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ANTIBES (Alpes-Maritimes), 16 mai 2023 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) d'Antibes Juan-les-Pins va bénéficier d'un soutien supplémentaire de l'Etat de 2,6 millions d'euros (M€) pour financer son projet de modernisation, a expliqué mardi à APMnews le directeur de l'établissement, Bastien Ripert-Teilhard.

Le projet de modernisation du CH, baptisé "Hôpital d'Antibes 2030", a été présenté à partir de 2021 (cf dépêche du 07/01/2022 à 18:17 et dépêche du 09/07/2021 à 13:22).

Sa principale opération est la reconstruction du bâtiment d'hospitalisation complète de psychiatrie ainsi que l'aménagement d'un nouveau parking.

"Le projet de psychiatrie a bien avancé. Le maître d'oeuvre a été choisi et le permis de construire sera prochainement déposé. On ambitionne une livraison du bâtiment début 2026", a expliqué le directeur.

Le démarrage des travaux est espéré fin 2023 avec la démolition du bâtiment existant et la reconstruction qui commencera "courant 2024".

Le projet de psychiatrie est "aujourd'hui chiffré autour de 35 M€", contre 27 M€ précédemment. "Sans surprise, les coûts ont évolué en lien avec l'inflation, pour un bâtiment de plus de 7.000 m² et cinq niveaux", a continué Bastien Ripert-Teilhard.

Lorsque ce bâtiment ouvrira, le CH d'Antibes récupérera à cette occasion le secteur de psychiatrie de Cagnes-sur-Mer (aire urbaine de Nice) et de Puget-Théniers (située dans le nord du département, dans une zone montagneuse), a-t-il souligné.

Cela va nécessiter la création de "33 lits supplémentaires de psychiatrie et d'une quarantaine d'emplois".

Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé, a annoncé en avril à l'Assemblée nationale une aide supplémentaire de 2,6 M€ pour le projet de psychiatrie.

Avec ces 2,6 M€ supplémentaires, "nous avons aujourd'hui 13 M€ sur 35 M€ qui sont financés", le restant étant pris en charge par le CH, a expliqué le directeur.

Des financements complémentaires à trouver

Le projet de modernisation du CH prévoit également deux autres grandes opérations: la reconstruction du bâtiment médico-technique et la construction d'un institut médico-chirurgical.

Le bâtiment médico-technique est une opération "indispensable" pour le CH, tout comme la psychiatrie, car les locaux actuels sont trop exigus au regard des volumes actuels d'activité de l'hôpital, a souligné Bastien Ripert-Teilhard.

L'objectif de cette opération est d'agrandir les urgences, mais également de rénover le bloc opératoire et d'agrandir ses capacités "car il est aujourd'hui saturé". "Nous allons créer de nouvelles salles de bloc et améliorer le fonctionnement."

Elle s'accompagnera également de la reconstruction du laboratoire et de la pharmacie, a-t-il précisé.

Le coût prévisionnel pour le bâtiment médico-technique est de 35 M€, contre 20 M€ initialement prévus, dont 5 M€ financés par l'Etat dans le cadre du Ségur et 2 M€ par le conseil régional, "soit 20%" d'aides, a souligné le directeur.

"Nous avons donc 70 M€ d'investissements indispensables pour le CH [psychiatrie et bâtiment médico-technique] dont 50 M€ à la charge de l'établissement ce qui représente aujourd'hui une charge trop lourde pour nous", a-t-il déclaré.

Des "compléments de financement seront donc nécessaires". "On estime qu'il nous faudrait encore 20 ou 25 M€ pour boucler le financement de ces deux opérations prioritaires" et "nous sommes en attente de financements beaucoup plus importants", a-t-il continué.

Des contraintes techniques qui font grimper les coûts

Interrogé sur la forte hausse des coûts prévisionnels des projets entre 2021 et aujourd'hui, le directeur a notamment expliqué que l'opération bâtiment médico-technique est "particulièrement complexe" car elle est réalisée "dans un espace très réduit".

"Elle se fait en deux temps avec d'abord une construction de locaux neufs puis une rénovation en interne, ce qui vient alourdir et complexifier la maîtrise d'ouvrage et donc les coûts", a-t-il dit.

Les éléments liés aux contraintes techniques, comme la nécessité de démolir puis reconstruire, représentent 50% de l'augmentation des coûts. Les 50% restants sont dus à l'inflation, a expliqué le directeur.

Pour le bâtiment médico-technique, "nous sommes aujourd'hui dans une phase de discussion avec l'agence régionale de santé [ARS]" et le projet doit passer d'ici novembre devant le comité régional de l'investissement en santé (Cris) pour décider de son "éligibilité".

"On espère une validation du projet au premier semestre 2024", en vue d'une livraison à partir de fin 2027.

Le projet de psychiatrie a déjà été validé par l'ARS, a précisé le directeur.

La construction d'un institut médico-chirurgical est également un "projet extrêmement important" pour le CH, a-t-il souligné.

"Pour des raisons architecturales, ce projet est dans un calendrier un peu plus éloigné" et ne verra pas le jour "avant la fin de la décennie" car il faut réaliser des transferts d'activités avant démolition.

syl/ab/APMnews