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19/01 2022
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LES HÔPITAUX PUBLICS NORMANDS EN CRISE ACCUSENT DES DÉFICITS DE PERSONNEL ET FINANCIERS CRIANTS

CAEN, 19 janvier 2022 (APMnews) - Les hôpitaux publics normands font face à une forte activité qu'ils assument avec un déficit de personnel et en aggravant leurs déficits budgétaires, a indiqué la Fédération hospitalière de France (FHF) Normandie mardi lors d'une visio-conférence de presse en faisant des propositions pour améliorer la situation.

La FHF Normandie, qui représente une centaine d'établissements de santé publics, s'est appuyée sur une enquête flash menée auprès des 11 établissements support de groupements hospitaliers de territoire (GHT) couvrant 80% de l'activité hospitalière publique de la région pour alerter sur les difficultés et développer des propositions de la plateforme nationale de la FHF pour y répondre.

La Normandie enregistre une activité Covid inférieure à d'autres régions mais qui, conjuguée à une activité traditionnelle très forte en cette période hivernale et au cumul des retards depuis 2 ans, entraîne une saturation dans de nombreux services, a décrit Christophe Bouillon, président de la FHF régionale.

Sur ces 11 hôpitaux, le taux d'occupation des lits de médecine Covid était vendredi de 73% et le taux d'occupation en réanimation atteignait 92% dont 54% par des patients Covid.

La saturation concerne les services d'urgence et de médecine générale comme au centre hospitalier (CH) de Cherbourg, au CH Avranches-Granville (Manche) ou au CHU de Rouen, a-t-il cité. Le nombre quotidien de passages aux urgences était de 254 début janvier au CH Eure-Seine contre une moyenne de 235 en 2021, et de 244 au groupe hospitalier du Havre (GHH, Seine-Maritime) contre une moyenne de 226 en 2021.

"L'hôpital déborde du fait de la forte activité hospitalière mais aussi d'un certain nombre de tensions sur les ressources humaines", a déploré Christophe Bouillon.

"Nous aurions besoin de plus de capacités mais on ferme déjà des lits faute de personnel", la Normandie étant déjà auparavant dans une situation difficile en matière d'attractivité, a-t-il poursuivi.

Selon l'enquête flash, 6% des lits sont fermés, essentiellement en chirurgie et médecine. La situation la plus extrême est observée au CH de Coutances (Manche) qui a dû fermer 31 lits.

"Cela génère des déprogrammations, rapportées par au moins 7 établissements sur 11, majoritairement pour des opérations chirurgicales avec des fermetures de salles de bloc. Au moins 5 ont dû fermer temporairement leur Smur faute de personnel depuis 3 mois dans la Manche; dans l'Eure [il y a eu] entre 3 et 21 fermetures de Smur correspondant à 46 plages fermées sur 3 mois (une plage dure 8 heures)", a-t-il cité.

Pour répondre à l'urgence de la situation, la fédération régionale souhaite une meilleure coordination des parcours de soins: "il faut aller encore plus loin dans la coopération entre hôpitaux publics, cliniques et médecins libéraux".

Christophe Bouillon a aussi insisté sur la responsabilité populationnelle pour mettre en responsabilité l'ensemble des acteurs à l'échelle d'un territoire sur un certain nombre de pathologies et pour organiser "une meilleure prévention" pour soulager le curatif.

La FHF Normandie estime qu'il faudrait développer en priorité des propositions comme la permanence des soins répartie entre tous les acteurs de santé (avec l'exemple du CH de Cherbourg qui a mis en place une régulation par le 15 la nuit, cf dépêche du 07/01/2022 à 18:32) et structurer la gradation des soins en proximité sur le territoire.

De très nombreuses vacances de postes

Les difficultés de recrutement sont très aigues en Normandie, a alerté le Dr Alain Fuseau, président de la commission médicale d'établissement (CME) du GHH, responsable régional des présidents de CME et vice-président de la FHF Normandie.

Il a cité, pour les personnels non médicaux, 200 postes d'infirmiers vacants (196 exactement pour les 11 établissements) et une cinquantaine de postes d'aides-soignants (46).

L'absentéisme augmente de 1 à 3 points avec le Covid passant de 7-9% avant à 10-11% aujourd'hui dans les hôpitaux normands, ce qui empêche les ouvertures de lits et conduit même à en fermer.

Alain Fuseau a mentionné des "taux de passage aux urgences jamais connus" sans doute liés à un transfert d'activité de la ville vers les urgences, et il a pointé la "charge de travail croissante" pour le personnel hospitalier due au fait que les patients hospitalisés sont plus lourds qu'avant ("les plus âgés, les plus polypathologiques").

"Clairement, il faut aujourd'hui former du personnel et donc rouvrir les quotas dans les instituts de formation infirmiers et aides-soignants", a-t-il suggéré. Il a souligné l'importance de ces "métiers de l'ombre", qu'il ne faut pas réduire "dans les structures supports indispensables". Si la valorisation des heures supplémentaires est actuellement largement utilisée, c'est du court terme et il ne faut pas miser dessus trop longtemps car "les personnels s'épuisent", a-t-il insisté.

Pour les personnels médicaux, il y a aussi "de nombreux postes vacants" dans l'ensemble des hôpitaux de la région, avec une grande hétérogénéité selon les spécialités et les territoires (365 postes dans ces 11 hôpitaux). "Le manque est criant" en gériatrie et en médecine générale (pour les structures de médecine polyvalente). La médecine d'urgence et la psychiatrie "sont aussi en très grande tension".

Le taux d'absentéisme du personnel médical en décembre 2021 était de 3,6% (contre au maximum 2% les autres années). Un établissement compte jusqu’à 9,5% de personnel médical absent actuellement.

Il a appelé à ouvrir vraiment le numerus clausus car il faut plus de médecins qu'avant (le mode d'exercice étant différent en 2022, il faut plus de professionels), et à changer le fonctionnement des services d'urgence avec une régulation en amont pour répondre aux urgences débordées. Il a mentionné le service d'accès aux soins (SAS) avec de premiers bénéfices de la structuration ville-hôpital ("des patients qui viennent moins systématiquement à l'hôpital").

Pour la permanence des soins, il "faut clairement penser à la partager, il faut que les établissements privés puissent aussi y participer et faire émerger une réflexion autour de la liberté d'installation: un jeune praticien qui s'installe là où il le souhaite ou avec un certain nombre de contraintes pourrait devoir au service public un certain nombre d'années de permanence des soins pour contribuer lui aussi et alléger la charge" des hôpitaux.

Un déficit régional de 112 millions d'euros pour la région

Les hôpitaux normands étaient déjà en difficultés financières avant le Covid et "les efforts inédits ces deux dernières années en termes d'investissement avec le Ségur de la santé n'ont pas tout réglé, loin s'en faut", a déclaré David Trouchaud, directeur des CH de Flers (Orne), Vire (Calvados) et du Chic des Andaines (en direction commune), représentant des CH et membre du bureau de la FHF Normandie.

La garantie de financement basée sur 2019 compense les pertes d'activité mais fait l'impasse sur les recettes provenant de la part assumée par les patients et les mutuelles et sur les nouvelles activités déployées depuis 2019 (comme la coronarographie au CH de Cherbourg). De plus, l'hôpital subit l'inflation induite (prix en hausse des carburants, électricité, fournitures médicales et non médicales, en plus des délais sur les livraisons et les travaux).

Les dépenses dues au Covid s'élèvent à 49 millions d'euros (M€) en 2021 et seuls 28 M€ seraient couverts à ce jour pour ces 11 établissements, soit un manque de 21 M€ dans l'attente des financements de fin de campagne qui doivent arriver prochainement, laissant "le sentiment d'une couverture imparfaite".

Le montant des pertes de recettes dues à la gestion épidémique est estimé à 17 M€, compensé à 3 M€ seulement, ce qui représente "un sujet de préoccupation".

Il reste "une interrogation sur les compensations post-2022 de l'effet sur la masse salariale des mesures Ségur" (hausse des salaires et des charges associées): sur 139 M€, la couverture serait de 107 M€, soit un déficit de 32 M€. Si, au 2e semestre 2022 et en 2023, c'est intégré aux tarifs de la T2A, "cela pénaliserait les établissements qui n'auraient pas recouvré une activité normale en fin d'épisode Covid".

"Il persiste un sous-financement des établissements situés dans des zones moins densément peuplées", a-t-il fait remarquer.

Les résultats prévisionnels avant les dernières notifications ministérielles et aides font apparaître une perte régionale de 112 M€ en 2021. La prévision pour 2022 est un déficit de 95 M€. Or le déficit annuel était de 70 M€ depuis 4 ans.

"Les déficits structurels resteraient entiers et devraient même s'aggraver avec un cumul supérieur à 500 M€ entre 2017 et 2022", a-t-il avancé.

"A court terme, il faut maintenir, voire pérenniser la garantie de financement pour les établissements dans des territoires trop petits et sous-denses en population. Il faut que les moyens (Ségur investissement, assainissement financier) puissent perdurer, et une compensation totale des surcoûts du Covid", a demandé David Trouchaud.

A moyen terme, il a plaidé pour "une loi de programmation en santé qui porte un taux d'évolution minimum des financements couvrant à la fois le fonctionnement et l'investissement".

"Et surtout, il faudrait sortir d'une logique de plan avec des plans Marshall périodiques à l'hôpital qui relèvent d'une logique de rattrapage et pas d'un investissement pérenne structurel sur l'hôpital public", a-t-il conclu.

Les 11 établissements de l'enquête flash sont les CHU de Rouen et Caen, le CH de Dieppe, le groupement hospitalier du Havre, le CHI Elbeuf-Louviers-Val de Reuil, le CH Eure-Seine, le CH public du Cotentin (CHPC) à Cherbourg, le CH de Saint-Lô (et le CH de Coutances qui est en direction commune), le CH Avranches-Granville, le CH de Flers et le Chic Alençon-Mamers.

sl/ed/APMnews

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CAEN, 19 janvier 2022 (APMnews) - Les hôpitaux publics normands font face à une forte activité qu'ils assument avec un déficit de personnel et en aggravant leurs déficits budgétaires, a indiqué la Fédération hospitalière de France (FHF) Normandie mardi lors d'une visio-conférence de presse en faisant des propositions pour améliorer la situation.

La FHF Normandie, qui représente une centaine d'établissements de santé publics, s'est appuyée sur une enquête flash menée auprès des 11 établissements support de groupements hospitaliers de territoire (GHT) couvrant 80% de l'activité hospitalière publique de la région pour alerter sur les difficultés et développer des propositions de la plateforme nationale de la FHF pour y répondre.

La Normandie enregistre une activité Covid inférieure à d'autres régions mais qui, conjuguée à une activité traditionnelle très forte en cette période hivernale et au cumul des retards depuis 2 ans, entraîne une saturation dans de nombreux services, a décrit Christophe Bouillon, président de la FHF régionale.

Sur ces 11 hôpitaux, le taux d'occupation des lits de médecine Covid était vendredi de 73% et le taux d'occupation en réanimation atteignait 92% dont 54% par des patients Covid.

La saturation concerne les services d'urgence et de médecine générale comme au centre hospitalier (CH) de Cherbourg, au CH Avranches-Granville (Manche) ou au CHU de Rouen, a-t-il cité. Le nombre quotidien de passages aux urgences était de 254 début janvier au CH Eure-Seine contre une moyenne de 235 en 2021, et de 244 au groupe hospitalier du Havre (GHH, Seine-Maritime) contre une moyenne de 226 en 2021.

"L'hôpital déborde du fait de la forte activité hospitalière mais aussi d'un certain nombre de tensions sur les ressources humaines", a déploré Christophe Bouillon.

"Nous aurions besoin de plus de capacités mais on ferme déjà des lits faute de personnel", la Normandie étant déjà auparavant dans une situation difficile en matière d'attractivité, a-t-il poursuivi.

Selon l'enquête flash, 6% des lits sont fermés, essentiellement en chirurgie et médecine. La situation la plus extrême est observée au CH de Coutances (Manche) qui a dû fermer 31 lits.

"Cela génère des déprogrammations, rapportées par au moins 7 établissements sur 11, majoritairement pour des opérations chirurgicales avec des fermetures de salles de bloc. Au moins 5 ont dû fermer temporairement leur Smur faute de personnel depuis 3 mois dans la Manche; dans l'Eure [il y a eu] entre 3 et 21 fermetures de Smur correspondant à 46 plages fermées sur 3 mois (une plage dure 8 heures)", a-t-il cité.

Pour répondre à l'urgence de la situation, la fédération régionale souhaite une meilleure coordination des parcours de soins: "il faut aller encore plus loin dans la coopération entre hôpitaux publics, cliniques et médecins libéraux".

Christophe Bouillon a aussi insisté sur la responsabilité populationnelle pour mettre en responsabilité l'ensemble des acteurs à l'échelle d'un territoire sur un certain nombre de pathologies et pour organiser "une meilleure prévention" pour soulager le curatif.

La FHF Normandie estime qu'il faudrait développer en priorité des propositions comme la permanence des soins répartie entre tous les acteurs de santé (avec l'exemple du CH de Cherbourg qui a mis en place une régulation par le 15 la nuit, cf dépêche du 07/01/2022 à 18:32) et structurer la gradation des soins en proximité sur le territoire.

De très nombreuses vacances de postes

Les difficultés de recrutement sont très aigues en Normandie, a alerté le Dr Alain Fuseau, président de la commission médicale d'établissement (CME) du GHH, responsable régional des présidents de CME et vice-président de la FHF Normandie.

Il a cité, pour les personnels non médicaux, 200 postes d'infirmiers vacants (196 exactement pour les 11 établissements) et une cinquantaine de postes d'aides-soignants (46).

L'absentéisme augmente de 1 à 3 points avec le Covid passant de 7-9% avant à 10-11% aujourd'hui dans les hôpitaux normands, ce qui empêche les ouvertures de lits et conduit même à en fermer.

Alain Fuseau a mentionné des "taux de passage aux urgences jamais connus" sans doute liés à un transfert d'activité de la ville vers les urgences, et il a pointé la "charge de travail croissante" pour le personnel hospitalier due au fait que les patients hospitalisés sont plus lourds qu'avant ("les plus âgés, les plus polypathologiques").

"Clairement, il faut aujourd'hui former du personnel et donc rouvrir les quotas dans les instituts de formation infirmiers et aides-soignants", a-t-il suggéré. Il a souligné l'importance de ces "métiers de l'ombre", qu'il ne faut pas réduire "dans les structures supports indispensables". Si la valorisation des heures supplémentaires est actuellement largement utilisée, c'est du court terme et il ne faut pas miser dessus trop longtemps car "les personnels s'épuisent", a-t-il insisté.

Pour les personnels médicaux, il y a aussi "de nombreux postes vacants" dans l'ensemble des hôpitaux de la région, avec une grande hétérogénéité selon les spécialités et les territoires (365 postes dans ces 11 hôpitaux). "Le manque est criant" en gériatrie et en médecine générale (pour les structures de médecine polyvalente). La médecine d'urgence et la psychiatrie "sont aussi en très grande tension".

Le taux d'absentéisme du personnel médical en décembre 2021 était de 3,6% (contre au maximum 2% les autres années). Un établissement compte jusqu’à 9,5% de personnel médical absent actuellement.

Il a appelé à ouvrir vraiment le numerus clausus car il faut plus de médecins qu'avant (le mode d'exercice étant différent en 2022, il faut plus de professionels), et à changer le fonctionnement des services d'urgence avec une régulation en amont pour répondre aux urgences débordées. Il a mentionné le service d'accès aux soins (SAS) avec de premiers bénéfices de la structuration ville-hôpital ("des patients qui viennent moins systématiquement à l'hôpital").

Pour la permanence des soins, il "faut clairement penser à la partager, il faut que les établissements privés puissent aussi y participer et faire émerger une réflexion autour de la liberté d'installation: un jeune praticien qui s'installe là où il le souhaite ou avec un certain nombre de contraintes pourrait devoir au service public un certain nombre d'années de permanence des soins pour contribuer lui aussi et alléger la charge" des hôpitaux.

Un déficit régional de 112 millions d'euros pour la région

Les hôpitaux normands étaient déjà en difficultés financières avant le Covid et "les efforts inédits ces deux dernières années en termes d'investissement avec le Ségur de la santé n'ont pas tout réglé, loin s'en faut", a déclaré David Trouchaud, directeur des CH de Flers (Orne), Vire (Calvados) et du Chic des Andaines (en direction commune), représentant des CH et membre du bureau de la FHF Normandie.

La garantie de financement basée sur 2019 compense les pertes d'activité mais fait l'impasse sur les recettes provenant de la part assumée par les patients et les mutuelles et sur les nouvelles activités déployées depuis 2019 (comme la coronarographie au CH de Cherbourg). De plus, l'hôpital subit l'inflation induite (prix en hausse des carburants, électricité, fournitures médicales et non médicales, en plus des délais sur les livraisons et les travaux).

Les dépenses dues au Covid s'élèvent à 49 millions d'euros (M€) en 2021 et seuls 28 M€ seraient couverts à ce jour pour ces 11 établissements, soit un manque de 21 M€ dans l'attente des financements de fin de campagne qui doivent arriver prochainement, laissant "le sentiment d'une couverture imparfaite".

Le montant des pertes de recettes dues à la gestion épidémique est estimé à 17 M€, compensé à 3 M€ seulement, ce qui représente "un sujet de préoccupation".

Il reste "une interrogation sur les compensations post-2022 de l'effet sur la masse salariale des mesures Ségur" (hausse des salaires et des charges associées): sur 139 M€, la couverture serait de 107 M€, soit un déficit de 32 M€. Si, au 2e semestre 2022 et en 2023, c'est intégré aux tarifs de la T2A, "cela pénaliserait les établissements qui n'auraient pas recouvré une activité normale en fin d'épisode Covid".

"Il persiste un sous-financement des établissements situés dans des zones moins densément peuplées", a-t-il fait remarquer.

Les résultats prévisionnels avant les dernières notifications ministérielles et aides font apparaître une perte régionale de 112 M€ en 2021. La prévision pour 2022 est un déficit de 95 M€. Or le déficit annuel était de 70 M€ depuis 4 ans.

"Les déficits structurels resteraient entiers et devraient même s'aggraver avec un cumul supérieur à 500 M€ entre 2017 et 2022", a-t-il avancé.

"A court terme, il faut maintenir, voire pérenniser la garantie de financement pour les établissements dans des territoires trop petits et sous-denses en population. Il faut que les moyens (Ségur investissement, assainissement financier) puissent perdurer, et une compensation totale des surcoûts du Covid", a demandé David Trouchaud.

A moyen terme, il a plaidé pour "une loi de programmation en santé qui porte un taux d'évolution minimum des financements couvrant à la fois le fonctionnement et l'investissement".

"Et surtout, il faudrait sortir d'une logique de plan avec des plans Marshall périodiques à l'hôpital qui relèvent d'une logique de rattrapage et pas d'un investissement pérenne structurel sur l'hôpital public", a-t-il conclu.

Les 11 établissements de l'enquête flash sont les CHU de Rouen et Caen, le CH de Dieppe, le groupement hospitalier du Havre, le CHI Elbeuf-Louviers-Val de Reuil, le CH Eure-Seine, le CH public du Cotentin (CHPC) à Cherbourg, le CH de Saint-Lô (et le CH de Coutances qui est en direction commune), le CH Avranches-Granville, le CH de Flers et le Chic Alençon-Mamers.

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