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06/02 2025
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LYON: LA RECONFIGURATION DES URGENCES DE L'HÔPITAL SAINT-JOSEPH-SAINT-LUC SUR LA BONNE VOIE

(Par Sabine NEULAT-ISARD)

LYON, 6 février 2025 (APMnews) - L'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc (360 lits et places, 1.200 salariés dont 180 médecins), situé au cœur de Lyon, devrait lancer fin 2025 son opération de réorganisation et rénovation de son service d'urgences, laquelle sera financée par l'agence régionale de santé (ARS), a annoncé sa directrice générale, Sophie Léonforte, dans un entretien avec APMnews mercredi.

Conçu en 2002 pour 25.000 passages par an, le service d'urgences de l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc (établissement de santé privé d'intérêt collectif, Espic) en accueille aujourd'hui beaucoup plus (34.500 en 2022, 38.000 en 2024)

Début 2023, interrogée par APMnews à la suite d'un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) qui avait estimé que la configuration des locaux et leur état ne permettaient plus d'accueillir les patients "dans des conditions satisfaisantes" et obligeaient "le personnel soignant à travailler dans des conditions particulièrement dégradées" (cf dépêche du 19/12/2022 à 18:21), Sophie Léonforte avait annoncé que son établissement comptait déposer un préprojet d'investissement sur la réorganisation et la rénovation de ses urgences auprès de l'ARS, en espérant un soutien financier (cf dépêche du 03/02/2023 à 13:11).

Dans un entretien accordé mercredi à APMnews, la directrice annonce qu'il a obtenu en 2024 un soutien financier complet de l'ARS pour l'opération, soit 6 millions d'euros (M€).

Outre la réorganisation et rénovation du service pour l'été 2027, l'opération conduira également à rapatrier l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) à côté des urgences, au rez-de-chaussée, l'UHCD étant au premier étage, sachant que ce sont les mêmes équipes qui travaillent pour ces deux unités. Dix lits d'hospitalisation complète de médecine seront ensuite installés dans l'espace où se trouvait l'UHCD.

Le chantier devrait être lancé en fin d'année, "durera 18 mois et se déroulera en site occupé", explique Sophie Léonforte.

Avant d'obtenir le soutien de l'ARS, le CH a montré la démarche de réorganisation qu'il a entamée "depuis deux ans" et qui s'est traduite par l'ouverture en avril 2024 d'un centre de santé à 150 mètres de la porte d'entrée des urgences et qui se trouve "dans la rue de l'hôpital, et non dans l'hôpital" (cf dépêche du 11/03/2024 à 17:34).

Ce centre de santé permet de réorienter les consultations non programmées et "nous a permis de travailler sur l'allégement du flux aux urgences" en cohérence avec le projet du futur nouveau service. Le centre de santé a atteint en six mois presque 14.000 consultations, à la fois de médecin traitant et de consultations non programmées.

S'il va être "très mobilisé" en 2025 par la préparation de l'opération sur le service d'urgence, l'hôpital compte également travailler cette année sur la question de la modernisation de ses infrastructures énergétiques, de chauffage, ventilation, climatisation, etc., pour un montant de 5 M€.

Il prépare à ce sujet la signature d'un contrat de performance énergétique et environnementale (CPEE) qui permettra à la fois d'investir sur des infrastructures -les actuelles étant vétustes- et de mettre en place des économies d'énergie, de l'ordre de 400.000 euros par an.

Il prévoit également de renforcer le bed management avec la mise en place de l'informatisation de la gestion des lits.

"Nous sommes en cours de déploiement d'un logiciel d'informatisation de la gestion des lits avec l'objectif d'optimiser notre capacitaire d'hospitalisation, car nous sommes pleins, et pour réussir à concilier l'activité programmée et non programmée qui arrive par les urgences", explique la directrice générale. "La prévision de l'état réel de l'occupation des lits et de la prévision à une semaine de cette occupation est un enjeu important pour nous."

Globalement, les investissements représenteront 9,2 M€ en 2025, sachant que ceux liés au CPEE et aux urgences seront sur plusieurs années.

Une bonne dynamique d'activité

En 2024, l'hôpital est resté comme les deux années précédentes sur une "bonne dynamique" d'activité avec une hausse de 10,5% par rapport à 2023, portée principalement par le pôle médecine (+11%) et le service des urgences qui a retrouvé son niveau d'avant-Covid, souligne Sophie Léonforte.

L'activité de la maternité "résiste bien malgré la baisse de la natalité puisqu'elle a réalisé 2.080 accouchements, soit un nombre un peu plus élevé qu'en 2023".

La maternité (niveau 1) a bénéficié d'une opération de restructuration avec la réunion de deux plateaux d'hospitalisation pour un total de 28 lits, et de rénovation, ainsi que du déport d'activités de maternités de l'agglomération qui sont en difficulté.

L'établissement a aussi lancé en 2024 une opération de modernisation de son plateau technique de cardiologie. "Nous avons ouvert une deuxième salle de cardiologie interventionnelle, ce qui a permis d'intégrer de nouvelles techniques en rythmologie [cf dépêche du 25/07/2024 à 17:51] et nous réceptionnerons le plateau de cardiologie début juin avec un nouveau parcours ambulatoire sur cette spécialité", détaille Sophie Léonforte. Il s'agit d'un investissement de 2,25 M€ dont la moitié a été financée grâce au mécénat.

"Nous avons aussi travaillé sur l'efficience de notre plateau ambulatoire de chirurgie à travers le rapprochement de l'unité de chirurgie ambulatoire à proximité du bloc opératoire, ce qui a permis de bien développer cette activité en 2024." Cette opération permet également de préparer l'opération de restructuration des urgences.

Sur le plan financier, l'exercice a été positif même si la directrice générale ne cache pas une certaine déception, l'établissement devant enregistrer un léger déficit (de l'ordre de 800.000 euros sur un total de produits de 148 M€, soit 0,5%, contre -961.000 € initialement prévus).

La situation est "nettement plus positive que les années précédentes où le CH enregistrait un déficit structurel de 3%" mais est un peu décevante compte tenu de la forte hausse de l'activité, notamment le développement de celle d'ambulatoire mais qui est moins bien rémunérée, explique Sophie Léonforte, qui précise que l'hôpital aimerait revenir à l'équilibre en 2025.

Le CH n'a pas subi de fermetures de lits en raison de problèmes d'effectifs. "Depuis la fin de la crise, nous n'avons jamais dû fermer de capacitaire en nombre important", remarque-t-elle.

"Sur le plan médical, nous n'avons pas de tension sur les recrutements, restant attractifs. Concernant les effectifs non médicaux, les difficultés sont plutôt sur le personnel de nuit et les infirmiers spécialisés qui travaillent au bloc opératoire", précise-t-elle.

Lancement d'une réflexion sur le nouveau plan stratégique

L'année en cours marquera aussi la fin du projet d'établissement et donc le lancement de l'élaboration d'un nouveau projet au deuxième semestre.

Ce nouveau plan stratégique "aura pour ambition de capitaliser et de poursuivre les développements d'activité de l'établissement, dans une logique de défense du modèle [Espic]", comme il l'a déjà fait les années précédentes avec l'ouverture de la Maison Saint-Martin et du centre de santé, estime Sophie Léonforte. "Nous continuerons sans doute, dans les cinq prochaines années, à travailler sur le maillage territorial et à nous déployer sur des structures ambulatoires en dehors de l'hôpital."

Interrogée sur le bilan de la Maison Saint-Martin, ouverte en 2022, elle précise qu'il est "positif". Un total de 28 praticiens y intervient sur des consultations pluridisciplinaires et principalement centrées sur des pathologies chroniques (cardiologie, endocrinologie, médecine vasculaire, néphrologie). La structure a enregistré environ 8.000 consultations en 2024 et 3.300 séances de dialyse au sein d'une unité qui comprend neuf postes installés sur place.

Cette structure "joue son rôle" et "est un élément fort de présence de l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc dans le deuxième arrondissement, sur la presqu'île de Lyon", souligne Sophie Léonforte.

san/nc/APMnews

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(Par Sabine NEULAT-ISARD)

LYON, 6 février 2025 (APMnews) - L'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc (360 lits et places, 1.200 salariés dont 180 médecins), situé au cœur de Lyon, devrait lancer fin 2025 son opération de réorganisation et rénovation de son service d'urgences, laquelle sera financée par l'agence régionale de santé (ARS), a annoncé sa directrice générale, Sophie Léonforte, dans un entretien avec APMnews mercredi.

Conçu en 2002 pour 25.000 passages par an, le service d'urgences de l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc (établissement de santé privé d'intérêt collectif, Espic) en accueille aujourd'hui beaucoup plus (34.500 en 2022, 38.000 en 2024)

Début 2023, interrogée par APMnews à la suite d'un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) qui avait estimé que la configuration des locaux et leur état ne permettaient plus d'accueillir les patients "dans des conditions satisfaisantes" et obligeaient "le personnel soignant à travailler dans des conditions particulièrement dégradées" (cf dépêche du 19/12/2022 à 18:21), Sophie Léonforte avait annoncé que son établissement comptait déposer un préprojet d'investissement sur la réorganisation et la rénovation de ses urgences auprès de l'ARS, en espérant un soutien financier (cf dépêche du 03/02/2023 à 13:11).

Dans un entretien accordé mercredi à APMnews, la directrice annonce qu'il a obtenu en 2024 un soutien financier complet de l'ARS pour l'opération, soit 6 millions d'euros (M€).

Outre la réorganisation et rénovation du service pour l'été 2027, l'opération conduira également à rapatrier l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) à côté des urgences, au rez-de-chaussée, l'UHCD étant au premier étage, sachant que ce sont les mêmes équipes qui travaillent pour ces deux unités. Dix lits d'hospitalisation complète de médecine seront ensuite installés dans l'espace où se trouvait l'UHCD.

Le chantier devrait être lancé en fin d'année, "durera 18 mois et se déroulera en site occupé", explique Sophie Léonforte.

Avant d'obtenir le soutien de l'ARS, le CH a montré la démarche de réorganisation qu'il a entamée "depuis deux ans" et qui s'est traduite par l'ouverture en avril 2024 d'un centre de santé à 150 mètres de la porte d'entrée des urgences et qui se trouve "dans la rue de l'hôpital, et non dans l'hôpital" (cf dépêche du 11/03/2024 à 17:34).

Ce centre de santé permet de réorienter les consultations non programmées et "nous a permis de travailler sur l'allégement du flux aux urgences" en cohérence avec le projet du futur nouveau service. Le centre de santé a atteint en six mois presque 14.000 consultations, à la fois de médecin traitant et de consultations non programmées.

S'il va être "très mobilisé" en 2025 par la préparation de l'opération sur le service d'urgence, l'hôpital compte également travailler cette année sur la question de la modernisation de ses infrastructures énergétiques, de chauffage, ventilation, climatisation, etc., pour un montant de 5 M€.

Il prépare à ce sujet la signature d'un contrat de performance énergétique et environnementale (CPEE) qui permettra à la fois d'investir sur des infrastructures -les actuelles étant vétustes- et de mettre en place des économies d'énergie, de l'ordre de 400.000 euros par an.

Il prévoit également de renforcer le bed management avec la mise en place de l'informatisation de la gestion des lits.

"Nous sommes en cours de déploiement d'un logiciel d'informatisation de la gestion des lits avec l'objectif d'optimiser notre capacitaire d'hospitalisation, car nous sommes pleins, et pour réussir à concilier l'activité programmée et non programmée qui arrive par les urgences", explique la directrice générale. "La prévision de l'état réel de l'occupation des lits et de la prévision à une semaine de cette occupation est un enjeu important pour nous."

Globalement, les investissements représenteront 9,2 M€ en 2025, sachant que ceux liés au CPEE et aux urgences seront sur plusieurs années.

Une bonne dynamique d'activité

En 2024, l'hôpital est resté comme les deux années précédentes sur une "bonne dynamique" d'activité avec une hausse de 10,5% par rapport à 2023, portée principalement par le pôle médecine (+11%) et le service des urgences qui a retrouvé son niveau d'avant-Covid, souligne Sophie Léonforte.

L'activité de la maternité "résiste bien malgré la baisse de la natalité puisqu'elle a réalisé 2.080 accouchements, soit un nombre un peu plus élevé qu'en 2023".

La maternité (niveau 1) a bénéficié d'une opération de restructuration avec la réunion de deux plateaux d'hospitalisation pour un total de 28 lits, et de rénovation, ainsi que du déport d'activités de maternités de l'agglomération qui sont en difficulté.

L'établissement a aussi lancé en 2024 une opération de modernisation de son plateau technique de cardiologie. "Nous avons ouvert une deuxième salle de cardiologie interventionnelle, ce qui a permis d'intégrer de nouvelles techniques en rythmologie [cf dépêche du 25/07/2024 à 17:51] et nous réceptionnerons le plateau de cardiologie début juin avec un nouveau parcours ambulatoire sur cette spécialité", détaille Sophie Léonforte. Il s'agit d'un investissement de 2,25 M€ dont la moitié a été financée grâce au mécénat.

"Nous avons aussi travaillé sur l'efficience de notre plateau ambulatoire de chirurgie à travers le rapprochement de l'unité de chirurgie ambulatoire à proximité du bloc opératoire, ce qui a permis de bien développer cette activité en 2024." Cette opération permet également de préparer l'opération de restructuration des urgences.

Sur le plan financier, l'exercice a été positif même si la directrice générale ne cache pas une certaine déception, l'établissement devant enregistrer un léger déficit (de l'ordre de 800.000 euros sur un total de produits de 148 M€, soit 0,5%, contre -961.000 € initialement prévus).

La situation est "nettement plus positive que les années précédentes où le CH enregistrait un déficit structurel de 3%" mais est un peu décevante compte tenu de la forte hausse de l'activité, notamment le développement de celle d'ambulatoire mais qui est moins bien rémunérée, explique Sophie Léonforte, qui précise que l'hôpital aimerait revenir à l'équilibre en 2025.

Le CH n'a pas subi de fermetures de lits en raison de problèmes d'effectifs. "Depuis la fin de la crise, nous n'avons jamais dû fermer de capacitaire en nombre important", remarque-t-elle.

"Sur le plan médical, nous n'avons pas de tension sur les recrutements, restant attractifs. Concernant les effectifs non médicaux, les difficultés sont plutôt sur le personnel de nuit et les infirmiers spécialisés qui travaillent au bloc opératoire", précise-t-elle.

Lancement d'une réflexion sur le nouveau plan stratégique

L'année en cours marquera aussi la fin du projet d'établissement et donc le lancement de l'élaboration d'un nouveau projet au deuxième semestre.

Ce nouveau plan stratégique "aura pour ambition de capitaliser et de poursuivre les développements d'activité de l'établissement, dans une logique de défense du modèle [Espic]", comme il l'a déjà fait les années précédentes avec l'ouverture de la Maison Saint-Martin et du centre de santé, estime Sophie Léonforte. "Nous continuerons sans doute, dans les cinq prochaines années, à travailler sur le maillage territorial et à nous déployer sur des structures ambulatoires en dehors de l'hôpital."

Interrogée sur le bilan de la Maison Saint-Martin, ouverte en 2022, elle précise qu'il est "positif". Un total de 28 praticiens y intervient sur des consultations pluridisciplinaires et principalement centrées sur des pathologies chroniques (cardiologie, endocrinologie, médecine vasculaire, néphrologie). La structure a enregistré environ 8.000 consultations en 2024 et 3.300 séances de dialyse au sein d'une unité qui comprend neuf postes installés sur place.

Cette structure "joue son rôle" et "est un élément fort de présence de l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc dans le deuxième arrondissement, sur la presqu'île de Lyon", souligne Sophie Léonforte.

san/nc/APMnews

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