Actualités de l'Urgence - APM

01/07 2024
Retour

MISE À JOUR DES CRITÈRES DIAGNOSTIQUES BIOLOGIQUES DE LA MALADIE D'ALZHEIMER AUX ETATS-UNIS

WASHINGTON, 1er juillet 2024 (APMnews) - Le National Institute on Aging (NIA, dépendant des NIH américains) et l'Alzheimer's Association ont publié les critères biologiques révisés visant à établir le diagnostic et le stade de maladie d'Alzheimer, tenant compte notamment des biomarqueurs sanguins.

Cet article, publié dans Alzheimer's & Dementia, contient notamment un système de classification actualisé des biomarqueurs de la maladie.

"Définir des maladies biologiquement, plutôt qu'à partir de leur présentation syndromique, est devenu la référence dans de nombreuses spécialités médicales, par exemple pour le cancer, les maladies cardiaques ou le diabète, et devient un concept fédérateur commun à toutes les maladies neurodégénératives", commente le premier auteur, le Dr Clifford Jack de la Mayo Clinic à Rochester, dans un communiqué de l'Alzheimer's Association diffusé jeudi.

Cette actualisation était nécessaire en raison des progrès réalisés dans la connaissance des processus biologiques sous-jacents à la maladie d'Alzheimer et dans la capacité à mesurer ces changements par des biomarqueurs, notamment sanguins, ainsi que de l'arrivée de médicaments qui ciblent ces processus, poursuit-il.

Le premier anticorps monoclonal ciblant le peptide amyloïde dans la maladie d'Alzheimer, l'aducanumab (Biogen/Eisai) a été autorisé aux Etats-Unis en juin 2021 mais en raison de polémiques concernant son homologation, il reste peu prescrit (cf dépêche du 02/01/2023 à 11:55 et dépêche du 05/08/2021 à 15:16). Le lécanémab (Leqembi*, Eisai/Biogen) a été ensuite homologué en juillet 2023 chez des patients souffrant d'une déficience cognitive légère ou un stade de démence léger (cf dépêche du 07/07/2023 à 10:09). Le donanémab (Lilly) doit être prochainement autorisé à un stade précoce de la maladie d'Alzheimer (cf dépêche du 11/06/2024 à 18:14), rappelle-t-on.

La maladie d'Alzheimer est un processus qui commence avec des changements biologiques des années avant la survenue de troubles cognitifs, notamment des troubles de la mémoire.

"Le diagnostic biologique de la maladie d'Alzheimer doit plutôt servir à aider, plutôt qu'à supplanter, l'évaluation clinique des personnes présentant un trouble cognitif", ajoute le Dr Jack. Ces données doivent servir de pont entre la recherche et la pratique clinique, commentent les chercheurs.

Ils ne recommandent pas, pour le moment, de diagnostiquer des personnes sans trouble cognitif en dehors d'un contexte de recherche observationnelle ou thérapeutique dans l'attente de l'homologation d'un médicament qui aurait démontré son efficacité à la prévenir le déclin cognitif.

La maladie d'Alzheimer est définie par des données neuropathologiques uniques et son diagnostic consiste à détecter par des biomarqueurs des changements neuropathologiques. Il s'agit de biomarqueurs centraux qui indiquent qu'une personne asymptomatique avec des résultats anormaux est à risque de développer des symptômes de maladie d'Alzheimer.

Les biomarqueurs centraux dits "Core 1" deviennent anormaux au début de la maladie et suffisent à établir le diagnostic de maladie d'Alzheimer chez des personnes asymptomatiques ou avec des symptômes. Il s'agit du peptide Abêta42 mesuré soit dans le liquide céphalorachidien, soit dans le sang, soit par tomographie par émission de positons (TEP) et des protéines tau phosphorylées p-tau217, p-tau181, p-tau231 mesurées dans le LCR ou le sang.

Il existe également des biomarqueurs centraux dits "Core 2" qui apportent des informations pronostiques et peuvent renforcer le diagnostic de maladie d'Alzheimer mais n'ont pas de valeur diagnostique utilisés seuls. Il s'agit d'autres formes phosphorylées de la protéine tau ou des fragments non phosphorylés ainsi que la présence de tau à la TEP.

D'autres biomarqueurs peuvent exister chez des personnes atteintes d'une maladie d'Alzheimer mais ne lui sont pas spécifiques, comme les neurofilaments à chaîne légère (Nfl), ou indiquent une comorbidité, comme l'alpha-synucléine.

Concernant le stade de la maladie, les chercheurs indiquent qu'il doit être déterminé uniquement chez les patients diagnostiqués sur la base des biomarqueurs "Core 1". Selon l'histoire naturelle de la maladie, celle-ci peut être à un stade initial, précoce, intermédiaire puis avancé, en fonction des résultats d'imagerie cérébrale par TEP du peptide amyloïde et de la protéine tau, et des biomarqueurs "Core 1".

(Alzheimer's & Dementia, publication en ligne du 27 juin)

ld/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

01/07 2024
Retour

MISE À JOUR DES CRITÈRES DIAGNOSTIQUES BIOLOGIQUES DE LA MALADIE D'ALZHEIMER AUX ETATS-UNIS

WASHINGTON, 1er juillet 2024 (APMnews) - Le National Institute on Aging (NIA, dépendant des NIH américains) et l'Alzheimer's Association ont publié les critères biologiques révisés visant à établir le diagnostic et le stade de maladie d'Alzheimer, tenant compte notamment des biomarqueurs sanguins.

Cet article, publié dans Alzheimer's & Dementia, contient notamment un système de classification actualisé des biomarqueurs de la maladie.

"Définir des maladies biologiquement, plutôt qu'à partir de leur présentation syndromique, est devenu la référence dans de nombreuses spécialités médicales, par exemple pour le cancer, les maladies cardiaques ou le diabète, et devient un concept fédérateur commun à toutes les maladies neurodégénératives", commente le premier auteur, le Dr Clifford Jack de la Mayo Clinic à Rochester, dans un communiqué de l'Alzheimer's Association diffusé jeudi.

Cette actualisation était nécessaire en raison des progrès réalisés dans la connaissance des processus biologiques sous-jacents à la maladie d'Alzheimer et dans la capacité à mesurer ces changements par des biomarqueurs, notamment sanguins, ainsi que de l'arrivée de médicaments qui ciblent ces processus, poursuit-il.

Le premier anticorps monoclonal ciblant le peptide amyloïde dans la maladie d'Alzheimer, l'aducanumab (Biogen/Eisai) a été autorisé aux Etats-Unis en juin 2021 mais en raison de polémiques concernant son homologation, il reste peu prescrit (cf dépêche du 02/01/2023 à 11:55 et dépêche du 05/08/2021 à 15:16). Le lécanémab (Leqembi*, Eisai/Biogen) a été ensuite homologué en juillet 2023 chez des patients souffrant d'une déficience cognitive légère ou un stade de démence léger (cf dépêche du 07/07/2023 à 10:09). Le donanémab (Lilly) doit être prochainement autorisé à un stade précoce de la maladie d'Alzheimer (cf dépêche du 11/06/2024 à 18:14), rappelle-t-on.

La maladie d'Alzheimer est un processus qui commence avec des changements biologiques des années avant la survenue de troubles cognitifs, notamment des troubles de la mémoire.

"Le diagnostic biologique de la maladie d'Alzheimer doit plutôt servir à aider, plutôt qu'à supplanter, l'évaluation clinique des personnes présentant un trouble cognitif", ajoute le Dr Jack. Ces données doivent servir de pont entre la recherche et la pratique clinique, commentent les chercheurs.

Ils ne recommandent pas, pour le moment, de diagnostiquer des personnes sans trouble cognitif en dehors d'un contexte de recherche observationnelle ou thérapeutique dans l'attente de l'homologation d'un médicament qui aurait démontré son efficacité à la prévenir le déclin cognitif.

La maladie d'Alzheimer est définie par des données neuropathologiques uniques et son diagnostic consiste à détecter par des biomarqueurs des changements neuropathologiques. Il s'agit de biomarqueurs centraux qui indiquent qu'une personne asymptomatique avec des résultats anormaux est à risque de développer des symptômes de maladie d'Alzheimer.

Les biomarqueurs centraux dits "Core 1" deviennent anormaux au début de la maladie et suffisent à établir le diagnostic de maladie d'Alzheimer chez des personnes asymptomatiques ou avec des symptômes. Il s'agit du peptide Abêta42 mesuré soit dans le liquide céphalorachidien, soit dans le sang, soit par tomographie par émission de positons (TEP) et des protéines tau phosphorylées p-tau217, p-tau181, p-tau231 mesurées dans le LCR ou le sang.

Il existe également des biomarqueurs centraux dits "Core 2" qui apportent des informations pronostiques et peuvent renforcer le diagnostic de maladie d'Alzheimer mais n'ont pas de valeur diagnostique utilisés seuls. Il s'agit d'autres formes phosphorylées de la protéine tau ou des fragments non phosphorylés ainsi que la présence de tau à la TEP.

D'autres biomarqueurs peuvent exister chez des personnes atteintes d'une maladie d'Alzheimer mais ne lui sont pas spécifiques, comme les neurofilaments à chaîne légère (Nfl), ou indiquent une comorbidité, comme l'alpha-synucléine.

Concernant le stade de la maladie, les chercheurs indiquent qu'il doit être déterminé uniquement chez les patients diagnostiqués sur la base des biomarqueurs "Core 1". Selon l'histoire naturelle de la maladie, celle-ci peut être à un stade initial, précoce, intermédiaire puis avancé, en fonction des résultats d'imagerie cérébrale par TEP du peptide amyloïde et de la protéine tau, et des biomarqueurs "Core 1".

(Alzheimer's & Dementia, publication en ligne du 27 juin)

ld/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.