Actualités de l'Urgence - APM
LE CH DE VIENNE (ISÈRE) VA CONCILIER LA CONDUITE DE TROIS PROJETS STRATÉGIQUES EN 2025
VIENNE (Isère), 10 janvier 2025 (APMnews) - La nouvelle année s'annonce chargée pour le centre hospitalier Lucien-Hussel à Vienne avec le déploiement d'une stratégie articulée autour de trois grands axes, a annoncé sa directrice, Céline Vigné, dans un entretien à APMnews.
Interrogée vendredi par APMnews, Céline Vigné, qui dirige l'établissement depuis mai 2024 (cf dépêche du 06/05/2024 à 17:30), explique que le centre hospitalier va détailler au sein des pôles son projet médico-soignant défini en 2024 et qui vise à faire de lui "l'acteur de santé de référence pour le territoire".
Il va également mener un projet de transformation de ses organisations pour "préparer l'hôpital de demain" et poursuivre le travail d'instruction de son projet de modernisation, d'un montant de 110 millions d'euros, inscrit au Ségur investissement (cf dépêche du 24/02/2023 à 17:38).
Le CH de Vienne, qui est situé à une trentaine de kilomètres de Lyon, est en direction commune avec les hôpitaux de proximité de Beaurepaire (Isère), de Condrieu (Rhône) et du Pilat Rhodanien (Loire), qui couvrent le secteur médico-social et ont une activité sanitaire, cet ensemble couvrant un bassin de plus de 200.000 habitants.
Ce regroupement d'établissements, articulé autour d'un établissement MCO pivot, fait partie depuis 2023 du groupement hospitalier de territoire (GHT) Val Rhône Centre qui a comme établissement support les Hospices civils de Lyon (HCL).
Cela permet au CH de Vienne d'assurer une offre de proximité avec une offre sanitaire et médico-sociale complète, en lien aussi avec la médecine de ville et une offre de recours et des parcours spécialisés en lien avec les HCL, explique la cheffe d'établissement.
"Avec ces trois niveaux [de prise en charge], on s'inscrit vraiment comme une tête de pont sur le territoire, sachant que notre territoire, il est à la fois dense puisque Vienne est une zone urbaine assez dense, mais à la fois en fait très rurale, avec des problèmes de fragilisation forcément de la médecine de ville au sud du territoire d'accord", explique-t-elle.
En 2024, le CH de Vienne a enregistré 26.000 séjours, 1.300 accouchements, 4.800 interventions chirurgicales, 45.000 passages aux urgences et 144.000 consultations. Il a aussi un secteur médico-social très dynamique avec plus de 65.000 journées d'Ehpad, précise-t-elle.
Elle a été une année "structurante", les quatre établissements ayant reçu en commun la certification de la Haute autorité de santé (HAS) avec le niveau "qualité des soins confirmé" (cf dépêche du 05/07/2024 à 18:12), se félicite-t-elle.
L'établissement est aussi parvenu à "consolider" son offre de soins et à développer des activités en lien avec les HCL.
Il a ainsi développé des parcours ambulatoires en endocrinologie et diabétologie, et renforcé des spécialités chirurgicales, dans le domaine vasculaire, en orthopédie avec le développement de la chirurgie du membre supérieur, en chirurgie pédiatrique orthopédique ou encore en chirurgie de l'obésité.
Dans le cadre d'une coopération avec les HCL, en particulier d'un adossement au service de réanimation de l'hôpital Lyon Sud, il a rouvert toute l'activité de soins critiques (12 lits) avec l'ouverture de nouveaux lits de soins intensifs polyvalents et de soins intensifs neurovasculaires, ce qui a marqué "une étape importante dans le renforcement de notre offre de soins pour sécuriser la prise en charge des patients les plus lourds et des patients des urgences".
"Ce projet est le fruit d'un partenariat réussi avec les HCL et témoigne du dynamisme des coopérations au sein de notre groupement hospitalier de territoire", souligne Céline Vigné.
Un projet "ambitieux" de transformation des organisations
En 2025, les équipes du centre hospitalier vont mener un projet "ambitieux" de transformation des organisations visant à préparer le futur hôpital, avec comme axes "forts":
- une politique d'accueil renouvelée avec une réflexion autour de l'organisation des parcours (parcours ambulatoires/ consultants externes, une évolution des missions des secrétariats en s'appuyant sur les outils numériques)
- une amélioration de l'attractivité avec une attention portée aux modalités d'organisation des prises en charge pour la médecine de ville avec comme but de "simplifier" le travail de celle-ci pour les hospitalisations. Dans ce cadre, l'hôpital va renforcer ses partenariats avec elle et les cinq communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), poursuivre le développement de la télé-expertise comme elle l'est déjà en dermatologie, cardiologie et endocrino diabétologie, pour l'étendre à d'autres spécialités, toujours dans l'esprit de "faciliter le recours aux avis pour la médecine générale de notre secteur". Il compte également renforcer les procédures d'admissions directes et les actions de communication.
- la fluidité des parcours, en travaillant en particulier sur la coordination de la gestion des parcours et des lits à l'échelle territoriale et au sein du CH avec une forte mobilisation autour de la réduction de la durée des séjours pour accompagner les développements
- un projet logistique et soins permettant de recentrer les soignants sur leur cœur de métier.
L'hôpital compte décliner dans le temps les quatre axes du projet médical, adoptés en octobre 2024, dans les projets de pôles au cours du premier trimestre.
Des besoins étant non couverts et des patients quittant le territoire, notamment pour aller se faire soigner à Lyon, "notre ambition est d'être l'acteur de référence de la prise en charge et du parcours, en prenant en charge sur site ou en organisant le parcours", insiste Céline Vigné.
Outre ses activités existantes, il a des projets en cancérologie, en cardiologie et neurovasculaire, un projet de filière de prise en charge de l'obésité avec une filière médico-sociale, un projet de la femme-mère-enfant avec la néonatalogie et une unité de soins continus (USC) de pédiatrie, un projet de soins critiques-urgences avec le projet de développement d'une fédération médicale interhospitalière (FMIH).
Il travaille également sur un projet d'imagerie médicale mutualisée.
Le projet immobilier dans la deuxième phase d'instruction
En 2025, le CH de Vienne entend aussi poursuivre les échanges avec l'ARS dans le cadre de la deuxième phase d'instruction de son programme immobilier notamment pour préciser le programme fonctionnel, après des échanges engagés en 2024 pour la validation des orientations stratégiques (validation de la phase 1 portant sur les orientations du projet médico-soignant et sa déclinaison en termes capacitaires).
Inscrit dans le cadre du plan national du Ségur Investissement, ce projet constituera un tournant majeur et doit permettre l'amélioration des conditions de prise en charge et de l'environnement de travail des personnels.
Interrogée sur la situation financière, Céline Vigné souligne que comme la majorité des établissements, le CH va enregistrer en 2024 un déficit dont le montant n'est pas consolidé, qui est lié aux difficultés "majeures" du secteur des Ehpad, et pour le secteur MCO, aux contraintes de hausse de l'inflation ou des charges de personnel.
En 2023, tous budgets confondus, le déficit s'était élevé à 5,9 M€ sur un total de produits d'environ 145 M€.
Le montant des investissements prévus en 2025 s'élève à 2 M€, avec une partie qui provient d'un report de ce qui n'a pas été réalisé en 2024.
Interrogée sur d'éventuelles difficultés en matière de recrutements, Céline Vigné précise que le CH conserve "un point de fragilité, comme beaucoup d'établissements, qui reste les urgences", mais que le projet de fédération médicale interhospitalière des urgences doit contribuer à l'améliorer.
"Nous sommes à 30 minutes de Lyon, donc nous disposons d'un territoire assez attractif", souligne-t-elle en précisant que le CH accueille aussi un certain nombre d'internes qu'il parvient ensuite à fidéliser.
Il porte un projet d'"universitarisation", c'est-à-dire d'accueil d'un professeur associé, sur lequel il attend une réponse de l'ARS.
En attendant, l'hôpital qui avait déclenché le plan blanc mardi en raison d'un "pic" à 100 passages aux urgences, l'a levé au bout d'une journée, étant revenu à un nombre plus réduit. "Mais nous restons en dispositif de tension hospitalière de niveau 2 sur notre dispositif qui en comprend 3".
san/ab/APMnews
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LE CH DE VIENNE (ISÈRE) VA CONCILIER LA CONDUITE DE TROIS PROJETS STRATÉGIQUES EN 2025
VIENNE (Isère), 10 janvier 2025 (APMnews) - La nouvelle année s'annonce chargée pour le centre hospitalier Lucien-Hussel à Vienne avec le déploiement d'une stratégie articulée autour de trois grands axes, a annoncé sa directrice, Céline Vigné, dans un entretien à APMnews.
Interrogée vendredi par APMnews, Céline Vigné, qui dirige l'établissement depuis mai 2024 (cf dépêche du 06/05/2024 à 17:30), explique que le centre hospitalier va détailler au sein des pôles son projet médico-soignant défini en 2024 et qui vise à faire de lui "l'acteur de santé de référence pour le territoire".
Il va également mener un projet de transformation de ses organisations pour "préparer l'hôpital de demain" et poursuivre le travail d'instruction de son projet de modernisation, d'un montant de 110 millions d'euros, inscrit au Ségur investissement (cf dépêche du 24/02/2023 à 17:38).
Le CH de Vienne, qui est situé à une trentaine de kilomètres de Lyon, est en direction commune avec les hôpitaux de proximité de Beaurepaire (Isère), de Condrieu (Rhône) et du Pilat Rhodanien (Loire), qui couvrent le secteur médico-social et ont une activité sanitaire, cet ensemble couvrant un bassin de plus de 200.000 habitants.
Ce regroupement d'établissements, articulé autour d'un établissement MCO pivot, fait partie depuis 2023 du groupement hospitalier de territoire (GHT) Val Rhône Centre qui a comme établissement support les Hospices civils de Lyon (HCL).
Cela permet au CH de Vienne d'assurer une offre de proximité avec une offre sanitaire et médico-sociale complète, en lien aussi avec la médecine de ville et une offre de recours et des parcours spécialisés en lien avec les HCL, explique la cheffe d'établissement.
"Avec ces trois niveaux [de prise en charge], on s'inscrit vraiment comme une tête de pont sur le territoire, sachant que notre territoire, il est à la fois dense puisque Vienne est une zone urbaine assez dense, mais à la fois en fait très rurale, avec des problèmes de fragilisation forcément de la médecine de ville au sud du territoire d'accord", explique-t-elle.
En 2024, le CH de Vienne a enregistré 26.000 séjours, 1.300 accouchements, 4.800 interventions chirurgicales, 45.000 passages aux urgences et 144.000 consultations. Il a aussi un secteur médico-social très dynamique avec plus de 65.000 journées d'Ehpad, précise-t-elle.
Elle a été une année "structurante", les quatre établissements ayant reçu en commun la certification de la Haute autorité de santé (HAS) avec le niveau "qualité des soins confirmé" (cf dépêche du 05/07/2024 à 18:12), se félicite-t-elle.
L'établissement est aussi parvenu à "consolider" son offre de soins et à développer des activités en lien avec les HCL.
Il a ainsi développé des parcours ambulatoires en endocrinologie et diabétologie, et renforcé des spécialités chirurgicales, dans le domaine vasculaire, en orthopédie avec le développement de la chirurgie du membre supérieur, en chirurgie pédiatrique orthopédique ou encore en chirurgie de l'obésité.
Dans le cadre d'une coopération avec les HCL, en particulier d'un adossement au service de réanimation de l'hôpital Lyon Sud, il a rouvert toute l'activité de soins critiques (12 lits) avec l'ouverture de nouveaux lits de soins intensifs polyvalents et de soins intensifs neurovasculaires, ce qui a marqué "une étape importante dans le renforcement de notre offre de soins pour sécuriser la prise en charge des patients les plus lourds et des patients des urgences".
"Ce projet est le fruit d'un partenariat réussi avec les HCL et témoigne du dynamisme des coopérations au sein de notre groupement hospitalier de territoire", souligne Céline Vigné.
Un projet "ambitieux" de transformation des organisations
En 2025, les équipes du centre hospitalier vont mener un projet "ambitieux" de transformation des organisations visant à préparer le futur hôpital, avec comme axes "forts":
- une politique d'accueil renouvelée avec une réflexion autour de l'organisation des parcours (parcours ambulatoires/ consultants externes, une évolution des missions des secrétariats en s'appuyant sur les outils numériques)
- une amélioration de l'attractivité avec une attention portée aux modalités d'organisation des prises en charge pour la médecine de ville avec comme but de "simplifier" le travail de celle-ci pour les hospitalisations. Dans ce cadre, l'hôpital va renforcer ses partenariats avec elle et les cinq communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), poursuivre le développement de la télé-expertise comme elle l'est déjà en dermatologie, cardiologie et endocrino diabétologie, pour l'étendre à d'autres spécialités, toujours dans l'esprit de "faciliter le recours aux avis pour la médecine générale de notre secteur". Il compte également renforcer les procédures d'admissions directes et les actions de communication.
- la fluidité des parcours, en travaillant en particulier sur la coordination de la gestion des parcours et des lits à l'échelle territoriale et au sein du CH avec une forte mobilisation autour de la réduction de la durée des séjours pour accompagner les développements
- un projet logistique et soins permettant de recentrer les soignants sur leur cœur de métier.
L'hôpital compte décliner dans le temps les quatre axes du projet médical, adoptés en octobre 2024, dans les projets de pôles au cours du premier trimestre.
Des besoins étant non couverts et des patients quittant le territoire, notamment pour aller se faire soigner à Lyon, "notre ambition est d'être l'acteur de référence de la prise en charge et du parcours, en prenant en charge sur site ou en organisant le parcours", insiste Céline Vigné.
Outre ses activités existantes, il a des projets en cancérologie, en cardiologie et neurovasculaire, un projet de filière de prise en charge de l'obésité avec une filière médico-sociale, un projet de la femme-mère-enfant avec la néonatalogie et une unité de soins continus (USC) de pédiatrie, un projet de soins critiques-urgences avec le projet de développement d'une fédération médicale interhospitalière (FMIH).
Il travaille également sur un projet d'imagerie médicale mutualisée.
Le projet immobilier dans la deuxième phase d'instruction
En 2025, le CH de Vienne entend aussi poursuivre les échanges avec l'ARS dans le cadre de la deuxième phase d'instruction de son programme immobilier notamment pour préciser le programme fonctionnel, après des échanges engagés en 2024 pour la validation des orientations stratégiques (validation de la phase 1 portant sur les orientations du projet médico-soignant et sa déclinaison en termes capacitaires).
Inscrit dans le cadre du plan national du Ségur Investissement, ce projet constituera un tournant majeur et doit permettre l'amélioration des conditions de prise en charge et de l'environnement de travail des personnels.
Interrogée sur la situation financière, Céline Vigné souligne que comme la majorité des établissements, le CH va enregistrer en 2024 un déficit dont le montant n'est pas consolidé, qui est lié aux difficultés "majeures" du secteur des Ehpad, et pour le secteur MCO, aux contraintes de hausse de l'inflation ou des charges de personnel.
En 2023, tous budgets confondus, le déficit s'était élevé à 5,9 M€ sur un total de produits d'environ 145 M€.
Le montant des investissements prévus en 2025 s'élève à 2 M€, avec une partie qui provient d'un report de ce qui n'a pas été réalisé en 2024.
Interrogée sur d'éventuelles difficultés en matière de recrutements, Céline Vigné précise que le CH conserve "un point de fragilité, comme beaucoup d'établissements, qui reste les urgences", mais que le projet de fédération médicale interhospitalière des urgences doit contribuer à l'améliorer.
"Nous sommes à 30 minutes de Lyon, donc nous disposons d'un territoire assez attractif", souligne-t-elle en précisant que le CH accueille aussi un certain nombre d'internes qu'il parvient ensuite à fidéliser.
Il porte un projet d'"universitarisation", c'est-à-dire d'accueil d'un professeur associé, sur lequel il attend une réponse de l'ARS.
En attendant, l'hôpital qui avait déclenché le plan blanc mardi en raison d'un "pic" à 100 passages aux urgences, l'a levé au bout d'une journée, étant revenu à un nombre plus réduit. "Mais nous restons en dispositif de tension hospitalière de niveau 2 sur notre dispositif qui en comprend 3".
san/ab/APMnews