Actualités de l'Urgence - APM

LE CMUH OPPOSÉ À L'HOMOLOGATION DE L'ANTI-ALZHEIMER DONANÉMAB
Cet avis intervient alors que le comité a refusé, puis donné, puis confirmé son feu vert pour un autre anticorps monoclonal dirigé contre la protéine amyloïde, Leqembi* (lécanémab, Eisai/Biogen), note-t-on (cf dépêche du 26/07/2024 à 14:21, dépêche du 14/11/2024 à 18:28 et dépêche du 28/02/2025 à 14:47). Leqembi* n'a toutefois pas encore obtenu d'autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l'Union européenne (UE).
Lilly avait déposé une AMM dans le ralentissement de la progression de la maladie d'Alzheimer chez les adultes avec plaques amyloïdes dans le cerveau et présentant un trouble cognitif léger ou une démence légère dus à la maladie d'Alzheimer. Durant la procédure, l'industriel a proposé d'exclure les patients avec une ou deux copies du gène ApoE4, associé à un risque plus élevé d'effets secondaires sous donanémab.
Lors de son évaluation, le CMUH a relevé une incidence élevée des anomalies liées à l'amyloïde à l'imagerie (ARIA) sous donanémab (36,8% vs 14,9% sous placebo). Même si la plupart des cas n'ont pas été associés à des symptômes, 1,6% des personnes traitées avec Kisunla* ont connu un effet indésirable grave en lien avec les ARIA et il y a eu trois décès.
En restreignant l'analyse aux patients sans ApoE4, les ARIA ont concerné 24,7% des patients traités avec Kisunla* contre 12% sous placebo. Un effet indésirable grave est survenu chez 0,8% des patients sous donanémab et il y a eu un décès.
Le comité a jugé que l'efficacité de la molécule était modeste vs placebo (quel que soit le statut ApoE4) et a signalé qu'il ne disposait pas de données à long terme.
En conséquence, il a estimé que la balance bénéfices-risques était défavorable.
Lilly a fait part de son intention de demander un réexamen de son dossier.
Avis défavorable pour l'anticancéreux Pemazyre*
Le CMUH a également rendu un avis défavorable à une extension d'indication de l'inhibiteur de protéine kinase Pemazyre* (pemigatinib, Incyte) dans le traitement des néoplasies myéloïdes/lymphoïdes chez les patients adultes avec fusion ou réarrangement du gène du récepteur 1 du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR1).
Le produit, qui a le statut de médicament orphelin, est autorisé dans l'UE depuis mars 2021 en monothérapie pour le traitement des adultes atteints d'un cholangiocarcinome localement avancé ou métastatique avec fusion ou réarrangement du gène du récepteur 2 du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR2), dont la maladie a progressé après au moins une ligne de traitement systémique antérieure.
Le comité a jugé que les données soumises (sur 45 patients sans comparaison vs placebo) étaient insuffisantes et qu'il n'était donc pas en mesure de déterminer le rapport bénéfices-risques du médicament dans la nouvelle indication.
Il a demandé à Incyte de générer des données supplémentaires une fois une homologation conditionnelle accordée en mettant en place un registre mais le laboratoire pharmaceutique a estimé qu'il ne serait pas possible de réunir les nouvelles données attendues.
Trois retraits de demande d'AMM
L'EMA a également enregistré depuis la dernière réunion du CMUH des retraits de demande pour deux nouveaux médicaments et pour une extension d'indication d'un médicament déjà autorisé.
Les produits concernés sont:
- Insulin Human Rechon* (insuline humaine, Rechon Life Science), biosimilaire potentiel de l'antidiabétique Humulin Regular* (Lilly). Le retrait est intervenu alors que le comité avait des questions sur les conditions de réalisation d'une étude de bioéquivalence avec le médicament biologique de référence.
- Cinainu* (extrait éthanolique liquide de bulbe frais d'Allium cepa et de fruit frais de citron + extrait aqueux sec de graine de Paullinia cupana + extrait hydroéthanolique sec de graine de Theobroma cacao, Legacy), pour lequel une demande d'AMM avait été déposée dans le traitement de la pelade modérée à sévère chez les enfants et les adolescents de 2 à 17 ans. Le retrait a eu lieu alors que le CMUH estimait que la composition du produit utilisé lors du développement clinique était différente de celle qui aurait été commercialisée, que les résultats cliniques qui lui ont été soumis ne démontraient pas l'efficacité du médicament et qu'il manquait de données de sécurité à long terme.
- le médicament de diagnostic par TEP de la présence de plaques bêta-amyloïdes dans le cerveau (impliquée dans la maladie d'Alzheimer) Amyvid* (florbétapir (18F), Lilly). L'industriel souhaitait obtenir une extension d'indication dans la mesure de la réponse à un traitement. Il a présenté des données issues de la littérature et d'autres extraites d'un essai clinique mesurant l'efficacité d'un anticorps monoclonal dirigé contre la protéine amyloïde. Lilly a retiré le dossier lorsque le CMUH a notamment fait savoir que les données soumises étaient insuffisantes et qu'un essai clinique supplémentaire était nécessaire.
eh/nc/APMnews
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LE CMUH OPPOSÉ À L'HOMOLOGATION DE L'ANTI-ALZHEIMER DONANÉMAB
Cet avis intervient alors que le comité a refusé, puis donné, puis confirmé son feu vert pour un autre anticorps monoclonal dirigé contre la protéine amyloïde, Leqembi* (lécanémab, Eisai/Biogen), note-t-on (cf dépêche du 26/07/2024 à 14:21, dépêche du 14/11/2024 à 18:28 et dépêche du 28/02/2025 à 14:47). Leqembi* n'a toutefois pas encore obtenu d'autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l'Union européenne (UE).
Lilly avait déposé une AMM dans le ralentissement de la progression de la maladie d'Alzheimer chez les adultes avec plaques amyloïdes dans le cerveau et présentant un trouble cognitif léger ou une démence légère dus à la maladie d'Alzheimer. Durant la procédure, l'industriel a proposé d'exclure les patients avec une ou deux copies du gène ApoE4, associé à un risque plus élevé d'effets secondaires sous donanémab.
Lors de son évaluation, le CMUH a relevé une incidence élevée des anomalies liées à l'amyloïde à l'imagerie (ARIA) sous donanémab (36,8% vs 14,9% sous placebo). Même si la plupart des cas n'ont pas été associés à des symptômes, 1,6% des personnes traitées avec Kisunla* ont connu un effet indésirable grave en lien avec les ARIA et il y a eu trois décès.
En restreignant l'analyse aux patients sans ApoE4, les ARIA ont concerné 24,7% des patients traités avec Kisunla* contre 12% sous placebo. Un effet indésirable grave est survenu chez 0,8% des patients sous donanémab et il y a eu un décès.
Le comité a jugé que l'efficacité de la molécule était modeste vs placebo (quel que soit le statut ApoE4) et a signalé qu'il ne disposait pas de données à long terme.
En conséquence, il a estimé que la balance bénéfices-risques était défavorable.
Lilly a fait part de son intention de demander un réexamen de son dossier.
Avis défavorable pour l'anticancéreux Pemazyre*
Le CMUH a également rendu un avis défavorable à une extension d'indication de l'inhibiteur de protéine kinase Pemazyre* (pemigatinib, Incyte) dans le traitement des néoplasies myéloïdes/lymphoïdes chez les patients adultes avec fusion ou réarrangement du gène du récepteur 1 du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR1).
Le produit, qui a le statut de médicament orphelin, est autorisé dans l'UE depuis mars 2021 en monothérapie pour le traitement des adultes atteints d'un cholangiocarcinome localement avancé ou métastatique avec fusion ou réarrangement du gène du récepteur 2 du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR2), dont la maladie a progressé après au moins une ligne de traitement systémique antérieure.
Le comité a jugé que les données soumises (sur 45 patients sans comparaison vs placebo) étaient insuffisantes et qu'il n'était donc pas en mesure de déterminer le rapport bénéfices-risques du médicament dans la nouvelle indication.
Il a demandé à Incyte de générer des données supplémentaires une fois une homologation conditionnelle accordée en mettant en place un registre mais le laboratoire pharmaceutique a estimé qu'il ne serait pas possible de réunir les nouvelles données attendues.
Trois retraits de demande d'AMM
L'EMA a également enregistré depuis la dernière réunion du CMUH des retraits de demande pour deux nouveaux médicaments et pour une extension d'indication d'un médicament déjà autorisé.
Les produits concernés sont:
- Insulin Human Rechon* (insuline humaine, Rechon Life Science), biosimilaire potentiel de l'antidiabétique Humulin Regular* (Lilly). Le retrait est intervenu alors que le comité avait des questions sur les conditions de réalisation d'une étude de bioéquivalence avec le médicament biologique de référence.
- Cinainu* (extrait éthanolique liquide de bulbe frais d'Allium cepa et de fruit frais de citron + extrait aqueux sec de graine de Paullinia cupana + extrait hydroéthanolique sec de graine de Theobroma cacao, Legacy), pour lequel une demande d'AMM avait été déposée dans le traitement de la pelade modérée à sévère chez les enfants et les adolescents de 2 à 17 ans. Le retrait a eu lieu alors que le CMUH estimait que la composition du produit utilisé lors du développement clinique était différente de celle qui aurait été commercialisée, que les résultats cliniques qui lui ont été soumis ne démontraient pas l'efficacité du médicament et qu'il manquait de données de sécurité à long terme.
- le médicament de diagnostic par TEP de la présence de plaques bêta-amyloïdes dans le cerveau (impliquée dans la maladie d'Alzheimer) Amyvid* (florbétapir (18F), Lilly). L'industriel souhaitait obtenir une extension d'indication dans la mesure de la réponse à un traitement. Il a présenté des données issues de la littérature et d'autres extraites d'un essai clinique mesurant l'efficacité d'un anticorps monoclonal dirigé contre la protéine amyloïde. Lilly a retiré le dossier lorsque le CMUH a notamment fait savoir que les données soumises étaient insuffisantes et qu'un essai clinique supplémentaire était nécessaire.
eh/nc/APMnews