Actualités de l'Urgence - APM
PACA: LA SITUATION DES URGENCES S'EST AMÉLIORÉE PAR RAPPORT À L'ÉTÉ 2023 (DG D'ARS)
MARSEILLE, 30 août 2024 (APMnews) - La situation des urgences pendant l'été en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) s'est avérée plus favorable cette année, malgré une hausse notable du nombre de passages, a estimé Yann Bubien, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), dans une interview à APMnews, jeudi.
"La situation globalement s'est mieux passée que l'an dernier […] même s'il y a des difficultés importantes, à certains endroits qu'il ne faut pas négliger", a exposé Yann Bubien.
Anthony Valdez, directeur de l'organisation des soins, a souligné que par rapport à l'été 2023 "des services des urgences ont pu rouvrir", citant notamment celui de l'hôpital de Draguignan "longtemps en fonctionnement restreint".
"C'est une première illustration montrant que nous avons eu moins de tensions". Il a précisé que les urgences de Draguignan ont toujours accueilli les patients en urgences vitales.
Le groupement hospitalier de territoire (GHT) du Var "s'est mobilisé très en amont, dès février, pour mettre en commun les données, essayer d'appeler à la solidarité avec les autres établissements", mobilisant notamment la prime de solidarité territoriale (PST) et "d'autres dispositifs", a complété le directeur de l'organisation des soins.
Il a souligné qu'il y avait en 2023 une fébrilité dans les services d'urgences "qui tournaient avec beaucoup d'intérimaires [médicaux] dans des conditions qui n'étaient pas nécessairement très cadrées, très conformes aux textes désormais parfaitement appliqués. […] Les choses se sont bien stabilisées [depuis]".
Anthony Valdez a également évoqué la situation au sein de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM). L'établissement était en difficulté en 2023 avec un volume de "postes vacants énormissime, entre la Timone et l'hôpital Nord", ce qui "n'est plus le cas". L'établissement "a réussi à recruter, à devenir plus attractif".
"Généralement, quand le CHU va mieux, les autres [établissements] se portent mieux aussi", a-t-il considéré.
Anthony Valdez a ajouté qu'il n'y a "pas eu de crises majeures, de services arrivant à saturation" cet été en Paca, avec des services ayant "réorienté et/ou régulé" sans omettre "les points de crispation sur certains territoires".
La région compte 49 services des urgences, un nombre inchangé comparé à l'été 2023. Elle dispose également de 42 Smur, six Samu et cinq Helismur.
Le nombre de passages aux urgences a crû de plus de 5% en juillet-août par rapport à la même période en 2023 à 332.000, "malgré le fait qu'on ait six SAS [services d'accès aux soins]", soit un par département de la région, a poursuivi Yann Bubien.
Le nombre de passages aux urgences suivis d'une hospitalisation a quant à lui augmenté de 6,6% cet été à 63.000.
Un observatoire régional aux urgences d'ici fin 2024
Yann Bubien a mentionné des difficultés récurrentes dont celles du centre hospitalier (CH) de Manosque dont les urgences connaissent des fermetures nocturnes "depuis plus de deux ans", ou encore au sein des urgences de Pertuis et celles d'Aix-en-Provence.
Concernant Manosque, le directeur général a fait valoir l'importance d'avoir un projet médico-soignant de territoire, avec "si possible la constitution d'équipes territoriales" avec "l'accord des équipes".
"Les régulations de Manosque ont potentiellement des effets sur les urgences d'Aix-en-Provence", a complété Anthony Valdez.
Le directeur général prévoit de "remettre en place" fin 2024 un observatoire régional des urgences, un engagement pris par l'ARS dans le cadre du schéma régional de santé (SRS) 2023-2028 (cf dépêche du 08/11/2023 à 13:14). Une "préfiguration" sera mise en place en septembre, a-t-il précisé.
L'audit lancé cette année par l'ARS Paca sur six services des urgences (CH de Manosque, Hôpitaux privés de Provence, CH de Martigues, centre hospitalier intercommunal (CHI) d'Aix-Pertuis -site d'Aix-en-Provence et sites de Pertuis- et le CH de Carpentras) (cf dépêche du 19/03/2024 à 17:42) est terminé et sera présenté à partir de lundi 9 septembre aux services concernés, a également indiqué Yann Bubien.
L'objectif est de trouver les moyens "d'améliorer l'accueil des patients et le fonctionnement de nos services d'urgence sur le territoire" et mettre en place des actions dans ce sens "dans les semaines, les mois qui viennent", a-t-il exposé.
Anthony Valdez a ajouté que des pistes de travail devraient être discutées dans ce cadre sur les transports sanitaires avec une réflexion pour gagner du temps médical ou encore sur les besoins en lits et une meilleure répartition des Smur.
"En France, on a des difficultés de recrutement d'urgentistes, il va falloir qu'on travaille ensemble de manière à avoir une organisation la plus optimale pour l'ensemble de nos concitoyens", a fait valoir Yann Bubien.
Par ailleurs, le directeur général a détaillé plusieurs projets immobiliers concernant les urgences de la région soutenus financièrement par l'ARS dans le cadre du Ségur de la santé:
- reconstruction des urgences de Briançon financée à 100% par l'ARS (1,3 M€)
- réaménagement et extension des urgences de Carpentras (12,6 M€, dont 4,2 M€ d'aides de l'ARS)
- reconstruction du bâtiment de Grasse (13 M€, dont 2 M€ d'apport de l'agence)
- modernisation des urgences adultes d'Aubagne (800.000 €, à 100% financée par l'ARS)
- agrandissement du service à Orange (511.000 €, dont 400.000 € d'aides)
- extension des urgences pédiatriques de la Fondation Lenval à Nice (500.000 €, soutenue entièrement financièrement)
- restructuration des urgences de Fréjus/Saint-Raphaël (28 M€, dont 24,5 M€ à la charge de l'agence)
- restructuration et extension du service d'Avignon (16,6 M€, dont plus de 10 M€ émanant des fonds de l'ARS
- agrandissement des urgences adultes d'Aix-Pertuis (5,5 M€, dont 2 M€ de l'ARS) et pédiatriques (4,5 M€ dont 2 M€ d'aides de l'agence)
- rénovation des urgences d'Antibes (15 M€, le montant d'aide de l'ARS n'est pas fixé)
- rénovation et extension du service à Menton (6 M€, le soutien financier de l'agence est en discussion)
La prévention et la promotion de la santé parmi les priorités
Yann Bubien, arrivé à la tête de l'ARS en juillet (cf dépêche du 16/07/2024 à 19:13), a indiqué rencontrer actuellement sur le terrain les professionnels des établissements de santé, du médico-social, de la médecine de ville et les élus, entre autres, dans les six départements, afin de "travailler avec tous les acteurs" pour identifier "les difficultés et opportunités" de la région.
Parmi ses priorités pour la région, il a mentionné la prévention et la promotion de la santé et il "souhaite qu'on soit très ambitieux en la matière". "C'est extrêmement important et on peut s'améliorer notamment sur la vaccination", évoquant la campagne nationale de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV).
Il a également cité l'amélioration de la situation des urgences et de la permanence des soins, notamment dans les territoires "les plus en difficulté". "On travaillera avec les urgentistes, les élus, les professionnels paramédicaux, les professionnels de santé en général".
Le directeur général mise également sur l'accélération de projets dans le cadre du Ségur et prévoit de travailler avec les établissements et les collectivités territoriales dans ce cadre. Il a souligné l'importance d'améliorer "les conditions de travail des professionnels et l'accès aux soins et la qualité des soins des citoyens".
jyp/sl/APMnews
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PACA: LA SITUATION DES URGENCES S'EST AMÉLIORÉE PAR RAPPORT À L'ÉTÉ 2023 (DG D'ARS)
MARSEILLE, 30 août 2024 (APMnews) - La situation des urgences pendant l'été en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) s'est avérée plus favorable cette année, malgré une hausse notable du nombre de passages, a estimé Yann Bubien, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), dans une interview à APMnews, jeudi.
"La situation globalement s'est mieux passée que l'an dernier […] même s'il y a des difficultés importantes, à certains endroits qu'il ne faut pas négliger", a exposé Yann Bubien.
Anthony Valdez, directeur de l'organisation des soins, a souligné que par rapport à l'été 2023 "des services des urgences ont pu rouvrir", citant notamment celui de l'hôpital de Draguignan "longtemps en fonctionnement restreint".
"C'est une première illustration montrant que nous avons eu moins de tensions". Il a précisé que les urgences de Draguignan ont toujours accueilli les patients en urgences vitales.
Le groupement hospitalier de territoire (GHT) du Var "s'est mobilisé très en amont, dès février, pour mettre en commun les données, essayer d'appeler à la solidarité avec les autres établissements", mobilisant notamment la prime de solidarité territoriale (PST) et "d'autres dispositifs", a complété le directeur de l'organisation des soins.
Il a souligné qu'il y avait en 2023 une fébrilité dans les services d'urgences "qui tournaient avec beaucoup d'intérimaires [médicaux] dans des conditions qui n'étaient pas nécessairement très cadrées, très conformes aux textes désormais parfaitement appliqués. […] Les choses se sont bien stabilisées [depuis]".
Anthony Valdez a également évoqué la situation au sein de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM). L'établissement était en difficulté en 2023 avec un volume de "postes vacants énormissime, entre la Timone et l'hôpital Nord", ce qui "n'est plus le cas". L'établissement "a réussi à recruter, à devenir plus attractif".
"Généralement, quand le CHU va mieux, les autres [établissements] se portent mieux aussi", a-t-il considéré.
Anthony Valdez a ajouté qu'il n'y a "pas eu de crises majeures, de services arrivant à saturation" cet été en Paca, avec des services ayant "réorienté et/ou régulé" sans omettre "les points de crispation sur certains territoires".
La région compte 49 services des urgences, un nombre inchangé comparé à l'été 2023. Elle dispose également de 42 Smur, six Samu et cinq Helismur.
Le nombre de passages aux urgences a crû de plus de 5% en juillet-août par rapport à la même période en 2023 à 332.000, "malgré le fait qu'on ait six SAS [services d'accès aux soins]", soit un par département de la région, a poursuivi Yann Bubien.
Le nombre de passages aux urgences suivis d'une hospitalisation a quant à lui augmenté de 6,6% cet été à 63.000.
Un observatoire régional aux urgences d'ici fin 2024
Yann Bubien a mentionné des difficultés récurrentes dont celles du centre hospitalier (CH) de Manosque dont les urgences connaissent des fermetures nocturnes "depuis plus de deux ans", ou encore au sein des urgences de Pertuis et celles d'Aix-en-Provence.
Concernant Manosque, le directeur général a fait valoir l'importance d'avoir un projet médico-soignant de territoire, avec "si possible la constitution d'équipes territoriales" avec "l'accord des équipes".
"Les régulations de Manosque ont potentiellement des effets sur les urgences d'Aix-en-Provence", a complété Anthony Valdez.
Le directeur général prévoit de "remettre en place" fin 2024 un observatoire régional des urgences, un engagement pris par l'ARS dans le cadre du schéma régional de santé (SRS) 2023-2028 (cf dépêche du 08/11/2023 à 13:14). Une "préfiguration" sera mise en place en septembre, a-t-il précisé.
L'audit lancé cette année par l'ARS Paca sur six services des urgences (CH de Manosque, Hôpitaux privés de Provence, CH de Martigues, centre hospitalier intercommunal (CHI) d'Aix-Pertuis -site d'Aix-en-Provence et sites de Pertuis- et le CH de Carpentras) (cf dépêche du 19/03/2024 à 17:42) est terminé et sera présenté à partir de lundi 9 septembre aux services concernés, a également indiqué Yann Bubien.
L'objectif est de trouver les moyens "d'améliorer l'accueil des patients et le fonctionnement de nos services d'urgence sur le territoire" et mettre en place des actions dans ce sens "dans les semaines, les mois qui viennent", a-t-il exposé.
Anthony Valdez a ajouté que des pistes de travail devraient être discutées dans ce cadre sur les transports sanitaires avec une réflexion pour gagner du temps médical ou encore sur les besoins en lits et une meilleure répartition des Smur.
"En France, on a des difficultés de recrutement d'urgentistes, il va falloir qu'on travaille ensemble de manière à avoir une organisation la plus optimale pour l'ensemble de nos concitoyens", a fait valoir Yann Bubien.
Par ailleurs, le directeur général a détaillé plusieurs projets immobiliers concernant les urgences de la région soutenus financièrement par l'ARS dans le cadre du Ségur de la santé:
- reconstruction des urgences de Briançon financée à 100% par l'ARS (1,3 M€)
- réaménagement et extension des urgences de Carpentras (12,6 M€, dont 4,2 M€ d'aides de l'ARS)
- reconstruction du bâtiment de Grasse (13 M€, dont 2 M€ d'apport de l'agence)
- modernisation des urgences adultes d'Aubagne (800.000 €, à 100% financée par l'ARS)
- agrandissement du service à Orange (511.000 €, dont 400.000 € d'aides)
- extension des urgences pédiatriques de la Fondation Lenval à Nice (500.000 €, soutenue entièrement financièrement)
- restructuration des urgences de Fréjus/Saint-Raphaël (28 M€, dont 24,5 M€ à la charge de l'agence)
- restructuration et extension du service d'Avignon (16,6 M€, dont plus de 10 M€ émanant des fonds de l'ARS
- agrandissement des urgences adultes d'Aix-Pertuis (5,5 M€, dont 2 M€ de l'ARS) et pédiatriques (4,5 M€ dont 2 M€ d'aides de l'agence)
- rénovation des urgences d'Antibes (15 M€, le montant d'aide de l'ARS n'est pas fixé)
- rénovation et extension du service à Menton (6 M€, le soutien financier de l'agence est en discussion)
La prévention et la promotion de la santé parmi les priorités
Yann Bubien, arrivé à la tête de l'ARS en juillet (cf dépêche du 16/07/2024 à 19:13), a indiqué rencontrer actuellement sur le terrain les professionnels des établissements de santé, du médico-social, de la médecine de ville et les élus, entre autres, dans les six départements, afin de "travailler avec tous les acteurs" pour identifier "les difficultés et opportunités" de la région.
Parmi ses priorités pour la région, il a mentionné la prévention et la promotion de la santé et il "souhaite qu'on soit très ambitieux en la matière". "C'est extrêmement important et on peut s'améliorer notamment sur la vaccination", évoquant la campagne nationale de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV).
Il a également cité l'amélioration de la situation des urgences et de la permanence des soins, notamment dans les territoires "les plus en difficulté". "On travaillera avec les urgentistes, les élus, les professionnels paramédicaux, les professionnels de santé en général".
Le directeur général mise également sur l'accélération de projets dans le cadre du Ségur et prévoit de travailler avec les établissements et les collectivités territoriales dans ce cadre. Il a souligné l'importance d'améliorer "les conditions de travail des professionnels et l'accès aux soins et la qualité des soins des citoyens".
jyp/sl/APMnews