Actualités de l'Urgence - APM
LE CH DE BOURGES POURSUIT SA MUE MALGRÉ DES TENSIONS EN PÉDIATRIE
BOURGES, 31 janvier 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Bourges travaille à assainir sa situation financière et à revoir son organisation interne, mais fait face à un manque de médecins, notamment en pédiatrie, a expliqué mercredi 22 janvier le directeur, Rémi Fauquembergue, à l'occasion des vœux de l'établissement.
Il a notamment évoqué 25 accouchements en plus par rapport à 2023, "ce qui signifie que nos parts de marché ont augmenté sur la maternité".
Si le détail de cette hausse n'a pas été donné, elle a permis de "dépasser la sécurisation modulée à l'activité [SMA]", a souligné le directeur.
La situation financière du CH s'est ainsi améliorée: son déficit est passé de -8,1 millions d'euros (M€) en 2023 à environ -4 M€ en 2024. La marge brute, qui était négative, est devenue positive.
De bonne augure pour l'hôpital, qui doit notamment démarrer cet été la reconstruction de l'Ehpad de Taillegrain, à Bourges, pour un coût de 14 M€.
"L'hôpital va mieux dans tous les domaines, mais il reste énormément à faire", a estimé le maire de Bourges et président du conseil de surveillance, Yann Galut (divers gauche), dans son discours des vœux.
Le CH "redevient attractif", a-t-il insisté, tout en reconnaissant qu'il "manque encore des médecins".
Manque de pédiatres
L'attractivité était l'un des enjeux de 2024 pour le CH.
L'hôpital berruyer a ainsi diminué de 30% son intérim médical en 2024, en recrutant 43 nouveaux médecins, dont 12 aux urgences. "Beaucoup ont signé des contrats de type 2", a toutefois concédé Rémi Fauquembergue.
A ces effectifs, il faut ajouter 12 praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue), qui ont été accompagnés dans leur parcours et inscrits à l'ordre en 2024, dans l'optique de rester travailler au CH.
L'établissement dispose début 2025 de quatre spécialités avec des équipes médicales complètes: en ophtalmologie, en cardiologie, en réanimation et en anesthésie.
Côté personnel non médical, "les postes vacants d'infirmiers ont été divisés par deux en 2024 […] avec environ 20 postes non pourvus restants", a décrit le directeur. Il n'y a en revanche aucun poste vacant chez les aides-soignants.
Les tensions se concentrent plutôt, pour les paramédicaux, chez les infirmiers de bloc opératoire (Ibode) et les professionnels de nuit.
Au niveau médical, les difficultés ont été particulièrement aiguës en pédiatrie. Le service, qui fonctionne actuellement avec un pédiatre, un Padhue et des intérimaires, manque de médecins.
Face à cette situation "tendue", Yann Galut a interpellé à l'hiver 2024 les CHU de Tours et d'Orléans ainsi que l'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire. "Le CHU de Tours a répondu présent", a salué le maire de Bourges et président du conseil de surveillance du CH.
Un partenariat a pu être mis en place avec l'hôpital tourangeau, permettant à un praticien du CHU de venir prendre en charge des patients à Bourges "en fonction de ses disponibilités". Cette coopération est notamment permise par la prime de solidarité territoriale (PST).
Mais la situation demeure compliquée. "On est une maternité de niveau 2b, donc on a de la néonatalité et de la pédiatrie générale, mais aujourd'hui les CHU forment des néonatologistes ou des pédiatres", a résumé Rémi Fauquembergue. "Du coup, ce profil mixte du professionnel qui faisait les deux activités, notamment pour assurer la permanence des soins, n'est plus formé", a-t-il regretté.
Délégation de gestion aux pôles
Pour attirer les professionnels, le CH de Bourges a également revu son organisation interne.
Trois services sont passés en fonctionnement en 12 heures en 2024: la réanimation, la pneumologie et l'unité de soins palliatifs.
Surtout, la direction a fait le choix de donner davantage de moyens d'agir aux chefs de pôles.
Dès 2024, "on a mis en place une permanence des chefs de pôle sur les lignes d'astreinte et de garde. De fait, on a toujours un directeur, un cadre supérieur et un chef de pôle en place", a mis en avant le directeur.
"Du coup, lorsqu'il y a un conflit médical, le chef de pôle fait l'arbitrage. Souvent ça apaise la discussion", a-t-il fait valoir.
Pour 2025, le CH veut aller plus loin en procédant à une délégation de gestion aux pôles.
Cette mesure doit permettre aux managers de proximité "d'agir très rapidement", par exemple sur les heures supplémentaires, et de gérer "une petite enveloppe", permettant l'acquisition de petits matériels ou de régler les irritants du quotidien.
Point sur le chantier des urgencesChantier des urgences du CH de Bourges (photo: Maxime Gravier)La refonte des urgences du CH progresse (cf dépêche du 12/04/2024 à 18:28), malgré la découverte d'une malfaçon sur une poutre ayant retardé de quelques mois la date de fin du chantier, a expliqué la direction. L'inauguration du nouveau site est désormais attendue pour le second semestre 2026. Le nouveau service disposera notamment d'un poste de déchocage supplémentaire; de quatre box septiques (contre trois aujourd'hui); d'un circuit long de neuf box (contre 7); d'un circuit court comprenant une salle de consultation pour la pédiatrie; ou encore de quatre box spécifiques pour la gériatrie. Les urgences auront deux entrées: une pour les patients autonomes et une autre pour les patients couchés, grâce à la construction d'une plateforme spécifique. Une unité de décontamination hospitalière va également être construite. Elle disposera de trois lignes: deux pour les patients valides et une pour les patients sur brancard. "Avant, le CH utilisait une unité mobile", a expliqué la direction. La maison médicale de garde va déménager à proximité des urgences. Elle se situait auparavant sur le site du château des Gadeaux, à côté du CH. Les urgences sont actuellement "un point noir important" pour l'hôpital. Les travaux vont se poursuivre durant deux ans en site occupé. "Je demande aux Berruyers de patienter", a reconnu Rémi Fauquembergue. |
mg/sl/APMnews
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LE CH DE BOURGES POURSUIT SA MUE MALGRÉ DES TENSIONS EN PÉDIATRIE
BOURGES, 31 janvier 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Bourges travaille à assainir sa situation financière et à revoir son organisation interne, mais fait face à un manque de médecins, notamment en pédiatrie, a expliqué mercredi 22 janvier le directeur, Rémi Fauquembergue, à l'occasion des vœux de l'établissement.
Il a notamment évoqué 25 accouchements en plus par rapport à 2023, "ce qui signifie que nos parts de marché ont augmenté sur la maternité".
Si le détail de cette hausse n'a pas été donné, elle a permis de "dépasser la sécurisation modulée à l'activité [SMA]", a souligné le directeur.
La situation financière du CH s'est ainsi améliorée: son déficit est passé de -8,1 millions d'euros (M€) en 2023 à environ -4 M€ en 2024. La marge brute, qui était négative, est devenue positive.
De bonne augure pour l'hôpital, qui doit notamment démarrer cet été la reconstruction de l'Ehpad de Taillegrain, à Bourges, pour un coût de 14 M€.
"L'hôpital va mieux dans tous les domaines, mais il reste énormément à faire", a estimé le maire de Bourges et président du conseil de surveillance, Yann Galut (divers gauche), dans son discours des vœux.
Le CH "redevient attractif", a-t-il insisté, tout en reconnaissant qu'il "manque encore des médecins".
Manque de pédiatres
L'attractivité était l'un des enjeux de 2024 pour le CH.
L'hôpital berruyer a ainsi diminué de 30% son intérim médical en 2024, en recrutant 43 nouveaux médecins, dont 12 aux urgences. "Beaucoup ont signé des contrats de type 2", a toutefois concédé Rémi Fauquembergue.
A ces effectifs, il faut ajouter 12 praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue), qui ont été accompagnés dans leur parcours et inscrits à l'ordre en 2024, dans l'optique de rester travailler au CH.
L'établissement dispose début 2025 de quatre spécialités avec des équipes médicales complètes: en ophtalmologie, en cardiologie, en réanimation et en anesthésie.
Côté personnel non médical, "les postes vacants d'infirmiers ont été divisés par deux en 2024 […] avec environ 20 postes non pourvus restants", a décrit le directeur. Il n'y a en revanche aucun poste vacant chez les aides-soignants.
Les tensions se concentrent plutôt, pour les paramédicaux, chez les infirmiers de bloc opératoire (Ibode) et les professionnels de nuit.
Au niveau médical, les difficultés ont été particulièrement aiguës en pédiatrie. Le service, qui fonctionne actuellement avec un pédiatre, un Padhue et des intérimaires, manque de médecins.
Face à cette situation "tendue", Yann Galut a interpellé à l'hiver 2024 les CHU de Tours et d'Orléans ainsi que l'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire. "Le CHU de Tours a répondu présent", a salué le maire de Bourges et président du conseil de surveillance du CH.
Un partenariat a pu être mis en place avec l'hôpital tourangeau, permettant à un praticien du CHU de venir prendre en charge des patients à Bourges "en fonction de ses disponibilités". Cette coopération est notamment permise par la prime de solidarité territoriale (PST).
Mais la situation demeure compliquée. "On est une maternité de niveau 2b, donc on a de la néonatalité et de la pédiatrie générale, mais aujourd'hui les CHU forment des néonatologistes ou des pédiatres", a résumé Rémi Fauquembergue. "Du coup, ce profil mixte du professionnel qui faisait les deux activités, notamment pour assurer la permanence des soins, n'est plus formé", a-t-il regretté.
Délégation de gestion aux pôles
Pour attirer les professionnels, le CH de Bourges a également revu son organisation interne.
Trois services sont passés en fonctionnement en 12 heures en 2024: la réanimation, la pneumologie et l'unité de soins palliatifs.
Surtout, la direction a fait le choix de donner davantage de moyens d'agir aux chefs de pôles.
Dès 2024, "on a mis en place une permanence des chefs de pôle sur les lignes d'astreinte et de garde. De fait, on a toujours un directeur, un cadre supérieur et un chef de pôle en place", a mis en avant le directeur.
"Du coup, lorsqu'il y a un conflit médical, le chef de pôle fait l'arbitrage. Souvent ça apaise la discussion", a-t-il fait valoir.
Pour 2025, le CH veut aller plus loin en procédant à une délégation de gestion aux pôles.
Cette mesure doit permettre aux managers de proximité "d'agir très rapidement", par exemple sur les heures supplémentaires, et de gérer "une petite enveloppe", permettant l'acquisition de petits matériels ou de régler les irritants du quotidien.
Point sur le chantier des urgencesChantier des urgences du CH de Bourges (photo: Maxime Gravier)La refonte des urgences du CH progresse (cf dépêche du 12/04/2024 à 18:28), malgré la découverte d'une malfaçon sur une poutre ayant retardé de quelques mois la date de fin du chantier, a expliqué la direction. L'inauguration du nouveau site est désormais attendue pour le second semestre 2026. Le nouveau service disposera notamment d'un poste de déchocage supplémentaire; de quatre box septiques (contre trois aujourd'hui); d'un circuit long de neuf box (contre 7); d'un circuit court comprenant une salle de consultation pour la pédiatrie; ou encore de quatre box spécifiques pour la gériatrie. Les urgences auront deux entrées: une pour les patients autonomes et une autre pour les patients couchés, grâce à la construction d'une plateforme spécifique. Une unité de décontamination hospitalière va également être construite. Elle disposera de trois lignes: deux pour les patients valides et une pour les patients sur brancard. "Avant, le CH utilisait une unité mobile", a expliqué la direction. La maison médicale de garde va déménager à proximité des urgences. Elle se situait auparavant sur le site du château des Gadeaux, à côté du CH. Les urgences sont actuellement "un point noir important" pour l'hôpital. Les travaux vont se poursuivre durant deux ans en site occupé. "Je demande aux Berruyers de patienter", a reconnu Rémi Fauquembergue. |
mg/sl/APMnews