorisation des tarifs avec une "majoration pour les visites justifiées médicalement ou socialement", ainsi que l'application du "dépassement exceptionnel pour exigence particulière du patient en visite à domicile non justifiée".

Selon les médecins ayant répondu à l'enquête, le "bon niveau de rémunération" pour une visite à domicile de jour serait entre 70 euros et 80 €, de 100 € en début de nuit à 140 € en nuit profonde. Les tarifs actuels de sécurité sociale sont de 36,5 € en journée, 65 € en début de nuit et 70 € en nuit profonde.

L'URPS demande en outre la "facilitation des déplacements des médecins" (circulation et stationnement), mais aussi l'"intervention et l'accompagnement" des services sociaux d'aide à la personne afin d'éviter des hospitalisations.

syl/ab/APMnews

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PARIS, 19 septembre 2024 (APMnews) - Plus d'un tiers des médecins libéraux d'Ile-de-France estiment arrêter dans un "avenir proche" les visites à domicile à cause d'une trop faible rémunération au regard des contraintes, d'après une enquête publiée jeudi par l'union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux d'Ile-de-France.

L'enquête a été réalisée par courriel au cours du premier trimestre 2024 auprès des 8.000 médecins généralistes et gériatres libéraux franciliens. Le taux de réponse est de 12,5% soit 974 répondants.

La démarche a été complétée par des entretiens d'associations de visite et les associations qui participent à la permanence des soins ambulatoire (PDSA) et au service d'accès aux soins (SAS).

Parmi les médecins généralistes installés en cabinet qui ont répondu à l'enquête, 72% déclarent faire des visites régulièrement et suivent en moyenne 32 patients à domicile dans leur patientèle.

"Seuls" 23% d'entre eux déclarent être en situation de prendre de nouveaux patients à domicile, explique l'URPS médecins d'Ile-de-France qui représente 21.000 médecins libéraux.

Dans 68% des cas, le médecin réalise entre une et cinq visites hebdomadaires pour des patients qui sont plus fréquemment des personnes âgées de plus de 80 ans.

Les visites à domicile se font "très majoritairement" au domicile des patients ou en Ehpad et les médecins les réalisent en journée essentiellement sur leur temps de déjeuner (54% des visites des répondants ont lieu entre 12h et 14h).

La fréquence des visites à domicile aux patients chroniques est d'une fois par trimestre pour 72% des répondants, à tous les mois pour 14% des répondants.

Un déplacement moyen d'environ 5 km

La distance moyenne entre le cabinet et le domicile des patients est de 4,6 km avec un temps de déplacement de 30 minutes et un temps de consultation d'environ 45 minutes, précise l'URPS Ile-de-France dans son enquête.

Les déplacements se font majoritairement en voiture (pour 65% des médecins) mais aussi à pied (pour 20%) et à vélo (pour 12%).

Lorsque les médecins traitants sont en incapacité de répondre à une visite à domicile, ils orientent vers les associations de visites à domicile dans 39% des cas, vers le centre 15 dans 37% des cas, ou vers les urgences dans 15% des cas.

"Très rares" (7%) sont les médecins qui font des visites à domicile pour un patient en dehors de leur patientèle. "Encore moins nombreux" sont ceux qui répondent à une demande de visite régulée par le 15 (3,4%).

Parmi les médecins interrogés, 92% estiment que les visites à domicile peuvent permettre le maintien à domicile des personnes âgées ou des personnes dépendantes et 91% considèrent qu'elles peuvent éviter des recours aux urgences.

37% des médecins pensent arrêter les visites

Cependant, 37% des médecins traitants installés en cabinet envisagent d'arrêter de faire des visites à domicile dans un "avenir proche".

Les principales raisons évoquées sont le "manque de valorisation de cette pratique" ainsi que les "difficultés de circulation et de stationnement". En outre, 96% des médecins répondants considèrent que la visite à domicile n'est "pas correctement rémunérée".

Pour les médecins qui exercent en association de visite, la visite à domicile reste leur activité principale ou exclusive pour 50% d'entre eux.

"La prise en charge des patients en centre de soins non programmés et en téléconsultation se développe au détriment de la visite qui pourrait disparaître à terme, dans un contexte de vieillissement des médecins, d'insécurité et de dévalorisation de l'exercice de la visite", note l'URPS.

Pour ceux qui pratiquent des visites à domicile, 34% des médecins répondants en font plus de 50 par semaine et 42% entre 20 et 50. La pédiatrie est souvent le premier motif de recours à la visite pour ces médecins, le reste des visites étant assez "bien réparti" dans les âges adultes.

Les médecins qui exercent en association de visite sont les seuls à réaliser des visites à domicile dans le cadre de la permanence des soins à la demande du centre 15, entre 20h00 et 8h00 et le week-end. "Ils sont le seul recours libéral en 'effection' en nuit profonde", commente l'URPS.

Ils interviennent aussi sur demande du centre 15 en journée dans certains départements, "ce qui selon leur expérience et celle des médecins régulateurs du centre 15 évite un grand nombre de recours aux urgences".

Cependant, 35% des médecins exerçant en association de visite déclarent également vouloir arrêter de faire des visites dans un "avenir proche".

Malgré les difficultés rencontrées, l'enquête montre que les médecins libéraux expriment un "profond attachement" à la visite à domicile qui "permet d'évaluer la situation médico-sociale des patients et de limiter le recours aux services d'urgences et à certaines hospitalisations", conclut l'URPS.

Une nécessaire "majoration" des tarifs des visites

L'URPS Ile-de-France formule plusieurs solutions pour "sauver la visite à domicile".

Elle demande tout d'abord une revalorisation des tarifs avec une "majoration pour les visites justifiées médicalement ou socialement", ainsi que l'application du "dépassement exceptionnel pour exigence particulière du patient en visite à domicile non justifiée".

Selon les médecins ayant répondu à l'enquête, le "bon niveau de rémunération" pour une visite à domicile de jour serait entre 70 euros et 80 €, de 100 € en début de nuit à 140 € en nuit profonde. Les tarifs actuels de sécurité sociale sont de 36,5 € en journée, 65 € en début de nuit et 70 € en nuit profonde.

L'URPS demande en outre la "facilitation des déplacements des médecins" (circulation et stationnement), mais aussi l'"intervention et l'accompagnement" des services sociaux d'aide à la personne afin d'éviter des hospitalisations.

syl/ab/APMnews

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