Actualités de l'Urgence - APM
LES URGENCES MÉDICALES PLUS FRÉQUENTES CHEZ LES PERSONNES TRANSGENRES
Les personnes transgenres reportent souvent leurs soins médicaux de routine -notamment parce qu'elles redoutent la discrimination et craignent d'avoir affaire à un professionnel de santé mal informé-, ce qui engendre des urgences médicales et des problèmes de santé à long terme, pointent Gray Babbs de la Brown University School of Public Health à Providence (Rhode Island) et ses collègues, dans leur Research Letter.
Sur la base des données du régime d'assurance maladie Medicare pour la période 2011-2020, ils ont étudié la fréquentation des services d'urgence par les personnes transgenres, et comparé ces données à celles des personnes cisgenres.
L'analyse a inclus 3.693 personnes transgenres et plus de 6,1 millions de personnes cisgenres.
Après ajustement sur les covariables (âge, origine ethnique, handicap, comorbidités…), les chercheurs ont constaté que le taux de consultations aux urgences dans l'année était de 36,2% parmi les personnes transgenres et de 13,1% parmi les personnes cisgenres, soit une différence entre les deux groupes de 23,1 points, et une différence relative de 177%.
Parmi les bénéficiaires de plus de 65 ans, la différence entre transgenres et cisgenres était de 20,2 points, c'est-à-dire que la probabilité qu'une personne transgenre de plus de 65 ans consulte aux urgences était supérieure de 20,2 points à celle des personnes cisgenres de plus de 65 ans -soit une différence relative de 173%.
De même, parmi les bénéficiaires handicapés, la différence entre transgenres et cisgenres était de 27,8 points et la différence relative, de 157%.
Ce recours accru aux urgences était dû aussi bien à des troubles émergents qu'à des problèmes de santé non émergents.
Les personnes transgenres étaient particulièrement plus susceptibles que les personnes cisgenres d'avoir recours aux services d'urgences pour des problèmes d'ordre psychique (différence relative de 448%), et notamment en cas de handicap, avec une différence relative de 487% entre les personnes transgenres handicapées (taux de 7,3%) et les personnes cisgenres handicapées (taux de 1,2%).
La probabilité d'être hospitalisé après un passage aux urgences était aussi plus élevée chez les personnes transgenres, avec une hausse, par rapport aux personnes cisgenres, de 67% parmi les plus de 65 ans et de 39% en cas de handicap.
"Les résultats de cette étude transversale suggèrent que les bénéficiaires transgenres utilisent significativement plus les services d'urgences que les bénéficiaires cisgenres, en particulier pour des soins en lien avec des troubles psychologiques, et ces visites aux urgences sont plus susceptibles d'être suivies d'une admission hospitalière", résument les chercheurs. Ceci souligne, selon eux, l'importance des délais en amont lors des recours au système de soins.
Ils appellent donc les cliniciens et les soignants de première ligne à se former à la prise en charge inclusive des personnes transgenres et à déployer une "humilité culturelle" de sorte à réduire les discriminations en soins primaires et ainsi réduire le recours aux urgences des personnes transgenres.
(JAMA Internal Medicine, publication en ligne du 12 février)
sb/ab/APMnews
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LES URGENCES MÉDICALES PLUS FRÉQUENTES CHEZ LES PERSONNES TRANSGENRES
Les personnes transgenres reportent souvent leurs soins médicaux de routine -notamment parce qu'elles redoutent la discrimination et craignent d'avoir affaire à un professionnel de santé mal informé-, ce qui engendre des urgences médicales et des problèmes de santé à long terme, pointent Gray Babbs de la Brown University School of Public Health à Providence (Rhode Island) et ses collègues, dans leur Research Letter.
Sur la base des données du régime d'assurance maladie Medicare pour la période 2011-2020, ils ont étudié la fréquentation des services d'urgence par les personnes transgenres, et comparé ces données à celles des personnes cisgenres.
L'analyse a inclus 3.693 personnes transgenres et plus de 6,1 millions de personnes cisgenres.
Après ajustement sur les covariables (âge, origine ethnique, handicap, comorbidités…), les chercheurs ont constaté que le taux de consultations aux urgences dans l'année était de 36,2% parmi les personnes transgenres et de 13,1% parmi les personnes cisgenres, soit une différence entre les deux groupes de 23,1 points, et une différence relative de 177%.
Parmi les bénéficiaires de plus de 65 ans, la différence entre transgenres et cisgenres était de 20,2 points, c'est-à-dire que la probabilité qu'une personne transgenre de plus de 65 ans consulte aux urgences était supérieure de 20,2 points à celle des personnes cisgenres de plus de 65 ans -soit une différence relative de 173%.
De même, parmi les bénéficiaires handicapés, la différence entre transgenres et cisgenres était de 27,8 points et la différence relative, de 157%.
Ce recours accru aux urgences était dû aussi bien à des troubles émergents qu'à des problèmes de santé non émergents.
Les personnes transgenres étaient particulièrement plus susceptibles que les personnes cisgenres d'avoir recours aux services d'urgences pour des problèmes d'ordre psychique (différence relative de 448%), et notamment en cas de handicap, avec une différence relative de 487% entre les personnes transgenres handicapées (taux de 7,3%) et les personnes cisgenres handicapées (taux de 1,2%).
La probabilité d'être hospitalisé après un passage aux urgences était aussi plus élevée chez les personnes transgenres, avec une hausse, par rapport aux personnes cisgenres, de 67% parmi les plus de 65 ans et de 39% en cas de handicap.
"Les résultats de cette étude transversale suggèrent que les bénéficiaires transgenres utilisent significativement plus les services d'urgences que les bénéficiaires cisgenres, en particulier pour des soins en lien avec des troubles psychologiques, et ces visites aux urgences sont plus susceptibles d'être suivies d'une admission hospitalière", résument les chercheurs. Ceci souligne, selon eux, l'importance des délais en amont lors des recours au système de soins.
Ils appellent donc les cliniciens et les soignants de première ligne à se former à la prise en charge inclusive des personnes transgenres et à déployer une "humilité culturelle" de sorte à réduire les discriminations en soins primaires et ainsi réduire le recours aux urgences des personnes transgenres.
(JAMA Internal Medicine, publication en ligne du 12 février)
sb/ab/APMnews