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16/09 2024
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LA NOUVELLE ORGANISATION DES URGENCES PSYCHIATRIQUES DU CHU DE TOULOUSE SERA OPÉRATIONNELLE DANS UN MOIS

(Par Maxime GRAVIER, à Toulouse)

TOULOUSE, 16 septembre 2024 (APMnews) - Les travaux permettant d'accroître la capacité des urgences psychiatriques du CHU de Toulouse et de les regrouper avec le service de post-urgences doivent commencer prochainement et durer un mois, a expliqué jeudi le directeur général de l'établissement, Jean-François Lefebvre.

Théâtre d'une agression sexuelle, d'un viol et d'un suicide en début d'année (cf dépêche du 19/02/2024 à 19:21), les urgences psychiatriques toulousaines ont besoin d'être "restructurées", selon un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (Igas), paru début septembre (cf dépêche du 11/09/2024 à 10:31).

Interrogé jeudi à ce sujet durant la conférence de présentation du projet d'établissement 2023-2028 du CHU de Toulouse (cf dépêche du 13/09/2024 à 15:35), le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, Didier Jaffre, a souligné que "les recommandations de l'Igas sont en cours de prise en compte ou ont été déjà prises en compte".

La cellule de régulation, qui sert à orienter et organiser l'hospitalisation, est "installée et fonctionne bien", a expliqué de son côté Jean-François Lefebvre.

"Ce dispositif existait déjà mais avec moins de moyens, avec des gens parfois en temps partagé […]. Là ce sont des équipes dédiées à ces fonctions, qu'on a stabilisées", a-t-il fait valoir. Le nombre de patients orientés et hospitalisés aurait ainsi au moins doublé depuis trois mois.

Face au manque de lits de prise en charge immédiate d'urgence et à l'absence de locaux adaptés, le directeur général du CHU a souhaité donner la priorité aux recommandations structurelles. L'objectif serait ainsi de créer une nouvelle organisation de la psychiatrie venant reconnaître "une nouvelle sous-spécialité de la prise en charge en urgences psychiatriques".

Pour ce faire, de nouveaux espaces et locaux spécifiques à ces patients sont nécessaires, a estimé Jean-François Lefebvre. "Leur place n'est pas dans la salle d'urgence générale, il leur faut du calme et un environnement propre", a-t-il appuyé.

Un étage entier pour les urgences psychiatriques

Le bâtiment étant "plein comme un œuf", le CHU a dû jouer à "Tetris" avec ses services, a-t-il décrit.

L'hospitalisation à domicile, la rhumatologie, le poste d'urgence gériatrique et l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) ont été déplacés et relocalisés, permettant de libérer tout le deuxième étage du bâtiment urgence/réanimation, qui sera désormais centré sur l'organisation de la filière d'urgence psychiatrique.

"Le dernier déménagement a eu lieu [mercredi 11 septembre]", a précisé le directeur général du CHU. Les travaux d'aménagement doivent débuter cette semaine, et s'étaler sur un mois.

Cet étage accueillera une UHCD psychiatrique "pour les patients dangereux pour eux-mêmes et autrui, dans des mesures de soins contraintes ou sans consentement", qui sera agrandie de trois lits, pour arriver à 12 lits au total.

Sur le même niveau, il y aura un service d'accueil d'urgence, d'évaluation et d'orientation "qui va être doublé de surface, dans des locaux adaptés et sécurisés", a mis en avant Jean-François Lefebvre.

Mitoyens à ce service, 15 lits d'urgences psychiatriques pour hospitalisation immédiate seront installés à terme. Aujourd'hui le CHU en possède huit et cherche à recruter des médecins pour atteindre son objectif.

Tous les lits de psychiatrie ouverts d'ici la fin du mois

Concernant le pacte de refondation de la psychiatrie en Haute-Garonne (cf dépêche du 25/07/2024 à 13:57), Didier Jaffre a noté qu'il serait présenté avant la fin de l'année. "On attend le deuxième rapport de l'Igas" sur la psychiatrie dans le département, qui doit arriver "fin septembre-début octobre".

"Tout doit être fait pour éviter d'arriver aux urgences psychiatriques", a insisté le directeur général de l'ARS. "On n'arrivera jamais à zéro, mais le tout c'est de faire diminuer [les passages aux urgences psychiatriques]", a-t-il soutenu.

Sur la question des lits disponibles en psychiatrie, il a assuré que "toutes les capacités seront ouvertes d'ici la fin du mois", grâce à un effort du public mais aussi des établissements privés.

Il y a dorénavant "un écosystème qui fonctionne et que l'on doit faire perdurer", a-t-il jugé. Pour rappel, un peu moins de 10 millions d'euros vont être alloués à la psychiatrie sur la Haute-Garonne de manière pérenne pour financer ce pacte.

mg/ab/APMnews

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(Par Maxime GRAVIER, à Toulouse)

TOULOUSE, 16 septembre 2024 (APMnews) - Les travaux permettant d'accroître la capacité des urgences psychiatriques du CHU de Toulouse et de les regrouper avec le service de post-urgences doivent commencer prochainement et durer un mois, a expliqué jeudi le directeur général de l'établissement, Jean-François Lefebvre.

Théâtre d'une agression sexuelle, d'un viol et d'un suicide en début d'année (cf dépêche du 19/02/2024 à 19:21), les urgences psychiatriques toulousaines ont besoin d'être "restructurées", selon un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (Igas), paru début septembre (cf dépêche du 11/09/2024 à 10:31).

Interrogé jeudi à ce sujet durant la conférence de présentation du projet d'établissement 2023-2028 du CHU de Toulouse (cf dépêche du 13/09/2024 à 15:35), le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, Didier Jaffre, a souligné que "les recommandations de l'Igas sont en cours de prise en compte ou ont été déjà prises en compte".

La cellule de régulation, qui sert à orienter et organiser l'hospitalisation, est "installée et fonctionne bien", a expliqué de son côté Jean-François Lefebvre.

"Ce dispositif existait déjà mais avec moins de moyens, avec des gens parfois en temps partagé […]. Là ce sont des équipes dédiées à ces fonctions, qu'on a stabilisées", a-t-il fait valoir. Le nombre de patients orientés et hospitalisés aurait ainsi au moins doublé depuis trois mois.

Face au manque de lits de prise en charge immédiate d'urgence et à l'absence de locaux adaptés, le directeur général du CHU a souhaité donner la priorité aux recommandations structurelles. L'objectif serait ainsi de créer une nouvelle organisation de la psychiatrie venant reconnaître "une nouvelle sous-spécialité de la prise en charge en urgences psychiatriques".

Pour ce faire, de nouveaux espaces et locaux spécifiques à ces patients sont nécessaires, a estimé Jean-François Lefebvre. "Leur place n'est pas dans la salle d'urgence générale, il leur faut du calme et un environnement propre", a-t-il appuyé.

Un étage entier pour les urgences psychiatriques

Le bâtiment étant "plein comme un œuf", le CHU a dû jouer à "Tetris" avec ses services, a-t-il décrit.

L'hospitalisation à domicile, la rhumatologie, le poste d'urgence gériatrique et l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) ont été déplacés et relocalisés, permettant de libérer tout le deuxième étage du bâtiment urgence/réanimation, qui sera désormais centré sur l'organisation de la filière d'urgence psychiatrique.

"Le dernier déménagement a eu lieu [mercredi 11 septembre]", a précisé le directeur général du CHU. Les travaux d'aménagement doivent débuter cette semaine, et s'étaler sur un mois.

Cet étage accueillera une UHCD psychiatrique "pour les patients dangereux pour eux-mêmes et autrui, dans des mesures de soins contraintes ou sans consentement", qui sera agrandie de trois lits, pour arriver à 12 lits au total.

Sur le même niveau, il y aura un service d'accueil d'urgence, d'évaluation et d'orientation "qui va être doublé de surface, dans des locaux adaptés et sécurisés", a mis en avant Jean-François Lefebvre.

Mitoyens à ce service, 15 lits d'urgences psychiatriques pour hospitalisation immédiate seront installés à terme. Aujourd'hui le CHU en possède huit et cherche à recruter des médecins pour atteindre son objectif.

Tous les lits de psychiatrie ouverts d'ici la fin du mois

Concernant le pacte de refondation de la psychiatrie en Haute-Garonne (cf dépêche du 25/07/2024 à 13:57), Didier Jaffre a noté qu'il serait présenté avant la fin de l'année. "On attend le deuxième rapport de l'Igas" sur la psychiatrie dans le département, qui doit arriver "fin septembre-début octobre".

"Tout doit être fait pour éviter d'arriver aux urgences psychiatriques", a insisté le directeur général de l'ARS. "On n'arrivera jamais à zéro, mais le tout c'est de faire diminuer [les passages aux urgences psychiatriques]", a-t-il soutenu.

Sur la question des lits disponibles en psychiatrie, il a assuré que "toutes les capacités seront ouvertes d'ici la fin du mois", grâce à un effort du public mais aussi des établissements privés.

Il y a dorénavant "un écosystème qui fonctionne et que l'on doit faire perdurer", a-t-il jugé. Pour rappel, un peu moins de 10 millions d'euros vont être alloués à la psychiatrie sur la Haute-Garonne de manière pérenne pour financer ce pacte.

mg/ab/APMnews

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