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20/02 2025
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PAS DE "MISSION IMPOSSIBLE" AU CH DE CHARTRES MAIS DES PROJETS NÉCESSITANT "DE SÉRIEUSES ÉCONOMIES"

CHARTRES, 20 février 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Chartres va devoir réaliser de "sérieuses économies" pour mener à bien ses nombreux projets en 2025 et maintenir son activité dynamique, a estimé fin janvier le directeur de l'établissement, Pierre Best, à l'occasion de la cérémonie des vœux.

Malgré une situation financière "préoccupante [et qui] s'aggrave d'année en année", la cérémonie des vœux de l'hôpital chartrain n'a pas été agrémentée de la musique du film "Mission impossible", a plaisanté Pierre Best dans son discours qu'APMnews a pu consulter.

Le déficit du CH, qui pourrait évoluer avec les dernières notifications de crédits, devrait atteindre environ 12 millions d'euros (M€) en 2024. Il serait la "conséquence des décisions des pouvoirs publics de sous-financer les hôpitaux, en ne suivant pas l'évolution de l'inflation et les augmentations de salaires décidées par ces mêmes pouvoirs publics".

Si la situation financière du budget principal de l'établissement s'est dégradée, elle est en "très nette amélioration" pour les Ehpad, a noté le directeur.

Pour autant, le CH compte mener de nombreux projets en 2025.

"Pour les concrétiser, il faudra de l'argent. [Or] il n'y a pas d'argent magique", a-t-il pointé. Pierre Best souhaite notamment s'appuyer sur le dynamisme de ses hôpitaux de jour afin de maintenir sa croissance d'activité. Si l'ambulatoire affiche un certain dynamisme, l'activité de médecine du CH a eu tendance à stagner en 2024 par rapport à 2023, et même à décroître en ce qui concerne la chirurgie.

Le CH devra ainsi entreprendre "de sérieuses économies par la modernisation de nos méthodes et organisations", a-t-il décrit.

Un nouveau projet d'établissement en préparation

Parmi les projets prévus pour cette année, Pierre Best a d'abord cité la construction du nouveau service de réanimation, "dont les premiers coups de pioche auront lieu durant le deuxième trimestre".

Ce projet, qui comprend également la refonte des urgences pédiatriques, a été retardé d'un an en raison d'un changement de prestataire, ou, selon les mots du directeur, d'"une entreprise de construction défaillante".

L'investissement de 14 M€ doit libérer de nombreuses autres opérations, "en particulier notre bloc opératoire, qui est vétuste", et va faire l'objet d'une modernisation pour 2,5 M€.

Le CH prévoit aussi la rénovation de son service de psychiatrie pédiatrique (4,4 M€), qui doit commencer en juin 2025, ou encore la relocalisation de son service de soins médicaux et de réadaptation (SMR) vers le site de Coudray (14,5 M€).

Pour ces opérations, "restera la question du complément de financement […] par emprunt mais aussi par aide de l'ARS [agence régionale de santé Centre-Val de Loire]", a-t-il pointé.

Le CH va également préparer en 2025 sa future visite de certification de la Haute autorité de santé (HAS), qui doit avoir lieu début 2026.

Le dernier chantier important porte sur la définition d'un nouveau projet d'établissement pour la période 2025-2030.

Faisant un brief bilan du précédent projet, Pierre Best a estimé que certaines ambitions avaient été réalisées, "notamment en ce qui concerne le développement des prises en charge ambulatoires", et d'autres ont été "différées dans le temps".

Il a ainsi mentionné les projets d'acquisition d'un robot chirurgical et d'installation d'une salle hybride, "qui devront émerger durant la période d'application du projet d'établissement".

Hôpitaux de jour et télésurveillance

L'année 2024 a néanmoins été marquée par plusieurs succès, a jugé le directeur.

Le lancement de l'unité de cardiologie ambulatoire avec ou sans rendez-vous (Ucasar) (cf dépêche du 06/12/2024 à 18:03), a permis d'optimiser l'organisation de la filière.

L'Ucasar offre la "prouesse de réaliser sur une même journée un diagnostic, des actes interventionnels lourds, de tracer en temps réel tous les éléments pour permettre aux professionnels de santé de ville de prendre le relais, et de permettre au patient de rentrer chez lui le soir", s'est-il enthousiasmé.

Le CH a acquis un troisième scanner en 2024, cofinancé par Chartres Métropole, et qui permet de "décongestionner les examens de notre service des urgences".

L'hôpital chartrain a surtout développé son offre de prises en charge alternatives à l'hospitalisation complète. Déjà par la création d'hôpitaux de jour d'urodynamique et de rhumatologie, mais également par l'extension des télésurveillances, qui concernent désormais la cardiologie, l'oncologie, la diabétologie, la néphrologie, la pneumologie, la gériatrie "et bientôt la gastro-entérologie".

Dans les cinq années à venir, l'établissement va être confronté à une augmentation de 30% de la population de plus de 75 ans. "C'est dire que si nous restons statiques, si nous ne prenons pas les devants pour prévenir et traiter la population âgée, celle-ci s'adressera spontanément à nous en urgence, saturant nos capacités", a résumé Pierre Best.

mg/ab/APMnews

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CHARTRES, 20 février 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Chartres va devoir réaliser de "sérieuses économies" pour mener à bien ses nombreux projets en 2025 et maintenir son activité dynamique, a estimé fin janvier le directeur de l'établissement, Pierre Best, à l'occasion de la cérémonie des vœux.

Malgré une situation financière "préoccupante [et qui] s'aggrave d'année en année", la cérémonie des vœux de l'hôpital chartrain n'a pas été agrémentée de la musique du film "Mission impossible", a plaisanté Pierre Best dans son discours qu'APMnews a pu consulter.

Le déficit du CH, qui pourrait évoluer avec les dernières notifications de crédits, devrait atteindre environ 12 millions d'euros (M€) en 2024. Il serait la "conséquence des décisions des pouvoirs publics de sous-financer les hôpitaux, en ne suivant pas l'évolution de l'inflation et les augmentations de salaires décidées par ces mêmes pouvoirs publics".

Si la situation financière du budget principal de l'établissement s'est dégradée, elle est en "très nette amélioration" pour les Ehpad, a noté le directeur.

Pour autant, le CH compte mener de nombreux projets en 2025.

"Pour les concrétiser, il faudra de l'argent. [Or] il n'y a pas d'argent magique", a-t-il pointé. Pierre Best souhaite notamment s'appuyer sur le dynamisme de ses hôpitaux de jour afin de maintenir sa croissance d'activité. Si l'ambulatoire affiche un certain dynamisme, l'activité de médecine du CH a eu tendance à stagner en 2024 par rapport à 2023, et même à décroître en ce qui concerne la chirurgie.

Le CH devra ainsi entreprendre "de sérieuses économies par la modernisation de nos méthodes et organisations", a-t-il décrit.

Un nouveau projet d'établissement en préparation

Parmi les projets prévus pour cette année, Pierre Best a d'abord cité la construction du nouveau service de réanimation, "dont les premiers coups de pioche auront lieu durant le deuxième trimestre".

Ce projet, qui comprend également la refonte des urgences pédiatriques, a été retardé d'un an en raison d'un changement de prestataire, ou, selon les mots du directeur, d'"une entreprise de construction défaillante".

L'investissement de 14 M€ doit libérer de nombreuses autres opérations, "en particulier notre bloc opératoire, qui est vétuste", et va faire l'objet d'une modernisation pour 2,5 M€.

Le CH prévoit aussi la rénovation de son service de psychiatrie pédiatrique (4,4 M€), qui doit commencer en juin 2025, ou encore la relocalisation de son service de soins médicaux et de réadaptation (SMR) vers le site de Coudray (14,5 M€).

Pour ces opérations, "restera la question du complément de financement […] par emprunt mais aussi par aide de l'ARS [agence régionale de santé Centre-Val de Loire]", a-t-il pointé.

Le CH va également préparer en 2025 sa future visite de certification de la Haute autorité de santé (HAS), qui doit avoir lieu début 2026.

Le dernier chantier important porte sur la définition d'un nouveau projet d'établissement pour la période 2025-2030.

Faisant un brief bilan du précédent projet, Pierre Best a estimé que certaines ambitions avaient été réalisées, "notamment en ce qui concerne le développement des prises en charge ambulatoires", et d'autres ont été "différées dans le temps".

Il a ainsi mentionné les projets d'acquisition d'un robot chirurgical et d'installation d'une salle hybride, "qui devront émerger durant la période d'application du projet d'établissement".

Hôpitaux de jour et télésurveillance

L'année 2024 a néanmoins été marquée par plusieurs succès, a jugé le directeur.

Le lancement de l'unité de cardiologie ambulatoire avec ou sans rendez-vous (Ucasar) (cf dépêche du 06/12/2024 à 18:03), a permis d'optimiser l'organisation de la filière.

L'Ucasar offre la "prouesse de réaliser sur une même journée un diagnostic, des actes interventionnels lourds, de tracer en temps réel tous les éléments pour permettre aux professionnels de santé de ville de prendre le relais, et de permettre au patient de rentrer chez lui le soir", s'est-il enthousiasmé.

Le CH a acquis un troisième scanner en 2024, cofinancé par Chartres Métropole, et qui permet de "décongestionner les examens de notre service des urgences".

L'hôpital chartrain a surtout développé son offre de prises en charge alternatives à l'hospitalisation complète. Déjà par la création d'hôpitaux de jour d'urodynamique et de rhumatologie, mais également par l'extension des télésurveillances, qui concernent désormais la cardiologie, l'oncologie, la diabétologie, la néphrologie, la pneumologie, la gériatrie "et bientôt la gastro-entérologie".

Dans les cinq années à venir, l'établissement va être confronté à une augmentation de 30% de la population de plus de 75 ans. "C'est dire que si nous restons statiques, si nous ne prenons pas les devants pour prévenir et traiter la population âgée, celle-ci s'adressera spontanément à nous en urgence, saturant nos capacités", a résumé Pierre Best.

mg/ab/APMnews

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