Actualités de l'Urgence - APM

05/08 2024
Retour

LES URGENTISTES DU CHI D'AIX-PERTUIS EN GRÈVE POUR PROTESTER CONTRE LA SITUATION SUR LEUR TERRITOIRE

AIX-EN-PROVENCE (Bouches-du-Rhône), 5 août 2024 (APMnews) - La multiplication des difficultés dans les services d'urgence d'Aix-en-Provence (38.000 passages annuels) et des alentours a poussé les 12 médecins urgentistes du centre hospitalier intercommunal (CHI) d'Aix-Pertuis à se mettre en grève pour réclamer des solutions aux niveaux local et régional, ce à quoi la direction répond n'avoir qu'une marge de manœuvre limitée.

Fermeture récurrente des urgences du centre hospitalier (CH) de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) ayant entraîné la démission du maire du conseil de surveillance, difficultés à maintenir un accueil permanent aux urgences des Hôpitaux privés de Provence comme à l'hôpital de Pertuis (Vaucluse) et effectifs médicaux moins qu'à moitié complets à l'hôpital d'Aix-en-Provence: la situation déplorée depuis des mois voire des années sur ce territoire reste particulièrement tendue.

En mars, l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) avait lancé un audit sur le fonctionnement de six services d'urgence en difficulté de la région, dont les quatre cités plus haut (cf dépêche du 19/03/2024 à 17:42).

Dans un communiqué transmis vendredi soir signés par les médecins et personnel du SAU [service d'accueil des urgences] d'Aix-en-Provence, ces derniers annoncent avoir déposé un préavis de grève le 26 juillet, à compter du dimanche 4 août, "assorti d'un cahier de revendications très précises".

"Chacun doit être mis en face de ses responsabilités dans la situation catastrophique de l'accès aux soins dans le département des Bouches-du-Rhône (13) et les départements limitrophes (04-83-84). En effet, 12 équivalents temps plein (ETP) médecins au lieu des 29 nécessaires assurent la permanence au niveau du SAU, pour un bassin de population de 585.000 personnes", déplorent les urgentistes grévistes dans leur communiqué.

"Malgré nos alertes, aucune des mesures que nous réclamons n'a été mise en place", regrettent-ils, ajoutant que "le risque de défaut dans la permanence des soins dans les jours qui viennent est grand".

"La direction de l'hôpital, qui est responsable légalement d'assurer la continuité du service, ne possède plus tous les moyens de l'assurer tant la situation s'est dégradée ces dernières années", jugent-ils.

Une liste des revendications, dont APMnews a eu copie, est signée du secrétaire général du Syndicat national des médecins hospitalier - Force ouvrière (SNMH-FO), et concerne "tous les médecins, pharmaciens et odontologistes de tous statuts et tous les personnels des établissements publics de santé du GHT" (groupement hospitalier de territoire Hôpitaux de Provence).

Elle comprend:

  • la réouverture immédiate des urgences de Manosque
  • la pérennisation de l'ouverture permanente des urgences de Pertuis et le maintien de son service médical d'urgence et de réanimation (Smur)
  • "la gestion des patients de traumatologie pédiatrique par les urgences pédiatriques conformément aux bonnes pratiques"
  • la création d'un protocole entre les Samu des Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Var et Alpes-de-Haute-Provence "subordonnant l'admission des patients à un accord du médecin de la garde aux urgences d'Aix"
  • une gestion des lits d'hospitalisations "efficace" par "une cellule d'ordonnancement missionnée pour les entrées d'hospitalisation et non les sorties", la réouverture de lits de médecine, la réservation de lits d'hospitalisation pour les sorties d'urgences, des salons de sortie dans chaque service et la mise en place de la chirurgie ambulatoire à partir des urgences
  • une "optimisation" des soins (réouverture d'hospitalisation de courte durée, optimisation des filières sans recours aux urgences en neurologie, obstétrique, gynécologie ou encore chirurgie, création de créneaux d'imagerie post-urgences et accès indépendant à l'imagerie pour le centre de soins non programmés)
  • la "sécurisation" des équipes (assurer un temps de travail nécessaire, la présence minimum de trois urgentistes, des conditions d'attractivité, un nombre d'internes suffisant, respecter le temps de travail, obtenir quatre postes de docteurs juniors par semestre, "borner" l'activité en fonction des effectifs, valider un protocole de protection fonctionnelle).

Au cours d'une conférence de presse organisée lundi après-midi, le directeur du CHI d'Aix-Pertuis, Nicolas Estienne, a informé que l'ensemble des urgentistes grévistes faisaient l'objet d'assignations et que le fonctionnement du service n'était nullement affecté.

Une partie de leurs revendications ne relèvent pas de sa compétence mais de celle de l'ARS, souligne-t-il.

Il assure en revanche que les travaux avaient déjà commencé concernant certaines revendications propres à son établissement, telles les salons de sortie, la cellule d'ordonnancement ou encore l'organisation des admissions aux urgences, et que le CHI va désormais accélérer sur ces chantiers afin de mener des concertations courant septembre, en adéquation avec les conclusions de l'audit de l'ARS, qui a pointé des marges de manœuvre sur l'efficacité organisationnelle.

"Il va sans doute falloir revoir notre façon de travailler" et impliquer davantage les urgentistes, estime Nicolas Estienne. Il rappelle par ailleurs que les urgences d'Aix-en-Provence doivent faire l'objet d'une restructuration (cf dépêche du 12/10/2023 à 18:35).

bd/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

05/08 2024
Retour

LES URGENTISTES DU CHI D'AIX-PERTUIS EN GRÈVE POUR PROTESTER CONTRE LA SITUATION SUR LEUR TERRITOIRE

AIX-EN-PROVENCE (Bouches-du-Rhône), 5 août 2024 (APMnews) - La multiplication des difficultés dans les services d'urgence d'Aix-en-Provence (38.000 passages annuels) et des alentours a poussé les 12 médecins urgentistes du centre hospitalier intercommunal (CHI) d'Aix-Pertuis à se mettre en grève pour réclamer des solutions aux niveaux local et régional, ce à quoi la direction répond n'avoir qu'une marge de manœuvre limitée.

Fermeture récurrente des urgences du centre hospitalier (CH) de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) ayant entraîné la démission du maire du conseil de surveillance, difficultés à maintenir un accueil permanent aux urgences des Hôpitaux privés de Provence comme à l'hôpital de Pertuis (Vaucluse) et effectifs médicaux moins qu'à moitié complets à l'hôpital d'Aix-en-Provence: la situation déplorée depuis des mois voire des années sur ce territoire reste particulièrement tendue.

En mars, l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) avait lancé un audit sur le fonctionnement de six services d'urgence en difficulté de la région, dont les quatre cités plus haut (cf dépêche du 19/03/2024 à 17:42).

Dans un communiqué transmis vendredi soir signés par les médecins et personnel du SAU [service d'accueil des urgences] d'Aix-en-Provence, ces derniers annoncent avoir déposé un préavis de grève le 26 juillet, à compter du dimanche 4 août, "assorti d'un cahier de revendications très précises".

"Chacun doit être mis en face de ses responsabilités dans la situation catastrophique de l'accès aux soins dans le département des Bouches-du-Rhône (13) et les départements limitrophes (04-83-84). En effet, 12 équivalents temps plein (ETP) médecins au lieu des 29 nécessaires assurent la permanence au niveau du SAU, pour un bassin de population de 585.000 personnes", déplorent les urgentistes grévistes dans leur communiqué.

"Malgré nos alertes, aucune des mesures que nous réclamons n'a été mise en place", regrettent-ils, ajoutant que "le risque de défaut dans la permanence des soins dans les jours qui viennent est grand".

"La direction de l'hôpital, qui est responsable légalement d'assurer la continuité du service, ne possède plus tous les moyens de l'assurer tant la situation s'est dégradée ces dernières années", jugent-ils.

Une liste des revendications, dont APMnews a eu copie, est signée du secrétaire général du Syndicat national des médecins hospitalier - Force ouvrière (SNMH-FO), et concerne "tous les médecins, pharmaciens et odontologistes de tous statuts et tous les personnels des établissements publics de santé du GHT" (groupement hospitalier de territoire Hôpitaux de Provence).

Elle comprend:

  • la réouverture immédiate des urgences de Manosque
  • la pérennisation de l'ouverture permanente des urgences de Pertuis et le maintien de son service médical d'urgence et de réanimation (Smur)
  • "la gestion des patients de traumatologie pédiatrique par les urgences pédiatriques conformément aux bonnes pratiques"
  • la création d'un protocole entre les Samu des Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Var et Alpes-de-Haute-Provence "subordonnant l'admission des patients à un accord du médecin de la garde aux urgences d'Aix"
  • une gestion des lits d'hospitalisations "efficace" par "une cellule d'ordonnancement missionnée pour les entrées d'hospitalisation et non les sorties", la réouverture de lits de médecine, la réservation de lits d'hospitalisation pour les sorties d'urgences, des salons de sortie dans chaque service et la mise en place de la chirurgie ambulatoire à partir des urgences
  • une "optimisation" des soins (réouverture d'hospitalisation de courte durée, optimisation des filières sans recours aux urgences en neurologie, obstétrique, gynécologie ou encore chirurgie, création de créneaux d'imagerie post-urgences et accès indépendant à l'imagerie pour le centre de soins non programmés)
  • la "sécurisation" des équipes (assurer un temps de travail nécessaire, la présence minimum de trois urgentistes, des conditions d'attractivité, un nombre d'internes suffisant, respecter le temps de travail, obtenir quatre postes de docteurs juniors par semestre, "borner" l'activité en fonction des effectifs, valider un protocole de protection fonctionnelle).

Au cours d'une conférence de presse organisée lundi après-midi, le directeur du CHI d'Aix-Pertuis, Nicolas Estienne, a informé que l'ensemble des urgentistes grévistes faisaient l'objet d'assignations et que le fonctionnement du service n'était nullement affecté.

Une partie de leurs revendications ne relèvent pas de sa compétence mais de celle de l'ARS, souligne-t-il.

Il assure en revanche que les travaux avaient déjà commencé concernant certaines revendications propres à son établissement, telles les salons de sortie, la cellule d'ordonnancement ou encore l'organisation des admissions aux urgences, et que le CHI va désormais accélérer sur ces chantiers afin de mener des concertations courant septembre, en adéquation avec les conclusions de l'audit de l'ARS, qui a pointé des marges de manœuvre sur l'efficacité organisationnelle.

"Il va sans doute falloir revoir notre façon de travailler" et impliquer davantage les urgentistes, estime Nicolas Estienne. Il rappelle par ailleurs que les urgences d'Aix-en-Provence doivent faire l'objet d'une restructuration (cf dépêche du 12/10/2023 à 18:35).

bd/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.