Actualités de l'Urgence - APM
MICHEL BARNIER À MATIGNON: DE NOUVELLES RÉACTIONS TRÈS DIVERSES DU MONDE DE LA SANTÉ
L'ex-commissaire européen Michel Barnier a été nommé jeudi à Matignon, près de deux mois après la démission du gouvernement de Gabriel Attal (cf dépêche du 05/09/2024 à 18:45).
Sa nomination a suscité une série de premières réactions plutôt prudentes de la part du monde de la santé, exprimées jeudi dans différents communiqués et déclarations sur X (ex-Twitter) (cf dépêche du 05/09/2024 à 18:59).
Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHARE) "prend acte" de la nomination de Michel Barnier, a-t-il déclaré samedi.
Le SNPHARE "aspire à une stabilité des axes de travail permettant de sauvegarder et restaurer un service public hospitalier de qualité". Cette stabilité "nécessite une vision et un temps long rendant indispensable une loi de programmation de la santé… ainsi qu'un Ondam [objectif national de dépenses d'assurance maladie] enfin revalorisé et enfin garanti chaque année à sa juste hauteur".
Le syndicat demande également que "l'intégralité des chantiers en cours soit poursuivie, et ce, dans un calendrier resserré, pour des solutions réalistes, concrètes et efficaces", notamment le "chantier de la correction de l'injustice liée aux quatre ans d'ancienneté" et celui de la "permanence des soins".
Le déplacement de samedi à Necker est un "acte fort"
Action praticiens hôpital (APH), qui réunit Avenir hospitalier (AH) et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), se réjouit lundi du "souci affiché par le premier ministre de prendre enfin soin des services publics et prend acte que le premier déplacement officiel" a été la visite d'un hôpital public (cf dépêche du 07/09/2024 à 18:33).
"C'est un signal fort pour APH, qui doit être rapidement suivi de mesures concrètes" dont la nomination d'un nouveau ministre de plein exercice "chargé de la santé et de la prévention, capable de mettre en place une politique de rupture et de changements", ajoute-t-elle.
La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a appelé jeudi le nouveau premier ministre "à donner à la médecine libérale les moyens du choc d'attractivité promis", tout en saluant sa nomination.
"Cet homme d'Etat expérimenté, Européen engagé, a brillé dans ses capacités d'écoute en particulier dans ses fonctions de commissaire européen", mais sa "tâche est cependant immense tant le contexte économique est marqué par une aggravation inédite des comptes publics".
La "santé, en tête des préoccupations des Français, devra être au cœur de ses préoccupations", poursuit la confédération.
La CSMF est "fière du rôle qui a été le sien pour aboutir à la signature de la convention médicale évitant ainsi aux médecins libéraux de rester bloqués dans un règlement arbitral jusqu'en 2028". Cependant, "le compte n'y est pas" et la confédération "attend du premier ministre et de son futur gouvernement que ce choc d'attractivité soit au cœur de leurs préoccupations".
La Fédération des prestataires de santé à domicile (Fedepsad) a appelé vendredi à "relancer les chantiers indispensables à la sauvegarde de notre système de santé".
Dans le contexte de "fort déficit public", le futur gouvernement pourra "s'appuyer sur les propositions des prestataires de santé à domicile (PSAD) pour soutenir le système de santé de façon réaliste et pertinente".
"Le vieillissement de la population française et la chronicisation des pathologies font fortement croître les besoins de santé et impliquent de repenser les prises en charge. Les PSAD y sont prêts", précise la Fedepsad.
Les soignants "appellent à l'aide" et le ministre parle "d'économies"
Le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) a vivement réagi dimanche à la nomination de Michel Barnier.
"Les soignants appellent à l'aide. Au lieu de les écouter, le nouveau premier ministre parle de réorganiser et d'économiser. Quand les soins deviennent une équation budgétaire, qui en paie le prix?", écrit le syndicat.
"Nos hôpitaux traversent une crise sans précédent. Les soignants sont à bout de souffle, les services débordés. Pourtant, la réponse politique semble déconnectée de cette réalité. 'Il y a des progrès à faire dans l'organisation, des économies à réaliser', a déclaré le nouveau premier ministre, Michel Barnier, lors de sa visite à l'hôpital Necker. Des mots qui résonnent amèrement dans les couloirs des établissements où 6.000 postes infirmiers restent vacants", ajoute le SNPI.
Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) souhaite attirer l'attention de Michel Barnier sur "l'importance de la reprise immédiate des travaux parlementaires concernant la refonte du métier infirmier".
"Ces derniers mois, les infirmiers libéraux sont descendus dans la rue à plusieurs reprises pour demander une juste reconnaissance et valorisation des compétences infirmières. Loin d'avoir répondu à l'ensemble de nos revendications, le gouvernement avait alors laissé percevoir la tenue de négociations à l'automne prochain", poursuit le Sniil.
Il est "impératif pour la profession que ces négociations puissent se tenir avant la fin de l'année", ajoute le syndicat.
L'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas) a adressé vendredi une "lettre ouverte" au nouveau premier ministre dans laquelle elle demande que la "solidarité" soit "érigée au rang de grande cause nationale".
"Les maires, en première ligne face à la précarité croissante, dénoncent l'inaction de l'Etat et les coupes budgétaires qui affaiblissent la cohésion sociale", poursuit l'Unccas.
Ils appellent à une "politique de solidarité ambitieuse et transversale, demandant que la solidarité devienne une grande cause nationale, avec des résultats concrets avant les prochaines élections municipales", ajoute l'union.
syl/ab/APMnews
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MICHEL BARNIER À MATIGNON: DE NOUVELLES RÉACTIONS TRÈS DIVERSES DU MONDE DE LA SANTÉ
L'ex-commissaire européen Michel Barnier a été nommé jeudi à Matignon, près de deux mois après la démission du gouvernement de Gabriel Attal (cf dépêche du 05/09/2024 à 18:45).
Sa nomination a suscité une série de premières réactions plutôt prudentes de la part du monde de la santé, exprimées jeudi dans différents communiqués et déclarations sur X (ex-Twitter) (cf dépêche du 05/09/2024 à 18:59).
Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHARE) "prend acte" de la nomination de Michel Barnier, a-t-il déclaré samedi.
Le SNPHARE "aspire à une stabilité des axes de travail permettant de sauvegarder et restaurer un service public hospitalier de qualité". Cette stabilité "nécessite une vision et un temps long rendant indispensable une loi de programmation de la santé… ainsi qu'un Ondam [objectif national de dépenses d'assurance maladie] enfin revalorisé et enfin garanti chaque année à sa juste hauteur".
Le syndicat demande également que "l'intégralité des chantiers en cours soit poursuivie, et ce, dans un calendrier resserré, pour des solutions réalistes, concrètes et efficaces", notamment le "chantier de la correction de l'injustice liée aux quatre ans d'ancienneté" et celui de la "permanence des soins".
Le déplacement de samedi à Necker est un "acte fort"
Action praticiens hôpital (APH), qui réunit Avenir hospitalier (AH) et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), se réjouit lundi du "souci affiché par le premier ministre de prendre enfin soin des services publics et prend acte que le premier déplacement officiel" a été la visite d'un hôpital public (cf dépêche du 07/09/2024 à 18:33).
"C'est un signal fort pour APH, qui doit être rapidement suivi de mesures concrètes" dont la nomination d'un nouveau ministre de plein exercice "chargé de la santé et de la prévention, capable de mettre en place une politique de rupture et de changements", ajoute-t-elle.
La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a appelé jeudi le nouveau premier ministre "à donner à la médecine libérale les moyens du choc d'attractivité promis", tout en saluant sa nomination.
"Cet homme d'Etat expérimenté, Européen engagé, a brillé dans ses capacités d'écoute en particulier dans ses fonctions de commissaire européen", mais sa "tâche est cependant immense tant le contexte économique est marqué par une aggravation inédite des comptes publics".
La "santé, en tête des préoccupations des Français, devra être au cœur de ses préoccupations", poursuit la confédération.
La CSMF est "fière du rôle qui a été le sien pour aboutir à la signature de la convention médicale évitant ainsi aux médecins libéraux de rester bloqués dans un règlement arbitral jusqu'en 2028". Cependant, "le compte n'y est pas" et la confédération "attend du premier ministre et de son futur gouvernement que ce choc d'attractivité soit au cœur de leurs préoccupations".
La Fédération des prestataires de santé à domicile (Fedepsad) a appelé vendredi à "relancer les chantiers indispensables à la sauvegarde de notre système de santé".
Dans le contexte de "fort déficit public", le futur gouvernement pourra "s'appuyer sur les propositions des prestataires de santé à domicile (PSAD) pour soutenir le système de santé de façon réaliste et pertinente".
"Le vieillissement de la population française et la chronicisation des pathologies font fortement croître les besoins de santé et impliquent de repenser les prises en charge. Les PSAD y sont prêts", précise la Fedepsad.
Les soignants "appellent à l'aide" et le ministre parle "d'économies"
Le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) a vivement réagi dimanche à la nomination de Michel Barnier.
"Les soignants appellent à l'aide. Au lieu de les écouter, le nouveau premier ministre parle de réorganiser et d'économiser. Quand les soins deviennent une équation budgétaire, qui en paie le prix?", écrit le syndicat.
"Nos hôpitaux traversent une crise sans précédent. Les soignants sont à bout de souffle, les services débordés. Pourtant, la réponse politique semble déconnectée de cette réalité. 'Il y a des progrès à faire dans l'organisation, des économies à réaliser', a déclaré le nouveau premier ministre, Michel Barnier, lors de sa visite à l'hôpital Necker. Des mots qui résonnent amèrement dans les couloirs des établissements où 6.000 postes infirmiers restent vacants", ajoute le SNPI.
Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) souhaite attirer l'attention de Michel Barnier sur "l'importance de la reprise immédiate des travaux parlementaires concernant la refonte du métier infirmier".
"Ces derniers mois, les infirmiers libéraux sont descendus dans la rue à plusieurs reprises pour demander une juste reconnaissance et valorisation des compétences infirmières. Loin d'avoir répondu à l'ensemble de nos revendications, le gouvernement avait alors laissé percevoir la tenue de négociations à l'automne prochain", poursuit le Sniil.
Il est "impératif pour la profession que ces négociations puissent se tenir avant la fin de l'année", ajoute le syndicat.
L'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas) a adressé vendredi une "lettre ouverte" au nouveau premier ministre dans laquelle elle demande que la "solidarité" soit "érigée au rang de grande cause nationale".
"Les maires, en première ligne face à la précarité croissante, dénoncent l'inaction de l'Etat et les coupes budgétaires qui affaiblissent la cohésion sociale", poursuit l'Unccas.
Ils appellent à une "politique de solidarité ambitieuse et transversale, demandant que la solidarité devienne une grande cause nationale, avec des résultats concrets avant les prochaines élections municipales", ajoute l'union.
syl/ab/APMnews