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LE SCANNER THORACIQUE POUR DÉPISTAGE DU CANCER DU POUMON IDENTIFIE AUSSI DES PATIENTS À HAUT RISQUE CARDIOVASCULAIRE
Au Canada, des programmes multidisciplinaires ont vu le jour pour dépister le cancer du poumon chez les personnes à risque. En France, la mise en place de tels programmes fait l'objet de discussions et est plébiscitée par les pneumologues (cf dépêche du 12/01/2024 à 17:05).
Au-delà du dépistage du cancer du poumon, le scanner thoracique à faible dose permet de détecter la calcification coronaire, "un marqueur de la maladie coronarienne qui a le même poids que d'autres facteurs de risque cardiovasculaire reconnus", soulignent Marcella Cabral Caires de l'Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa au Canada et ses collègues.
"La détection du calcium dans les artères coronaires sur le scanner de dépistage du cancer du poumon est attendue, en raison des facteurs de risque communs à la maladie coronarienne et au cancer du poumon dans la population dépistée", ajoutent-ils (cf dépêche du 31/01/2023 à 14:04). Ils ont voulu en préciser l'intérêt en termes de prédiction du risque cardiovasculaire.
Une valeur prédictive qui persiste après ajustement sur les décès non cardiovasculaires
Dans le cadre d'un projet pilote de dépistage du cancer du poumon des personnes à haut risque mené entre mars 2017 et novembre 2018 à l'hôpital d'Ottawa (devenu un programme officiel en 2021), 1.486 individus de 55 à 74 ans ayant bénéficié d'un scanner thoracique ont été inclus. Il s'agissait de fumeurs (68,4%) ou d'anciens fumeurs ayant fumé des cigarettes quotidiennement pendant au moins 20 ans, présentant un risque de 2% ou plus de développer un cancer du poumon au cours des six prochaines années (selon un modèle de prédiction du risque). Le suivi était de 50 mois en moyenne.
Le risque cardiovasculaire, défini par le score de risque de Framingham, était élevé chez 63,6% des participants, intermédiaire chez 32,2% et faible chez 4,2%.
Le calcium des artères coronaires a été quantifié à l'aide du score d'Agatston (cf dépêche du 23/10/2023 à 16:38). Du calcium coronaire a été détecté pour 82,9% des participants (avec un niveau léger à modéré pour 53,4% des participants et un niveau élevé pour 29,5%).
Le critère principal était un critère composite incluant les décès toutes causes et les événements cardiovasculaires. Au cours du suivi, il est survenu chez 5,2% des participants, dont 8,9% de ceux présentant un niveau élevé de calcium coronaire, 4% de ceux présentant un niveau léger à modéré et 2,8% de ceux n'ayant pas de calcium coronaire.
Chez les patients présentant une calcification étendue des artères coronaires, le taux annualisé du critère composite était de 2,11 événements pour 100 patients-années, tandis qu'il était de 0,96 chez les patients présentant une calcification légère à modérée, et de 0,64 chez les patients ne présentant pas de calcification coronaire.
Lors de l'analyse multivariée, la calcification coronaire étendue était associée au critère composite avec un risque relatif de 2,1, au décès toutes causes avec un risque relatif de 2,4 et aux événements cardiovasculaires avec un risque relatif de 2,1.
La calcification coronaire étendue est restée un facteur prédictif d'événements cardiovasculaires après ajustement sur les décès non cardiovasculaires (décès par cancer et autres décès non cardiovasculaires), avec un risque relatif de 2,05.
"Des études prospectives sont nécessaires pour étudier la réponse clinique appropriée à la présence de calcium dans les artères coronaires", estiment les auteurs.
"Le dépistage du cancer du poumon, bien que principalement axé sur la réduction des décès dus au cancer du poumon, peut également contribuer à lutter contre la deuxième cause de décès prématuré chez les adultes d'âge moyen, grâce à l'identification et à la stratification du risque d'athérosclérose coronarienne", écrivent les auteurs dans un communiqué du CMAJ.
(CMAJ, publication en ligne du 2 décembre)
cc/fb/ab/APMnews
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LE SCANNER THORACIQUE POUR DÉPISTAGE DU CANCER DU POUMON IDENTIFIE AUSSI DES PATIENTS À HAUT RISQUE CARDIOVASCULAIRE
Au Canada, des programmes multidisciplinaires ont vu le jour pour dépister le cancer du poumon chez les personnes à risque. En France, la mise en place de tels programmes fait l'objet de discussions et est plébiscitée par les pneumologues (cf dépêche du 12/01/2024 à 17:05).
Au-delà du dépistage du cancer du poumon, le scanner thoracique à faible dose permet de détecter la calcification coronaire, "un marqueur de la maladie coronarienne qui a le même poids que d'autres facteurs de risque cardiovasculaire reconnus", soulignent Marcella Cabral Caires de l'Institut de cardiologie de l'université d'Ottawa au Canada et ses collègues.
"La détection du calcium dans les artères coronaires sur le scanner de dépistage du cancer du poumon est attendue, en raison des facteurs de risque communs à la maladie coronarienne et au cancer du poumon dans la population dépistée", ajoutent-ils (cf dépêche du 31/01/2023 à 14:04). Ils ont voulu en préciser l'intérêt en termes de prédiction du risque cardiovasculaire.
Une valeur prédictive qui persiste après ajustement sur les décès non cardiovasculaires
Dans le cadre d'un projet pilote de dépistage du cancer du poumon des personnes à haut risque mené entre mars 2017 et novembre 2018 à l'hôpital d'Ottawa (devenu un programme officiel en 2021), 1.486 individus de 55 à 74 ans ayant bénéficié d'un scanner thoracique ont été inclus. Il s'agissait de fumeurs (68,4%) ou d'anciens fumeurs ayant fumé des cigarettes quotidiennement pendant au moins 20 ans, présentant un risque de 2% ou plus de développer un cancer du poumon au cours des six prochaines années (selon un modèle de prédiction du risque). Le suivi était de 50 mois en moyenne.
Le risque cardiovasculaire, défini par le score de risque de Framingham, était élevé chez 63,6% des participants, intermédiaire chez 32,2% et faible chez 4,2%.
Le calcium des artères coronaires a été quantifié à l'aide du score d'Agatston (cf dépêche du 23/10/2023 à 16:38). Du calcium coronaire a été détecté pour 82,9% des participants (avec un niveau léger à modéré pour 53,4% des participants et un niveau élevé pour 29,5%).
Le critère principal était un critère composite incluant les décès toutes causes et les événements cardiovasculaires. Au cours du suivi, il est survenu chez 5,2% des participants, dont 8,9% de ceux présentant un niveau élevé de calcium coronaire, 4% de ceux présentant un niveau léger à modéré et 2,8% de ceux n'ayant pas de calcium coronaire.
Chez les patients présentant une calcification étendue des artères coronaires, le taux annualisé du critère composite était de 2,11 événements pour 100 patients-années, tandis qu'il était de 0,96 chez les patients présentant une calcification légère à modérée, et de 0,64 chez les patients ne présentant pas de calcification coronaire.
Lors de l'analyse multivariée, la calcification coronaire étendue était associée au critère composite avec un risque relatif de 2,1, au décès toutes causes avec un risque relatif de 2,4 et aux événements cardiovasculaires avec un risque relatif de 2,1.
La calcification coronaire étendue est restée un facteur prédictif d'événements cardiovasculaires après ajustement sur les décès non cardiovasculaires (décès par cancer et autres décès non cardiovasculaires), avec un risque relatif de 2,05.
"Des études prospectives sont nécessaires pour étudier la réponse clinique appropriée à la présence de calcium dans les artères coronaires", estiment les auteurs.
"Le dépistage du cancer du poumon, bien que principalement axé sur la réduction des décès dus au cancer du poumon, peut également contribuer à lutter contre la deuxième cause de décès prématuré chez les adultes d'âge moyen, grâce à l'identification et à la stratification du risque d'athérosclérose coronarienne", écrivent les auteurs dans un communiqué du CMAJ.
(CMAJ, publication en ligne du 2 décembre)
cc/fb/ab/APMnews