Actualités de l'Urgence - APM

LES TROIS SERVICES D'URGENCE ADULTES DU GHT DE MAYENNE SE RÉORGANISENT À PARTIR DE LUNDI
Cette réorganisation va passer par une régulation accrue des patients. Elle a été définie en concertation avec la médecine libérale et l'association départementale d'organisation de la permanence des soins (Adops) 53, ont expliqué les établissements et l'ARS.
A partir de lundi, l'arrivée des patients dans un service d'urgence du département se fera uniquement sur avis médical. Ils devront au préalable appeler le 15, s'ils n'ont pas été adressés à un service d'urgence par un médecin, un dentiste ou une sage-femme.
Ce système de régulation "constitue la meilleure option pour limiter la surcharge des services d'urgence et ainsi améliorer les conditions d'accueil des patients", a déclaré le directeur de l'ARS Pays de la Loire, Jérôme Jumel, dans un communiqué.
L'ARS rappelle que ce type de régulation est déjà mis en œuvre dans la région en Sarthe, en Vendée, et depuis cet hiver en Loire-Atlantique (cf dépêche du 20/02/2025 à 17:59).
La réorganisation, expérimentale, commencera à partir de lundi pour une période provisoire d'un mois renouvelable. Elle s'appliquera 24h sur 24 et sept jours sur sept.
L'accès aux urgences pédiatriques, psychiatriques, gynécologiques et aux maternités restera inchangé, tout comme l'admission des patients avec des troubles psychiatriques, des patients en incapacité de se faire comprendre (ne parlant pas français ou avec un trouble cognitif manifeste, par exemple), des patients mineurs sans accompagnant majeur et des patients en situation de précarité, assurent les établissements.
Un infirmier d'accueil et d'orientation recevra les patients qui se présenteront directement aux urgences adultes sans y avoir été adressés. Il sera chargé d'évaluer leurs besoins, et se référera au médecin régulateur pour les orienter vers la réponse la plus adaptée.
Cette réponse pourra se traduire par le bénéfice d'un soin ou d'un conseil, une admission au service d'urgence, l'orientation vers un autre service d'urgence du département, la reconvocation à un créneau ultérieure ou une redirection vers un dispositif de médecine de ville.
Une ouverture alternée des services d'accueil et des Smur
La nouvelle organisation entérine le principe d'ouverture alternée des services dans les trois établissements.
"Le planning coordonné doit nous permettre de disposer tout au long de la semaine d'un minimum de deux services des urgences accessibles, et d'un Smur territorial relayé par deux unités mobiles hospitalières paramédicalisées, UMHP ", a décrit Sébastien Tréguenard, directeur du CH de Laval et du GHT de Mayenne et du Haut-Anjou.
"L'objectif est d'avoir au moins un Smur au CH de Laval, pour avoir une réponse médicale centrée sur le département, ou alors des Smur sur les hôpitaux de Mayenne et de Château-Gontier", a complété Vincent Jonquet, responsable médical du Samu 53 (Mayenne).
Concernant le déploiement des UMHP, "il existe plein d'évolutions techniques permettant de faire en sorte que le médecin n'ait plus forcément d'utilité propre à être dépêché sur place", abonde-t-il.
Il cite notamment la possibilité d'envoyer des électrocardiogrammes par internet et la visio-médecine via ces unités. "La médecine évolue. On peut avoir une équipe constituée uniquement d'un infirmier sur place, pour des pathologies qui ont un niveau inférieur de gravité", explique-t-il.
Le Dr Bruno Berdin, président de la commission médicale de groupement du GHT de Mayenne et du Haut-Anjou, explique que l'objectif de cette nouvelle organisation est d'être pérennisée jusqu'en septembre.
"Le fonctionnement avec des services d'accueil des urgences (SAU) plus ou moins ouverts, plus ou moins fermés, n'était pas satisfaisant et présentait un risque d'errance entre les trois SAU et de perte de chance pour les patients", rappelle-t-il. "Nous ferons un bilan toutes les semaines, pour pouvoir suivre en détail les petits accros et faire évoluer le dispositif si besoin".
Sébastien Tréguenard espère qu'à terme, une nouvelle organisation "stabilisée" puisse rendre le département "attractif" pour les médecins urgentistes, et éventuellement rouvrir simultanément les Smur et les services d'accueil des urgences de chaque établissement.
Une réorganisation qui suit une crise majeure
Cette réorganisation a été précédée d'une lourde crise dans les services d'urgences de Mayenne.
En septembre 2024, dans un contexte de pénurie d'urgentistes au CH de Laval, un projet de délocaliser la régulation nocturne du Samu 53 vers le Samu 49 (Maine-et-Loire) à Angers avait été envisagé. Celui-ci avait suscité de très vives inquiétudes (cf dépêche du 11/09/2024 à 16:00).
Une mission de médiation et d'appui portée par Samu-Urgences de France avait été lancée en octobre 2024 pour mettre en place "une meilleure coordination des plannings et ouverture des services d'accueil des urgences" en Mayenne, expliquait l'ARS.
En février, l'agence a annoncé qu'elle émettrait "un avis défavorable" au renouvellement des contrats des trois directeurs des CH en raison d'une collaboration jugée "insuffisante" entre leurs services des urgences (cf dépêche du 11/02/2025 à 18:47).
Etant donné les difficultés à construire un planning commun "stable" entre les trois services d'urgence, le comité de suivi des urgences de Mayenne avait demandé aux établissements d'établir un schéma d'organisation en mars. Ce comité associe, autour du directeur général de l'ARS et de la préfète de la Mayenne, les élus du département, les établissements de santé concernés, et l'Adops 53.
al/sl/APMnews
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LES TROIS SERVICES D'URGENCE ADULTES DU GHT DE MAYENNE SE RÉORGANISENT À PARTIR DE LUNDI
Cette réorganisation va passer par une régulation accrue des patients. Elle a été définie en concertation avec la médecine libérale et l'association départementale d'organisation de la permanence des soins (Adops) 53, ont expliqué les établissements et l'ARS.
A partir de lundi, l'arrivée des patients dans un service d'urgence du département se fera uniquement sur avis médical. Ils devront au préalable appeler le 15, s'ils n'ont pas été adressés à un service d'urgence par un médecin, un dentiste ou une sage-femme.
Ce système de régulation "constitue la meilleure option pour limiter la surcharge des services d'urgence et ainsi améliorer les conditions d'accueil des patients", a déclaré le directeur de l'ARS Pays de la Loire, Jérôme Jumel, dans un communiqué.
L'ARS rappelle que ce type de régulation est déjà mis en œuvre dans la région en Sarthe, en Vendée, et depuis cet hiver en Loire-Atlantique (cf dépêche du 20/02/2025 à 17:59).
La réorganisation, expérimentale, commencera à partir de lundi pour une période provisoire d'un mois renouvelable. Elle s'appliquera 24h sur 24 et sept jours sur sept.
L'accès aux urgences pédiatriques, psychiatriques, gynécologiques et aux maternités restera inchangé, tout comme l'admission des patients avec des troubles psychiatriques, des patients en incapacité de se faire comprendre (ne parlant pas français ou avec un trouble cognitif manifeste, par exemple), des patients mineurs sans accompagnant majeur et des patients en situation de précarité, assurent les établissements.
Un infirmier d'accueil et d'orientation recevra les patients qui se présenteront directement aux urgences adultes sans y avoir été adressés. Il sera chargé d'évaluer leurs besoins, et se référera au médecin régulateur pour les orienter vers la réponse la plus adaptée.
Cette réponse pourra se traduire par le bénéfice d'un soin ou d'un conseil, une admission au service d'urgence, l'orientation vers un autre service d'urgence du département, la reconvocation à un créneau ultérieure ou une redirection vers un dispositif de médecine de ville.
Une ouverture alternée des services d'accueil et des Smur
La nouvelle organisation entérine le principe d'ouverture alternée des services dans les trois établissements.
"Le planning coordonné doit nous permettre de disposer tout au long de la semaine d'un minimum de deux services des urgences accessibles, et d'un Smur territorial relayé par deux unités mobiles hospitalières paramédicalisées, UMHP ", a décrit Sébastien Tréguenard, directeur du CH de Laval et du GHT de Mayenne et du Haut-Anjou.
"L'objectif est d'avoir au moins un Smur au CH de Laval, pour avoir une réponse médicale centrée sur le département, ou alors des Smur sur les hôpitaux de Mayenne et de Château-Gontier", a complété Vincent Jonquet, responsable médical du Samu 53 (Mayenne).
Concernant le déploiement des UMHP, "il existe plein d'évolutions techniques permettant de faire en sorte que le médecin n'ait plus forcément d'utilité propre à être dépêché sur place", abonde-t-il.
Il cite notamment la possibilité d'envoyer des électrocardiogrammes par internet et la visio-médecine via ces unités. "La médecine évolue. On peut avoir une équipe constituée uniquement d'un infirmier sur place, pour des pathologies qui ont un niveau inférieur de gravité", explique-t-il.
Le Dr Bruno Berdin, président de la commission médicale de groupement du GHT de Mayenne et du Haut-Anjou, explique que l'objectif de cette nouvelle organisation est d'être pérennisée jusqu'en septembre.
"Le fonctionnement avec des services d'accueil des urgences (SAU) plus ou moins ouverts, plus ou moins fermés, n'était pas satisfaisant et présentait un risque d'errance entre les trois SAU et de perte de chance pour les patients", rappelle-t-il. "Nous ferons un bilan toutes les semaines, pour pouvoir suivre en détail les petits accros et faire évoluer le dispositif si besoin".
Sébastien Tréguenard espère qu'à terme, une nouvelle organisation "stabilisée" puisse rendre le département "attractif" pour les médecins urgentistes, et éventuellement rouvrir simultanément les Smur et les services d'accueil des urgences de chaque établissement.
Une réorganisation qui suit une crise majeure
Cette réorganisation a été précédée d'une lourde crise dans les services d'urgences de Mayenne.
En septembre 2024, dans un contexte de pénurie d'urgentistes au CH de Laval, un projet de délocaliser la régulation nocturne du Samu 53 vers le Samu 49 (Maine-et-Loire) à Angers avait été envisagé. Celui-ci avait suscité de très vives inquiétudes (cf dépêche du 11/09/2024 à 16:00).
Une mission de médiation et d'appui portée par Samu-Urgences de France avait été lancée en octobre 2024 pour mettre en place "une meilleure coordination des plannings et ouverture des services d'accueil des urgences" en Mayenne, expliquait l'ARS.
En février, l'agence a annoncé qu'elle émettrait "un avis défavorable" au renouvellement des contrats des trois directeurs des CH en raison d'une collaboration jugée "insuffisante" entre leurs services des urgences (cf dépêche du 11/02/2025 à 18:47).
Etant donné les difficultés à construire un planning commun "stable" entre les trois services d'urgence, le comité de suivi des urgences de Mayenne avait demandé aux établissements d'établir un schéma d'organisation en mars. Ce comité associe, autour du directeur général de l'ARS et de la préfète de la Mayenne, les élus du département, les établissements de santé concernés, et l'Adops 53.
al/sl/APMnews