Actualités de l'Urgence - APM

L'extension du CH se greffera sur le parvis actuel, au niveau des parkings

Le nouveau bâtiment disposera, en plus de l'entrée principale, d'une entrée propre à l'imagerie publique-privée en rez-de-jardin (qui pourra accueillir notamment deux IRM et deux scanners), d'une entrée des urgences pour les patients debout, sur un "dépose minute", et d'une entrée pour les patients couchés, via un giratoire pour les ambulances, à l'abri des intempéries, et proche du garage du Smur, au rez-de-chaussée, a notamment détaillé l'architecte, Olivier David.

Le premier étage rassemblera le laboratoire, l'hospitalisation en néonatalogie (6 berceaux) et pédiatrie (7 lits) et les chambres de gardes. Le deuxième étage comprendra l'hospitalisation en gynéco obstétrique (15 lits) et en chirurgie (15 lits). Il sera surmonté de locaux techniques. Le bâtiment sera percé de deux patios, permettant une utilisation de la lumière naturelle au maximum.

Le chantier comme le bâtiment se veulent de haute qualité environnementale. Le projet vise une réduction des nuisances (bruit, poussières…), notamment via une préfabrication hors site des ouvrages bétons.

La conception du bâtiment (volumes, inertie, orientation, implantation des locaux, isolation, éclairage naturel) et ses équipements (réseau de chaleur urbain, traitement de l'air à double flux et en "free-cooling", gestion technique centralisée…) visent une maîtrise de la consommation énergétique, associée à une maîtrise de la consommation d'eau (équipements économes, suivi de la consommation, dispositifs antiretours…).

Eric Lagardère a salué l'amélioration des flux, le rapprochement de l'imagerie, de la chirurgie, de la pédiatrie "et à terme de la maternité" qu'allait permettre cette extension.

Une fois le nouveau bâtiment livré, le CH disposera de 2.000 m² de surface brute libérée dans son bâtiment principal, dont l'aménagement doit encore être préparé. Le CH devrait probablement en profiter pour améliorer son confort hôtelier, en se dotant notamment de chambres à un lit, a précisé à APMnews le président de la commission médicale de groupement du GHT, le Dr Michel Fiani, ancien président de la commission médicale d'établissement du CH.

Il a ajouté que le CH avait initialement identifié 11 problèmes à régler, et que l'extension va permettre d'en résoudre six relatifs à l'imagerie, aux urgences, au pôle mère-enfant, à la chirurgie et à la liaison entre les urgences et l'imagerie.

Les locaux libérés permettront à terme de réaménager la maternité, la réanimation ou encore l'unité de soins continus, a-t-il estimé.

Nouvelle ère pour le CH?

Au cours de son discours, Eric Lagardère s'est réjoui que le projet d'extension ait pu se concrétiser après 16 mois d'intérim, et d'avoir retrouvé une gouvernance "stable" au sein du CH, notamment depuis l'élection en juin du maire de la ville, Sébastien Eugène, à la présidence du conseil de surveillance de l'établissement (cf dépêche du 26/06/2024 à 17:47).

Ce dernier a salué le travail de la direction par intérim, ayant amené "beaucoup de méthode", voyant dans ce projet d'extension le symbole d'une "nouvelle période, moins conflictuelle, moins liée à la suspicion" (cf dépêche du 29/11/2023 à 17:34), et a annoncé qu'il soumettrait au conseil municipal jeudi un projet d'agrandissement de l'institut de formation aux soins infirmiers (IFSI) du CH.

Eric Lagardère a annoncé que les travaux de sécurité incendie du bâtiment principal, attendus depuis plusieurs années, commenceraient début 2025 et se feraient étage par étage, pour un coût de 5 M€. Ils devraient ensuite être menés au sein de la maternité. L'année 2025 doit aussi voir surgir de terre un nouveau parking de 300 places, qui devrait contrebalancer la destruction de celui situé sur l'emprise de la future extension, qui fera perdre 100 places sur les 320 existantes aujourd'hui.

Le directeur par intérim s'est par ailleurs félicité de la récente visite de certification de la Haute autorité de santé (HAS), dont il a assuré que les premiers retours oraux étaient très positifs, dans l'attente de la publication du rapport, attendue en octobre.

Il s'est montré tout aussi optimiste quant aux conclusions des trois experts de la chambre régionale des comptes (CRC), présents depuis juin au sein de l'établissement, preuve que la gestion de l'établissement a été améliorée et que les contrats médicaux ont été mis en conformité, et sur l'obtention des autorisations d'activité, notamment en soins critiques, chirurgie générale adulte et pédiatrique, l'imagerie, en octobre, ainsi qu'en chirurgie cancérologique et en rythmologie début 2025.

Interrogé par APMnews, le directeur de la stratégie, des activités et des affaires médicales a confirmé que le service des affaires médicales avait été étoffé et que les contrats étaient en cours de régularisation. Des irrégularités avaient notamment été pointées par l'ancienne directrice du CH Sylvaine Ducout, rappelle-t-on (cf dépêche du 29/11/2023 à 17:35).

Eric Lagardère a toutefois émis un "bémol": la trajectoire financière du CH, en déficit structurel. Il a évoqué auprès d'APMnews un déficit de 2 M€ après aides, le déficit sans aides avoisinant les 10% du budget d'exploitation, soit 7 M€, pour un budget principal d'environ 70 M€.

Il a pour autant rassuré quant aux capacités d'investissement du CH, qui a levé 10 M€ d'emprunt et réalisé des cessions de patrimoine, portant sa capacité d'investissement totale à 50 M€ (35 M€ de subventions Ségur compris).

bd/rm/APMnews