Actualités de l'Urgence - APM

11/04 2025
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MALGRÉ DES FINANCES CONTRAINTES, LE CH D'ALÈS VISE LA RÉOUVERTURE DE 60 LITS ET LA RÉNOVATION DE SON IFMS

(Par Maxime GRAVIER, à Alès)

ALÈS (Gard), 11 avril 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) Alès Cévennes a recruté de nombreux professionnels dans l'optique de rouvrir 60 lits d'ici la rentrée, et souhaite rénover son institut de formation aux métiers de la santé (IFMS), a fait savoir mercredi le directeur de l'établissement, Christian Cataldo, au cours d'une conférence de presse.

Le CH Alès Cévennes. Photo: Maxime Gravier
Le CH Alès Cévennes. Photo: Maxime Gravier

"Depuis quelque temps, il y a beaucoup d'arrivées et peu de départs", s'est réjoui Christian Cataldo à l'occasion de la visite de la présidente de Région, Carole Delga, venue présenter les investissements en santé de la collectivité territoriale (cf dépêche du 10/04/2025 à 18:42), et du directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), Didier Jaffre.

Chiffres à l'appui, le directeur de l'hôpital a souligné que son établissement avait connu 6,2 départs de professionnels médicaux pour 41,2 recrutements depuis son arrivée, en mai 2024 (cf dépêche du 23/02/2024 à 11:38).

De janvier à avril 2024, le CH avait enregistré 12 départs pour six arrivées, et en 2023 le solde était nul, avec 17 mouvements des deux côtés.

Le nombre d'internes a aussi progressé -l'hôpital en comptant désormais 24- et huit externes sont venus gonfler les effectifs pour la première fois depuis quelques mois grâce au soutien des CHU de Montpellier et Nîmes.

Par conséquent, plusieurs services ont repris des couleurs. "La pneumologie a rouvert depuis lundi 7 avril, fonctionnant avec six équivalents temps plein (ETP)", a précisé Christian Cataldo. Le service de soins médicaux et de réadaptation (SMR) en neurologie comportant six lits a également rouvert et celui de gastro-entérologie a été "renforcé".

Pour le directeur, ce "succès" viendrait avant tout du renforcement des liens de confiance avec les médecins. Il a également évoqué une amélioration de la qualité de vie au travail, le développement des moyens paramédicaux mais aussi un ancien "problème de codage" ayant poussé l'établissement "à restructurer tout le département d'information médicale (DIM)".

Des défis aux urgences et en matière de finances

Des difficultés de recrutement persistent toutefois en médecine générale et en médecine interne. "On a encore un peu de travail", a reconnu le directeur. L'accès aux urgences d'Alès est en effet régulièrement régulé, faute de professionnels suffisants: c'était ainsi le cas la nuit précédant cette conférence de presse.

Concernant les professionnels non médicaux, les tensions se concentrent sur les techniciens de laboratoire, les kinésithérapeutes, les préparateurs en pharmacie, les infirmiers et les manipulateurs en radiologie. Sur ces derniers, "il existe un écart important de rémunération entre le privé et le public", a justifié le directeur.

L'objectif de l'établissement est ainsi de rouvrir 60 lits par rapport à fin 2024 d'ici au 1er septembre, afin de passer de 210 à 270 lits.

La majeure partie des nouvelles capacités se situera dans les lits de médecine, avec 42 lits en plus espérés. En chirurgie, ce sont 12 lits supplémentaires qui sont attendus, auxquels il faut ajouter les six lits déjà disponibles en SMR neurologie.

Pour y arriver, cependant, l'hôpital devra aussi relever un défi financier. "Il faut qu'on arrive à redresser financièrement l'établissement", a pointé Christian Cataldo, évoquant un déficit actuel. Interrogé fin 2024 par le journal Midi libre, il estimait que le déficit était compris entre 10 et 12 millions d'euros (M€).

Quatre chefs de clinique territoriaux

Malgré ces finances dans le rouge, le maire d'Alès et président du conseil de surveillance de l'hôpital, Christophe Rivenq (LR) s'est dit confiance dans la réouverture prochaine de ces lits.

Il a évoqué l'installation d'un scanner au CH de Ponteils, en direction commune avec celui d'Alès, et d'un second appareil d'IRM dans l'établissement alésien.

"L'objectif du CH d'Alès est de se développer de plus en plus, c'est un objectif commun à tous les établissements de la région", a estimé de son côté Didier Jaffre.

Il a salué le déploiement de quatre chefs de clinique territoriaux, cofinancés par l'ARS et la Région. Parmi ces professionnels, qui partagent leur temps entre le CHU de Nîmes et l'hôpital d'Alès, se trouvent deux urologues et un gynécologue -le quatrième poste étant en cours de remplacement.

Dans l'est de l'Occitanie, 10 postes de chefs de clinique territoriaux étaient ouverts, pour 12 candidats. Le directeur général de l'ARS s'est ainsi dit prêt à financer les deux postes supplémentaires.

Du côté de la Région, Carole Delga a néanmoins avancé que sa collectivité territoriale ne pouvait pas s'engager sur ce point, qui exigerait des dépenses supplémentaires et donc une diminution des autres enveloppes prévues.

Ambitieuse rénovation de l'IFMS

La direction de l'hôpital alésien a aussi présenté le projet de réhabilitation de son IFMS, qui comprend une filière pour les infirmiers et une autre pour les aides-soignants.

Le bâtiment actuel date des années 1970, et s'étend sur 2.774 m² répartis sur cinq niveaux.

Les travaux, censés débuter fin 2025 et durer trois ans, doivent porter sur l'amélioration de la performance énergétique, l'optimisation des conditions d'accueil dans les salles de cours, la mise en conformité de l'accessibilité pour les personnes en situation de handicap et la création d'un plateau de simulation.

"La coordination du chantier et l'ingénierie seront gérées en interne par les équipes du CH", a mis en avant Christian Cataldo. De quoi réaliser près de 700.000 € d'économies, a-t-il évalué.

Le coût total du projet (5,1 M€) a toutefois étonné la présidente de la Région, qui doit le financer à hauteur de 2,5 M€, en complément des 500.000 € venant de la Ville et d'un emprunt de l'hôpital de 2 M€.

"L'enveloppe est un peu élevée", a-t-elle répété à plusieurs reprises, ajoutant qu'"il faudrait essayer de la réduire à 4,5 M€".

Carole Delga a ainsi proposé qu'une tranche conditionnelle de 500.000 € soit mise en place.

mg/nc/APMnews

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(Par Maxime GRAVIER, à Alès)

ALÈS (Gard), 11 avril 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) Alès Cévennes a recruté de nombreux professionnels dans l'optique de rouvrir 60 lits d'ici la rentrée, et souhaite rénover son institut de formation aux métiers de la santé (IFMS), a fait savoir mercredi le directeur de l'établissement, Christian Cataldo, au cours d'une conférence de presse.

Le CH Alès Cévennes. Photo: Maxime Gravier
Le CH Alès Cévennes. Photo: Maxime Gravier

"Depuis quelque temps, il y a beaucoup d'arrivées et peu de départs", s'est réjoui Christian Cataldo à l'occasion de la visite de la présidente de Région, Carole Delga, venue présenter les investissements en santé de la collectivité territoriale (cf dépêche du 10/04/2025 à 18:42), et du directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), Didier Jaffre.

Chiffres à l'appui, le directeur de l'hôpital a souligné que son établissement avait connu 6,2 départs de professionnels médicaux pour 41,2 recrutements depuis son arrivée, en mai 2024 (cf dépêche du 23/02/2024 à 11:38).

De janvier à avril 2024, le CH avait enregistré 12 départs pour six arrivées, et en 2023 le solde était nul, avec 17 mouvements des deux côtés.

Le nombre d'internes a aussi progressé -l'hôpital en comptant désormais 24- et huit externes sont venus gonfler les effectifs pour la première fois depuis quelques mois grâce au soutien des CHU de Montpellier et Nîmes.

Par conséquent, plusieurs services ont repris des couleurs. "La pneumologie a rouvert depuis lundi 7 avril, fonctionnant avec six équivalents temps plein (ETP)", a précisé Christian Cataldo. Le service de soins médicaux et de réadaptation (SMR) en neurologie comportant six lits a également rouvert et celui de gastro-entérologie a été "renforcé".

Pour le directeur, ce "succès" viendrait avant tout du renforcement des liens de confiance avec les médecins. Il a également évoqué une amélioration de la qualité de vie au travail, le développement des moyens paramédicaux mais aussi un ancien "problème de codage" ayant poussé l'établissement "à restructurer tout le département d'information médicale (DIM)".

Des défis aux urgences et en matière de finances

Des difficultés de recrutement persistent toutefois en médecine générale et en médecine interne. "On a encore un peu de travail", a reconnu le directeur. L'accès aux urgences d'Alès est en effet régulièrement régulé, faute de professionnels suffisants: c'était ainsi le cas la nuit précédant cette conférence de presse.

Concernant les professionnels non médicaux, les tensions se concentrent sur les techniciens de laboratoire, les kinésithérapeutes, les préparateurs en pharmacie, les infirmiers et les manipulateurs en radiologie. Sur ces derniers, "il existe un écart important de rémunération entre le privé et le public", a justifié le directeur.

L'objectif de l'établissement est ainsi de rouvrir 60 lits par rapport à fin 2024 d'ici au 1er septembre, afin de passer de 210 à 270 lits.

La majeure partie des nouvelles capacités se situera dans les lits de médecine, avec 42 lits en plus espérés. En chirurgie, ce sont 12 lits supplémentaires qui sont attendus, auxquels il faut ajouter les six lits déjà disponibles en SMR neurologie.

Pour y arriver, cependant, l'hôpital devra aussi relever un défi financier. "Il faut qu'on arrive à redresser financièrement l'établissement", a pointé Christian Cataldo, évoquant un déficit actuel. Interrogé fin 2024 par le journal Midi libre, il estimait que le déficit était compris entre 10 et 12 millions d'euros (M€).

Quatre chefs de clinique territoriaux

Malgré ces finances dans le rouge, le maire d'Alès et président du conseil de surveillance de l'hôpital, Christophe Rivenq (LR) s'est dit confiance dans la réouverture prochaine de ces lits.

Il a évoqué l'installation d'un scanner au CH de Ponteils, en direction commune avec celui d'Alès, et d'un second appareil d'IRM dans l'établissement alésien.

"L'objectif du CH d'Alès est de se développer de plus en plus, c'est un objectif commun à tous les établissements de la région", a estimé de son côté Didier Jaffre.

Il a salué le déploiement de quatre chefs de clinique territoriaux, cofinancés par l'ARS et la Région. Parmi ces professionnels, qui partagent leur temps entre le CHU de Nîmes et l'hôpital d'Alès, se trouvent deux urologues et un gynécologue -le quatrième poste étant en cours de remplacement.

Dans l'est de l'Occitanie, 10 postes de chefs de clinique territoriaux étaient ouverts, pour 12 candidats. Le directeur général de l'ARS s'est ainsi dit prêt à financer les deux postes supplémentaires.

Du côté de la Région, Carole Delga a néanmoins avancé que sa collectivité territoriale ne pouvait pas s'engager sur ce point, qui exigerait des dépenses supplémentaires et donc une diminution des autres enveloppes prévues.

Ambitieuse rénovation de l'IFMS

La direction de l'hôpital alésien a aussi présenté le projet de réhabilitation de son IFMS, qui comprend une filière pour les infirmiers et une autre pour les aides-soignants.

Le bâtiment actuel date des années 1970, et s'étend sur 2.774 m² répartis sur cinq niveaux.

Les travaux, censés débuter fin 2025 et durer trois ans, doivent porter sur l'amélioration de la performance énergétique, l'optimisation des conditions d'accueil dans les salles de cours, la mise en conformité de l'accessibilité pour les personnes en situation de handicap et la création d'un plateau de simulation.

"La coordination du chantier et l'ingénierie seront gérées en interne par les équipes du CH", a mis en avant Christian Cataldo. De quoi réaliser près de 700.000 € d'économies, a-t-il évalué.

Le coût total du projet (5,1 M€) a toutefois étonné la présidente de la Région, qui doit le financer à hauteur de 2,5 M€, en complément des 500.000 € venant de la Ville et d'un emprunt de l'hôpital de 2 M€.

"L'enveloppe est un peu élevée", a-t-elle répété à plusieurs reprises, ajoutant qu'"il faudrait essayer de la réduire à 4,5 M€".

Carole Delga a ainsi proposé qu'une tranche conditionnelle de 500.000 € soit mise en place.

mg/nc/APMnews

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