Actualités de l'Urgence - APM

Guillaume Wasmer était interrogé à la suite d'une conférence de presse, tenue lundi matin à Longjumeau, qui a réuni également les présidents des commissions médicales d'établissement (CME) du groupe hospitalier Nord Essonne (Longjumeau, Orsay, Juvisy), des représentants de l'agence régionale de santé (ARS), les maires des villes concernées ainsi que des représentants de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), de la Fédération hospitalière de France (FHF) et du centre hospitalier Sainte-Anne.

Le groupe hospitalier Nord Essonne (GHNE) est constitué des hôpitaux de Juvisy et de Longjumeau, lesquels ont fusionné le 1er janvier 2016 pour former le CH des Deux-Vallées, et du CH d'Orsay. Le CH des Deux-Vallées et le CH d'Orsay fusionneront à leur tour le 1er janvier 2018.

Les trois établissements ont formé en juillet 2016 un groupement hospitalier de territoire (GHT).

Outre la fusion juridique, les trois établissements ont un projet de regroupement de leurs activités de médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) sur le plateau de Saclay pour la fin 2023.

Ce projet a connu plusieurs avancées au cours des derniers mois, a expliqué à APMnews Guillaume Wasmer.

A la suite de la demande du directeur général de l'ARS Ile-de-France, auprès du ministère de la santé, que ce projet d'investissement soit inscrit dans le dispositif du Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo), les établissements ont reçu une réponse positive. Le 28 février, le ministère a en effet annoncé que le dossier avait été déclaré éligible au processus du Copermo.

"Nous espérons avoir une réponse sur la décision finale d'aide à l'investissement, fin 2017", précise Guillaume Wasmer.

Sans dévoiler le montant de l'aide espérée, il indique que le projet incluant les travaux et les équipements s'élève à "moins de 200 millions €", à 2024. Ce montant reposera sur de l'autofinancement, provenant notamment du produit de la cession des sites actuels, de l'emprunt et en principe une subvention extérieure.

En attendant le résultat de l'instruction du dossier par le Copermo, les établissements ont signé, en décembre 2016, l'achat d'un terrain implanté sur le plateau de Saclay, dans une zone d'aménagement concertée (ZAC). Interrogé sur le coût de l'acquisition, le directeur précise que le terrain a été donné par l'Etablissement public d'aménagement Paris-Saclay (Epaps).

Il existe dans cette zone "une vraie demande d'un hôpital", souligne Guillaume Wasmer qui évoque la forte progression démographique de ce territoire. L'hôpital pourra également profiter de "l'environnement exceptionnel du plateau et de ses relations privilégiées avec les établissements universitaires pour servir de terrain d'expérimentations à un certain nombre d'innovations, notamment en matière de médecine connectée", ajoute le GHNE dans un communiqué.

=3Baisse de 30% du nombre de lits et places

Une des autres avancées récentes porte sur l'élaboration de deux projets médicaux communs, l'un pour le futur hôpital qui sera construit, l'autre sur la période intermédiaire, située entre 2017 et 2023.

Le projet dit "Saclay" vise à regrouper les activités de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) des trois sites actuels à l'horizon 2023.

Les trois Smur seront maintenus à Longjumeau, Orsay et Juvisy. Les activités de psychiatrie, actuellement présentes sur le site de Bures-sur-Yvette, resteront sur place tandis que celles de soins de suite et réadaptation (SSR) seront regroupées à Orsay.

Le GHNE verra sa capacité totale passer de 973 lits et places à 686 lits et places en 2023, soit une baisse de 30%. La capacité du nouvel hôpital sera de 416 lits et places de MCO.

Cet établissement sera "fortement orienté" vers l'ambulatoire et sa réalisation s'accompagnera de la fermeture de services qui sont actuellement en "doublons", comme une maternité, un bloc opératoire et deux services d'urgences, justifie le GHNE dans un communiqué.

=3Suppression de plus de 500 emplois

Interrogé sur le volet social, Guillaume Wasmer annonce qu'en lien avec la réduction des capacités, il est prévu de supprimer "plus de 500 emplois" (en équivalents temps plein -ETP) sur un total actuel de 2.800 ETP (non médicaux et médicaux).

Ce nombre "peut paraître effrayant mais il faut savoir que l'on sera aidé par la démographie et le turn-over des personnels, puisque chaque année 289 personnes quittent les établissements, par mutation ou dans le cadre d'un départ en retraite", souligne-t-il.

La direction compte utiliser cette base pour mettre à profit les six ans à venir en vue de réduire les effectifs. "On va faire un peu de dentelle selon les services", précise Guillaume Wasmer. Par exemple, l'équipe unique de direction sera réduite de plus de 50% lorsqu'elle sera mise en place. A l'inverse, les effectifs des services techniques seront maintenus sur les trois sites jusqu'à l'ouverture du nouvel hôpital, afin d'assurer l'entretien et la maintenance des équipements actuels qui sont en outre vieillissants.

Pour mener à bien son projet social, le GHNE compte partir des "aspirations" des agents, entre ceux qui acceptent d'intégrer le futur hôpital à Saclay, ceux qui souhaitent aller dans d'autres hôpitaux ou encore ceux qui souhaitent changer de trajectoire professionnelle. Par exemple, ceux qui voudront travailler à l'hôpital de Saclay bénéficieront d'avantages pour leur logement, c'est-à-dire d'un accès plus facile à la propriété ou à la location.

=3Ouverture de trois centres de consultations et de soins urgents

En attendant de réaliser ce grand projet, le GHNE va, dès 2017, commencer à réorganiser l'offre de soins du Nord Essonne pour développer une offre de proximité "innovante".

Il entend ainsi mettre en place trois centres de consultations et de soins urgents (CCSU), l'un à Longjumeau dès cette année, un autre à Sainte-Geneviève-des-Bois en 2018 et un troisième à Juvisy en 2021.

"Ces centres, au sein desquels seront présents des médecins, du personnel infirmier, des équipements d'imagerie et de biologie, sept jours sur sept, permettront de traiter de 20 à 30.000 patients chacun par an", souligne le GHNE dans un communiqué.

san/ab/APMnews