Actualités de l'Urgence - APM

LE CH DE CORNOUAILLE S'ENGAGE DANS SON PROJET DE MODERNISATION EN 2025
En poste depuis un an à la tête de cet établissement bi-site de près de 1.300 lits et places, Yann Dubois s'est félicité de la signature du schéma directeur immobilier (SDI) intervenue en septembre 2024.
Ce projet de 62 millions d'euros (M€) a obtenu un soutien de 18,9 M€ dans le cadre du Ségur investissement la réalisation du projet de modernisation de l'hôpital sur ses deux sites -Quimper et Concarneau- pour améliorer les soins urgents, développer les prises en charge en cancérologie et faciliter les consultations et les suivis ambulatoires, rappelle-t-on (cf dépêche du 17/09/2024 à 12:27).
"Nous avons 150 professionnels qui planchent actuellement sur la copie pour alimenter le programme technique détaillé. Fin janvier, on sera à la troisième séance de travail des six groupes constitués, donc une grosse mobilisation des professionnels, sous l'impulsion des directions concernées et des Drs Marc Coustans et Pascal Hutin, pilotes médicaux du projet. Ça avance bien", a-t-il rapporté dans ses discours dont APMnews a eu copie.
A Concarneau, une réflexion est en cours sur la meilleure manière d'aborder les travaux (par étage ou par aile), avec des contraintes importantes, car le site reste occupé.
Des réflexions sont en cours également sur l'utilisation plus rapide que prévu de l'ex-bâtiment d'internat.
Yann Dubois a aussi mentionné pour 2024 "un succès pour le territoire" avec l'autorisation obtenue pour l'activité de rythmologie interventionnelle, alors qu'il y avait de la concurrence, et il a salué la réactivité de l'établissement puisqu'"à peine un mois après l'autorisation, la salle était opérationnelle". Elle a été inaugurée en novembre 2024, rappelle-t-on (cf dépêche du 28/11/2024 à 17:27).
Encore trop de situations dégradées aux urgences
Sur les urgences, "2024 a été ambivalente: du mieux avec moins de périodes critiques (de mars à août notamment), mais encore de trop nombreuses situations dégradées, depuis septembre à nouveau, avec des patients sur des brancards qui attendent de longues heures", a rapporté le directeur.
"Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons connu une période de tension dramatique. Que faire? Depuis 15 mois, nous avons créé 30 lits d'hospitalisation supplémentaires sur l'établissement; nous avons créé un salon de sorties matinales pouvant accueillir jusque 20 patients par jour. Nous avons stabilisé l'offre EPMU [équipe paramédicale d'urgence]/Smur sur le territoire et recruté plusieurs urgentistes pour revenir à un niveau acceptable", a-t-il listé.
"Des travaux sont en cours pour redéfinir les conditions d'Hôpital en tensions et les mesures à prendre. Nous allons continuer à explorer toutes les pistes pour trouver des solutions", a-t-il avancé.
A Concarneau où la fréquentation est d'en moyenne plus de 600 passages par mois avec une hausse sur la période estivale, une amélioration a été obtenue pour garantir les plannings depuis plusieurs mois et la mise en place de l'EPMU en juillet 2023 a prouvé que cela fonctionnait, a souligné le directeur. Des recrutements de médecins urgentistes sont toujours souhaités et un travail est en cours, piloté par la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) pour sensibiliser les professionnels du territoire aux soins non programmés.
Au bilan 2024 du CH de Cornouaille, le directeur a aussi cité l'ouverture d'un service de médecine interne de six lits, piloté par le Dr Jérémy Keraen, l'extension de l'hôpital de jour d'onco-hématologie de Concarneau en novembre 2024, après celle de Quimper en 2023, le déploiement de l'unité de surveillance continue de trois à six puis neuf lits, la mise aux normes des effectifs sur les unités de soins intensifs et l'augmentation forte de l'effectif sur 2024 par rapport à 2023 de 12 équivalents temps plein (ETP) médicaux et de 90 ETP non médicaux.
"Nous sommes revenus à un niveau où quasiment tous nos postes sont pourvus, à l'exception de quelques métiers spécifiques (Ibode et IDE d'Ehpad)", a salué le directeur.
Il a relevé "encore des difficultés pour compenser l'absentéisme, qui a augmenté en 2024".
"Nous traversons également une phase de turbulences financières, puisque nous anticipons un déficit d'environ 6 M€ sur 2024 [sur un budget d'environ 380 M€, NDLR] et un résultat déficitaire du même montant en 2025 sur le budget principal. C'est clairement une situation qui n'est pas tenable dans la durée, surtout si nous voulons nous payer nos projets et nos ambitions", a-t-il noté, comptant sur l'évolution de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) pour aider à "minorer ce déficit".
Le CH de Cornouaille est en déficit depuis plusieurs années notamment en raison des surcoûts liés aux coopérations territoriales, note-t-on.
Poursuite du déploiement du nouveau DPI
Pour 2025, le directeur a listé plusieurs projets dont le déploiement du dossier patient informatisé (DPI) Sillage* (SIB) dans tous les services, "avec un calendrier ambitieux" et "le renouvellement de la politique de restauration pour nos patients, avec plus de calories, plus de goûts et plus de choix". "Un travail de fond a été engagé avec Vitalis et j'espère que nous aurons des résultats dès 2025", a-t-il noté.
Du côté de l'avancement des projets de restructurations lourdes, en plus du SDI, des travaux "viennent de commencer" après le départ de l'Ugecam (qui gérait une activité de SMR à Quimper maintenant transférée à Concarneau), pour permettre le déménagement à terme de la santé publique.
Le directeur a aussi mentionné "le projet bloc local, projet complexe mais majeur pour l'avenir de la chirurgie quimpéroise et cela nécessite de vraiment savoir quel type d'activité et quelle répartition d'activité on projette entre les différentes spécialités", la préparation pour installer deux scanners supplémentaires, la rénovation de chambres d'Ehpad, sur un mode accéléré de 15 chambres sur plusieurs résidences, le développement durable et l'éco-soin, "qui reste un champ à explorer", la mise en route de nouveaux fauteuils dentaires pour l'accueil d'étudiants en odontologie et l'accompagnement managérial par le renouvellement de la journée cadre, élargie cette année aux chefs de service.
De plus, le CH de Cornouaille va poursuivre et amplifier le travail engagé en matière de santé publique et de prévention. "On ne peut que constater, avec une certaine désolation d'ailleurs, le nombre de personnes âgées qui arrivent aux urgences, victimes d'une grippe sévère, et non vaccinées. Nous devons faire encore plus pour convaincre la population cornouaillaise de se faire vacciner contre la grippe", a-t-il commenté.
Le développement de la recherche et le soutien des médecins engagés, grâce à l'équipe en place, seront encouragés et "la revitalisation de nos GCS [groupes de coopération sanitaires] territoriaux, de façon à ce qu'on puisse y discuter des choix que l'on privilégie sur nos fonctionnements au sein de l'UHC" (Union hospitalière de Cornouaille), qui est le groupement hospitalier de territoire (GHT).
Ce dernier négocie son nouveau contrat hospitalier de territoire (CHT), avec l'ARS Bretagne, qu'il espère "voir aboutir au premier semestre".
Le directeur a aussi mentionné l'universitarisation du CH, "une nouveauté et une opportunité qu'il nous appartient de saisir".
sl/ab/APMnews
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LE CH DE CORNOUAILLE S'ENGAGE DANS SON PROJET DE MODERNISATION EN 2025
En poste depuis un an à la tête de cet établissement bi-site de près de 1.300 lits et places, Yann Dubois s'est félicité de la signature du schéma directeur immobilier (SDI) intervenue en septembre 2024.
Ce projet de 62 millions d'euros (M€) a obtenu un soutien de 18,9 M€ dans le cadre du Ségur investissement la réalisation du projet de modernisation de l'hôpital sur ses deux sites -Quimper et Concarneau- pour améliorer les soins urgents, développer les prises en charge en cancérologie et faciliter les consultations et les suivis ambulatoires, rappelle-t-on (cf dépêche du 17/09/2024 à 12:27).
"Nous avons 150 professionnels qui planchent actuellement sur la copie pour alimenter le programme technique détaillé. Fin janvier, on sera à la troisième séance de travail des six groupes constitués, donc une grosse mobilisation des professionnels, sous l'impulsion des directions concernées et des Drs Marc Coustans et Pascal Hutin, pilotes médicaux du projet. Ça avance bien", a-t-il rapporté dans ses discours dont APMnews a eu copie.
A Concarneau, une réflexion est en cours sur la meilleure manière d'aborder les travaux (par étage ou par aile), avec des contraintes importantes, car le site reste occupé.
Des réflexions sont en cours également sur l'utilisation plus rapide que prévu de l'ex-bâtiment d'internat.
Yann Dubois a aussi mentionné pour 2024 "un succès pour le territoire" avec l'autorisation obtenue pour l'activité de rythmologie interventionnelle, alors qu'il y avait de la concurrence, et il a salué la réactivité de l'établissement puisqu'"à peine un mois après l'autorisation, la salle était opérationnelle". Elle a été inaugurée en novembre 2024, rappelle-t-on (cf dépêche du 28/11/2024 à 17:27).
Encore trop de situations dégradées aux urgences
Sur les urgences, "2024 a été ambivalente: du mieux avec moins de périodes critiques (de mars à août notamment), mais encore de trop nombreuses situations dégradées, depuis septembre à nouveau, avec des patients sur des brancards qui attendent de longues heures", a rapporté le directeur.
"Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons connu une période de tension dramatique. Que faire? Depuis 15 mois, nous avons créé 30 lits d'hospitalisation supplémentaires sur l'établissement; nous avons créé un salon de sorties matinales pouvant accueillir jusque 20 patients par jour. Nous avons stabilisé l'offre EPMU [équipe paramédicale d'urgence]/Smur sur le territoire et recruté plusieurs urgentistes pour revenir à un niveau acceptable", a-t-il listé.
"Des travaux sont en cours pour redéfinir les conditions d'Hôpital en tensions et les mesures à prendre. Nous allons continuer à explorer toutes les pistes pour trouver des solutions", a-t-il avancé.
A Concarneau où la fréquentation est d'en moyenne plus de 600 passages par mois avec une hausse sur la période estivale, une amélioration a été obtenue pour garantir les plannings depuis plusieurs mois et la mise en place de l'EPMU en juillet 2023 a prouvé que cela fonctionnait, a souligné le directeur. Des recrutements de médecins urgentistes sont toujours souhaités et un travail est en cours, piloté par la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) pour sensibiliser les professionnels du territoire aux soins non programmés.
Au bilan 2024 du CH de Cornouaille, le directeur a aussi cité l'ouverture d'un service de médecine interne de six lits, piloté par le Dr Jérémy Keraen, l'extension de l'hôpital de jour d'onco-hématologie de Concarneau en novembre 2024, après celle de Quimper en 2023, le déploiement de l'unité de surveillance continue de trois à six puis neuf lits, la mise aux normes des effectifs sur les unités de soins intensifs et l'augmentation forte de l'effectif sur 2024 par rapport à 2023 de 12 équivalents temps plein (ETP) médicaux et de 90 ETP non médicaux.
"Nous sommes revenus à un niveau où quasiment tous nos postes sont pourvus, à l'exception de quelques métiers spécifiques (Ibode et IDE d'Ehpad)", a salué le directeur.
Il a relevé "encore des difficultés pour compenser l'absentéisme, qui a augmenté en 2024".
"Nous traversons également une phase de turbulences financières, puisque nous anticipons un déficit d'environ 6 M€ sur 2024 [sur un budget d'environ 380 M€, NDLR] et un résultat déficitaire du même montant en 2025 sur le budget principal. C'est clairement une situation qui n'est pas tenable dans la durée, surtout si nous voulons nous payer nos projets et nos ambitions", a-t-il noté, comptant sur l'évolution de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) pour aider à "minorer ce déficit".
Le CH de Cornouaille est en déficit depuis plusieurs années notamment en raison des surcoûts liés aux coopérations territoriales, note-t-on.
Poursuite du déploiement du nouveau DPI
Pour 2025, le directeur a listé plusieurs projets dont le déploiement du dossier patient informatisé (DPI) Sillage* (SIB) dans tous les services, "avec un calendrier ambitieux" et "le renouvellement de la politique de restauration pour nos patients, avec plus de calories, plus de goûts et plus de choix". "Un travail de fond a été engagé avec Vitalis et j'espère que nous aurons des résultats dès 2025", a-t-il noté.
Du côté de l'avancement des projets de restructurations lourdes, en plus du SDI, des travaux "viennent de commencer" après le départ de l'Ugecam (qui gérait une activité de SMR à Quimper maintenant transférée à Concarneau), pour permettre le déménagement à terme de la santé publique.
Le directeur a aussi mentionné "le projet bloc local, projet complexe mais majeur pour l'avenir de la chirurgie quimpéroise et cela nécessite de vraiment savoir quel type d'activité et quelle répartition d'activité on projette entre les différentes spécialités", la préparation pour installer deux scanners supplémentaires, la rénovation de chambres d'Ehpad, sur un mode accéléré de 15 chambres sur plusieurs résidences, le développement durable et l'éco-soin, "qui reste un champ à explorer", la mise en route de nouveaux fauteuils dentaires pour l'accueil d'étudiants en odontologie et l'accompagnement managérial par le renouvellement de la journée cadre, élargie cette année aux chefs de service.
De plus, le CH de Cornouaille va poursuivre et amplifier le travail engagé en matière de santé publique et de prévention. "On ne peut que constater, avec une certaine désolation d'ailleurs, le nombre de personnes âgées qui arrivent aux urgences, victimes d'une grippe sévère, et non vaccinées. Nous devons faire encore plus pour convaincre la population cornouaillaise de se faire vacciner contre la grippe", a-t-il commenté.
Le développement de la recherche et le soutien des médecins engagés, grâce à l'équipe en place, seront encouragés et "la revitalisation de nos GCS [groupes de coopération sanitaires] territoriaux, de façon à ce qu'on puisse y discuter des choix que l'on privilégie sur nos fonctionnements au sein de l'UHC" (Union hospitalière de Cornouaille), qui est le groupement hospitalier de territoire (GHT).
Ce dernier négocie son nouveau contrat hospitalier de territoire (CHT), avec l'ARS Bretagne, qu'il espère "voir aboutir au premier semestre".
Le directeur a aussi mentionné l'universitarisation du CH, "une nouveauté et une opportunité qu'il nous appartient de saisir".
sl/ab/APMnews