Actualités de l'Urgence - APM

LA MÉDICALISATION DES EHPAD DOIT FAIRE APPEL À L'HAD, PLAIDE LA FNEHAD
La présidente de la Fnehad est, lors de son discours de clôture qui a suivi l'intervention de Marie Daudé, directrice générale de l'offre de soins, revenue sur les chantiers du secteur (cf dépêche du 11/12/2024 à 19:35).
Parmi ses "motifs de satisfaction", elle a salué "le soutien constant du ministère à la démarche des évaluations anticipées des résidents en Ehpad présentant un risque majeur d'aggravation d'un état de santé précaire", selon son discours écrit transmis à APMnews.
Cette évolution a "permis de renforcer considérablement la coopération entre HAD et établissements médico-sociaux et constitue, à mon sens, un excellent marqueur de la qualité des relations, beaucoup plus effectif que la simple signature de conventions, indicateur actuel du suivi par les ARS [agences régionales de santé]", a souligné Elisabeth Hubert.
"Nous avons réalisé 7.000 évaluations en 2023" et "nous nous sommes fixé un objectif ambitieux puisque nous en prévoyons le doublement d'ici 2027 et le triplement d'ici 2030".
Ce lien entre HAD et Ehpad a "aussi permis de mettre en œuvre, ici et là, des astreintes mutualisées la nuit et le week-end". La démarche est néanmoins encore "trop circonscrite à certains territoires", avec des "financements inconstants laissés au bon vouloir des ARS", a-t-elle tempéré.
Pour autant, "ces initiatives et leurs succès établissent la preuve que la médicalisation des Ehpad et plus largement des établissements médico-sociaux doit faire appel à d'autres approches que celles que nous connaissons à ce jour et qu'il est temps que la médicalisation de ces établissements du secteur médico-social soit portée par les professionnels de l'ambulatoire et par l'HAD quand la complexité et la continuité des soins le nécessitent".
Dans un rapport publié en juin, l'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) a pointé que l'HAD est à même de donner de l'ampleur au dispositif d'infirmières de nuit dans les Ehpad, rappelle-t-on (cf dépêche du 05/06/2024 à 18:37).
De prochaines discussions avec le Synerpa et la CNSA
Elisabeth Hubert a précisé que la Fnehad évoquerait "ces sujets en 2025 avec le Synerpa et les associations de médecins coordonnateurs en Ehpad, mais aussi avec la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) pour trouver les voies et moyens d'une coopération plus efficiente entre nos établissements respectifs pour une meilleure prise en charge de la santé de nos aînés".
Elle s'est également félicitée du lancement, en 2025 par 15 établissements d'HAD, d'équipes d'intervention rapide en soins palliatifs (cf dépêche du 31/10/2024 à 18:00). "Mais nous espérons que cela en sera au moins autant qui seront accompagnées en 2026 et que tous les établissements d'HAD auront la capacité de porter ce projet à une échéance rapide", a-t-elle ajouté.
L'objectif est d'intervenir en un temps court (moins de 4 heures) au domicile de patients, qui ne sont pas en HAD, souffrent ou qui décompensent un état de santé précaire, et ce sept jours sur sept, sur une amplitude horaire large, a-t-elle rappelé.
Il s'agit d'"apporter les moyens thérapeutiques et techniques qui permettent de soulager rapidement les symptômes et stabiliser la situation et surtout d'éviter par ces gestes d'urgence que le patient ne soit transféré à l'hôpital".
L'instruction ministérielle parue fin octobre précise en effet que ces équipes doivent favoriser "le maintien à domicile du patient en situation d'urgence jusqu'à sa prise en charge en soins palliatifs, si ce maintien est souhaité par le patient et son entourage et donc éviter une hospitalisation conventionnelle lorsque cela est possible".
Les structures devront "se prémunir contre la tentation des prescripteurs d'encore moins anticiper", a averti Elisabeth Hubert. "Notre réactivité doit être équilibrée par un effort d'anticipation de nos interlocuteurs, hospitaliers ou libéraux, et nous savons combien il y a encore de chemin à parcourir à ce sujet."
L'enjeu réel serait que "nous n'ayons pas besoin de ces équipes dédiées car la forte réactivité des HAD viendra en résonance d'une capacité d'anticipation devenue naturelle", a-t-elle souhaité, ajoutant qu'au vu de "l'intérêt déjà manifesté par les Samu", ces équipes devraient "répondre à un vrai besoin et renforcer encore un peu plus notre relation avec les établissements hospitaliers qui seront ainsi allégés de ces prises en charge".
"Le prochain échange que je dois avoir avec le président de Samu-Urgences de France portera entre autres sur cette démarche", a-t-elle précisé.
Le dispositif a d'abord été testé par des patients en Ehpad, qui ont déjà les ressources humaines nécessaires "pour être en maîtrise de l'alerte", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion des universités d'hiver de la fédération.
"Nous voyons aussi émerger des demandes par les Samu". Lorsque les patients auprès desquels ces derniers interviennent refusent d'aller à l'hôpital, ils peuvent ainsi solliciter l'HAD. La particularité de la situation est que le Samu aura pu déjà pratiquer des gestes d'urgence, avant que l'HAD puisse prendre le relais.
Selon le dernier rapport d'activité de la Fnehad, la part des séjours d'HAD en établissements médico-sociaux était de 10,4% en 2023, soit sensiblement la même proportion qu'en 2022.
mlb/ab/APMnews
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LA MÉDICALISATION DES EHPAD DOIT FAIRE APPEL À L'HAD, PLAIDE LA FNEHAD
La présidente de la Fnehad est, lors de son discours de clôture qui a suivi l'intervention de Marie Daudé, directrice générale de l'offre de soins, revenue sur les chantiers du secteur (cf dépêche du 11/12/2024 à 19:35).
Parmi ses "motifs de satisfaction", elle a salué "le soutien constant du ministère à la démarche des évaluations anticipées des résidents en Ehpad présentant un risque majeur d'aggravation d'un état de santé précaire", selon son discours écrit transmis à APMnews.
Cette évolution a "permis de renforcer considérablement la coopération entre HAD et établissements médico-sociaux et constitue, à mon sens, un excellent marqueur de la qualité des relations, beaucoup plus effectif que la simple signature de conventions, indicateur actuel du suivi par les ARS [agences régionales de santé]", a souligné Elisabeth Hubert.
"Nous avons réalisé 7.000 évaluations en 2023" et "nous nous sommes fixé un objectif ambitieux puisque nous en prévoyons le doublement d'ici 2027 et le triplement d'ici 2030".
Ce lien entre HAD et Ehpad a "aussi permis de mettre en œuvre, ici et là, des astreintes mutualisées la nuit et le week-end". La démarche est néanmoins encore "trop circonscrite à certains territoires", avec des "financements inconstants laissés au bon vouloir des ARS", a-t-elle tempéré.
Pour autant, "ces initiatives et leurs succès établissent la preuve que la médicalisation des Ehpad et plus largement des établissements médico-sociaux doit faire appel à d'autres approches que celles que nous connaissons à ce jour et qu'il est temps que la médicalisation de ces établissements du secteur médico-social soit portée par les professionnels de l'ambulatoire et par l'HAD quand la complexité et la continuité des soins le nécessitent".
Dans un rapport publié en juin, l'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) a pointé que l'HAD est à même de donner de l'ampleur au dispositif d'infirmières de nuit dans les Ehpad, rappelle-t-on (cf dépêche du 05/06/2024 à 18:37).
De prochaines discussions avec le Synerpa et la CNSA
Elisabeth Hubert a précisé que la Fnehad évoquerait "ces sujets en 2025 avec le Synerpa et les associations de médecins coordonnateurs en Ehpad, mais aussi avec la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) pour trouver les voies et moyens d'une coopération plus efficiente entre nos établissements respectifs pour une meilleure prise en charge de la santé de nos aînés".
Elle s'est également félicitée du lancement, en 2025 par 15 établissements d'HAD, d'équipes d'intervention rapide en soins palliatifs (cf dépêche du 31/10/2024 à 18:00). "Mais nous espérons que cela en sera au moins autant qui seront accompagnées en 2026 et que tous les établissements d'HAD auront la capacité de porter ce projet à une échéance rapide", a-t-elle ajouté.
L'objectif est d'intervenir en un temps court (moins de 4 heures) au domicile de patients, qui ne sont pas en HAD, souffrent ou qui décompensent un état de santé précaire, et ce sept jours sur sept, sur une amplitude horaire large, a-t-elle rappelé.
Il s'agit d'"apporter les moyens thérapeutiques et techniques qui permettent de soulager rapidement les symptômes et stabiliser la situation et surtout d'éviter par ces gestes d'urgence que le patient ne soit transféré à l'hôpital".
L'instruction ministérielle parue fin octobre précise en effet que ces équipes doivent favoriser "le maintien à domicile du patient en situation d'urgence jusqu'à sa prise en charge en soins palliatifs, si ce maintien est souhaité par le patient et son entourage et donc éviter une hospitalisation conventionnelle lorsque cela est possible".
Les structures devront "se prémunir contre la tentation des prescripteurs d'encore moins anticiper", a averti Elisabeth Hubert. "Notre réactivité doit être équilibrée par un effort d'anticipation de nos interlocuteurs, hospitaliers ou libéraux, et nous savons combien il y a encore de chemin à parcourir à ce sujet."
L'enjeu réel serait que "nous n'ayons pas besoin de ces équipes dédiées car la forte réactivité des HAD viendra en résonance d'une capacité d'anticipation devenue naturelle", a-t-elle souhaité, ajoutant qu'au vu de "l'intérêt déjà manifesté par les Samu", ces équipes devraient "répondre à un vrai besoin et renforcer encore un peu plus notre relation avec les établissements hospitaliers qui seront ainsi allégés de ces prises en charge".
"Le prochain échange que je dois avoir avec le président de Samu-Urgences de France portera entre autres sur cette démarche", a-t-elle précisé.
Le dispositif a d'abord été testé par des patients en Ehpad, qui ont déjà les ressources humaines nécessaires "pour être en maîtrise de l'alerte", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion des universités d'hiver de la fédération.
"Nous voyons aussi émerger des demandes par les Samu". Lorsque les patients auprès desquels ces derniers interviennent refusent d'aller à l'hôpital, ils peuvent ainsi solliciter l'HAD. La particularité de la situation est que le Samu aura pu déjà pratiquer des gestes d'urgence, avant que l'HAD puisse prendre le relais.
Selon le dernier rapport d'activité de la Fnehad, la part des séjours d'HAD en établissements médico-sociaux était de 10,4% en 2023, soit sensiblement la même proportion qu'en 2022.
mlb/ab/APMnews