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15/10 2024
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OCCITANIE: TROIS ÉTABLISSEMENTS AUTORISÉS À SUSPENDRE LEURS URGENCES LA NUIT PENDANT PLUSIEURS MOIS

MONTPELLIER, 15 octobre 2024 (APMnews) - En raison d'un manque d'effectifs, trois établissements de santé de la région ont été autorisés à suspendre l'activité de leurs urgences la nuit pendant plusieurs mois et 11 à instaurer une régulation à l'entrée de ce service, a fait savoir début octobre l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie sur son site internet.

Malgré des "efforts de recrutements et de mobilisation de l'intérim", deux centres hospitaliers (CH) et une clinique privée d'Occitanie n'ont pas réussi à réunir les effectifs nécessaires à une couverture totale des plannings des urgences pour cet hiver, a expliqué l'ARS dans des arrêtés pris mi-septembre.

Il s'agit des CH de Lavaur (Tarn), de Castelsarrasin-Moissac (Tarn-et-Garonne) et de la clinique Bonnefon (Elsan) à Alès (Gard).

Le premier a été autorisé à suspendre temporairement ses urgences de 20h à 8h à compter du 23 septembre jusqu'au 31 janvier 2025. Pour le CH de Castelsarrasin-Moissac, la suspension a cours de 20h à 8h entre le 18 septembre et le 31 décembre. Enfin, pour la clinique, les urgences seront suspendues de 21h à 7h, du 23 septembre au 31 janvier 2025.

Ces trois établissements maintiennent toutefois le service ouvert durant la journée. Ils doivent par ailleurs organiser les modalités d'accueil et de prise en charge des patients avec les structures des urgences de leur territoire qui sont, elles, ouvertes 24h/24.

Le CH de Lavaur doit ainsi se coordonner avec le CHU de Toulouse, le CH d'Albi et le CH de Castres-Mazamet; le CH de Castelsarrasin-Moissac avec le CH de Montauban; et la clinique Bonnefon avec le CH d'Alès-Cévennes.

Dans un communiqué publié mercredi, la clinique Bonnefon a expliqué que "les difficultés de recrutement de personnel médical et paramédical de nuit ainsi que le contexte d'activité très réduite en nuit profonde ont conduit l'établissement à adapter son mode de fonctionnement depuis le 20 décembre 2022". Pour cet hiver, ces difficultés ont surtout concerné le personnel médical, a fait savoir l'établissement, l'incitant à demander cette autorisation auprès de l'ARS.

"Cette décision fait également suite à un travail de collaboration avec les partenaires de santé du territoire et notamment avec le CH [d'Alès-Cévennes] et la CPTS [communauté professionnelle territoriale de santé] La Cévenole afin d'améliorer les prises en charge en amont des urgences et ainsi privilégier les admissions directes lorsque cela est possible", a par ailleurs ajouté la clinique alésienne.

Cette dernière a en outre signé une convention avec un transporteur sanitaire pour des transferts inter-établissements afin d'assurer une continuité de prise en charge.

98,1% de la population à moins de 30 min des urgences

Par ailleurs, 11 établissements de santé (10 CH et une clinique) ont été autorisés à mettre en place une régulation de l'accès à leurs urgences sur des périodes de plusieurs semaines, allant de fin juillet, au plus tôt, à début décembre, au plus tard.

Il s'agit des CH d'Albi, de Comminges Pyrénées (Haute-Garonne), de Bagnols-sur-Cèze (Gard), de Rodez, de Decazeville (Aveyron), de Montauban, de Perpignan, de Castelsarrasin Moissac, de Saint-Affrique (Aveyron), de Gourdon (Lot) et de la clinique du Pont-de-Chaume (Elsan), à Montauban.

Là encore, le décalage entre le nombre de médecins urgentistes requis pour faire tourner le service et la réalité du nombre d'effectifs inscrits au planning justifie ces autorisations.

"Il y a lieu de prioriser l'accueil des patients le nécessitant au sein de la structure des urgences et de préserver les capacités de prise en charge des urgences vitales et fonctionnelles des structures mobiles d'urgence et de réanimation", est-il mis en avant dans les arrêtés de l'ARS.

L'agence rappelle que plus de 1,8 million de patients sont pris en charge chaque année dans les services d'urgence d'Occitanie, dont "25% seulement avaient un pronostic fonctionnel ou vital engagé et 80% ne nécessitaient pas d'hospitalisation à l'issue de leurs passages".

Outre les services de ces établissements de santé, les urgences sont aussi assurées par "les 13 Samu d'Occitanie [qui] prennent en charge plus de 2,6 millions d'appels par an, assurant un taux de décroché de 91,7% dont 65,9% sont décrochés en moins d'une minute", et les Smur.

"Le maillage actuel déployé dans le cadre du projet régional de santé [PRS, cf dépêche du 07/11/2023 à 16:56] permet d'assurer une couverture en moins de 30 min pour 98,1% de la population régionale", est-il souligné.

"Pas de fatalité" (Didier Jaffre)

Les régulations et les fermetures permettent "de gérer temporairement la crise, mais il n'y a pas de fatalité", a estimé le directeur général de l'ARS, Didier Jaffre, interrogé jeudi par APMnews. "A Perpignan, la clinique Saint-Pierre [Elsan] a rouvert ses urgences depuis 15 jours" après 11 mois de fermeture la nuit (cf dépêche du 26/10/2023 à 18:04), a-t-il par exemple cité.

Les établissements régulés sont souvent les mêmes, selon lui. "Dans le Tarn-et-Garonne, la régulation est en place depuis deux ans et demi. Cela a permis de maintenir les urgences de Moissac et de Montauban, sinon cela n'aurait pas tenu, les personnels seraient partis", a assuré Didier Jaffre.

Pour le directeur général de l'ARS, les suspensions des urgences la nuit dans les CH n'ont pas d'impact très important. "Ce sont des établissements où, la nuit, il y a peu d'activité", a-t-il avancé.

Le cas de la clinique Bonnefon est un peu différent. Avec la réforme des urgences prévue dans la révision à venir du PRS (cf dépêche du 11/10/2024 à 09:38), l'établissement alésien d'Elsan "va devoir décider s'il veut rester à tout prix service des urgences, et auquel cas fonctionner 24h/24, ou bien devenir une antenne de médecine d'urgence, et dans ce cas avoir des horaires adaptés", a-t-il expliqué.

Le choix revient à la clinique, a insisté Didier Jaffre. "Moi je n'impose pas à l'établissement de devenir antenne de médecine d'urgence, en revanche, s'il souhaite impérativement être service des urgences, il devra se donner les moyens de fonctionner 24h/24, parce que là, la fermeture temporaire ne sera plus possible", a-t-il prévenu.

mg/ab/APMnews

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OCCITANIE: TROIS ÉTABLISSEMENTS AUTORISÉS À SUSPENDRE LEURS URGENCES LA NUIT PENDANT PLUSIEURS MOIS

MONTPELLIER, 15 octobre 2024 (APMnews) - En raison d'un manque d'effectifs, trois établissements de santé de la région ont été autorisés à suspendre l'activité de leurs urgences la nuit pendant plusieurs mois et 11 à instaurer une régulation à l'entrée de ce service, a fait savoir début octobre l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie sur son site internet.

Malgré des "efforts de recrutements et de mobilisation de l'intérim", deux centres hospitaliers (CH) et une clinique privée d'Occitanie n'ont pas réussi à réunir les effectifs nécessaires à une couverture totale des plannings des urgences pour cet hiver, a expliqué l'ARS dans des arrêtés pris mi-septembre.

Il s'agit des CH de Lavaur (Tarn), de Castelsarrasin-Moissac (Tarn-et-Garonne) et de la clinique Bonnefon (Elsan) à Alès (Gard).

Le premier a été autorisé à suspendre temporairement ses urgences de 20h à 8h à compter du 23 septembre jusqu'au 31 janvier 2025. Pour le CH de Castelsarrasin-Moissac, la suspension a cours de 20h à 8h entre le 18 septembre et le 31 décembre. Enfin, pour la clinique, les urgences seront suspendues de 21h à 7h, du 23 septembre au 31 janvier 2025.

Ces trois établissements maintiennent toutefois le service ouvert durant la journée. Ils doivent par ailleurs organiser les modalités d'accueil et de prise en charge des patients avec les structures des urgences de leur territoire qui sont, elles, ouvertes 24h/24.

Le CH de Lavaur doit ainsi se coordonner avec le CHU de Toulouse, le CH d'Albi et le CH de Castres-Mazamet; le CH de Castelsarrasin-Moissac avec le CH de Montauban; et la clinique Bonnefon avec le CH d'Alès-Cévennes.

Dans un communiqué publié mercredi, la clinique Bonnefon a expliqué que "les difficultés de recrutement de personnel médical et paramédical de nuit ainsi que le contexte d'activité très réduite en nuit profonde ont conduit l'établissement à adapter son mode de fonctionnement depuis le 20 décembre 2022". Pour cet hiver, ces difficultés ont surtout concerné le personnel médical, a fait savoir l'établissement, l'incitant à demander cette autorisation auprès de l'ARS.

"Cette décision fait également suite à un travail de collaboration avec les partenaires de santé du territoire et notamment avec le CH [d'Alès-Cévennes] et la CPTS [communauté professionnelle territoriale de santé] La Cévenole afin d'améliorer les prises en charge en amont des urgences et ainsi privilégier les admissions directes lorsque cela est possible", a par ailleurs ajouté la clinique alésienne.

Cette dernière a en outre signé une convention avec un transporteur sanitaire pour des transferts inter-établissements afin d'assurer une continuité de prise en charge.

98,1% de la population à moins de 30 min des urgences

Par ailleurs, 11 établissements de santé (10 CH et une clinique) ont été autorisés à mettre en place une régulation de l'accès à leurs urgences sur des périodes de plusieurs semaines, allant de fin juillet, au plus tôt, à début décembre, au plus tard.

Il s'agit des CH d'Albi, de Comminges Pyrénées (Haute-Garonne), de Bagnols-sur-Cèze (Gard), de Rodez, de Decazeville (Aveyron), de Montauban, de Perpignan, de Castelsarrasin Moissac, de Saint-Affrique (Aveyron), de Gourdon (Lot) et de la clinique du Pont-de-Chaume (Elsan), à Montauban.

Là encore, le décalage entre le nombre de médecins urgentistes requis pour faire tourner le service et la réalité du nombre d'effectifs inscrits au planning justifie ces autorisations.

"Il y a lieu de prioriser l'accueil des patients le nécessitant au sein de la structure des urgences et de préserver les capacités de prise en charge des urgences vitales et fonctionnelles des structures mobiles d'urgence et de réanimation", est-il mis en avant dans les arrêtés de l'ARS.

L'agence rappelle que plus de 1,8 million de patients sont pris en charge chaque année dans les services d'urgence d'Occitanie, dont "25% seulement avaient un pronostic fonctionnel ou vital engagé et 80% ne nécessitaient pas d'hospitalisation à l'issue de leurs passages".

Outre les services de ces établissements de santé, les urgences sont aussi assurées par "les 13 Samu d'Occitanie [qui] prennent en charge plus de 2,6 millions d'appels par an, assurant un taux de décroché de 91,7% dont 65,9% sont décrochés en moins d'une minute", et les Smur.

"Le maillage actuel déployé dans le cadre du projet régional de santé [PRS, cf dépêche du 07/11/2023 à 16:56] permet d'assurer une couverture en moins de 30 min pour 98,1% de la population régionale", est-il souligné.

"Pas de fatalité" (Didier Jaffre)

Les régulations et les fermetures permettent "de gérer temporairement la crise, mais il n'y a pas de fatalité", a estimé le directeur général de l'ARS, Didier Jaffre, interrogé jeudi par APMnews. "A Perpignan, la clinique Saint-Pierre [Elsan] a rouvert ses urgences depuis 15 jours" après 11 mois de fermeture la nuit (cf dépêche du 26/10/2023 à 18:04), a-t-il par exemple cité.

Les établissements régulés sont souvent les mêmes, selon lui. "Dans le Tarn-et-Garonne, la régulation est en place depuis deux ans et demi. Cela a permis de maintenir les urgences de Moissac et de Montauban, sinon cela n'aurait pas tenu, les personnels seraient partis", a assuré Didier Jaffre.

Pour le directeur général de l'ARS, les suspensions des urgences la nuit dans les CH n'ont pas d'impact très important. "Ce sont des établissements où, la nuit, il y a peu d'activité", a-t-il avancé.

Le cas de la clinique Bonnefon est un peu différent. Avec la réforme des urgences prévue dans la révision à venir du PRS (cf dépêche du 11/10/2024 à 09:38), l'établissement alésien d'Elsan "va devoir décider s'il veut rester à tout prix service des urgences, et auquel cas fonctionner 24h/24, ou bien devenir une antenne de médecine d'urgence, et dans ce cas avoir des horaires adaptés", a-t-il expliqué.

Le choix revient à la clinique, a insisté Didier Jaffre. "Moi je n'impose pas à l'établissement de devenir antenne de médecine d'urgence, en revanche, s'il souhaite impérativement être service des urgences, il devra se donner les moyens de fonctionner 24h/24, parce que là, la fermeture temporaire ne sera plus possible", a-t-il prévenu.

mg/ab/APMnews

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