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17/03 2025
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MCO: RECUL DES TAUX DE FERMETURE DES LITS DANS LES CHU ET LES CH EN 2024 (FHF)

PARIS, 17 mars 2025 (APMnews) - Le taux global de fermeture des lits en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) des hôpitaux en 2024 a reculé de 1,3 point en un an, à 5,7% en 2024, une tendance qui a profité à la fois aux CHU et aux centres hospitaliers (CH), selon une enquête sur les capacités d'hospitalisation des établissements de santé publics, présentée par la Fédération hospitalière de France (FHF), lors d'une conférence de presse lundi.

Au total, 403 établissements publics de santé (soit 50% des hôpitaux) ont répondu à cette enquête, qui constitue un volet du deuxième baromètre de la FHF sur l'accès aux soins présenté lundi, a exposé Vincent Ollivier, responsable adjoint du pôle "offres" à la FHF.

Il a précisé que la FHF, en matière de méthodologie, a effectué la "comparaison pour chaque établissement du capacitaire théorique en journées d'hospitalisation, ainsi que le nombre de journées de fermeture de lits pour des raisons conjoncturelles et temporaires". Il a ajouté que "les fermetures structurelles de lits qui correspondent à une évolution des modes de prises en charge […] ne sont pas concernées".

Les répondants sont composés à 82% de CH, à 13% de centres hospitaliers spécialisés (CHS) et à 5% de CHU (21 des 32 CHU/CHR).

Les CHU ont enregistré une baisse significative du taux de fermeture des lits MCO en 2024 à 6,1%, soit 1,8 point de moins qu'en 2023.

Pour les CH, le taux de fermeture a reculé de 0,7 point en 2024 à 5,5%.

Selon l'étude de la FHF, "la fermeture de lits ponctuels face aux difficultés concerne une large majorité des CH". Ils n'étaient que 26% à assurer n'avoir fermé aucun lit en MCO.

Dans le détail, 71% expliquent avoir dû fermer, "même ponctuellement", des lits en médecine, 72% des lits de chirurgie et 65% en soins critiques.

En médecine, le taux de fermeture global est passé de 7,2% en 2023 à 5,8% en 2024.

Le taux s'est également amélioré en soins critiques dans une moindre mesure (de 4,6% en 2023 à 4,4% en 2024), mais s'est dégradé en obstétrique (de 1,6% en 2023 à 1,9% en 2024).

En chirurgie, le taux de fermeture a reculé de 1,2 point à 6,2% en 2024.

Néanmoins, la FHF a constaté des taux d'ouverture des blocs opératoires en baisse en 2024 (-2 points à 79%). En outre, 30% d'établissements ont été contraints de réduire l'amplitude horaire des blocs en 2024.

Les fermetures de blocs "s'expliquent majoritairement par des difficultés RH [ressources humaines]". Ainsi, 54% des répondants ont mentionné les difficultés RH des personnels non médicaux et 47% les difficultés en matière de personnel médical.

Autres facteurs de difficultés: les problèmes liés aux travaux cités par 44% des établissements et la diminution d'activité par 27%.

La principale raison mentionnée pour les fermetures reste les difficultés en matière de ressources humaines (53% en 2024, contre 63% en 2023).

Pour 2025, "les établissements anticipent des réouvertures de lits dans certains secteurs", notamment en médecine (plus de 70% des répondants) et soins médicaux et de réadaptation (SMR) (près de 70%), mais "moins en obstétrique [moins de 20%] ou en chirurgie [environ 35%]".

Un établissement sur cinq a fermé un service d'urgence au moins une fois en 2024

Ils sont 11% des établissements à s'être déclarés en plan blanc en 2024. "La médiane de jours de déclaration en plan blanc était de 15", a souligné Vincent Ollivier.

En parallèle, 37% des hôpitaux interrogés se sont déclarés "hôpital en tension". La médiane du nombre de jours dans cette situation était de 57 en 2024.

Les premières causes de déclaration "hôpital en tension" ou en plan blanc étaient les carences de lits d'aval (47%), l'afflux de patients aux urgences (39%), le manque de personnels/les difficultés de recrutement (12%) et l'absentéisme médical ou paramédical (8%).

Par ailleurs, 20% des établissements ont déclaré avoir fermé au moins une fois leur service d'urgence en 2024, soit 7 points de moins qu'en 2023. Ces fermetures étaient "principalement ponctuelles".

En outre, 31% des établissements ont dit "avoir fermé au moins une fois une ou plusieurs lignes" de Smur en 2024. Ils étaient 33% dans cette situation en 2023.

L'amélioration en matière de ressources humaines se confirmerait en 2024

Ces fermetures de lits ou d'urgences en recul vont de pair avec une amélioration de la situation des ressources humaines, de la progression de l'activité en 2024 et de la réduction de la dette de soins (cf dépêche du 17/03/2025 à 16:34), a constaté Arnaud Robinet, président de la FHF.

Il a pointé "un recul notable des tensions RH" à l'hôpital et a évoqué un taux de postes vacants qui diminue pour les infirmières à 3% en 2023, contre 5,7% en 2022. Le taux de postes vacants a "également" reculé pour les aides-soignantes. Selon lui, la tendance "semble se confirmer en 2024" avec "un nombre de recrutements infirmiers et aides-soignants supérieur au nombre de départs dans les grands établissements" sur les huit premiers mois.

Il a en outre fait part d'une baisse de l'absentéisme à 9,5% en 2023, contre 11,1% en 2022 "grâce au recrutement et à l'amélioration des rémunérations et des conditions de travail". Cette tendance semble "également se poursuivre en 2024" sans toutefois "retrouver le niveau d'avant-crise Covid", a-t-il complété.

Le président de la FHF a mentionné des défis qui "subsistent" en matière de ressources humaines hospitalières: "finaliser la réforme des métiers infirmiers, sécuriser les financements par la formation et l'attractivité des carrières, mieux coordonner les ressources humaines au niveau territorial."

"Si une nouvelle pandémie survenait, nous serions mieux préparés sur le plan organisationnel, mais la fatigue et la lassitude des soignants reste une considération majeure à prendre en compte", a-t-il ajouté.

jyp/sl/APMnews

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PARIS, 17 mars 2025 (APMnews) - Le taux global de fermeture des lits en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) des hôpitaux en 2024 a reculé de 1,3 point en un an, à 5,7% en 2024, une tendance qui a profité à la fois aux CHU et aux centres hospitaliers (CH), selon une enquête sur les capacités d'hospitalisation des établissements de santé publics, présentée par la Fédération hospitalière de France (FHF), lors d'une conférence de presse lundi.

Au total, 403 établissements publics de santé (soit 50% des hôpitaux) ont répondu à cette enquête, qui constitue un volet du deuxième baromètre de la FHF sur l'accès aux soins présenté lundi, a exposé Vincent Ollivier, responsable adjoint du pôle "offres" à la FHF.

Il a précisé que la FHF, en matière de méthodologie, a effectué la "comparaison pour chaque établissement du capacitaire théorique en journées d'hospitalisation, ainsi que le nombre de journées de fermeture de lits pour des raisons conjoncturelles et temporaires". Il a ajouté que "les fermetures structurelles de lits qui correspondent à une évolution des modes de prises en charge […] ne sont pas concernées".

Les répondants sont composés à 82% de CH, à 13% de centres hospitaliers spécialisés (CHS) et à 5% de CHU (21 des 32 CHU/CHR).

Les CHU ont enregistré une baisse significative du taux de fermeture des lits MCO en 2024 à 6,1%, soit 1,8 point de moins qu'en 2023.

Pour les CH, le taux de fermeture a reculé de 0,7 point en 2024 à 5,5%.

Selon l'étude de la FHF, "la fermeture de lits ponctuels face aux difficultés concerne une large majorité des CH". Ils n'étaient que 26% à assurer n'avoir fermé aucun lit en MCO.

Dans le détail, 71% expliquent avoir dû fermer, "même ponctuellement", des lits en médecine, 72% des lits de chirurgie et 65% en soins critiques.

En médecine, le taux de fermeture global est passé de 7,2% en 2023 à 5,8% en 2024.

Le taux s'est également amélioré en soins critiques dans une moindre mesure (de 4,6% en 2023 à 4,4% en 2024), mais s'est dégradé en obstétrique (de 1,6% en 2023 à 1,9% en 2024).

En chirurgie, le taux de fermeture a reculé de 1,2 point à 6,2% en 2024.

Néanmoins, la FHF a constaté des taux d'ouverture des blocs opératoires en baisse en 2024 (-2 points à 79%). En outre, 30% d'établissements ont été contraints de réduire l'amplitude horaire des blocs en 2024.

Les fermetures de blocs "s'expliquent majoritairement par des difficultés RH [ressources humaines]". Ainsi, 54% des répondants ont mentionné les difficultés RH des personnels non médicaux et 47% les difficultés en matière de personnel médical.

Autres facteurs de difficultés: les problèmes liés aux travaux cités par 44% des établissements et la diminution d'activité par 27%.

La principale raison mentionnée pour les fermetures reste les difficultés en matière de ressources humaines (53% en 2024, contre 63% en 2023).

Pour 2025, "les établissements anticipent des réouvertures de lits dans certains secteurs", notamment en médecine (plus de 70% des répondants) et soins médicaux et de réadaptation (SMR) (près de 70%), mais "moins en obstétrique [moins de 20%] ou en chirurgie [environ 35%]".

Un établissement sur cinq a fermé un service d'urgence au moins une fois en 2024

Ils sont 11% des établissements à s'être déclarés en plan blanc en 2024. "La médiane de jours de déclaration en plan blanc était de 15", a souligné Vincent Ollivier.

En parallèle, 37% des hôpitaux interrogés se sont déclarés "hôpital en tension". La médiane du nombre de jours dans cette situation était de 57 en 2024.

Les premières causes de déclaration "hôpital en tension" ou en plan blanc étaient les carences de lits d'aval (47%), l'afflux de patients aux urgences (39%), le manque de personnels/les difficultés de recrutement (12%) et l'absentéisme médical ou paramédical (8%).

Par ailleurs, 20% des établissements ont déclaré avoir fermé au moins une fois leur service d'urgence en 2024, soit 7 points de moins qu'en 2023. Ces fermetures étaient "principalement ponctuelles".

En outre, 31% des établissements ont dit "avoir fermé au moins une fois une ou plusieurs lignes" de Smur en 2024. Ils étaient 33% dans cette situation en 2023.

L'amélioration en matière de ressources humaines se confirmerait en 2024

Ces fermetures de lits ou d'urgences en recul vont de pair avec une amélioration de la situation des ressources humaines, de la progression de l'activité en 2024 et de la réduction de la dette de soins (cf dépêche du 17/03/2025 à 16:34), a constaté Arnaud Robinet, président de la FHF.

Il a pointé "un recul notable des tensions RH" à l'hôpital et a évoqué un taux de postes vacants qui diminue pour les infirmières à 3% en 2023, contre 5,7% en 2022. Le taux de postes vacants a "également" reculé pour les aides-soignantes. Selon lui, la tendance "semble se confirmer en 2024" avec "un nombre de recrutements infirmiers et aides-soignants supérieur au nombre de départs dans les grands établissements" sur les huit premiers mois.

Il a en outre fait part d'une baisse de l'absentéisme à 9,5% en 2023, contre 11,1% en 2022 "grâce au recrutement et à l'amélioration des rémunérations et des conditions de travail". Cette tendance semble "également se poursuivre en 2024" sans toutefois "retrouver le niveau d'avant-crise Covid", a-t-il complété.

Le président de la FHF a mentionné des défis qui "subsistent" en matière de ressources humaines hospitalières: "finaliser la réforme des métiers infirmiers, sécuriser les financements par la formation et l'attractivité des carrières, mieux coordonner les ressources humaines au niveau territorial."

"Si une nouvelle pandémie survenait, nous serions mieux préparés sur le plan organisationnel, mais la fatigue et la lassitude des soignants reste une considération majeure à prendre en compte", a-t-il ajouté.

jyp/sl/APMnews

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