Actualités de l'Urgence - APM

LE CHU DE NANTES DÉMENT LE CHIFFRE DE QUATRE DÉCÈS DE PATIENTS EN FILE D'ATTENTE AUX URGENCES
"Compte tenu du chiffre communiqué par un syndicat qui fait état, non pas d'un, mais de quatre décès en file d'attente aux urgences, l'établissement tient à démentir formellement et catégoriquement cette information erronée", déclare la direction du CHU de Nantes.
Elle reconnaît qu'elle a "fait état, le 3 août, dans un contexte d'activité soutenue, de la survenue d'un décès en file d'attente" et elle précise que ce décès est intervenu après qu'une première prise en charge infirmière et médicale a été mise en œuvre dès l'arrivée de la patiente aux urgences, conformément aux protocoles en vigueur.
Le syndicat FO Pays de la Loire a dénoncé la situation de tension aux urgences observée cet été dans cette région "par manque de médecins", dans un communiqué diffusé le 9 août pour alerter le gouvernement.
Le syndicat a dressé la liste des services d'urgence en difficulté comme celui du centre hospitalier (CH) de Laval et le CH de Nord-Mayenne à Château-Gontier ou d'autres en Sarthe et en Vendée.
Au CHU de Nantes, "depuis plusieurs semaines, le service des urgences adultes est saturé, en lien notamment avec la fermeture des urgences d'Ancenis [Loire-Atlantique] tous les jours de 16h à 8h30 et celles de Montaigu [Vendée]. Des patients attendent parfois plus de 20 heures avant d'être pris en charge voire jusqu'à 70 heures pour certains avant d'être transférés dans une unité de soins", décrit le syndicat, ajoutant qu'"un patient est décédé près 50 heures aux urgences" et qu'"une patiente de 72 ans est également décédée après 10 heures en file d'attente".
Le syndicat FO Pays de la Loire rappelle aussi le problème de "manque cruel de lits de psychiatrie, avec pour conséquence des patients qui attendent parfois plusieurs jours qu'une place se libère enfin" et demande des lits et des effectifs supplémentaires, "un plan massif de formation de médecins et paramédicaux", "une réouverture de tous les services d'urgence et des lits fermés" et une revalorisation des salaires.
Dans plusieurs articles, le chiffre de quatre décès en trois semaines a été évoqué.
"En raison de la gravité des cas qui y sont accueillis, des décès surviennent aux urgences, malgré une prise en charge médicale adaptée. Ces cas diffèrent de celui de cette patiente qui est décédée aux urgences le samedi 3 août avant son entrée en salle d'examen pour préciser le diagnostic", tient à préciser le Pr Eric Batard, chef du service des urgences, cité dans le communiqué du CHU.
"Elle avait pourtant bien été évaluée à son arrivée par un infirmier d'accueil et d'orientation, puis par un médecin, ses constantes vitales avaient été prises et un électrocardiogramme avait été réalisé. Son état ne présentait pas de critères nécessitant de la faire passer avant les patients déjà présents, pour préciser le diagnostic. Ce qui est certain, c'est que l'équipe médico-soignante a été très affectée par les conditions de ce décès inexpliqué. Mais nous n'avons pas eu quatre décès avant prise en charge médicale en trois semaines, comme j'ai pu le lire", souligne-t-il.
Un délai moyen de passage réduit mais qui reste de 7 heures
S'agissant des délais de passage, le Pr Batard clarifie: "Le délai de passage, qui mesure le temps écoulé entre l'admission du patient aux urgences et sa sortie du service, a été en moyenne de 9h entre mi-juillet et mi-août, ce qui est élevé, mais comparable à d'autres CHU. En période de tension, des patients peuvent rester plus de 24h aux urgences faute d'un lit d'hospitalisation disponible dans l'ensemble des hôpitaux et cliniques de la région. Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas d'un délai d'attente pour être pris en charge et soigné par l'équipe médicale, mais bien du temps que le patient a passé au sein du service des urgences pendant lequel il est pris en charge par l'équipe médico-soignante."
"Si des patients restent aux urgences en attente d'un lit d'hospitalisation (au CHU, dans un autre établissement ou dans un service de réadaptation) ou d'une solution sociale (entrée en Ehpad ou mise en place d'aides à domicile, par exemple), il est plus compliqué pour l'équipe des urgences de prendre en charge au fil de l'eau les nouvelles entrées. Mais personne ne reste 50 ou 70 heures aux urgences avant d'être soigné, comme cela a pu être écrit", tient-il à expliquer.
Le CHU de Nantes précise que l'activité du service des urgences est "plus calme depuis une semaine, avec un délai de passage ramené à 7h". Il rappelle que le service des urgences adultes accueille 90.000 patients par an.
En janvier, une patiente était décédée sur un brancard en attente aux urgences du CHU de Nantes lors d'un pic d'activité, rappelle-t-on (cf dépêche du 11/01/2024 à 17:22).
sl/ab/APMnews
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LE CHU DE NANTES DÉMENT LE CHIFFRE DE QUATRE DÉCÈS DE PATIENTS EN FILE D'ATTENTE AUX URGENCES
"Compte tenu du chiffre communiqué par un syndicat qui fait état, non pas d'un, mais de quatre décès en file d'attente aux urgences, l'établissement tient à démentir formellement et catégoriquement cette information erronée", déclare la direction du CHU de Nantes.
Elle reconnaît qu'elle a "fait état, le 3 août, dans un contexte d'activité soutenue, de la survenue d'un décès en file d'attente" et elle précise que ce décès est intervenu après qu'une première prise en charge infirmière et médicale a été mise en œuvre dès l'arrivée de la patiente aux urgences, conformément aux protocoles en vigueur.
Le syndicat FO Pays de la Loire a dénoncé la situation de tension aux urgences observée cet été dans cette région "par manque de médecins", dans un communiqué diffusé le 9 août pour alerter le gouvernement.
Le syndicat a dressé la liste des services d'urgence en difficulté comme celui du centre hospitalier (CH) de Laval et le CH de Nord-Mayenne à Château-Gontier ou d'autres en Sarthe et en Vendée.
Au CHU de Nantes, "depuis plusieurs semaines, le service des urgences adultes est saturé, en lien notamment avec la fermeture des urgences d'Ancenis [Loire-Atlantique] tous les jours de 16h à 8h30 et celles de Montaigu [Vendée]. Des patients attendent parfois plus de 20 heures avant d'être pris en charge voire jusqu'à 70 heures pour certains avant d'être transférés dans une unité de soins", décrit le syndicat, ajoutant qu'"un patient est décédé près 50 heures aux urgences" et qu'"une patiente de 72 ans est également décédée après 10 heures en file d'attente".
Le syndicat FO Pays de la Loire rappelle aussi le problème de "manque cruel de lits de psychiatrie, avec pour conséquence des patients qui attendent parfois plusieurs jours qu'une place se libère enfin" et demande des lits et des effectifs supplémentaires, "un plan massif de formation de médecins et paramédicaux", "une réouverture de tous les services d'urgence et des lits fermés" et une revalorisation des salaires.
Dans plusieurs articles, le chiffre de quatre décès en trois semaines a été évoqué.
"En raison de la gravité des cas qui y sont accueillis, des décès surviennent aux urgences, malgré une prise en charge médicale adaptée. Ces cas diffèrent de celui de cette patiente qui est décédée aux urgences le samedi 3 août avant son entrée en salle d'examen pour préciser le diagnostic", tient à préciser le Pr Eric Batard, chef du service des urgences, cité dans le communiqué du CHU.
"Elle avait pourtant bien été évaluée à son arrivée par un infirmier d'accueil et d'orientation, puis par un médecin, ses constantes vitales avaient été prises et un électrocardiogramme avait été réalisé. Son état ne présentait pas de critères nécessitant de la faire passer avant les patients déjà présents, pour préciser le diagnostic. Ce qui est certain, c'est que l'équipe médico-soignante a été très affectée par les conditions de ce décès inexpliqué. Mais nous n'avons pas eu quatre décès avant prise en charge médicale en trois semaines, comme j'ai pu le lire", souligne-t-il.
Un délai moyen de passage réduit mais qui reste de 7 heures
S'agissant des délais de passage, le Pr Batard clarifie: "Le délai de passage, qui mesure le temps écoulé entre l'admission du patient aux urgences et sa sortie du service, a été en moyenne de 9h entre mi-juillet et mi-août, ce qui est élevé, mais comparable à d'autres CHU. En période de tension, des patients peuvent rester plus de 24h aux urgences faute d'un lit d'hospitalisation disponible dans l'ensemble des hôpitaux et cliniques de la région. Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas d'un délai d'attente pour être pris en charge et soigné par l'équipe médicale, mais bien du temps que le patient a passé au sein du service des urgences pendant lequel il est pris en charge par l'équipe médico-soignante."
"Si des patients restent aux urgences en attente d'un lit d'hospitalisation (au CHU, dans un autre établissement ou dans un service de réadaptation) ou d'une solution sociale (entrée en Ehpad ou mise en place d'aides à domicile, par exemple), il est plus compliqué pour l'équipe des urgences de prendre en charge au fil de l'eau les nouvelles entrées. Mais personne ne reste 50 ou 70 heures aux urgences avant d'être soigné, comme cela a pu être écrit", tient-il à expliquer.
Le CHU de Nantes précise que l'activité du service des urgences est "plus calme depuis une semaine, avec un délai de passage ramené à 7h". Il rappelle que le service des urgences adultes accueille 90.000 patients par an.
En janvier, une patiente était décédée sur un brancard en attente aux urgences du CHU de Nantes lors d'un pic d'activité, rappelle-t-on (cf dépêche du 11/01/2024 à 17:22).
sl/ab/APMnews