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17/01 2023
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MÉDECINS LIBÉRAUX: LA CSMF APPELLE À UNE GRÈVE DE LA PERMANENCE DES SOINS

PARIS, 17 janvier 2023 (APMnews) - La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) appelle à une grève de la permanence des soins à compter du lundi 23 janvier, dénonçant l'absence de moyens financiers pour la future convention.

Plusieurs autres syndicats de médecins libéraux, qui ont participé à des séances de négociation en bilatéral avec l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) depuis le 9 janvier, ont également exprimé leur agacement voire leur colère sur la teneur des discussions.

Après un démarrage difficile début novembre 2022 (cf dépêche du 09/11/2022 à 19:16) puis un état des lieux des points de convergence (cf dépêche du 16/12/2022 à 17:05), les négociations conventionnelles se poursuivent en bilatéral, sous la pression du collectif Médecins pour demain (cf dépêche du 05/01/2023 à 18:53).

S'ils attendaient beaucoup des voeux du chef de l'Etat aux acteurs de santé, notamment au regard de la négociation en cours, les syndicats sont apparus consternés par ses annonces, l'accusant de méconnaître le monde libéral (cf dépêche du 09/01/2023 à 17:02).

La CSMF, qui réservait sa réaction à l'issue d'une bilatérale prévue le 11 janvier, déplore dans son communiqué, diffusé lundi, l'absence de moyens financiers alloués à la médecine libérale et la faiblesse de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) pour 2023.

Le syndicat, qui réaffirme porter "une politique de droits et de devoirs" et se dit convaincu "du nécessaire engagement populationnel", reproche à Emmanuel Macron de demander aux médecins "d'en faire plus sans [leur] en donner les moyens".

"Votre discours a trouvé l'écho attendu du côté de l'assurance maladie. La semaine dernière, lors des bilatérales, le mot-clé était 'devoirs'. Les moyens n'ont toujours pas été évoqués. Pire, on commence à comprendre entre les lignes qu'ils seront limités", reproche la CSMF au chef de l'Etat.

"Les médecins libéraux sont en colère", assure la confédération en lançant un appel à la grève de la permanence des soins. "Ce mouvement ne pourra aller qu'en se durcissant si rien ne bouge", prévient le syndicat.

"Nous avons besoin de moyens qui vont bien au-delà d'un Ondam de ville plus de 3,5% sous le niveau de l'inflation, une première en 25 ans", s'indigne la CSMF.

La FMF raille les propositions de l'Uncam

Dans un communiqué diffusé dimanche, la Fédération des médecins de France (FMF) a dénoncé les propositions formulées par l'assurance maladie lors des bilatérales, qu'elle a par ailleurs détaillées sur son site internet.

Parmi ces propositions sont évoquées la transformation du "forfait structure" en deux nouveaux forfaits, dont un forfait consacré à l'usage des outils numériques, la mise en place de quatre niveaux de consultation, et un "contrat d'engagement territorial" comportant des "avantages financiers".

A travers ce contrat, le médecin généraliste s'engagerait à réaliser un des objectifs au choix figurant dans chacune des quatre thématiques suivantes: accès aux soins, accès aux soins urgents, accès financier et engagement populationnel.

Aucun niveau de rémunération n'a été dévoilé à ce stade, souligne le syndicat.

"Le projet [de l'Uncam], c'est le discours des voeux du président de la République au monde de la santé mis en musique: plus de devoirs, moins de droits, juste celui de se taire et de courber l'échine", reproche la FMF, qui assure que les médecins "ne sont pas des petits pains que l'on peut multiplier en les divisant".

Avenir Spé n'exclut pas une mobilisation faute d'avancées

Dans un communiqué diffusé mardi, le syndicat Avenir Spé reproche à l'assurance maladie de proposer "ex abrupto une série d'obligations conditionnant d'éventuelles revalorisations tarifaires à des règles contestables et cela sans afficher le moindre chiffrage de ces revalorisations".

Le syndicat, qui explique avoir adressé à l'Uncam une série de "propositions structurantes, chiffrées au plan budgétaire", détaillées "discipline par discipline", lui reproche en substance de ne pas en avoir tenu compte en vue de la bilatérale.

"Comment ne pas comprendre que cette manière désinvolte de procéder ne peut que conduire à une situation de blocage, alors que cette convention sera déterminante pour rétablir confiance et motivation des médecins spécialistes libéraux?", s'interroge le syndicat.

Rappelant ses préconisations (cf dépêche du 03/02/2022 à 17:17), Avenir Spé attend "rapidement" des "propositions sérieuses, concrètes et suffisamment ambitieuses" faute de quoi le syndicat n'exclut pas d'appeler "à une mobilisation de tous les spécialistes sur l'ensemble du territoire", ni d'engager "des actions en coordination avec tous les acteurs du soin privé et public".

Les réunions bilatérales et des groupes de travail doivent se poursuivre jusqu'à une nouvelle séance multilatérale le 20 février.

vg/nc/APMnews

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MÉDECINS LIBÉRAUX: LA CSMF APPELLE À UNE GRÈVE DE LA PERMANENCE DES SOINS

PARIS, 17 janvier 2023 (APMnews) - La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) appelle à une grève de la permanence des soins à compter du lundi 23 janvier, dénonçant l'absence de moyens financiers pour la future convention.

Plusieurs autres syndicats de médecins libéraux, qui ont participé à des séances de négociation en bilatéral avec l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) depuis le 9 janvier, ont également exprimé leur agacement voire leur colère sur la teneur des discussions.

Après un démarrage difficile début novembre 2022 (cf dépêche du 09/11/2022 à 19:16) puis un état des lieux des points de convergence (cf dépêche du 16/12/2022 à 17:05), les négociations conventionnelles se poursuivent en bilatéral, sous la pression du collectif Médecins pour demain (cf dépêche du 05/01/2023 à 18:53).

S'ils attendaient beaucoup des voeux du chef de l'Etat aux acteurs de santé, notamment au regard de la négociation en cours, les syndicats sont apparus consternés par ses annonces, l'accusant de méconnaître le monde libéral (cf dépêche du 09/01/2023 à 17:02).

La CSMF, qui réservait sa réaction à l'issue d'une bilatérale prévue le 11 janvier, déplore dans son communiqué, diffusé lundi, l'absence de moyens financiers alloués à la médecine libérale et la faiblesse de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) pour 2023.

Le syndicat, qui réaffirme porter "une politique de droits et de devoirs" et se dit convaincu "du nécessaire engagement populationnel", reproche à Emmanuel Macron de demander aux médecins "d'en faire plus sans [leur] en donner les moyens".

"Votre discours a trouvé l'écho attendu du côté de l'assurance maladie. La semaine dernière, lors des bilatérales, le mot-clé était 'devoirs'. Les moyens n'ont toujours pas été évoqués. Pire, on commence à comprendre entre les lignes qu'ils seront limités", reproche la CSMF au chef de l'Etat.

"Les médecins libéraux sont en colère", assure la confédération en lançant un appel à la grève de la permanence des soins. "Ce mouvement ne pourra aller qu'en se durcissant si rien ne bouge", prévient le syndicat.

"Nous avons besoin de moyens qui vont bien au-delà d'un Ondam de ville plus de 3,5% sous le niveau de l'inflation, une première en 25 ans", s'indigne la CSMF.

La FMF raille les propositions de l'Uncam

Dans un communiqué diffusé dimanche, la Fédération des médecins de France (FMF) a dénoncé les propositions formulées par l'assurance maladie lors des bilatérales, qu'elle a par ailleurs détaillées sur son site internet.

Parmi ces propositions sont évoquées la transformation du "forfait structure" en deux nouveaux forfaits, dont un forfait consacré à l'usage des outils numériques, la mise en place de quatre niveaux de consultation, et un "contrat d'engagement territorial" comportant des "avantages financiers".

A travers ce contrat, le médecin généraliste s'engagerait à réaliser un des objectifs au choix figurant dans chacune des quatre thématiques suivantes: accès aux soins, accès aux soins urgents, accès financier et engagement populationnel.

Aucun niveau de rémunération n'a été dévoilé à ce stade, souligne le syndicat.

"Le projet [de l'Uncam], c'est le discours des voeux du président de la République au monde de la santé mis en musique: plus de devoirs, moins de droits, juste celui de se taire et de courber l'échine", reproche la FMF, qui assure que les médecins "ne sont pas des petits pains que l'on peut multiplier en les divisant".

Avenir Spé n'exclut pas une mobilisation faute d'avancées

Dans un communiqué diffusé mardi, le syndicat Avenir Spé reproche à l'assurance maladie de proposer "ex abrupto une série d'obligations conditionnant d'éventuelles revalorisations tarifaires à des règles contestables et cela sans afficher le moindre chiffrage de ces revalorisations".

Le syndicat, qui explique avoir adressé à l'Uncam une série de "propositions structurantes, chiffrées au plan budgétaire", détaillées "discipline par discipline", lui reproche en substance de ne pas en avoir tenu compte en vue de la bilatérale.

"Comment ne pas comprendre que cette manière désinvolte de procéder ne peut que conduire à une situation de blocage, alors que cette convention sera déterminante pour rétablir confiance et motivation des médecins spécialistes libéraux?", s'interroge le syndicat.

Rappelant ses préconisations (cf dépêche du 03/02/2022 à 17:17), Avenir Spé attend "rapidement" des "propositions sérieuses, concrètes et suffisamment ambitieuses" faute de quoi le syndicat n'exclut pas d'appeler "à une mobilisation de tous les spécialistes sur l'ensemble du territoire", ni d'engager "des actions en coordination avec tous les acteurs du soin privé et public".

Les réunions bilatérales et des groupes de travail doivent se poursuivre jusqu'à une nouvelle séance multilatérale le 20 février.

vg/nc/APMnews

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