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04/10 2024
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LA FHF HAUTS-DE-FRANCE A ÉLABORÉ UNE "STRATÉGIE SOLIDAIRE" POUR RENFORCER LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

(Par Jean-Yves PAILLÉ)

LILLE, 4 octobre 2024 (APMnews) - La Fédération hospitalière de France (FHF) Hauts-de-France a élaboré avec le groupe Averroès Santé Social une "stratégie solidaire" en cinq axes pour renforcer les établissements publics sanitaires et médico-sociaux de la région, selon la conclusion des travaux qu'APMnews a pu consulter.

La FHF Hauts-de-France a lancé il y a cinq ans les travaux de sa "stratégie de groupe" en s'adjoignant les compétences du groupe Averroès Santé Social, un cabinet de conseil (cf dépêche du 18/11/2019 à 18:11).

"Des hôpitaux et des Ehpad publics fortifiés, plus modernes, plus attractifs et articulés, leur permettant d'offrir la meilleure offre de soins pour les patients de leur territoire, voilà ce qui fonde la stratégie solidaire régionale que la FHF Hauts-de-France a souhaité développer", explique dans l'éditorial de ce rapport de 86 pages Rémi Pauvros, qui vient de quitter la présidence de la fédération régionale au profit de Frédéric Chéreau (cf dépêche du 27/09/2024 à 15:41).

La réflexion exposée dans ce rapport intitulé "construire une stratégie solidaire des établissements publics des Hauts-de-France", vise à "répondre aux principaux enjeux et priorités" de la région.

Il est mis en avant l'importance d'adopter "une stratégie offensive de développement, adaptée à une demande de santé croissante et propre à la région".

Un calendrier des temps de réflexion et de temps de déploiement est proposé à la fin du rapport afin de développer les différents axes et sous-axes de cette feuille de route sur 2024-2029.

Le premier des cinq axes de cette feuille de route "est la coordination d'"une stratégie publique médicale solidaire".

Il est suggéré de coordonner les demandes d'autorisations en "mettant en place une stratégie offensive" et harmonisée en s'appuyant sur "l'avis de la part du comité stratégique du GHT [groupement hospitalier de territoire]".

Parmi les outils ad hoc à mobiliser, il est proposé de mettre à jour régulièrement une cartographie des autorisations, ou encore de recenser les projets médicaux de territoire et les enjeux de renouvellement et d'obtention de nouvelles autorisations. Autre recommandation: effectuer une communication anticipée sur les projets de dossiers d'autorisation.

Il est conseillé de "faire converger les stratégies dans une logique solidaire" en relançant les projets publics sanitaires et médico-sociaux de territoire et en s'appuyant sur des outils et un dispositif d'animation.

Il s'agit de "définir des avantages concurrentiels" en matière de clientèle/patientèle, d'accès, de besoins et d'offres.

Six leviers d'action sont proposés: "organiser la gradation et les parcours de soins", "définir une politique sociale convergente voire commune", "installer un système d'information commun et interopérable", "définir une politique d'intégration en proximité", "avoir une politique d'investissement coordonnée au service de la stratégie" et "définir un label hôpital public des Hauts-de-France".

Il est préconisé d'"optimiser les parcours patient" en créant des parcours de soins publics labellisés, créer des plateformes territoriales de gestion des parcours publics et organiser des opérations de croissance externe sur les territoires.

Enfin, il est prôné la généralisation de "l'approche de responsabilité populationnelle". Cela consiste à "étendre l'expérimentation sur les deux populations cibles à de nouveaux territoires" (diabète et type 2 et insuffisance cardiaque) et "étendre l'approche à de nouvelles populations", en priorité les personnes âgées.

Cette stratégie doit s'appuyer "soit sur les [sept] territoires d'animation santé, soit sur les groupements hospitaliers de territoire".

Il est proposé pour renforcer l'attractivité médicale (axe 2) de "refondre la rémunération" face aux disparités de rémunération des médecins, allant de "un à cinq" dans les CH et de "un à dix" dans les CHU, de "communiquer sur la valeur du travail médical hospitalier".

Il s'agit en outre de "diversifier le modèle d'emploi et personnaliser la gestion des carrières", "renforcer les DRH [directions des ressources humaines] médicales et créer des réseaux de recrutement", ou encore d'"harmoniser les politiques de recrutement et d'emploi médical".

Pour consolider l'attractivité médicale, intitulé de l'axe 3, il est considéré important de faire la promotion des métiers paramédicaux, développer des compétences spécialisées, enrichir et diversifier les modèles d'emploi, sécuriser les parcours de formation et promouvoir une organisation de travail moins intrusive.

Le quatrième axe vise à "accompagner les évolutions du secteur grand âge" en développant les structures coopératives entre les Ehpad publics de la région, en créant une expertise régionale portée par des directeurs de ces établissements, adaptant l'offre au vieillissement en diversifiant les dispositifs alternatifs et augmentant les budgets dépendance et soins.

Le cinquième axe porte sur l'accompagnement de la transition écologique et responsabilité sociétale et économique (RSE). Pour ce faire, il est jugé nécessaire de capitaliser sur les expertises et les expériences et de définir une ambition pluriannuelle de transition.

Il est mentionné dans le rapport un 6e axe possible autour des parcours de psychiatrie, "compte tenu de la large offre publique régionale".

Un réseau d'experts nécessaire à la réussite de la feuille de route

Pour parvenir à concrétiser cette feuille de route, le rapport pointe la nécessaire "mobilisation des ressources intellectuelles des adhérents sous forme d'un réseau d'experts régional [RER]".

Il est recommandé de constituer ce réseau avec "35 experts de profils variés à mobiliser en complément des groupes de travail déjà existants et selon les thématiques".

Ces experts seraient des médecins "avec ou sans mandat institutionnel", des directeurs adjoints spécialisés dans les soins, ressources humaines, finances, affaires médicales entre autres, des ingénieurs ou encore des directeurs d'instituts de formations en soins infirmiers et des écoles de cadres.

Leur mission est d'animer ou coanimer les réunions avec l'équipe permanente de la FHF régionale, de documenter les travaux, créer les contacts, solliciter les avis, négocier, communiquer, y compris sur les résultats.

Ce réseau d'experts devra être ouvert à "d'autres compétences", est-il estimé.

Il pourra "être organisé autour de quatre caractéristiques": un réseau et des experts identifiés, des experts formés, un réseau permanent pouvant s'engager dans la durée et un réseau outillé (base de données, des outils de travail collaboratif et de communication type messagerie).

Il est souligné que cette feuille de route "ne constitue pas une nouveauté pour la FHF Hauts-de-France, mais la poursuite d'un travail entamé depuis de nombreuses années". "A la hauteur des enjeux actuels", les actions détaillées dans la conclusion des travaux deviennent "plus prégnantes" et doivent ainsi "être intensifiées".

La région devrait perdre 650.000 habitants à horizon 2070 pour en compter environ 5,34 millions, se basant sur des projections de l'Insee détaillées dans le document. Mais les besoins de santé seront importants en raison d'un vieillissement "accéléré et massif" avec notamment environ 191.000 personnes de 75-85 ans supplémentaires entre 2018 et 2070 et 192.000 personnes de 85 ans et plus supplémentaires.

Le rapport fournit en outre des données sur le poids de l'hospitalisation publique en 2022. Ainsi, l'hôpital représente 70% de l'activité dans la région en se basant sur cette année-là. Il prend en charge 74% des séjours de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) en hospitalisation et 41% en ambulatoire.

Les établissements de santé publics cumulent 78% des séjours avec accouchement, 86% des passages aux urgences, ou encore 50% des séjours en hospitalisation complète en soins médicaux de réadaptation (SMR) et 25% de l'activité de SMR en ambulatoire.

jyp/sl/APMnews

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(Par Jean-Yves PAILLÉ)

LILLE, 4 octobre 2024 (APMnews) - La Fédération hospitalière de France (FHF) Hauts-de-France a élaboré avec le groupe Averroès Santé Social une "stratégie solidaire" en cinq axes pour renforcer les établissements publics sanitaires et médico-sociaux de la région, selon la conclusion des travaux qu'APMnews a pu consulter.

La FHF Hauts-de-France a lancé il y a cinq ans les travaux de sa "stratégie de groupe" en s'adjoignant les compétences du groupe Averroès Santé Social, un cabinet de conseil (cf dépêche du 18/11/2019 à 18:11).

"Des hôpitaux et des Ehpad publics fortifiés, plus modernes, plus attractifs et articulés, leur permettant d'offrir la meilleure offre de soins pour les patients de leur territoire, voilà ce qui fonde la stratégie solidaire régionale que la FHF Hauts-de-France a souhaité développer", explique dans l'éditorial de ce rapport de 86 pages Rémi Pauvros, qui vient de quitter la présidence de la fédération régionale au profit de Frédéric Chéreau (cf dépêche du 27/09/2024 à 15:41).

La réflexion exposée dans ce rapport intitulé "construire une stratégie solidaire des établissements publics des Hauts-de-France", vise à "répondre aux principaux enjeux et priorités" de la région.

Il est mis en avant l'importance d'adopter "une stratégie offensive de développement, adaptée à une demande de santé croissante et propre à la région".

Un calendrier des temps de réflexion et de temps de déploiement est proposé à la fin du rapport afin de développer les différents axes et sous-axes de cette feuille de route sur 2024-2029.

Le premier des cinq axes de cette feuille de route "est la coordination d'"une stratégie publique médicale solidaire".

Il est suggéré de coordonner les demandes d'autorisations en "mettant en place une stratégie offensive" et harmonisée en s'appuyant sur "l'avis de la part du comité stratégique du GHT [groupement hospitalier de territoire]".

Parmi les outils ad hoc à mobiliser, il est proposé de mettre à jour régulièrement une cartographie des autorisations, ou encore de recenser les projets médicaux de territoire et les enjeux de renouvellement et d'obtention de nouvelles autorisations. Autre recommandation: effectuer une communication anticipée sur les projets de dossiers d'autorisation.

Il est conseillé de "faire converger les stratégies dans une logique solidaire" en relançant les projets publics sanitaires et médico-sociaux de territoire et en s'appuyant sur des outils et un dispositif d'animation.

Il s'agit de "définir des avantages concurrentiels" en matière de clientèle/patientèle, d'accès, de besoins et d'offres.

Six leviers d'action sont proposés: "organiser la gradation et les parcours de soins", "définir une politique sociale convergente voire commune", "installer un système d'information commun et interopérable", "définir une politique d'intégration en proximité", "avoir une politique d'investissement coordonnée au service de la stratégie" et "définir un label hôpital public des Hauts-de-France".

Il est préconisé d'"optimiser les parcours patient" en créant des parcours de soins publics labellisés, créer des plateformes territoriales de gestion des parcours publics et organiser des opérations de croissance externe sur les territoires.

Enfin, il est prôné la généralisation de "l'approche de responsabilité populationnelle". Cela consiste à "étendre l'expérimentation sur les deux populations cibles à de nouveaux territoires" (diabète et type 2 et insuffisance cardiaque) et "étendre l'approche à de nouvelles populations", en priorité les personnes âgées.

Cette stratégie doit s'appuyer "soit sur les [sept] territoires d'animation santé, soit sur les groupements hospitaliers de territoire".

Il est proposé pour renforcer l'attractivité médicale (axe 2) de "refondre la rémunération" face aux disparités de rémunération des médecins, allant de "un à cinq" dans les CH et de "un à dix" dans les CHU, de "communiquer sur la valeur du travail médical hospitalier".

Il s'agit en outre de "diversifier le modèle d'emploi et personnaliser la gestion des carrières", "renforcer les DRH [directions des ressources humaines] médicales et créer des réseaux de recrutement", ou encore d'"harmoniser les politiques de recrutement et d'emploi médical".

Pour consolider l'attractivité médicale, intitulé de l'axe 3, il est considéré important de faire la promotion des métiers paramédicaux, développer des compétences spécialisées, enrichir et diversifier les modèles d'emploi, sécuriser les parcours de formation et promouvoir une organisation de travail moins intrusive.

Le quatrième axe vise à "accompagner les évolutions du secteur grand âge" en développant les structures coopératives entre les Ehpad publics de la région, en créant une expertise régionale portée par des directeurs de ces établissements, adaptant l'offre au vieillissement en diversifiant les dispositifs alternatifs et augmentant les budgets dépendance et soins.

Le cinquième axe porte sur l'accompagnement de la transition écologique et responsabilité sociétale et économique (RSE). Pour ce faire, il est jugé nécessaire de capitaliser sur les expertises et les expériences et de définir une ambition pluriannuelle de transition.

Il est mentionné dans le rapport un 6e axe possible autour des parcours de psychiatrie, "compte tenu de la large offre publique régionale".

Un réseau d'experts nécessaire à la réussite de la feuille de route

Pour parvenir à concrétiser cette feuille de route, le rapport pointe la nécessaire "mobilisation des ressources intellectuelles des adhérents sous forme d'un réseau d'experts régional [RER]".

Il est recommandé de constituer ce réseau avec "35 experts de profils variés à mobiliser en complément des groupes de travail déjà existants et selon les thématiques".

Ces experts seraient des médecins "avec ou sans mandat institutionnel", des directeurs adjoints spécialisés dans les soins, ressources humaines, finances, affaires médicales entre autres, des ingénieurs ou encore des directeurs d'instituts de formations en soins infirmiers et des écoles de cadres.

Leur mission est d'animer ou coanimer les réunions avec l'équipe permanente de la FHF régionale, de documenter les travaux, créer les contacts, solliciter les avis, négocier, communiquer, y compris sur les résultats.

Ce réseau d'experts devra être ouvert à "d'autres compétences", est-il estimé.

Il pourra "être organisé autour de quatre caractéristiques": un réseau et des experts identifiés, des experts formés, un réseau permanent pouvant s'engager dans la durée et un réseau outillé (base de données, des outils de travail collaboratif et de communication type messagerie).

Il est souligné que cette feuille de route "ne constitue pas une nouveauté pour la FHF Hauts-de-France, mais la poursuite d'un travail entamé depuis de nombreuses années". "A la hauteur des enjeux actuels", les actions détaillées dans la conclusion des travaux deviennent "plus prégnantes" et doivent ainsi "être intensifiées".

La région devrait perdre 650.000 habitants à horizon 2070 pour en compter environ 5,34 millions, se basant sur des projections de l'Insee détaillées dans le document. Mais les besoins de santé seront importants en raison d'un vieillissement "accéléré et massif" avec notamment environ 191.000 personnes de 75-85 ans supplémentaires entre 2018 et 2070 et 192.000 personnes de 85 ans et plus supplémentaires.

Le rapport fournit en outre des données sur le poids de l'hospitalisation publique en 2022. Ainsi, l'hôpital représente 70% de l'activité dans la région en se basant sur cette année-là. Il prend en charge 74% des séjours de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) en hospitalisation et 41% en ambulatoire.

Les établissements de santé publics cumulent 78% des séjours avec accouchement, 86% des passages aux urgences, ou encore 50% des séjours en hospitalisation complète en soins médicaux de réadaptation (SMR) et 25% de l'activité de SMR en ambulatoire.

jyp/sl/APMnews

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