Actualités de l'Urgence - APM

MAYOTTE: ALORS QUE LE BILAN S'ALOURDIT, LES RENFORTS HUMAINS ET MATÉRIELS S'INTENSIFIENT
Le ministère de l'intérieur a annoncé jeudi un nouveau bilan officiel des blessés pris en charge. Tout en indiquant que le bilan humain était "très délicat à consolider", il a déclaré que le nombre de blessés avait fortement augmenté, s'établissant jeudi soir à 67 "graves" et à 2.432 blessés "légers".
La comptabilisation officielle faisait toujours état des décès de 22 personnes à l'hôpital et de neuf en commune, soit 31.
Mais le nombre de morts "n'est pas adéquation avec la réalité des 100.000 personnes qui vivent dans un habitat précaire", a souligné la Place Beauvau, déclarant qu'une mission de recherche des morts avait été lancée et que "70% des habitants ont été gravement touchés" par le cyclone.
Dans le domaine de la santé, le centre de crises sanitaires du ministère de la santé et de l'accès aux soins a rappelé vendredi, dans un communiqué, avoir engagé "plusieurs actions", citant l'"envoi de renforts humains", de "matériel d'urgence", de "médicaments", un "appui aux opérations d'évacuations sanitaires", la "mise en place d'un accompagnement médico-psychologique pour les personnes en détresse psychologique", ou encore un "appui et des renforts à l'agence régionale de santé".
Vendredi matin, sur France Info, Geneviève Darrieussecq, ministre de la santé et de l'accès aux soins démissionnaire, a annoncé que 109 patients avec des maladies lourdes ou chroniques avaient rejoint La Réunion.
Concernant les renforts humains qui sont issus pour la plupart de la réserve sanitaire, "plus de 1.000 volontaires se sont déclarés pour venir renforcer les équipes à Mayotte", annonce le centre de crises sanitaires. Au 19 décembre, 113 réservistes étaient sur place, rappelle-t-il.
Les besoins qui ont été identifiés en lien avec l'ARS et le centre hospitalier, portent sur des médecins (urgentistes, néphrologues, anesthésistes, réanimateurs), des chirurgiens (orthopédistes et viscéraux), des traumatologues, des sages-femmes, des infirmiers, des psychologues, des préparateurs en pharmacie et des pharmaciens hospitaliers.
"Une 'base vie' sera montée à côté du centre hospitalier de Mayotte pour accueillir dans les meilleures conditions possibles 150 renforts humains", précise-t-il.
De son côté, dans un message posté sur le réseau X, le ministre des armées démissionnaire, Sébastien Lecornu, a annoncé que "près de 800 militaires" étaient à Mayotte et que "davantage arriveront dans les jours à venir".
"Le pont aérien et maritime se densifie encore, avec jusqu'à quatre rotations quotidiennes d'A400M et deux de Casa permettant l'acheminement de 50 à 60 tonnes de fret", a-t-il ajouté. Il a aussi annoncé qu'un second A400M allait rejoindre le dispositif et évoqué l'arrivée du Champlain, premier navire à avoir accosté au port de Longoni et qui "a apporté 80 tonnes de vivres dont de l'eau potable".
Environ 750 blessés pris en charge dans des postes mobiles
"Du matériel d'urgence, des produits de santé et des médicaments nécessaires pour soigner les habitants de Mayotte ont été et continuent d'être envoyés sur place", souligne de son côté le centre de crises sanitaires.
A ce titre, des postes sanitaires mobiles, ayant vocation à renforcer l'intervention de l'aide médicale urgente de prise en charge des patients, "ont été projetés, permettant la prise en charge de 750 blessés".
"En début de semaine prochaine, une unité de soins mobile sera également projetée sur place ainsi qu'un hôpital de campagne (Escrim) qui sera mis en place en lien avec la sécurité civile", ajoute le centre. Selon le ministère de l'intérieur, le matériel pour installer l'Escrim était vendredi "en cours d'acheminement" et son implantation est prévue sur le stade de Mamoudzou.
Des mesures de santé publique
Face à la situation sanitaire exceptionnelle en cours à Mayotte, le centre de crises sanitaires du ministère de la santé et de l'accès aux soins a réaffirmé qu'il mettait en œuvre des mesures de santé publique pour la maîtrise des risques sanitaires (cf dépêche du 19/12/2024 à 19:54).
A ce titre, après avoir identifié certains risques, "les autorités sanitaires travaillent à la préparation de réponses adaptées".
Comme expliqué jeudi à la presse, le centre engage une surveillance:
- des maladies à transmission vectorielle, l'accumulation d'eaux stagnantes engendrant un risque de prolifération des moustiques, ce qui augmente le risque de transmission de la dengue et du chikungunya
- des maladies à transmission hydrique, la contamination des sources d'eau potable pouvant entraîner la diffusion de ces maladies
- des maladies d'origine alimentaire, les coupures d'électricité entraînant des ruptures de la chaîne du froid et la potentielle contamination des aliments.
san/nc/APMnews
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MAYOTTE: ALORS QUE LE BILAN S'ALOURDIT, LES RENFORTS HUMAINS ET MATÉRIELS S'INTENSIFIENT
Le ministère de l'intérieur a annoncé jeudi un nouveau bilan officiel des blessés pris en charge. Tout en indiquant que le bilan humain était "très délicat à consolider", il a déclaré que le nombre de blessés avait fortement augmenté, s'établissant jeudi soir à 67 "graves" et à 2.432 blessés "légers".
La comptabilisation officielle faisait toujours état des décès de 22 personnes à l'hôpital et de neuf en commune, soit 31.
Mais le nombre de morts "n'est pas adéquation avec la réalité des 100.000 personnes qui vivent dans un habitat précaire", a souligné la Place Beauvau, déclarant qu'une mission de recherche des morts avait été lancée et que "70% des habitants ont été gravement touchés" par le cyclone.
Dans le domaine de la santé, le centre de crises sanitaires du ministère de la santé et de l'accès aux soins a rappelé vendredi, dans un communiqué, avoir engagé "plusieurs actions", citant l'"envoi de renforts humains", de "matériel d'urgence", de "médicaments", un "appui aux opérations d'évacuations sanitaires", la "mise en place d'un accompagnement médico-psychologique pour les personnes en détresse psychologique", ou encore un "appui et des renforts à l'agence régionale de santé".
Vendredi matin, sur France Info, Geneviève Darrieussecq, ministre de la santé et de l'accès aux soins démissionnaire, a annoncé que 109 patients avec des maladies lourdes ou chroniques avaient rejoint La Réunion.
Concernant les renforts humains qui sont issus pour la plupart de la réserve sanitaire, "plus de 1.000 volontaires se sont déclarés pour venir renforcer les équipes à Mayotte", annonce le centre de crises sanitaires. Au 19 décembre, 113 réservistes étaient sur place, rappelle-t-il.
Les besoins qui ont été identifiés en lien avec l'ARS et le centre hospitalier, portent sur des médecins (urgentistes, néphrologues, anesthésistes, réanimateurs), des chirurgiens (orthopédistes et viscéraux), des traumatologues, des sages-femmes, des infirmiers, des psychologues, des préparateurs en pharmacie et des pharmaciens hospitaliers.
"Une 'base vie' sera montée à côté du centre hospitalier de Mayotte pour accueillir dans les meilleures conditions possibles 150 renforts humains", précise-t-il.
De son côté, dans un message posté sur le réseau X, le ministre des armées démissionnaire, Sébastien Lecornu, a annoncé que "près de 800 militaires" étaient à Mayotte et que "davantage arriveront dans les jours à venir".
"Le pont aérien et maritime se densifie encore, avec jusqu'à quatre rotations quotidiennes d'A400M et deux de Casa permettant l'acheminement de 50 à 60 tonnes de fret", a-t-il ajouté. Il a aussi annoncé qu'un second A400M allait rejoindre le dispositif et évoqué l'arrivée du Champlain, premier navire à avoir accosté au port de Longoni et qui "a apporté 80 tonnes de vivres dont de l'eau potable".
Environ 750 blessés pris en charge dans des postes mobiles
"Du matériel d'urgence, des produits de santé et des médicaments nécessaires pour soigner les habitants de Mayotte ont été et continuent d'être envoyés sur place", souligne de son côté le centre de crises sanitaires.
A ce titre, des postes sanitaires mobiles, ayant vocation à renforcer l'intervention de l'aide médicale urgente de prise en charge des patients, "ont été projetés, permettant la prise en charge de 750 blessés".
"En début de semaine prochaine, une unité de soins mobile sera également projetée sur place ainsi qu'un hôpital de campagne (Escrim) qui sera mis en place en lien avec la sécurité civile", ajoute le centre. Selon le ministère de l'intérieur, le matériel pour installer l'Escrim était vendredi "en cours d'acheminement" et son implantation est prévue sur le stade de Mamoudzou.
Des mesures de santé publique
Face à la situation sanitaire exceptionnelle en cours à Mayotte, le centre de crises sanitaires du ministère de la santé et de l'accès aux soins a réaffirmé qu'il mettait en œuvre des mesures de santé publique pour la maîtrise des risques sanitaires (cf dépêche du 19/12/2024 à 19:54).
A ce titre, après avoir identifié certains risques, "les autorités sanitaires travaillent à la préparation de réponses adaptées".
Comme expliqué jeudi à la presse, le centre engage une surveillance:
- des maladies à transmission vectorielle, l'accumulation d'eaux stagnantes engendrant un risque de prolifération des moustiques, ce qui augmente le risque de transmission de la dengue et du chikungunya
- des maladies à transmission hydrique, la contamination des sources d'eau potable pouvant entraîner la diffusion de ces maladies
- des maladies d'origine alimentaire, les coupures d'électricité entraînant des ruptures de la chaîne du froid et la potentielle contamination des aliments.
san/nc/APMnews