Actualités de l'Urgence - APM
LE THINK TANK "TÉLÉSANTÉ ET NUMÉRIQUE EN SANTÉ" ÉMET 10 RECOMMANDATIONS POUR GUIDER LES POUVOIRS PUBLICS
Lancé le 1er décembre 2023, à l'initiative des Drs Pierre Simon, Jacques Lucas, du Pr Thierry Moulin et de Me Lina Williatte, le think tank promeut la télésanté et les parcours de santé hybrides, rappelle-t-on (cf dépêche du 21/11/2023 à 14:13).
Il organise des webinaires et anime des groupes de travail, qui ont formulé leurs premières recommandations visant à structurer ce modèle.
Ainsi pour promouvoir les parcours de santé hybrides, le think tank met d'abord en avant l'importance d'un modèle combinant soins présentiels et distanciels pour répondre aux besoins des patients. Ce type de parcours repose sur l'alliance entre la clinique et les technologies, garantissant une prise en charge performante et coordonnée sur un territoire de santé.
Selon ses membres, les organisations professionnelles doivent évoluer pour inclure des équipes de soins composées de professionnels de premier et de second recours, travaillant ensemble dans des structures variées, telles que les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les Ehpad ou encore les centres de santé. Une attention particulière est portée à l'évaluation de ces pratiques hybrides, en intégrant l'expérience et les résultats des patients grâce à des outils comme les PREMs (mesures d'expérience) et les PROMs (mesures des résultats thérapeutiques).
Pour garantir la sécurité et l'efficacité des parcours hybrides, les soins distanciels doivent être intégrés avec souplesse dans les plans de soins des patients. Leur pertinence doit être évaluée en tenant compte des besoins spécifiques, en s'appuyant sur des outils numériques comme Mon espace santé et le dossier médical partagé (DMP). Ces outils permettent une traçabilité rigoureuse des actes et renforcent la coordination entre les professionnels impliqués.
Concernant la téléconsultation, elle est identifiée comme une composante essentielle des parcours de santé hybrides. Elle nécessite cependant le consentement éclairé des patients, qui doivent être informés des bénéfices et des limites de cette pratique, rappelle l'organisation. Les professionnels de santé doivent pouvoir utiliser la téléconsultation librement, selon la pertinence clinique, sans être contraints par des quotas ou des seuils d'activité car seule cette approche garantirait une prise en charge adaptée et efficace, particulièrement pour les patients souffrant de maladies chroniques.
Différents types de téléconsultations sont décrits, en fonction des contextes et des besoins. Par exemple, les consultations peuvent être initiées par un médecin traitant ou un spécialiste, alternant avec des consultations présentielles. Elles peuvent aussi être assistées par un infirmier ou un pharmacien, pour des examens cliniques précis.
Dans les cas d'urgence, la téléconsultation peut être réalisée par des équipes mobiles de télémédecine ou par le Samu, renforçant ainsi la rapidité et la pertinence de la réponse médicale. Pour les résidents d'établissements médico-sociaux, notamment les Ehpad, la téléconsultation offre une alternative efficace, réduisant les hospitalisations inutiles et perturbantes.
Enfin, des usages spécifiques sont recommandés pour faciliter l'accès à certaines spécialités médicales rares et pour développer des actions de prévention primaire à distance.
Formation des soignants et volonté politique
L'essor de la télésanté exige une adaptation des compétences des professionnels de santé, fait valoir le think tank.
Il est ainsi recommandé d'intégrer la télésanté dans les cursus de formation initiale des étudiants en médecine et dans les autres spécialités médicales et paramédicales. La pratique hybride, qui combine consultations présentielles et distancielles, doit être "normalisée" dans les programmes pédagogiques. Pour les professionnels déjà en exercice, des dispositifs de développement professionnel continu (DPC) doivent être mis en place, basés sur des référentiels comportementaux, cliniques et scientifiques, est-il préconisé.
Le think tank incite également à former les soignants aux spécificités des pratiques à distance, notamment les contraintes cliniques, juridiques et relationnelles. Les professionnels sont encouragés à apprendre à instaurer un lien de confiance et d'empathie avec leurs patients à travers des médias numériques, tout en garantissant la sécurité et la qualité des soins.
Pour soutenir le développement de la télésanté, des mesures politiques doivent être prises, insiste l'organisation. Parmi celles-ci, il est recommandé de supprimer les seuils et quotas qui limitent actuellement l'usage des soins distanciels, permettant ainsi aux professionnels de les intégrer pleinement dans leurs pratiques. L'usage de Mon espace santé et du DMP devrait devenir progressivement obligatoire pour renforcer la sécurité et la coordination des soins.
Par ailleurs, le déploiement de la téléconsultation dans les Samu et les services d'accès aux soins (SAS) est jugé essentiel pour améliorer la gestion des urgences médicales. Il est aussi nécessaire de définir des référentiels pour évaluer la qualité des soins distanciels à l'aide des PROMs et PREMs, est-il souligné.
La télésanté doit être encouragée dans tous les secteurs de santé, qu'ils soient sanitaires, médico-sociaux ou liés au domicile, pour en faire une pratique généralisée et efficiente, conclut le think tank.
L'ensemble de ces recommandations est consultable sur leur site telemedaction.org.
wz/ab/APMnews
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LE THINK TANK "TÉLÉSANTÉ ET NUMÉRIQUE EN SANTÉ" ÉMET 10 RECOMMANDATIONS POUR GUIDER LES POUVOIRS PUBLICS
Lancé le 1er décembre 2023, à l'initiative des Drs Pierre Simon, Jacques Lucas, du Pr Thierry Moulin et de Me Lina Williatte, le think tank promeut la télésanté et les parcours de santé hybrides, rappelle-t-on (cf dépêche du 21/11/2023 à 14:13).
Il organise des webinaires et anime des groupes de travail, qui ont formulé leurs premières recommandations visant à structurer ce modèle.
Ainsi pour promouvoir les parcours de santé hybrides, le think tank met d'abord en avant l'importance d'un modèle combinant soins présentiels et distanciels pour répondre aux besoins des patients. Ce type de parcours repose sur l'alliance entre la clinique et les technologies, garantissant une prise en charge performante et coordonnée sur un territoire de santé.
Selon ses membres, les organisations professionnelles doivent évoluer pour inclure des équipes de soins composées de professionnels de premier et de second recours, travaillant ensemble dans des structures variées, telles que les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les Ehpad ou encore les centres de santé. Une attention particulière est portée à l'évaluation de ces pratiques hybrides, en intégrant l'expérience et les résultats des patients grâce à des outils comme les PREMs (mesures d'expérience) et les PROMs (mesures des résultats thérapeutiques).
Pour garantir la sécurité et l'efficacité des parcours hybrides, les soins distanciels doivent être intégrés avec souplesse dans les plans de soins des patients. Leur pertinence doit être évaluée en tenant compte des besoins spécifiques, en s'appuyant sur des outils numériques comme Mon espace santé et le dossier médical partagé (DMP). Ces outils permettent une traçabilité rigoureuse des actes et renforcent la coordination entre les professionnels impliqués.
Concernant la téléconsultation, elle est identifiée comme une composante essentielle des parcours de santé hybrides. Elle nécessite cependant le consentement éclairé des patients, qui doivent être informés des bénéfices et des limites de cette pratique, rappelle l'organisation. Les professionnels de santé doivent pouvoir utiliser la téléconsultation librement, selon la pertinence clinique, sans être contraints par des quotas ou des seuils d'activité car seule cette approche garantirait une prise en charge adaptée et efficace, particulièrement pour les patients souffrant de maladies chroniques.
Différents types de téléconsultations sont décrits, en fonction des contextes et des besoins. Par exemple, les consultations peuvent être initiées par un médecin traitant ou un spécialiste, alternant avec des consultations présentielles. Elles peuvent aussi être assistées par un infirmier ou un pharmacien, pour des examens cliniques précis.
Dans les cas d'urgence, la téléconsultation peut être réalisée par des équipes mobiles de télémédecine ou par le Samu, renforçant ainsi la rapidité et la pertinence de la réponse médicale. Pour les résidents d'établissements médico-sociaux, notamment les Ehpad, la téléconsultation offre une alternative efficace, réduisant les hospitalisations inutiles et perturbantes.
Enfin, des usages spécifiques sont recommandés pour faciliter l'accès à certaines spécialités médicales rares et pour développer des actions de prévention primaire à distance.
Formation des soignants et volonté politique
L'essor de la télésanté exige une adaptation des compétences des professionnels de santé, fait valoir le think tank.
Il est ainsi recommandé d'intégrer la télésanté dans les cursus de formation initiale des étudiants en médecine et dans les autres spécialités médicales et paramédicales. La pratique hybride, qui combine consultations présentielles et distancielles, doit être "normalisée" dans les programmes pédagogiques. Pour les professionnels déjà en exercice, des dispositifs de développement professionnel continu (DPC) doivent être mis en place, basés sur des référentiels comportementaux, cliniques et scientifiques, est-il préconisé.
Le think tank incite également à former les soignants aux spécificités des pratiques à distance, notamment les contraintes cliniques, juridiques et relationnelles. Les professionnels sont encouragés à apprendre à instaurer un lien de confiance et d'empathie avec leurs patients à travers des médias numériques, tout en garantissant la sécurité et la qualité des soins.
Pour soutenir le développement de la télésanté, des mesures politiques doivent être prises, insiste l'organisation. Parmi celles-ci, il est recommandé de supprimer les seuils et quotas qui limitent actuellement l'usage des soins distanciels, permettant ainsi aux professionnels de les intégrer pleinement dans leurs pratiques. L'usage de Mon espace santé et du DMP devrait devenir progressivement obligatoire pour renforcer la sécurité et la coordination des soins.
Par ailleurs, le déploiement de la téléconsultation dans les Samu et les services d'accès aux soins (SAS) est jugé essentiel pour améliorer la gestion des urgences médicales. Il est aussi nécessaire de définir des référentiels pour évaluer la qualité des soins distanciels à l'aide des PROMs et PREMs, est-il souligné.
La télésanté doit être encouragée dans tous les secteurs de santé, qu'ils soient sanitaires, médico-sociaux ou liés au domicile, pour en faire une pratique généralisée et efficiente, conclut le think tank.
L'ensemble de ces recommandations est consultable sur leur site telemedaction.org.
wz/ab/APMnews