Actualités de l'Urgence - APM

03/07 2024
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LE CHU D'ANGERS MAINTIENT UN NIVEAU ÉLEVÉ DE LITS OUVERTS PENDANT L'ÉTÉ

ANGERS, 3 juillet 2024 (APMnews) - Le CHU d'Angers va maintenir un niveau élevé de lits d'hospitalisation ouverts pour faire face aux besoins de soins pendant l'été, a présenté sa direction mardi lors d'une conférence de presse retransmise en ligne.

L'établissement a présenté son organisation pour la période estivale afin d'accompagner les congés annuels.

"Nous avons une situation un peu plus favorable que les années précédentes, ne serait-ce que par le contexte épidémique qui est plus favorable qu'en 2023 et 2022", a décrit Arnaud Pouillart, directeur général adjoint (DGA) du CHU d'Angers.

"La situation de lits fermés s'améliore cette année avec un ratio de lits fermés par rapport à notre capacitaire qui est inférieur à 2023. Sur les services de médecine en dehors de la pédiatrie, nous avons 463 lits de médecine ouverts cet été contre 443 en 2023", a détaillé le Pr Christophe Verny, président de la commission médicale d'établissement (CME).

"On ne revient pas tout à fait au capacitaire d'avant la crise sanitaire mais on y tend de plus en plus avec notamment une réduction du nombre de lits fermés dans des services assez critiques: la médecine gériatrique, la cardiologie, l'hépatogastro-entérologie et les maladies du sang", a-t-il précisé.

En hémodialyse où il y a des travaux, les lits ont été relocalisés ailleurs et il n'y aura donc pas de tension sur cette activité qui ne peut diminuer.

La seule petite difficulté est dans son service en neurologie avec la fermeture de quatre lits de soins intensifs de neurovasculaire (par manque d'infirmières).

"Nous ne diminuons pas les capacités actuelles de SMR [soins médicaux et de réadaptation], élément sensible car ce sont des lits d'aval pour les services de médecine", a-t-il poursuivi. Le CHU d'Angers garde toutefois une unité de 20 lits de SMR qui n'a pas encore été rouvert.

Pour la chirurgie, c'est stable par rapport à l'été 2023, de même que pour le pôle femme mère enfant (gynécologie et pédiatrie).

Le taux d'ouverture de lits s'établira à 80% au cours de l'été, permettant un bon maintien des capacités opérationnelles, a précisé le DGA. Le même taux avait été annoncé pour l'été 2023, note-t-on. L'important c'est d'avoir le juste nombre de lits adapté aux besoins.

Des réorganisations horaires et plus de recrutements

Une des conditions pour maintenir un capacitaire très satisfaisant, qui reste "un exercice difficile" tout en accordant les vacances, est d'avoir eu recours à des plannings de 12 heures pour le personnel non médical dans certains services, "souvent en accord avec les personnels dont un certain nombre d'entre eux sont assez demandeurs", a noté le Pr Verny.

Arnaud Pouillart a cité plusieurs actions menées pour permettre aux personnels de prendre trois semaines de congés consécutives pendant l'été. Le CHU a pu recruter un peu plus qu'en 2023: 82 infirmiers pour les remplacements d'été contre 81 à l'été 2023 et 120 aides-soignants, contre 118 en 2023, et le nombre de semaines de présence de ces personnels remplaçants a été augmenté, permettant une meilleure couverture des absences pour congés cet été, a-t-il souligné.

Et "les réorganisations horaires ne concernent que trois secteurs contre sept en 2023", a-t-il ajouté. Il s'agit de la médecine gériatrique, Saint-Nicolas (Ehpad et USLD) et la neurochirurgie.

"Nous sommes dans une situation un peu plus favorable qu'en 2023 dans un contexte dynamique en matière de projets au CHU d'Angers", a-t-il noté.

Le CHU a ainsi créé 30 postes d'infirmiers depuis le 1er janvier 2023, mais garde 30 postes vacants. Il n'y a plus de postes vacants pour les aides-soignants par rapport à 2023. Le CHU a pour objectif est de ne plus avoir de postes infirmiers vacants fin 2024.

Compenser des fermetures nocturnes aux urgences de la clinique voisine

Le service d'urgence a retrouvé le niveau d'activité de 2019 avec environ 160 passages adultes par 24 heures et 85 enfants, mais le taux d'hospitalisation est plus élevé, ce qui montre que "la population commence à comprendre qu'on va vraiment aux urgences quand c'est nécessaire et qu'il faut appeler le 116.117 ou le 15 avant de se déplacer", a indiqué le Pr Dominique Savary, chef du département médecine d'urgence.

Cet été, le CHU d'Angers devra pallier des nuits de fermeture aux urgences de la clinique de l'Anjou à Angers (pendant deux périodes de 15 jours en dehors des Jeux olympiques: à partir du 12 juillet et à partir du 14 août).

"On a réussi à renforcer l'effectif médical et l'effectif paramédical", a-t-il indiqué. Il y aura notamment un médecin en plus la nuit aux urgences. "On s'attend à un flux de 20 patients par nuit" en plus, a précisé l'urgentiste.

Le CHU d'Angers devra aussi gérer pendant l'été des fermetures venant d'autres établissements du territoire et au-delà (la Mayenne et la Sarthe), avec des réunions de crise hebdomadaires.

Sur la psychiatrie, "nous avons quand même une inquiétude, comme l'été dernier, mais davantage car la situation s'est encore dégradée dans la région du fait d'un manque significatif de lits d'hospitalisation", a pointé Arnaud Pouillart.

"La psychiatrie est en grandes difficultés dans les deux autres établissements MCO [médecine, chirurgie, obstétrique] du GHT [groupement hospitalier de territoire] -les CH de Cholet et Saumur-. Le CHU et le Cesame [centre de santé mentale angevin] doivent assurer la suppléance. Nous travaillons depuis un an sur cette crise qui se chronicise pour que tous les patients en situation grave puissent obtenir une réponse psychiatrique et coordonnée au niveau du GHT", a détaillé le Pr Verny.

Cela se fait par la mise en place d'une ligne d'avis psychiatrique tenue par des médecins du Cesame et du CHU pour le Maine-et-Loire. Le CHU va s'appuyer aussi sur l'unité d'hospitalisation complète psychiatrique post-urgences ouverte le 25 mars avec des lits supplémentaires pour des patients des trois départements (Maine-et-Loire, Mayenne et Sarthe) afin d'alléger les urgences (cf dépêche du 29/03/2024 à 19:13). Elle a déjà accueilli 174 patients de l'hémirégion Est dont 29 patients du Choletais.

Le service d'accès aux soins (SAS) qui est en phase de préfiguration depuis le 21 mai devrait aider aussi à alléger les flux aux urgences. Une centaine de médecins généralistes ont été formés à la régulation et vont donc aider les 35 médecins urgentistes à la régulation.

Le CHU d'Angers n'a, lui, pas de problème de recrutement en psychiatrie. Tous les postes d'internes sont pourvus et le service arrive à recruter des psychiatres. Le président de CME a annoncé la nomination en septembre de deux nouveaux professeurs, l'un en psychiatrie adulte et le second en pédopsychiatrie.

De l'ordre de 100 lits de psychiatrie ont été fermés en Pays de la Loire mais le CHU en a créé 12.

Une situation financière qui s'est dégradée en 2023

Comme le prévoyait la directrice générale, Cécile Jaglin-Grimomprez, début 2024 (cf dépêche du 26/01/2024 à 17:42), l'exercice budgétaire 2023 accuse un déficit de 1,9 M€ au compte de résultat principal, ce qui représente 0,28% des produits (sur un budget de près de 700 M€), a indiqué à APMnews le DGA.

C'est une "dégradation de la situation financière par rapport aux trois exercices précédents. C'est lié principalement à des coûts en matière d'inflation qui n'ont pas été intégralement compensés par les différents vecteurs de financement", a-t-il commenté.

"Et ce, malgré une dynamique d'activité bonne tout au long de 2023 et qui se poursuit en 2024. La croissance de nos produits d'hospitalisation n'a pas été suffisante pour compenser la croissance des charges, en particulier des consommations intermédiaires de type énergie."

Cet impact de l'inflation sur les postes d'énergie et d'alimentation est particulièrement marqué dans le médico-social. L'Ehpad du CHU accuse un déficit "assez conséquent" de 1,1 M€ (les produits des comptes de résultat des budgets annexes sont de l'ordre de 35 M€). Le déficit du budget consolidé atteint 3,1 M€.

"Sur le site principal du CHU, nous sommes raccordés à la chaufferie biomasse de la Ville d'Angers, ce qui n'était pas le cas en 2023 pour l'Ehpad Saint-Nicolas mais ce sera le cas mi-2024 donc il y aura un moindre impact du coût de l'énergie sur le compte de résultat de l'Ehpad en 2024", a-t-il expliqué.

Mais ce déficit ne "grève pas la dynamique de nos projets médicaux", a assuré le président de CME.

sl/ab/APMnews

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ANGERS, 3 juillet 2024 (APMnews) - Le CHU d'Angers va maintenir un niveau élevé de lits d'hospitalisation ouverts pour faire face aux besoins de soins pendant l'été, a présenté sa direction mardi lors d'une conférence de presse retransmise en ligne.

L'établissement a présenté son organisation pour la période estivale afin d'accompagner les congés annuels.

"Nous avons une situation un peu plus favorable que les années précédentes, ne serait-ce que par le contexte épidémique qui est plus favorable qu'en 2023 et 2022", a décrit Arnaud Pouillart, directeur général adjoint (DGA) du CHU d'Angers.

"La situation de lits fermés s'améliore cette année avec un ratio de lits fermés par rapport à notre capacitaire qui est inférieur à 2023. Sur les services de médecine en dehors de la pédiatrie, nous avons 463 lits de médecine ouverts cet été contre 443 en 2023", a détaillé le Pr Christophe Verny, président de la commission médicale d'établissement (CME).

"On ne revient pas tout à fait au capacitaire d'avant la crise sanitaire mais on y tend de plus en plus avec notamment une réduction du nombre de lits fermés dans des services assez critiques: la médecine gériatrique, la cardiologie, l'hépatogastro-entérologie et les maladies du sang", a-t-il précisé.

En hémodialyse où il y a des travaux, les lits ont été relocalisés ailleurs et il n'y aura donc pas de tension sur cette activité qui ne peut diminuer.

La seule petite difficulté est dans son service en neurologie avec la fermeture de quatre lits de soins intensifs de neurovasculaire (par manque d'infirmières).

"Nous ne diminuons pas les capacités actuelles de SMR [soins médicaux et de réadaptation], élément sensible car ce sont des lits d'aval pour les services de médecine", a-t-il poursuivi. Le CHU d'Angers garde toutefois une unité de 20 lits de SMR qui n'a pas encore été rouvert.

Pour la chirurgie, c'est stable par rapport à l'été 2023, de même que pour le pôle femme mère enfant (gynécologie et pédiatrie).

Le taux d'ouverture de lits s'établira à 80% au cours de l'été, permettant un bon maintien des capacités opérationnelles, a précisé le DGA. Le même taux avait été annoncé pour l'été 2023, note-t-on. L'important c'est d'avoir le juste nombre de lits adapté aux besoins.

Des réorganisations horaires et plus de recrutements

Une des conditions pour maintenir un capacitaire très satisfaisant, qui reste "un exercice difficile" tout en accordant les vacances, est d'avoir eu recours à des plannings de 12 heures pour le personnel non médical dans certains services, "souvent en accord avec les personnels dont un certain nombre d'entre eux sont assez demandeurs", a noté le Pr Verny.

Arnaud Pouillart a cité plusieurs actions menées pour permettre aux personnels de prendre trois semaines de congés consécutives pendant l'été. Le CHU a pu recruter un peu plus qu'en 2023: 82 infirmiers pour les remplacements d'été contre 81 à l'été 2023 et 120 aides-soignants, contre 118 en 2023, et le nombre de semaines de présence de ces personnels remplaçants a été augmenté, permettant une meilleure couverture des absences pour congés cet été, a-t-il souligné.

Et "les réorganisations horaires ne concernent que trois secteurs contre sept en 2023", a-t-il ajouté. Il s'agit de la médecine gériatrique, Saint-Nicolas (Ehpad et USLD) et la neurochirurgie.

"Nous sommes dans une situation un peu plus favorable qu'en 2023 dans un contexte dynamique en matière de projets au CHU d'Angers", a-t-il noté.

Le CHU a ainsi créé 30 postes d'infirmiers depuis le 1er janvier 2023, mais garde 30 postes vacants. Il n'y a plus de postes vacants pour les aides-soignants par rapport à 2023. Le CHU a pour objectif est de ne plus avoir de postes infirmiers vacants fin 2024.

Compenser des fermetures nocturnes aux urgences de la clinique voisine

Le service d'urgence a retrouvé le niveau d'activité de 2019 avec environ 160 passages adultes par 24 heures et 85 enfants, mais le taux d'hospitalisation est plus élevé, ce qui montre que "la population commence à comprendre qu'on va vraiment aux urgences quand c'est nécessaire et qu'il faut appeler le 116.117 ou le 15 avant de se déplacer", a indiqué le Pr Dominique Savary, chef du département médecine d'urgence.

Cet été, le CHU d'Angers devra pallier des nuits de fermeture aux urgences de la clinique de l'Anjou à Angers (pendant deux périodes de 15 jours en dehors des Jeux olympiques: à partir du 12 juillet et à partir du 14 août).

"On a réussi à renforcer l'effectif médical et l'effectif paramédical", a-t-il indiqué. Il y aura notamment un médecin en plus la nuit aux urgences. "On s'attend à un flux de 20 patients par nuit" en plus, a précisé l'urgentiste.

Le CHU d'Angers devra aussi gérer pendant l'été des fermetures venant d'autres établissements du territoire et au-delà (la Mayenne et la Sarthe), avec des réunions de crise hebdomadaires.

Sur la psychiatrie, "nous avons quand même une inquiétude, comme l'été dernier, mais davantage car la situation s'est encore dégradée dans la région du fait d'un manque significatif de lits d'hospitalisation", a pointé Arnaud Pouillart.

"La psychiatrie est en grandes difficultés dans les deux autres établissements MCO [médecine, chirurgie, obstétrique] du GHT [groupement hospitalier de territoire] -les CH de Cholet et Saumur-. Le CHU et le Cesame [centre de santé mentale angevin] doivent assurer la suppléance. Nous travaillons depuis un an sur cette crise qui se chronicise pour que tous les patients en situation grave puissent obtenir une réponse psychiatrique et coordonnée au niveau du GHT", a détaillé le Pr Verny.

Cela se fait par la mise en place d'une ligne d'avis psychiatrique tenue par des médecins du Cesame et du CHU pour le Maine-et-Loire. Le CHU va s'appuyer aussi sur l'unité d'hospitalisation complète psychiatrique post-urgences ouverte le 25 mars avec des lits supplémentaires pour des patients des trois départements (Maine-et-Loire, Mayenne et Sarthe) afin d'alléger les urgences (cf dépêche du 29/03/2024 à 19:13). Elle a déjà accueilli 174 patients de l'hémirégion Est dont 29 patients du Choletais.

Le service d'accès aux soins (SAS) qui est en phase de préfiguration depuis le 21 mai devrait aider aussi à alléger les flux aux urgences. Une centaine de médecins généralistes ont été formés à la régulation et vont donc aider les 35 médecins urgentistes à la régulation.

Le CHU d'Angers n'a, lui, pas de problème de recrutement en psychiatrie. Tous les postes d'internes sont pourvus et le service arrive à recruter des psychiatres. Le président de CME a annoncé la nomination en septembre de deux nouveaux professeurs, l'un en psychiatrie adulte et le second en pédopsychiatrie.

De l'ordre de 100 lits de psychiatrie ont été fermés en Pays de la Loire mais le CHU en a créé 12.

Une situation financière qui s'est dégradée en 2023

Comme le prévoyait la directrice générale, Cécile Jaglin-Grimomprez, début 2024 (cf dépêche du 26/01/2024 à 17:42), l'exercice budgétaire 2023 accuse un déficit de 1,9 M€ au compte de résultat principal, ce qui représente 0,28% des produits (sur un budget de près de 700 M€), a indiqué à APMnews le DGA.

C'est une "dégradation de la situation financière par rapport aux trois exercices précédents. C'est lié principalement à des coûts en matière d'inflation qui n'ont pas été intégralement compensés par les différents vecteurs de financement", a-t-il commenté.

"Et ce, malgré une dynamique d'activité bonne tout au long de 2023 et qui se poursuit en 2024. La croissance de nos produits d'hospitalisation n'a pas été suffisante pour compenser la croissance des charges, en particulier des consommations intermédiaires de type énergie."

Cet impact de l'inflation sur les postes d'énergie et d'alimentation est particulièrement marqué dans le médico-social. L'Ehpad du CHU accuse un déficit "assez conséquent" de 1,1 M€ (les produits des comptes de résultat des budgets annexes sont de l'ordre de 35 M€). Le déficit du budget consolidé atteint 3,1 M€.

"Sur le site principal du CHU, nous sommes raccordés à la chaufferie biomasse de la Ville d'Angers, ce qui n'était pas le cas en 2023 pour l'Ehpad Saint-Nicolas mais ce sera le cas mi-2024 donc il y aura un moindre impact du coût de l'énergie sur le compte de résultat de l'Ehpad en 2024", a-t-il expliqué.

Mais ce déficit ne "grève pas la dynamique de nos projets médicaux", a assuré le président de CME.

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