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23/10 2024
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LE CHU DE BREST A RÉORGANISÉ SES PÔLES

BREST (Finistère), 23 octobre 2024 (APMnews) - Le CHU de Brest-Carhaix a réorganisé sa gouvernance passant de 15 à neuf pôles pour mieux s'adapter à l'évolution des patients, ont présenté la directrice générale, Florence Favrel-Feuillade, et le président de la commission médicale d'établissement (CME), le Pr Eric Stindel, vendredi lors d'une conférence de presse suivie en visioconférence.

Florence Favrel-Feuillade a fait part d'un travail important mené de mars à début septembre sur la gouvernance pour refondre les pôles.

La nouvelle organisation en place à compter du 1er septembre comprend un nombre de pôles plus restreint -passé de 15 à 9-, avec des "pôles plus resserrés et la volonté d'aller plus loin dans la délégation de gestion avec des enveloppes déléguées plus importantes, plus d'autonomie notamment dans la gestion des pools de remplacement", a-t-elle exposé.

L'objectif est de s'organiser en adéquation avec les particularités des patients accueillis qui ont beaucoup évolué, avec majoritairement une population âgée polypathologique, a ajouté le Pr Eric Stindel.

Les neuf pôles de taille supérieure regroupent des services qui travaillent ensemble pour ces patients âgés polypathologiques avec la gériatrie et les services de médecine polyvalente qui restent à créer. "Il faut peut-être redistribuer le nombre de lits réservés à la médecine de recours hyperspécialisée qui devient de plus en plus ambulatoire et concerne des patients qui restent peu tandis qu'à l'inverse, d'autres ont besoin d'une expertise un peu moins pointue mais nécessitent d'être vus de façon plus large", a-t-il expliqué.

Pour répondre au développement de l'interventionnel, il a été créé un gros pôle comprenant le plateau technique et rassemblant presque 1.000 personnes travaillant dans l'interventionnel (chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs, services de chirurgie, blocs opératoires) dont l'ambulatoire. Cela nécessite "d'adapter les infrastructures avec des travaux pour développer les blocs opératoires du futur".

Les neuf pôles sont: femme-mère-enfant, psychiatrie, personnes âgées et rééducation polyvalente, médecines intensives polyvalentes (dont les urgences), médecines spécialisées, bloc-chirurgie-anesthésie-réanimation, biologie-pathologie-imagerie, cancérologie-hématologie-médecine nucléaire, et santé publique-recherche-pharmacie.

Pour accompagner l'autonomie plus importante donnée à chaque pôle, le management a été revu, le chef de pôle gérant maintenant la stratégie du pôle et les chefs de service retrouvant leur rôle au quotidien. Après un séminaire organisé en septembre pour initier la démarche, d'autres séminaires réguliers sont prévus pour mettre en œuvre cette réorganisation.

Tous les chefs de pôle ont été renommés, de même que les cadres paramédicaux de pôle et les directeurs référents de pôle. "On renouvelle actuellement les chefferies de service avec l'objectif de finaliser les projets de pôle d'ici début 2025", a projeté la DG. L'ensemble est appuyé par beaucoup de formation en management et gestion de projet pour donner à chacun les outils lui permettant d'assumer ces nouvelles responsabilités.

Le directoire du CHU a changé "avec une nouvelle composition plus resserrée compte tenu du resserrement des nouveaux pôles", a ajouté Florence Favrel-Feuillade.

Les priorités de l'établissement sont de "définir quelle place [donner] à la médecine polyvalente pour les patients polypathologiques, mais pas que, et comment travailler sur les organisations au bloc et en anesthésie pour gagner en possibilités d'interventions chirurgicales, qu'elles soient classiques ou en ambulatoire, car ce qui pousse l'activité du CHU depuis quelques années c'est l'ambulatoire en chirurgie ou en médecine", a-t-elle souligné.

Un été plus serein

La DG est revenue sur la période estivale, se réjouissant d'avoir vécu "l'été le plus serein depuis quatre ans" en termes de ressources paramédicales. "La modification de nos organisations paramédicales a permis d'avoir beaucoup moins de difficultés sur nos effectifs soignants pendant l'été. On avait bien travaillé sur un lissage des fermetures de lits pour avoir moins de lits fermés sur la période", a-t-elle décrit.

Elle a néanmoins relevé, sur le territoire, "des pics d'activité assez forts et des tensions notamment pendant les fêtes maritimes et le festival des Vieilles Charrues [à Carhaix], qui se sont tenus conjointement".

Le CHU a compensé en aidant le centre hospitalier (CH) de Landerneau (cf dépêche du 08/08/2024 à 18:08) grâce à la gestion territoriale des lits "qui fonctionne à présent très bien", a-t-elle relaté. Des points hebdomadaires ont été faits pendant l'été.

Des pics d'activité ont aussi été observés aux urgences du CHU même si globalement le nombre de passages diminue avec des pics à 180 passages par jour pour une moyenne à 140 sur l'année, et des délais de prise en charge qui ont pu augmenter, a-t-elle admis. En août, le ministre délégué démissionnaire chargé de la santé et de la prévention, Frédéric Valletoux, s'était exprimé sur les urgences de Brest où des patients de plus de 75 ans subissaient des longs temps d'attente et des représentants syndicaux avaient affiché les temps d'attente pour dénoncer la situation, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/08/2024 à 17:34).

Pour assurer le fonctionnement des urgences, les médecins urgentistes dont les effectifs sont "en tension" ont dû réduire leurs congés d'été pour faire face à ces événements festifs. La plupart sont partis "à peine 15 jours", a-t-elle noté, saluant leur engagement.

Pour renforcer ces effectifs toujours insuffisants dans cette spécialité (39,3 équivalents temps plein -ETP- pour une cible à 63), le CHU de Brest a sollicité trois médecins étrangers et la DG a évoqué "potentiellement quatre recrutements d'ici quelques mois". De ce fait, à Carhaix, la régulation -mal vécue sur place- perdure (cf dépêche du 17/10/2024 à 12:57) mais la DG a défendu ce mode de fonctionnement qui a fait ses preuves dans la Manche pour retrouver de l'attractivité tout en assurant une offre de soins, et qui est aussi très utilisé à Rennes et ailleurs.

"La dynamique d'activité du CHU est plutôt bonne grâce aux ouvertures de lits réalisées ces quatre dernières années. Nous avions 38 lits disponibles pour l'aval des urgences pendant l'été. La dynamique se maintient en lien avec l'ouverture d'activités nouvelles notamment la médecine polyvalente. On a eu 56 lits ouverts sur les quatre dernières années avec une croissance des effectifs (400 ETP)", a-t-elle poursuivi.

Une attractivité retrouvée

La DG a souligné "une attractivité retrouvée" dans cet établissement qui emploie 6.600 agents. "Tout le travail fait sur les organisations nous permet d'être à nouveau attractifs. Nous n'avons plus de postes vacants [soignants]. Nous avions de petites tensions sur certains métiers comme les manipulateurs radio avant l'été mais les actions entreprises en termes d'attractivité nous ont permis de recruter une dizaine de manipulateurs", a-t-elle cité.

Le CHU de Brest a pu augmenter les capacités de son unité de soins palliatifs. Début octobre, il a inauguré un agrandissement de l'unité située à Guilers, avec deux lits de plus, portant sa capacité à 12 lits et avec des aménagements pour offrir un cadre accueillant et adapté.

"Nous avons pu rouvrir l'ensemble des lits de cardiologie à Carhaix" et l'ensemble des lits de rééducation sur ce même site, a-t-elle rappelé (cf dépêche du 17/10/2024 à 12:57). Ce site "a repris une dynamique de recrutement positive" permettant de "rouvrir du capacitaire attendu depuis plusieurs années", a-t-elle commenté.

"Nous avons répondu présent à tout ce que le territoire nous demandait notamment pendant le festival des Vieilles Charrues, mais au prix d'un travail supplémentaire", a noté le président de la CME, ajoutant: "mais cela ne veut pas dire qu'on sera capable de le faire toute l'année".

Laurence Jullien-Flagueul, coordonnatrice générale des soins, est revenue sur le chantier de rénovation engagé dans le cadre du projet "travailler ensemble" pour revoir les organisations de travail et recentrer les professionnels sur leur cœur de métier, afin d'être un "gage d'attractivité et de fidélisation".

Le chantier a été engagé à l'été 2023 et finalisé en avril. Ces nouvelles organisations, discutées dans un certain nombre de services avec des votes, ont concerné 1.500 personnes. L'objectif était de panacher les organisations (avec plus de journées en 12 heures ou en 10h plutôt qu'en 7h30 mais tout en maintenant une pluralité d'horaires) pour que chaque professionnel trouve un horaire lui convenant mieux. Les journées plus longues sont plébiscitées par les professionnels plus jeunes.

Seules 30 personnes (sur 1.500) ont souhaité changer de services car les nouvelles modalités d'horaires ne leur convenaient pas, a noté la DG. "C'est très peu", a-t-elle commenté.

"Nous avons déjà des points positifs avec une importante baisse de l'absentéisme. Il a diminué de 0,5% depuis début 2024 et depuis juin, il ne cesse de baisser. On revient sur des données de 2019, année où il était le plus bas", a rapporté Laurence Jullien-Flagueul. Le taux d'absentéisme est chiffré à 9% alors qu'il a pu monter à 12% après le Covid.

Elle s'est réjouie de cette baisse car "l'absentéisme inopiné" crée des "situations de tension importantes" pour le personnel qui doit se réorganiser.

Le travail va se poursuivre par la mise en place d'un baromètre social fin octobre-début novembre pour que les professionnels puissent s'exprimer.

Le CHU de Brest a adopté une politique égalité hommes-femmes en 2023 et développe un plan d'action sur la prévention des violences sexuelles et sexistes. Une campagne de formation des cadres lancée en juillet a déjà formé plus de 50% des cadres sur la prévention du sexisme, la prévention des violences sexistes et sexuelles et la réaction des professionnels face aux discriminations. C'est une formation en ligne et certifiante.

De plus, une commission de vie hospitalière a été mise en place pour traiter les signalements et conflits. Elle a adopté une charte et doit faire des propositions d'actions. Une campagne d'affichage de sensibilisation aux comportements qui ne sont plus tolérables sera lancée dans quelques semaines, "marquant notre engagement sociétal", a dit la DG.

Le Pr Stindel a ajouté que le travail sur la transition énergétique a été structuré avec un bureau spécifique qui s'appuie sur une quarantaine de personnes. De nombreuses actions sont déjà développées comme la végétalisation d'un repas par semaine qui a fait économiser 1.200 tonnes d'équivalent CO₂ en 2023.

Des groupes de travail ont été formés sur différentes thématiques (transports, alimentation, énergie, sobriété et pertinence, déchets, usage unique ou recyclage, éco-soins) et doivent produire une feuille de route pour fin novembre. Le bilan carbone est remis à jour. Le CHU a signé avec la métropole la charte "Tomorrow" d'engagement à diminuer ses émissions carbone d'ici à 2030. Une campagne de communication interne sera lancée pour embarquer tout le monde. Dans les enveloppes déléguées aux pôles, une partie sera fléchée pour favoriser ces thématiques.

Le DPI commun en mode production

Autre chantier important de modernisation et pertinence des soins, celui du nouveau dossier patient informatisé (DPI) à déployer à l'échelle territoriale (Easily*, GIE Hopsis). "Depuis plus de 18 mois, environ 250 professionnels y travaillent. Le déploiement va démarrer d'ici la fin 2024 sur les secteurs de la maternité puis on va accélérer le programme en 2025 avec les Ehpad et les services de médecine puis on va intégrer les établissements du territoire, Lesneven et Saint-Renan en premier", a détaillé la coordonnatrice générale des soins.

"A terme, ce sera plus de 5.000 professionnels de santé qui travailleront sur ce DPI pour simplifier au quotidien la prise en charge des patients tout au long de leur parcours au CHU et dans les établissements du territoire", a-t-elle souligné. Le déploiement de cet outil ergonomique, communicant et partagé facilitant la pertinence va se faire à l'échelle du GHT avec ensuite les CH de Landerneau et Lanmeur, a ajouté la DG.

Un nouveau robot chirurgical

Le CHU de Brest s'équipe, en plus du nouvel appareil de TEP-Scan grand champ (Biograph Vision Quadra*, Siemens Healthineers) installé début 2024 au sein de l'Institut de cancérologie et d'imagerie (cf dépêche du 08/04/2024 à 18:17) et inauguré en septembre, d'un nouveau robot chirurgical pour renouveler le précédent arrivant en fin de maintenance.

Plusieurs disciplines l'utiliseront: l'urologie, le digestif, le thoracique et la gynécologie. Florence Favrel-Feuillade y voit un élément d'attractivité supplémentaire. L'adjonction d'un simulateur et d'un module de connectivité permettra de faire la formation des internes.

Le robot Da Vinci Xi* (Intuitive Surgical) double console doit être installé début janvier 2025. Le coût en location est équivalent à 2 millions d'euros (M€) en investissement et 1 M€ de maintenance, a précisé la direction à APMnews.

sl/ab/APMnews

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BREST (Finistère), 23 octobre 2024 (APMnews) - Le CHU de Brest-Carhaix a réorganisé sa gouvernance passant de 15 à neuf pôles pour mieux s'adapter à l'évolution des patients, ont présenté la directrice générale, Florence Favrel-Feuillade, et le président de la commission médicale d'établissement (CME), le Pr Eric Stindel, vendredi lors d'une conférence de presse suivie en visioconférence.

Florence Favrel-Feuillade a fait part d'un travail important mené de mars à début septembre sur la gouvernance pour refondre les pôles.

La nouvelle organisation en place à compter du 1er septembre comprend un nombre de pôles plus restreint -passé de 15 à 9-, avec des "pôles plus resserrés et la volonté d'aller plus loin dans la délégation de gestion avec des enveloppes déléguées plus importantes, plus d'autonomie notamment dans la gestion des pools de remplacement", a-t-elle exposé.

L'objectif est de s'organiser en adéquation avec les particularités des patients accueillis qui ont beaucoup évolué, avec majoritairement une population âgée polypathologique, a ajouté le Pr Eric Stindel.

Les neuf pôles de taille supérieure regroupent des services qui travaillent ensemble pour ces patients âgés polypathologiques avec la gériatrie et les services de médecine polyvalente qui restent à créer. "Il faut peut-être redistribuer le nombre de lits réservés à la médecine de recours hyperspécialisée qui devient de plus en plus ambulatoire et concerne des patients qui restent peu tandis qu'à l'inverse, d'autres ont besoin d'une expertise un peu moins pointue mais nécessitent d'être vus de façon plus large", a-t-il expliqué.

Pour répondre au développement de l'interventionnel, il a été créé un gros pôle comprenant le plateau technique et rassemblant presque 1.000 personnes travaillant dans l'interventionnel (chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs, services de chirurgie, blocs opératoires) dont l'ambulatoire. Cela nécessite "d'adapter les infrastructures avec des travaux pour développer les blocs opératoires du futur".

Les neuf pôles sont: femme-mère-enfant, psychiatrie, personnes âgées et rééducation polyvalente, médecines intensives polyvalentes (dont les urgences), médecines spécialisées, bloc-chirurgie-anesthésie-réanimation, biologie-pathologie-imagerie, cancérologie-hématologie-médecine nucléaire, et santé publique-recherche-pharmacie.

Pour accompagner l'autonomie plus importante donnée à chaque pôle, le management a été revu, le chef de pôle gérant maintenant la stratégie du pôle et les chefs de service retrouvant leur rôle au quotidien. Après un séminaire organisé en septembre pour initier la démarche, d'autres séminaires réguliers sont prévus pour mettre en œuvre cette réorganisation.

Tous les chefs de pôle ont été renommés, de même que les cadres paramédicaux de pôle et les directeurs référents de pôle. "On renouvelle actuellement les chefferies de service avec l'objectif de finaliser les projets de pôle d'ici début 2025", a projeté la DG. L'ensemble est appuyé par beaucoup de formation en management et gestion de projet pour donner à chacun les outils lui permettant d'assumer ces nouvelles responsabilités.

Le directoire du CHU a changé "avec une nouvelle composition plus resserrée compte tenu du resserrement des nouveaux pôles", a ajouté Florence Favrel-Feuillade.

Les priorités de l'établissement sont de "définir quelle place [donner] à la médecine polyvalente pour les patients polypathologiques, mais pas que, et comment travailler sur les organisations au bloc et en anesthésie pour gagner en possibilités d'interventions chirurgicales, qu'elles soient classiques ou en ambulatoire, car ce qui pousse l'activité du CHU depuis quelques années c'est l'ambulatoire en chirurgie ou en médecine", a-t-elle souligné.

Un été plus serein

La DG est revenue sur la période estivale, se réjouissant d'avoir vécu "l'été le plus serein depuis quatre ans" en termes de ressources paramédicales. "La modification de nos organisations paramédicales a permis d'avoir beaucoup moins de difficultés sur nos effectifs soignants pendant l'été. On avait bien travaillé sur un lissage des fermetures de lits pour avoir moins de lits fermés sur la période", a-t-elle décrit.

Elle a néanmoins relevé, sur le territoire, "des pics d'activité assez forts et des tensions notamment pendant les fêtes maritimes et le festival des Vieilles Charrues [à Carhaix], qui se sont tenus conjointement".

Le CHU a compensé en aidant le centre hospitalier (CH) de Landerneau (cf dépêche du 08/08/2024 à 18:08) grâce à la gestion territoriale des lits "qui fonctionne à présent très bien", a-t-elle relaté. Des points hebdomadaires ont été faits pendant l'été.

Des pics d'activité ont aussi été observés aux urgences du CHU même si globalement le nombre de passages diminue avec des pics à 180 passages par jour pour une moyenne à 140 sur l'année, et des délais de prise en charge qui ont pu augmenter, a-t-elle admis. En août, le ministre délégué démissionnaire chargé de la santé et de la prévention, Frédéric Valletoux, s'était exprimé sur les urgences de Brest où des patients de plus de 75 ans subissaient des longs temps d'attente et des représentants syndicaux avaient affiché les temps d'attente pour dénoncer la situation, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/08/2024 à 17:34).

Pour assurer le fonctionnement des urgences, les médecins urgentistes dont les effectifs sont "en tension" ont dû réduire leurs congés d'été pour faire face à ces événements festifs. La plupart sont partis "à peine 15 jours", a-t-elle noté, saluant leur engagement.

Pour renforcer ces effectifs toujours insuffisants dans cette spécialité (39,3 équivalents temps plein -ETP- pour une cible à 63), le CHU de Brest a sollicité trois médecins étrangers et la DG a évoqué "potentiellement quatre recrutements d'ici quelques mois". De ce fait, à Carhaix, la régulation -mal vécue sur place- perdure (cf dépêche du 17/10/2024 à 12:57) mais la DG a défendu ce mode de fonctionnement qui a fait ses preuves dans la Manche pour retrouver de l'attractivité tout en assurant une offre de soins, et qui est aussi très utilisé à Rennes et ailleurs.

"La dynamique d'activité du CHU est plutôt bonne grâce aux ouvertures de lits réalisées ces quatre dernières années. Nous avions 38 lits disponibles pour l'aval des urgences pendant l'été. La dynamique se maintient en lien avec l'ouverture d'activités nouvelles notamment la médecine polyvalente. On a eu 56 lits ouverts sur les quatre dernières années avec une croissance des effectifs (400 ETP)", a-t-elle poursuivi.

Une attractivité retrouvée

La DG a souligné "une attractivité retrouvée" dans cet établissement qui emploie 6.600 agents. "Tout le travail fait sur les organisations nous permet d'être à nouveau attractifs. Nous n'avons plus de postes vacants [soignants]. Nous avions de petites tensions sur certains métiers comme les manipulateurs radio avant l'été mais les actions entreprises en termes d'attractivité nous ont permis de recruter une dizaine de manipulateurs", a-t-elle cité.

Le CHU de Brest a pu augmenter les capacités de son unité de soins palliatifs. Début octobre, il a inauguré un agrandissement de l'unité située à Guilers, avec deux lits de plus, portant sa capacité à 12 lits et avec des aménagements pour offrir un cadre accueillant et adapté.

"Nous avons pu rouvrir l'ensemble des lits de cardiologie à Carhaix" et l'ensemble des lits de rééducation sur ce même site, a-t-elle rappelé (cf dépêche du 17/10/2024 à 12:57). Ce site "a repris une dynamique de recrutement positive" permettant de "rouvrir du capacitaire attendu depuis plusieurs années", a-t-elle commenté.

"Nous avons répondu présent à tout ce que le territoire nous demandait notamment pendant le festival des Vieilles Charrues, mais au prix d'un travail supplémentaire", a noté le président de la CME, ajoutant: "mais cela ne veut pas dire qu'on sera capable de le faire toute l'année".

Laurence Jullien-Flagueul, coordonnatrice générale des soins, est revenue sur le chantier de rénovation engagé dans le cadre du projet "travailler ensemble" pour revoir les organisations de travail et recentrer les professionnels sur leur cœur de métier, afin d'être un "gage d'attractivité et de fidélisation".

Le chantier a été engagé à l'été 2023 et finalisé en avril. Ces nouvelles organisations, discutées dans un certain nombre de services avec des votes, ont concerné 1.500 personnes. L'objectif était de panacher les organisations (avec plus de journées en 12 heures ou en 10h plutôt qu'en 7h30 mais tout en maintenant une pluralité d'horaires) pour que chaque professionnel trouve un horaire lui convenant mieux. Les journées plus longues sont plébiscitées par les professionnels plus jeunes.

Seules 30 personnes (sur 1.500) ont souhaité changer de services car les nouvelles modalités d'horaires ne leur convenaient pas, a noté la DG. "C'est très peu", a-t-elle commenté.

"Nous avons déjà des points positifs avec une importante baisse de l'absentéisme. Il a diminué de 0,5% depuis début 2024 et depuis juin, il ne cesse de baisser. On revient sur des données de 2019, année où il était le plus bas", a rapporté Laurence Jullien-Flagueul. Le taux d'absentéisme est chiffré à 9% alors qu'il a pu monter à 12% après le Covid.

Elle s'est réjouie de cette baisse car "l'absentéisme inopiné" crée des "situations de tension importantes" pour le personnel qui doit se réorganiser.

Le travail va se poursuivre par la mise en place d'un baromètre social fin octobre-début novembre pour que les professionnels puissent s'exprimer.

Le CHU de Brest a adopté une politique égalité hommes-femmes en 2023 et développe un plan d'action sur la prévention des violences sexuelles et sexistes. Une campagne de formation des cadres lancée en juillet a déjà formé plus de 50% des cadres sur la prévention du sexisme, la prévention des violences sexistes et sexuelles et la réaction des professionnels face aux discriminations. C'est une formation en ligne et certifiante.

De plus, une commission de vie hospitalière a été mise en place pour traiter les signalements et conflits. Elle a adopté une charte et doit faire des propositions d'actions. Une campagne d'affichage de sensibilisation aux comportements qui ne sont plus tolérables sera lancée dans quelques semaines, "marquant notre engagement sociétal", a dit la DG.

Le Pr Stindel a ajouté que le travail sur la transition énergétique a été structuré avec un bureau spécifique qui s'appuie sur une quarantaine de personnes. De nombreuses actions sont déjà développées comme la végétalisation d'un repas par semaine qui a fait économiser 1.200 tonnes d'équivalent CO₂ en 2023.

Des groupes de travail ont été formés sur différentes thématiques (transports, alimentation, énergie, sobriété et pertinence, déchets, usage unique ou recyclage, éco-soins) et doivent produire une feuille de route pour fin novembre. Le bilan carbone est remis à jour. Le CHU a signé avec la métropole la charte "Tomorrow" d'engagement à diminuer ses émissions carbone d'ici à 2030. Une campagne de communication interne sera lancée pour embarquer tout le monde. Dans les enveloppes déléguées aux pôles, une partie sera fléchée pour favoriser ces thématiques.

Le DPI commun en mode production

Autre chantier important de modernisation et pertinence des soins, celui du nouveau dossier patient informatisé (DPI) à déployer à l'échelle territoriale (Easily*, GIE Hopsis). "Depuis plus de 18 mois, environ 250 professionnels y travaillent. Le déploiement va démarrer d'ici la fin 2024 sur les secteurs de la maternité puis on va accélérer le programme en 2025 avec les Ehpad et les services de médecine puis on va intégrer les établissements du territoire, Lesneven et Saint-Renan en premier", a détaillé la coordonnatrice générale des soins.

"A terme, ce sera plus de 5.000 professionnels de santé qui travailleront sur ce DPI pour simplifier au quotidien la prise en charge des patients tout au long de leur parcours au CHU et dans les établissements du territoire", a-t-elle souligné. Le déploiement de cet outil ergonomique, communicant et partagé facilitant la pertinence va se faire à l'échelle du GHT avec ensuite les CH de Landerneau et Lanmeur, a ajouté la DG.

Un nouveau robot chirurgical

Le CHU de Brest s'équipe, en plus du nouvel appareil de TEP-Scan grand champ (Biograph Vision Quadra*, Siemens Healthineers) installé début 2024 au sein de l'Institut de cancérologie et d'imagerie (cf dépêche du 08/04/2024 à 18:17) et inauguré en septembre, d'un nouveau robot chirurgical pour renouveler le précédent arrivant en fin de maintenance.

Plusieurs disciplines l'utiliseront: l'urologie, le digestif, le thoracique et la gynécologie. Florence Favrel-Feuillade y voit un élément d'attractivité supplémentaire. L'adjonction d'un simulateur et d'un module de connectivité permettra de faire la formation des internes.

Le robot Da Vinci Xi* (Intuitive Surgical) double console doit être installé début janvier 2025. Le coût en location est équivalent à 2 millions d'euros (M€) en investissement et 1 M€ de maintenance, a précisé la direction à APMnews.

sl/ab/APMnews

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